« On peut parler de canicule aquatique », les lacs des Pyrénées et leur écosystème menacés par le réchauffement climatique
Écrit parSardain Claire
Publié le02/08/2025 à 12h50 https://t.nl.france3.fr/r/?id=he456f38b,6f6cd250,60a32a87&p1=occitanie&p2=V2&p3=20250802&p4=726375-1497345337-da129e8d&p5=DM1130487&p6=TDF2025
Une étude récente menée par des chercheurs français tire le signal d’alarme. Le réchauffement climatique affecte durablement les Pyrénées. Au-delà des glaciers, les lacs, et donc la faune et la flore sont menacés. Jusqu’aux habitants de la région, qui risquent de pâtir du manque d’eau.
Quel avenir pour les lacs, la faune et la flore des Pyrénées ? Avec le réchauffement climatique, le tableau s’assombrit en altitude. Tous les écosystèmes sont menacés à moyen terme. Et par ricochet, les habitants du bassin de la Garonne.
Nouvelle étude inquiétante pour les Pyrénées
C’est une étude, qui fait froid dans le dos. Si on a l’habitude d’entendre que les glaciers pyrénéens pourraient disparaître d’ici 25 à 30 ans, on évoque moins les conséquences du réchauffement climatique sur les écosystèmes du massif Montagneux.
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Sous l’effet du changement climatique, les Alpes et les Pyrénées ont perdu environ 40 % de leur volume glaciaire en vingt ans. En seulement deux années, 2022 et 2023, les glaciers des Alpes et les Pyrénées ont perdu 10 % de leur volume. Hallucinant.
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Et pourtant, il y a urgence. C’est ce que montre la dernière étude, réalisée par trois chercheurs en écologie et publiée sur le site The Conversation, un média en ligne indépendant et non lucratif, qui vulgarise les publications issues du monde de la recherche.
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Les lacs en première ligne
Si les grands lacs des Pyrénées sont sous surveillance avec le réseau lac sentinelle, ce n’est pas le cas pour les plus petits. Et c’est pourtant là que se développe la biodiversité. En plaçant leurs capteurs dans 14 de ces plans d’eau, les scientifiques, Hugo Sentenac, Adeline Loyau et Dirk Schmeller ont pu suivre son évolution sur 15 ans. Et les résultats sont très inquiétants.
« On peut parler de canicule aquatique dans certains lacs avec une augmentation de la température de l’eau de plus de 2,5 degrés », affirme Adeline, Loyau, chercheuse à l’INP Toulouse. « Ce réchauffement, il entraîne une diminution de la prise en glace des lacs. Elle a été réduite de deux mois en 15 ans. Et les espèces n’ont pas eu le temps de s’y habituer. Ça signifie donc une mortalité plus importante, le niveau de l’eau qui diminue et une eau moins oxygénée avec la prolifération des algues ».
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Les eaux de la Garonne trop chaude et à sec
Des lacs qui verdissent, on est loin de l’image des eaux cristallines de ces lacs montagneux, encore une réalité il y a peu : « Dans des eaux plus chaudes, avec la pollution atmosphérique en plus et les déjections du bétail, les algues ont tout ce qu’il faut pour se nourrir », confie la scientifique. Le problème c’est que ces lacs sont des réservoirs naturels pour les rivières et donc pour l’homme au bout de la chaîne.
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Canicule : la centrale nucléaire de Golfech obtient une dérogation temporaire pour éviter l’arrêt complet http://dlvr.it/STyFZD
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« On sait que la Garonne est déjà impactée par le réchauffement climatique, qu’il est de plus en plus difficile de rafraîchir ses eaux pour la centrale nucléaire de Golfech en période de canicule », rajoute la chercheuse. « Mais cette augmentation de la température des eaux a des conséquences beaucoup plus inattendues et tout aussi dangereuses pour la faune sauvage, les troupeaux en estives et même les randonneurs ».
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Bactéries dangereuses et poissons tueurs
Les scientifiques ont découvert que ce réchauffement climatique augmentait la prolifération de cyanobactéries, capables de produire des toxines : « Ces agents pathogènes étaient jusque-là réservés aux plans d’eau en plaine comme le lac de la ramée, régulièrement interdit à la baignade, mais en montagne c’est nouveau », s’inquiète Adeline Loyau. « Il y a un risque sanitaire autant pour l’homme que pour les animaux, les chiens, les vaches, ou les isards. Alors un conseil évitez de remplir votre gourde dans des eaux stagnantes ».
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Des pêcheurs relâchent volontairement des truites arc-en-ciel, espèce exotique originaire des États-Unis, dans un lac de montagne en Ariège.
Conséquence, selon un chercheur du CNRS, l’écosystème se dégrade et les algues prolifèrent… Les espèces exotiques se retrouvent dans notre milieu naturel par la faute de l’homme, et c’est la faune sauvage locale qui en paye le prix. Pour découvrir notre enquête en entier sur ces animaux qui envahissent la France, rendez-vous ce lundi 4 novembre dans #SurLeFront à 21h sur France 5 !
https://x.com/hugoclement/status/1853346790591926658
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L’autre inquiétude des scientifiques, c’est l’introduction de nouveaux poissons pour la pêche de loisir : « Le conseil scientifique du patrimoine régional naturel, dont je fais partie, a déjà alerté sur les risques liés à la pollution et à l’introduction des poissons à titre récréatif », explique la chercheuse de l’INP. « Ces poissons changent totalement l’écosystème des lacs. Ils mangent tous les amphibiens et altèrent la communauté planctonique. C’est grave ».
Des bonnes pratiques à adopter
La scientifique veut pourtant rester positive : « On dit de nous qu’on est alarmiste, mais au contraire, on a sous estimé les impacts du réchauffement climatique. Mais heureusement il y a une prise de conscience des randonneurs, je m’en rends compte sur le terrain. La volonté citoyenne est là mais il manque maintenant une volonté politique pour retarder ces effets dévastateurs ».
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Face à la sur-fréquentation de certains sites de la réserve naturelle du Néouvielle, la préfecture des Hautes-Pyrénées interdit la baignade et la navigation dans les lacs de montagnes.
https://x.com/hugoclement/status/1853346790591926658
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Pour envisager la restauration des lacs de montagne, certaines solutions sont pourtant simples : « Déjà il faudrait stopper l’introduction des poissons exotiques », précise Adeline Loyau. « Après, la réduction de l’usage de pesticide, éviter de se baigner en montagne quand on a mis de la crème solaire ou un spray anti tiques, ne pas laisser son chien se rafraîchir avec son collier anti puces, comme pour les déchets, ces bonnes pratiques ne peuvent qu’améliorer la situation et elles ne coûtent rien ».
Et surtout, il faut s’y atteler dès maintenant. Car Adeline Loyau le répète : « Plus on attend et plus ce sera difficile de revenir en
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