Les maisons de santé pluridisciplinaires, la solution face aux déserts médicaux dans le Tarn ?

Ne pas confondre

Maison de santé libérale

Les maisons de santé libérales ne s’installent pas forcément la ou le besoin est le plus criant. Nombre d’entre elles sont des coquilles vides, les murs ayant oublié qu’un projet médical et une équipe pluridisciplinaire sont indispensables à l’affaire.

Elles ne répondent pas toujours à une planification des besoins de santé du territoire et leur implantation n’est pas en relation avec le désert médical le plus préoccupant. Certaines voient des médecins généralistes ou spécialistes y pratiquer des dépassements d’honoraires. Il n’y a pas de tiers payant.

-Centre de santé publique

Les centres de santé publique sont mieux intégrés dans un souci de répondre aux besoins de santé du territoire en collaboration avec l’ARS. Outre l’absence de dépassements d’honoraires et la pratique du tiers payant (absence d’avancement des honoraires, ces centres pratiquent des actions qui dépassent les seuls soins primaires: éducation sanitaire, prévention, champ médico-social. Il y a aussi possibilité d’y réaliser des consultations spécialisées avec des vacations de médecins hospitaliers, dans les domaines les plus essentiels: pédiatrie, gynécologie, ophtalmologie, psychiatrie ou psychologie, gériatrie.

Dans la région le salariat des médecins généralistes est fléché prioritairement sur les centres de santé publique.

Au total, si le gouvernement et donc les ARS donnaient les moyens d’un financement pérenne aux centres de santé publique et si une planification par secteur de santé était effectuée en créant des centres dans tous les déserts médicaux, on pourrait avec l’augmentation du numerus apertus et avec la création du « Clinicat-Assistanat pour tous »*, en quelques années solutionner l’ensemble des déserts médicaux

Dr Jean Scheffer

Voir aussi:

*https://1drv.ms/w/s!Amn0e5Q-5Qu_sAoKetf_T8OKk2Io?e=C9jccc

https://www.fncs.org/centres-de-sante-evitons-l-amalgame

« Remède miracle » ou « coquille vide »? Face au désert médical, les maisons de santé fleurissent

   Déserts médicaux,  Santé,  Tarn

Publié le 23/07/2025 à 17:19

Vincent Vidal

Dans le Tarn, les maisons de santé pluridisciplinaires se multiplient pour tenter d’endiguer la pénurie de médecins et garantir un accès aux soins. Si certaines réussissent à séduire praticiens et patients, beaucoup d’obstacles subsistent. Tour d’horizon dans le Tarn.

On les voit fleurir aux quatre coins du Tarn. Les maisons de santé apparaissent comme le grand espoir pour lutter contre le désert médical, à l’image de celle qui vient d’être inaugurée récemment à Arthès par Carole Delga et Christophe Ramond. Regrouper médecins, kinésithérapeutes, infirmières et autres professionnels sous un même toit permet non seulement de mutualiser les moyens, mais aussi d’offrir aux soignants de meilleures conditions de travail, loin des semaines à rallonge de 70 heures et des gardes solitaires.

Les maisons de santé fleurissent dans le Tarn, comme ici à Lagrave.

Les maisons de santé fleurissent dans le Tarn, comme ici à Lagrave. DDM – MARIE PIERRE VOLLE

Faut-il y voir le remède miracle pour résoudre la pénurie de soignants ? « En maison de santé, beaucoup souhaitent exercer à mi-temps, soit pour préserver du temps personnel, soit parce qu’ils travaillent ailleurs. Résultat : ils ne sont présents que deux jours et demi par semaine. C’est un vrai problème », tempère Étienne Moulin, président de l’Ordre des médecins du Tarn. En clair, il faut installer deux médecins pour bénéficier d’un temps plein.

Si le concept séduit sur le papier, il n’est pas toujours simple à mettre en œuvre. Certaines collectivités, dans la précipitation, ont parfois construit des locaux flambant neufs… restés vides, faute de médecins pour les occuper. « Les communautés de communes et les communes ont compris qu’il fallait travailler main dans la main avec les professionnels de santé pour éviter de créer des coquilles vides », souligne Étienne Moulin. Pour lui, la situation dans le Tarn reste « tendue ». « Je ne vois pas de vrai changement durable avant 2030-2032. »

Malgré ces défis, plusieurs communes montrent qu’une maison de santé peut devenir un vrai succès local. À Villefranche-d’Albigeois, le maire Bruno Bousquet se souvient avoir « pris [son] bâton de pèlerin pour aller chercher de nouveaux praticiens » après le départ à la retraite de deux médecins.

« Il faut dire qu’on l’a chouchouté »

La municipalité s’est démenée pour trouver un local assez grand et fonctionnel. En seulement huit mois, entre la décision, l’achat et l’aménagement, le projet Hippocrate a vu le jour en 2023. Depuis, la structure rayonne bien au-delà de la ville. Elle compte actuellement trois médecins, et un quatrième devrait bientôt les rejoindre. « Il s’agit d’un interne venu en stage chez nous. Il a aimé le lieu et l’organisation. Il faut dire qu’on l’a chouchouté pendant sa formation », sourit le maire, qui lui a trouvé un logement pour un tarif imbattable.

La maison de santé héberge aussi plusieurs infirmières, une sage-femme, une psychologue-clinicienne, une psychomotricienne travaillant étroitement avec le centre pour autistes Lou Bouscaillou, une diététicienne, ainsi qu’une orthophoniste et une pédicure. Un cabinet dentaire doit également être rénové prochainement.

Pour faire face aux nombreux « trous dans la raquette » qui subsistent ailleurs dans le Tarn, le territoire peut compter sur la mobilisation de la Région, qui a créé plusieurs maisons de santé avec des médecins salariés à Lacaune et Mazamet, pour apporter des solutions en zone rurale. Mais la problématique n’épargne pas les villes, où trouver un médecin traitant relève encore du parcours du combattant.

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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