Pour la deuxième fois cet été, la canicule stoppe la production nucléaire de cette centrale, les arrêts pourraient tripler d’ici 2050

Écrit parSylvain Duchampt
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À peine remise d’un premier arrêt en juin, la centrale nucléaire de Golfech, dans le Tarn-et-Garonne, doit à nouveau limiter sa production d’électricité mardi 12 août, en raison de la chaleur exceptionnelle.
Pour la deuxième fois de l’été, la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) doit limiter sa production d’électricité en raison de la chaleur. EDF a réduit dès le mardi 12 août dans la soirée la puissance de son unité n°1, afin de respecter la réglementation qui impose d’adapter ou d’arrêter les réacteurs lorsque la température moyenne de la Garonne dépasse 28 °C.
« Les conditions climatiques de ces derniers jours ont entraîné une montée importante de la température de la Garonne qui, selon les prévisions, devrait atteindre 28°C le mercredi 13 août 2025.(…) Le maintien de la production d’électricité conduira à une surveillance environnementale renforcée » indique EDF.
Le 29 juin dernier, pour les mêmes raisons, la centrale nucléaire de Golfech avait restreint sa production. *
À lire : La centrale nucléaire de Golfech stoppe son activité en raison de la canicule
L’unité n°2 reste également à l’arrêt pour maintenance.
Les deux réacteurs de la centrale sont donc à l’arrêt puisque le n°2 est actuellement « en maintenance », selon EDF. La situation pourrait se prolonger. Une nouvelle canicule et de fortes chaleurs sont annoncées dès ce week-end du 15 août.
Dans un rapport publié en mars 2024, la Cour des comptes indique que les mises à l’arrêt de centrales seront multipliées par 3 ou 4 d’ici à 2050.
*Fermeture de la centrale de Golfech, l’Agence de sûreté nucléaire demande à EDF de trouver des solutions face au dérèglement climatique

Écrit par Mélissa Le Roy
Publié le 02/07/2025 à 18h00 https://france3-regions.franceinfo.fr/occitanie/tarn-et-garonne/montauban/fermeture-de-la-centrale-de-golfech-l-agence-de-surete-nucleaire-demande-a-edf-de-trouver-des-solutions-face-au-dereglement-climatique-3181653.html
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La centrale nucléaire de Golfech, dans le Tarn-et-Garonne, est mise à l’arrêt depuis dimanche 29 juin à cause de l’augmentation de la température de la Garonne. Une situation, qui va se répéter dans les années à venir avec le dérèglement climatique. Face à cela, l’Agence de sûreté nucléaire attend d’EDF de trouver des solutions pour faire perdurer ses installations.
Toujours aucune fumée blanche ne sort du réacteur de Golfech. Située dans le Tarn-et-Garonne, la centrale nucléaire a complètement cessé son activité depuis le dimanche 29 juin et ne redémarrera pas avant au moins le dimanche suivant, selon les propos d’un représentant d’EDF recueillis par France Inter.
En cause : le dérèglement climatique qui augmente la température de l’eau de la Garonne. La centrale se sert de cette eau pour refroidir ses circuits et la rejette en grande partie dans la rivière, un peu plus chaude qu’au départ (+ 0,2°C en moyenne). Cependant, ce prélèvement est fait sous condition : la température de l’eau en aval du système ne doit pas dépasser 28 °C afin de limiter son impact sur l’environnement.
Un seuil qui aurait été dépassé avec les températures caniculaires de ces derniers jours. Le deuxième réacteur de la centrale de Golfech étant en maintenance, celle-ci est donc complètement à l’arrêt depuis maintenant trois jours.
L’arrêt des centrales multiplié par 3 ou 4 d’ici 2050
Avec les prévisions climatiques, cette situation, encore exceptionnelle, deviendra plus fréquente au fil des années. Dans un rapport publié en mars 2024, la Cour des comptes indique que les mises à l’arrêt de centrales seront multipliées par 3 ou 4 d’ici à 2050.
À lire aussi :La centrale nucléaire de Golfech stoppe son activité en raison de la canicule
Face à ce constat, l’agence de sûreté du nucléaire (ANS) « attend d’EDF un approfondissement des connaissances scientifiques, à la fois sur l’impact environnemental des centrales, mais aussi sur les possibilités techniques. » En clair, l’agence demande à l’opérateur électrique d’adapter ses systèmes au dérèglement climatique.
C’est lors d’un examen, qu’il réalise tous les dix ans, qu’EDF s’assure du bon vieillissement de ses infrastructures. La quatrième évaluation est primordiale puisque pour qu’une centrale poursuive son activité au-delà de 40 ans, il faut mettre à jour les études de son impact sur l’environnement ou remplacer son matériel.
Mise en route au début des années 1990, la centrale de Golfech terminera, elle, son dernier examen entre 2033 et 2035. Après, elle pourra donc poursuivre ses activités seulement à condition de travaux pour moderniser ses systèmes, en regard des nouvelles connaissances scientifiques.
*La centrale nucléaire de Golfech stoppe son activité en raison de la canicule

Écrit parMélissa Le Roy
Publié le30/06/2025 à 17h10 https://france3-regions.franceinfo.fr/occitanie/tarn-et-garonne/montauban/la-centrale-nucleaire-de-golfech-stoppe-son-activite-en-raison-de-la-canicule-3180219.html
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La centrale nucléaire de Golfech dans le Tarn-et-Garonne a mis totalement à l’arrêt son unité de production n°1 dimanche 29 juin, a annoncé EDF dans un communiqué ce lundi, à cause des conditions climatiques.

La canicule frappe de plus belle la centrale nucléaire de Golfech. Elle, qui avait déjà annoncé réduire l’activité de ses réacteurs il y a six jours, a mis totalement à l’arrêt son unité de production n°1 dimanche 29 juin, selon un communiqué d’EDF publié ce lundi.
En cause, l’augmentation de la température de la Garonne due aux chaleurs caniculaires de ce début de semaine. EDF précise que « les conditions climatiques de ces derniers jours ont entraîné une montée importante de la température de la Garonne qui devrait atteindre 28°C, ce lundi 30 juin 2025 ».
Un prélèvement strictement encadré
En temps normal, la centrale nucléaire prélève les eaux du fleuve pour refroidir ses « unités de production et alimenter les différents circuits nécessaires à son fonctionnement ». Une grande partie de cette eau est ensuite reversée dans la Garonne, un peu plus chaude qu’à son arrivée (+ 0,2°C en moyenne). Mais ce prélèvement est strictement encadré par un arrêté du 18 septembre 2006 qui vise à limiter l’impact de la centrale sur la faune et la flore.
Avec les fortes températures annoncées par Météo France, les eaux de la Garonne auraient pu atteindre ce seuil à ne pas dépasser de 28°C. Les deux réacteurs de la centrale sont donc à l’arrêt puisque le n°2 est actuellement « en maintenance », selon EDF. En 2024, la centrale de Golfech a produit l’équivalent des besoins en électricité de 3,3 millions de foyers français, toujours selon EDF.
**Pourquoi des méduses ont-elles forcé l’arrêt de la centrale nucléaire de Gravelines ?

© (Photo CC Ifremer/Xavier Caisey)
Par LA NOUVELLE RÉPUBLIQUE AVEC AFP
Publié le 11/08/2025 à 20:31
mis à jour le 11/08/2025 à 20:31
La centrale nucléaire de Gravelines (Nord), la plus grande d’Europe occidentale, est complètement à l’arrêt depuis lundi matin en raison d’une « présence massive » de méduses dans les stations de pompage de l’eau servant au refroidissement de ses réacteurs, un incident rare.
La plus grande centrale nucléaire d’Europe occidentale à l’arrêt, à cause d’un animal. Les unités de production n° 2, 3, 4 et 6 de la centrale nucléaire de Gravelines (Nord) se sont automatiquement arrêtées, dans la nuit du dimanche 10 au lundi 11 août 2025, en raison de la « présence massive et non prévisible » de méduses dans les tambours filtrants des stations de pompage, a annoncé EDF sur son site, lundi.
Selon Elvire Antajan, chercheuse à l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), « plusieurs milliers de méduses » sont entrées dans le port de Dunkerque, où la centrale pompe ses eaux de refroidissement. Cela n’a « pas eu de conséquence sur la sûreté des installations, la sécurité du personnel ou sur l’environnement », assure l’opérateur, rappelant que les stations de pompage se situent dans la partie non nucléaire de la centrale. Néanmoins, celle-ci se retrouve provisoirement complètement à l’arrêt, car ses deux autres unités de production, les n° 1 et 5, sont actuellement en maintenance.
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« Rare » mais pas sans précédents
L’incident « a interrompu la production d’électricité mais n’a pas affecté le refroidissement des équipements assurant la sûreté des réacteurs », souligne l’Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection (ASNR). « Ce risque est connu et la centrale de Gravelines dispose de procédures en cas d’afflux d’éléments marins (méduses, algues) susceptibles de colmater ses dispositifs de filtration », relève encore l’ASNR.
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Située au bord de la mer du Nord, Gravelines est la plus grande centrale nucléaire d’Europe occidentale, par son nombre de réacteurs et sa capacité de production (6 réacteurs à eau pressurisée de 900 mégawatts chacun). Le site doit par ailleurs accueillir deux réacteurs de nouvelle génération (EPR2) de 1.600 MW chacun à l’horizon 2040.
Selon EDF, les unités de production n° 2, 3 et 4 se sont arrêtées automatiquement dimanche, entre 23 h et minuit, « conformément aux dispositifs de sûreté et de protection », et « l’unité n° 6 s’est arrêtée automatiquement à son tour » lundi à 6 h 20.
« Les équipes de la centrale sont mobilisées et procèdent actuellement aux diagnostics et interventions nécessaires pour pouvoir redémarrer les unités de production en toute sûreté », assure encore EDF. Leur redémarrage est prévu l’une après l’autre dans les prochains jours, a précisé ultérieurement l’électricien. « Il n’y a pas de risque de pénurie » pour le réseau électrique à cause de cet incident, a affirmé une porte-parole du groupe, car d’autres centrales nucléaires et d’autres sources d’énergie fonctionnent en ce moment, comme le solaire.
Des réacteurs nucléaires paralysés à cause d’une invasion de méduses, c’est « assez rare », mais EDF a déjà connu ça « dans les années 1990 », toujours selon cette porte-parole. Des cas similaires se sont déjà produits aux États-Unis, en Écosse, en Suède ou encore au Japon.
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Le réchauffement des océans
Les méduses en cause à Gravelines sont des « Rhizostoma octopus », selon Elvire Antajan, de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer). Ce sont des « organismes qui n’ont pas une capacité de nage suffisante pour décider dans quelle direction elles vont aller » et qui sont donc « transportées par les courants ».
La prolifération dans le monde des méduses, animaux marins gélatineux et urticants, est due à plusieurs facteurs, dont le réchauffement des océans avec celui du climat, mais aussi la surpêche, qui élimine certains de leurs prédateurs directs comme le thon. La présence de méduses sur le littoral du nord de la France « est régulière et saisonnière », explique Dominique Mallevoy, responsable aquariologie au centre national de la mer Nausicaá à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). « Quasiment tous les étés maintenant il y a des signalements de grands bancs de méduses », relève cet expert. Avec la raréfaction du poisson, elles ont moins de prédateurs et davantage de plancton disponible pour leur alimentation, donc « elles vont croître sans problème ». La hausse des températures de la mer peut aussi jouer un rôle dans leur prolifération accrue en été, car une eau qui se réchauffe plus vite au printemps facilite la naissance des bébés méduses.