L’association voit dans l’adoption définitive de ce texte un « signal incompréhensible ». Elle considère que c’est un « camouflet pour le principe de précaution », et craint que cela n’entraîne un creusement des inégalités.
09/07/2025 Par Pauline Machard
« Elle met en péril la santé des générations futures alors que l’inquiétude monte sur l’impact des facteurs environnementaux », a commenté par communiqué la Ligue contre le cancer au sujet de la loi agricole Duplomb-Ménonville (du nom des sénateurs Laurent Duplomb – LR – et Franck Menonville – UDI, centre), adoptée définitivement au Parlement mardi 8 juillet.
La mesure la plus clivante de cette loi, présentée comme l’une des réponses à la colère des agriculteurs de l’hiver 2024 : la réintroduction, à titre dérogatoire et sous conditions, de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes et « potentiellement cancérigène d’après des études récentes », note la Ligue, ce mercredi 9 juillet.
Outre un « camouflet pour le principe de précaution », l’association dénonce le risque que « l’allègement des normes sur les pesticides [puisse] creuser les inégalités en santé, en aggravant l’exposition de certaines personnes, selon leur profession » : agriculteurs, mais aussi fleuristes, jardiniers, vétérinaires… Mais aussi en fonction de leur lieu de vie, selon s’ils sont « riverains des zones d’épandage ».
« Ce texte va à l’encontre des principes mêmes de santé publique. Il affaiblit les protections existantes, fragilise les environnements favorables à la santé et envoie un signal incompréhensible« , juge Francelyne Marano, vice-présidente de la Ligue et professeure émérite de biologie cellulaire et toxicologie.
[Avec AFP]
Auteur de l’article
journaliste pigiste