Le service d’accès aux soins (SAS), efficace pour un médecin sur deux.

40 consultations par jour à Paris : le SAS « est en train de montrer son efficacité pour éviter la surcharge des urgences », vante Neuder 

En déplacement au Samu de Paris, mardi 22 juillet, le ministre de la Santé a dressé un premier bilan du service d’accès aux soins (SAS) dans la capitale. Le dispositif couvre désormais 97% du territoire national. 

23/07/2025 https://www.egora.fr/actus-pro/acces-aux-soins/40-consultations-par-jour-paris-le-sas-est-en-train-de-montrer-son?utm_source=ownpage&utm_medium=email&utm_campaign=20250727&_ope=eyJndWlkIjoiOGFhNDgzMzIwMWE0MDhlOGE1ZDc3NmFjMGI4NDRiYmMifQ%3D%3D

Par Aveline Marques

Le SAS « est en train de montrer son efficacité pour éviter la surcharge au niveau des urgences », a salué Yannick Neuder, en déplacement mardi au Samu de Paris, situé dans l’enceinte de l’hôpital Necker (AP-HP). A Paris, « ce sont à peu près 40 consultations qui sont organisées chaque jour pour éviter un passage qui ne serait pas nécessaire aux urgences », a-t-il relevé.

Si le volume n’est « pas énorme au vu de la densité de la population » couverte, ces 40 consultations feraient « déborder le verre déjà plein » des urgences, a souligné Yannick Neuder. Le SAS permet également d’éviter des consultations : 30% des appels débouchent sur des conseils médicaux.

Le dispositif, généralisé à la fin de l’année 2014, couvre désormais 97% du territoire national, a précisé le ministre.

Lire aussi : Près d’un professionnel sur deux mécontent du fonctionnement du SAS sur son territoire, révèle une enquête*

La semaine dernière, ce dernier a également annoncé le déploiement du SAS psychiatrique. « Concrètement : une personne en détresse psychique pourra appeler le 15 et être orientée vers une équipe spécialisée en santé mentale. Des professionnels formés pour écouter, évaluer, intervenir – en lien direct avec les urgences psychiatriques, les CMP et le secteur médico-social », a détaillé le ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins. « Dès 2025, une vingtaine de projets seront accompagnés sur le terrain », a ajouté Yannick Neuder.

Au Samu de Paris, le SAS psychiatrique est déjà mis en place. Accessible de 8 heures à minuit, tournant avec 10 infirmières et deux psychiatres, ce SAS spécialisé traite environ 15 appels – d’une durée d’environ 30 minutes – et effectue deux interventions par jour.

[avec APM] 

Près d’un professionnel sur deux mécontent du fonctionnement du SAS sur son territoire, révèle une enquête

« Connaissez-vous le Service d’accès aux soins (SAS) de votre région ? », « est-il opérationnel dans votre département ? », « depuis quand ? »… Une enquête, lancée en avril 2024 par la Fédération des CPTS (FCPTS) et l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS), fait le point sur le déploiement du SAS. “Concours pluripro” vous détaille les points importants en exclusivité. 

19/02/2025 Par Cloé-Ava Meininger

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Article initialement publié sur Concours Pluripro

En fonction des territoires, le déploiement du SAS est très fluctuant. C’est ce que révèle un questionnaire mené par l’UNPS et la FCPTS entre avril et juin 2024. Au total, 724 professionnels y ont répondu, dont 58 coordinateurs de CPTS, 55 infirmières, 14 masseurs-kinésithérapeutes, 429 médecins, 8 sages-femmes, 21 pharmaciens…. Toutes régions confondues, l’Ile-de-France et l’Auvergne-Rhône-Alpes ont apporté le plus de réponses, respectivement 124 et 111

Lancé sur le territoire national en 2022, après une phase de réflexion entamée en 2019, le SAS s’inscrit « dans le cadre du pacte pour la refondation des urgences et réaffirmé lors du Ségur de la santé », précise le ministère de la Santé sur son site.  Objectif : « répondre partout à la demande de soins, urgents et/ou non programmés, de la population grâce à une prise en charge lisible et coordonnée entre les acteurs de santé de l’hôpital et de la ville d’un même territoire ».

Mais le dispositif est-il vraiment connu et utilisé par les professionnels de terrain ? 352 (48.6%) affirment « bien” connaître le dispositif et 238 (32.9%) en ont entendu parler. En revanche, 134 (18.5%) personnes interrogées ne connaissent pas le SAS. Source : UNPS et FCPTS

Dans 29.2% des territoires, le SAS est effectif depuis plus d’un an, alors que dans 24% il l’est depuis moins d’un an. Seul 22% des interrogés ont un SAS opérationnel depuis plus de deux ans.Source : UNPS et FCPTS

Si près de la moitié des répondants (277) indiquent que le SAS est opérationnel dans leur département, 138 affirment qu’ils ne savent pas s’il l’est et 47 affirment qu’il ne l’est pas. Pour 89 d’entre eux, le dispositif devrait être mis en place moins d’un an, après l’enquête, pour 33, dans moins de 3 mois.

Parmi les 175 déclarant que le SAS n’est pas opérationnel sur leur territoire, près de de la moitié des répondants (84) indique que d’autres outils ont été déployés sur leur territoire dans la gestion des soins non programmés. Notamment, le dispositif « consultations non programmées », mais aussi ADOPS72, la cellule de coordination de soins non programmés (CCNSP) en Normandie, les CPTS, ou encore Medaviz, 48h Chrono et les médicobus…

Pour les professionnels de santé issus de territoires dans lesquels le SAS est opérationnel, et qui disent le connaitre, 24 d’entre eux estiment qu’un chirurgien-dentiste peut y participer, 14 mentionnent la participation des kinés et 270 celles des médecins. Pharmaciens, sages-femmes et ambulanciers font aussi partie des professions les plus citées. 

source : UNPS et FCPTS

Au total, seuls 52% des professionnels interrogés se disent satisfaits du fonctionnement du SAS sur leur territoire, et 48% ne le sont pas. Un élément de réponse à ce constat pourrait résider dans un partenariat ville-hôpital jugé « non efficace » par 40% des interrogés. Mais pas seulement, car certains apportent d’autres pistes comme un lien difficile entre le SAS et les CPTS, des problèmes de paiement forfaitaire par les structures ou encore un retard du logiciel de prise de rendez-vous. 

Auteur de l’article

Cloé-Ava Meininger

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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