Aluminium dans les vaccins pédiatriques : des données rassurantes
Dr Roseline Peluchon| 21 Juillet 2025 https://www.jim.fr/viewarticle/aluminium-vaccins-pédiatriques-des-données-2025a1000j62?ecd=wnl_all_250721_jim_daily-pharma_etid7583439&uac=368069PV&impID=7583439&sso=true
Une vaste étude danoise qui a suivi 1,2 million d’enfants confirme l’innocuité de l’aluminium contenu dans les vaccins pédiatriques, ne montrant aucun lien avec les maladies auto-immunes, allergiques ou neurodéveloppementales.
Les adjuvants contenant de l’aluminium sont couramment utilisés dans les vaccins inactivés, notamment ceux administrés aux jeunes enfants, comme les vaccins contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche ou l’Haemophilus influenzae de type b. Leur présence permet de renforcer l’efficacité de la réponse immunitaire. Utilisés depuis des décennies dans les programmes de vaccination infantile dans le monde entier, ils sont généralement considérés comme sûrs. Toutefois, des inquiétudes refont surface régulièrement quant à leurs possibles effets indésirables à long terme. Certaines études, principalement menées chez l’animal, ont alimenté des doutes sur une éventuelle neurotoxicité, ainsi qu’une possible augmentation du risque de maladies auto-immunes et d’allergies. Chez l’humain, la littérature disponible reste limitée et repose sur des études précliniques ou observationnelles de faible ampleur.
Une cohorte de 1,2 millions d’enfants danois
Une équipe danoise a mené une vaste étude, en utilisant les registres nationaux de santé pour examiner le lien entre la quantité totale d’aluminium administrée par les vaccins durant les deux premières années de vie et le risque ultérieur de maladies auto-immunes, atopiques/allergiques ou neurodéveloppementales. L’étude porte sur une cohorte nationale de 1,2 millions d’enfants nés entre 1997 et 2018. Les changements réguliers des politiques vaccinales et des formulations au fil du temps ont entrainé une exposition cumulative à l’aluminium variable selon les générations, constituant un cadre quasi-expérimental pour étudier l’impact de cette exposition sur la santé.
Pour chaque enfant, la quantité cumulée d’aluminium reçue via les vaccins a été calculée jusqu’à l’âge de 2 ans, avec des expositions allant de 0 à 4,5 mg (médiane : 3 mg). Les enfants ont été suivis pour dépister l’apparition des 50 maladies chroniques les plus fréquentes.null
Aucune association entre le degré d’exposition à l’aluminium vaccinal et 50 maladies chroniques de l’enfant
L’analyse de ces données ne montre aucune corrélation entre la quantité d’aluminium reçue via les vaccins et l’incidence des maladies auto-immunes, neurodéveloppementales ou allergiques. Par exemple, pour chaque mg supplémentaire d’aluminium reçu, le risque ajusté de présenter une maladie auto-immune n’est pas augmenté (HR 0,98 [IC à 95 % 0,94 à 1,02]). C’est le cas également pour les maladies allergiques (HR 0,99 [0,98 à 1,01]). Le risque de troubles neurodéveloppementaux apparaît même légèrement réduit (HR 0,93 [0,90 à 0,97]). Les analyses secondaires et en sous-groupes confirment ces résultats.
Des effets neurotoxiques de l’aluminium ont été observés sur des modèles animaux recevant de fortes doses d’aluminium et sur des humains exposés à de fortes doses également, par le biais de dialyses, d’inhalation professionnelle ou de nutrition parentérale intraveineuse. Ces données ont alimenté des interrogations concernant un possible lien entre aluminium vaccinal et troubles neurodéveloppementaux ou maladies auto-immunes. Finalement, cette étude danoise de grande envergure n’apporte aucune preuve d’un lien entre l’aluminium contenu dans les vaccins pédiatriques et la survenue des principales maladies chroniques de l’enfant. null
References
Andersson NW, Bech Svalgaard I, Hoffmann SS, Hviid A. Aluminum-Adsorbed Vaccines and Chronic Diseases in Childhood : A Nationwide Cohort Study. Ann Intern Med. 2025 Jul 15. doi: 10.7326/ANNALS-25-00997. Epub ahead of print. Erratum in: Ann Intern Med. 2025 Jul 17. doi: 10.7326/ANNALS-25-03233.