Un incubateur de santé solidaire débouche sur un réel centre de santé à Grigny-sur-Rhône

« Lutte contre les déserts médicaux : dans le Rhône, un « incubateur de santé solidaire » soulage médecins et élus »

 Date de publication : 20 juin 2025 

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Maïté Darnault indique en effet dans Libération : « Soutenue par la municipalité, la structure de Grigny-sur-Rhône imaginée par des professionnels de soins permet la réinstallation de praticiens volontaires dans des zones en situation critique. Pionnière en France, l’expérimentation suscite l’intérêt dans d’autres territoires ».


La journaliste livre un reportage : « Les salles d’attente ne désemplissent pas, ce mercredi de fin mai. Passé le hall vitré de la maison de santé de Grigny-sur-Rhône, le premier palier mène à un cabinet d’infirmières. D’autres pièces accueillent une psychomotricienne, une orthophoniste, un ostéopathe et un kinésithérapeute. Et surtout, à l’étage, trois médecins généralistes enchaînent les consultations ».


Maïté Darnault souligne en effet qu’« en 2022, la dernière généraliste a quitté la ville, devenue ce énième désert médical, à l’instar des 87% du pays où l’accès aux soins est insuffisant ».


La journaliste note que « pour y remédier, Grigny-sur-Rhône a lancé au printemps 2023 un «incubateur de santé solidaire», une expérimentation alors unique en France.

Son objectif : agréger les bonnes volontés des médecins d’un bassin de population, installés en cabinet ou jeunes remplaçants volants, pour qu’ils viennent exercer volontairement quelques demi-journées ou journées par semaine dans un même lieu en situation critique.

En 2 ans, cette initiative d’urgence a permis de faire émerger une solution pérenne, qui inspire au-delà du Rhône ».
Maïté Darnault précise que « l’idée de l’incubateur est née au sein de la communauté professionnelle des Côteaux rhodaniens, l’association de soignants qui coordonnent la prise en charge des malades sur ce territoire peuplé de 85.000 personnes dans une trentaine de villes et villages ».
« Début 2023, sa coprésidente, Vanessa Potacsek, médecin dans la commune rurale de Beauvallon, décide de solliciter la municipalité de Grigny-sur-Rhône pour la logistique et mobilise des professionnels grâce au bouche-à-oreille », 
poursuit la journaliste.


Elle indique qu’« en juin 2023, l’incubateur ouvre sa première consultation généraliste, un équivalent temps plein du lundi au vendredi, grâce à «des journées mises bout à bout par une demi-douzaine de médecins» expérimentés et débutants. Trois mois plus tard, ils étaient une quinzaine à fournir cet «effort solidaire» pour assurer la présence de 2 à 3 praticiens par jour, raconte Vanessa Potacsek ».
La praticienne observe que « certains sont venus de temps en temps ou pendant leurs vacances, d’autres ont accompagné de jeunes remplaçants, car il y avait un équilibre à trouver pour ne pas vider les cabinets ».
La Dr Valérie Burnod, « une des premières volontaires de l’incubateur », remarque : « L’environnement n’est pas très attractif, ce n’est pas gérable si tu es seule. Il y a eu une écoute des uns et des autres, on a appris à parler un langage commun. On a beaucoup de travail, c’est parfois difficile, mais je repars le soir en me sentant moins chargée ».
La Dr Potacsek ajoute : « On a de gros dossiers avec des pathologies lourdes, des ruptures de soins et des problématiques sociales, mais la responsabilité repose sur un collectif, ça a permis d’améliorer la santé mentale des soignants, qui s’en prennent plein la gueule en première ligne. On est déjà débordés dans nos cabinets, les personnes investies sont sorties de leur zone de confort mais ça permet de redonner du sens à la profession ».


« Et d’attirer les futures recrues, les internes, qui seront les généralistes de demain. Pour ces jeunes, l’incubateur a constitué «un tremplin pour qu’ils découvrent l’endroit puis aient envie de s’installer» », 
remarque Maïté Darnault.


La journaliste relève que « l’incubateur a laissé place en janvier à une maison de santé en bonne et due forme, où 4 médecins se sont installés (2 à temps plein, 2 à temps partiel) tandis que les roulements des volontaires ont pris fin ».


Elle ajoute que « l’arrivée des généralistes à Grigny-sur-Rhône a suscité la création de créneaux d’un pédiatre, d’un gynécologue, d’un chirurgien et d’un néphrologue au sein de la maison de santé.

Une consultation en addictologie et un point d’accueil pour les aidants devraient ouvrir prochainement ».

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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