« Miracle médical mais gouffre financier : pourquoi Carmat et ses coeurs artificiels sont dans l’incertitude »
Date de publication : 25 juin 2025 https://www.mediscoop.net/index.php?pageID=526a7d72229711ff9d4d14d9f8627a85&id_newsletter=22161&liste=0&site_origine=revue_mediscoop&nuid=44baf5968540a6248a8065e80f2f7273&midn=22161&from=newsletter
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Véronique Hunsinger constate dans Le Parisien : « Fleuron de l’innovation médicale française, l’entreprise Carmat, qui a mis au point le premier cœur artificiel, est aujourd’hui en grande difficulté financière, au point d’en appeler à l’État, à de nouveaux investisseurs, et même à une cagnotte en ligne ».
La journaliste précise qu’« il lui faut tenir jusqu’à l’obtention du remboursement de sa prothèse hors du commun. […] Il lui faut impérativement 3,5 millions d’euros avant la fin du mois pour ne pas se retrouver en cessation de paiements. Et c’est encore 20 millions qu’il lui faudra lever d’ici la fin de l’année pour pouvoir poursuivre son activité ».
Véronique Hunsinger note que « les besoins évalués à 35 millions d’euros à 12 mois, «vont se réduire tous les ans jusqu’à la rentabilité», prévue d’ici «4 à 5 ans», a cependant assuré […] Stéphane Piat, le directeur général de Carmat ».
« La mauvaise passe actuelle est due, selon lui, au retrait récent de certains investisseurs historiques et aux incertitudes provoquées par un contexte international qui rend les levées de fonds plus difficiles », continue la journaliste.
Elle indique qu’« à ce jour, 122 implantations ont été réalisées dans un cadre expérimental. Après des années marquées par des difficultés techniques, les essais ont repris de plus belle depuis 2024 : 42 patients ont reçu une prothèse l’année dernière et 16 rien qu’au premier trimestre ».
Véronique Hunsinger souligne : « Mise à dispositif des prothèses, rémunération des équipes, suivi des patients : la conduite de ces essais engloutit des sommes énormes. Et les subventions publiques ainsi que les aides […] ne permettent pas toujours de joindre les deux bouts ».
La Dre Anne-Céline Martin, cardiologue à l’Hôpital européen Georges-Pompidou (Paris), qui « a participé aux essais », remarque : « Nous avons l’impression d’être dans un cul-de-sac. Il faut juste nous laisser quelques mois supplémentaires pour pouvoir publier les résultats des études ».
La journaliste relève en effet que « l’essai qui s’est terminé au printemps pourrait permettre à Carmat de demander le remboursement par l’Assurance maladie de la prothèse pour les insuffisants cardiaques en attente de greffe ».
2025
« La société Carmat, à l’origine du coeur artificiel, en cessation de paiements »
Date de publication : 30 juin 2025 https://www.mediscoop.net/index.php?pageID=3c1a744a1c26eb7c884ba63c095d7085&id_newsletter=22186&liste=0&site_origine=revue_mediscoop&nuid=44baf5968540a6248a8065e80f2f7273&midn=22186&from=newsletter
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Libération note en effet : « L’entreprise avait alerté il y a 10 jours qu’elle risquait d’être à court d’argent. Ce lundi, Carmat annonce dans un communiqué qu’elle va «solliciter l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire auprès du Tribunal des Affaires Economiques de Versailles» ».
Le journal explique que « dans l’attente de la décision du tribunal, «attendue dans les tout prochains jours», Carmat a demandé la suspension de son cours de Bourse «à partir du lundi 30 juin 2025» ».
Le quotidien rappelle que « la société avait expliqué devoir rassembler au moins 3,5 millions d’euros d’ici au 30 juin, ainsi qu’environ 20 millions d’euros d’ici la fin de l’année. Elle avait lancé une campagne de dons pour assurer la poursuite de ses activités ».
Carmat fait ainsi savoir que « malgré la poursuite de ses efforts, la société n’est pas parvenue à ce stade à sécuriser un tel complément de trésorerie ni de nouveaux financements », et précise qu’elle «continue d’explorer toutes les options qui permettraient la poursuite de ses activités ».
La société ajoute que « quelle que soit la décision du tribunal, [elle] s’efforcera de continuer à assurer le support des patients qui bénéficient actuellement du cœur artificiel Aeson ».
Le Monde titre également : « Carmat, l’entreprise française qui fabrique des cœurs artificiels temporaires, se déclare en cessation de paiements ».
Le journal rappelle que « le cœur artificiel Aeson de Carmat est destiné aux patients qui souffrent d’insuffisance cardiaque terminale dans l’attente d’une transplantation. A ce jour, 122 patients ont été traités avec Aeson ».