2025
« « Si vous en trouvez un, je l’embauche tout de suite » : l’Indre, ce département sans aucun médecin scolaire »
Date de publication : 14 mai 2025 https://www.mediscoop.net/index.php?pageID=edff700815860e033571158eb0fa1163&id_newsletter=21945&liste=0&site_origine=revue_mediscoop&nuid=44baf5968540a6248a8065e80f2f7273&midn=21945&from=newsletter

Frédéric Gouaillard constate en effet dans Le Parisien que « ce territoire de plus de 200.000 habitants n’a plus de médecin scolaire depuis 11 ans. Au cœur des assises organisées ce mercredi par le ministère de l’Éducation, ces pénuries ne sont pas sans conséquences ».
Le journaliste évoque ainsi « l’absence de médecin scolaire depuis septembre 2014 et le burn-out de l’ancienne titulaire, alors que quatre postes existent ».
Bruno Fleurant, président de la Fédération départementale des conseils de parents d’élèves, déclare que « l’Éducation nationale n’arrive plus à recruter. À chaque fois qu’on croise le directeur académique et qu’on lui en parle, il est à court de solutions. Il nous dit : Si vous en trouvez un, présentez-le-moi et je l’embauche tout de suite ».
Frédéric Gouaillard souligne que « cette pénurie est un des sujets brûlants qui devraient être abordés ce mercredi lors des Assises de la santé scolaire organisées à l’initiative d’Élisabeth Borne. […] La création d’un pôle départemental santé bien-être, censé décliner les priorités nationales en termes de santé mentale, est dans les tuyaux. Le renforcement de la santé au primaire est aussi envisagé, alors que moins de 10% des écoliers ont droit à la visite médicale des 6 ans ».
Le journaliste explique que « l’objectif est de dépister plus tôt, alors que les indicateurs de la santé mentale des élèves montrent une dégradation et une augmentation des situations de détresse psychologique ».
Jocelyne Grousset, médecin scolaire en Seine-Saint-Denis et présidente du syndicat SNMSU, remarque toutefois : « Le problème, c’est que toutes ces annonces se font à budget constant et qu’il n’est pas prévu de revalorisation de la rémunération des médecins scolaires. Aujourd’hui, aucun praticien ne veut travailler dans le scolaire, car nous sommes les médecins les moins bien payés ».
Frédéric Gouaillard relève ainsi que « cette perte d’attractivité du métier a vu le nombre de généralistes affectés aux établissements scolaires dégringoler. Ils ne sont plus que 800 pour 12 millions d’élèves de la maternelle au lycée. Chaque praticien s’occupe d’environ 17.000 élèves quand la recommandation est de 5000, avec des conséquences néfastes sur le terrain ».
Il note que « dans l’Indre par exemple, la pénurie de professionnels a conduit les autorités à organiser un dépistage infirmier en CE2 et en 6e ».
Christelle Doucet, infirmière scolaire et secrétaire départementale du syndicat SNICS-FSU, explique que « comme la visite médicale des 6 ans n’a pas lieu, les problèmes ne sont souvent pas dépistés de façon précoce. Certains élèves n’ont pas leurs vaccins à jour, d’autres sont dépistés tardivement de troubles de la vision, de l’audition, ou des apprentissages ».
Elle ajoute que « les infirmières scolaires font des dépistages mais ne peuvent pas pallier le manque de médecins. L’autre problème est la prise en charge de ces jeunes une fois diagnostiqués, dans un département victime d’une importante désertification avec des services hospitaliers qui ferment, un seul pédopsychiatre et une pénurie de médecins généralistes ».