Tensions croissantes et restructurations en vue à la clinique Claude Bernard d’Albi : les soignants à bout
Publié le 08/05/2025 à 12:01 https://www.ladepeche.fr/2025/05/08/tensions-croissantes-et-restructurations-en-vue-a-la-clinique-claude-bernard-dalbi-les-soignants-a-bout-12681487.php
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l’essentiel
Crise à la clinique Claude Bernard : un plan de restructuration vise plusieurs services et des postes d’aides-soignants. Les soignants dénoncent une logique comptable alarmante et une dégradation continue des conditions de travail.
Avis de tempête sur la clinique Claude Bernard d’Albi. Quatre directeurs se sont succédé en moins de deux ans, plusieurs services sont menacés, un plan de restructuration est en préparation, et les personnels soignants tirent la sonnette d’alarme. Tous critiquent une gestion dominée, selon eux, par des logiques de rentabilité mises en œuvre par le groupe Elsan, propriétaire de la clinique ainsi que de celle du Sidobre à Castres.
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« La situation est particulièrement pénible, explique un collectif de salariés de l’établissement. Depuis plusieurs mois, nous faisons face à une réduction continue des effectifs soignants. Chaque jour, nous devons prendre en charge toujours plus de patients avec toujours moins de moyens humains. Le ratio soignant/patient devient dangereux, tant pour la qualité des soins que pour la sécurité des malades… et pour notre propre santé mentale. »
Menacées de fermeture en 2024, les urgences ont finalement été rouvertes six jours sur sept en octobre dernier. Une mesure jugée insuffisante par les personnels. Selon les salariés, les arrêts maladie pour burn-out et les démissions se multiplient, mettant en péril la stabilité des équipes. « Les urgences, déjà fragilisées, peinent à tenir. Nous faisons pourtant de notre mieux : nous avons de bons médecins, une équipe compétente, engagée, mais aussi exténuée, démoralisée et en colère. »
« On ne nous parle plus de médecine, mais de chiffres »
Un plan de restructuration doit entrer en vigueur le 1er juin. Il concernerait plusieurs services, dont les urgences, les soins intensifs, la gastro-entérologie et l’oncologie. Dix-neuf postes d’aide-soignante pourraient être supprimés. Pour alléger la masse salariale, la clinique privilégierait le recours à des praticiens libéraux et à des intérimaires.
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La direction invoque des difficultés financières, affirmant que la clinique est en déficit, selon les personnels interrogés. « Les décisions semblent motivées par des logiques comptables plutôt que par des préoccupations de santé publique. On ne nous parle plus de médecine, mais de chiffres… Quel est l’objectif ? Jusqu’où ira-t-on avant que survienne l’irréparable ? »
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Face à cette situation, les salariés envisagent d’alerter l’inspection du travail et l’Agence régionale de santé. « Toutes les instances concernées doivent se pencher sur notre situation. Il est urgent d’agir, de comprendre ce qu’il se passe et surtout de redonner du sens et de l’humanité à notre métier. »
La clinique Claude Bernard a déjà connu plusieurs mouvements de grève, notamment au sein des urgences au cours des deux dernières années. Une nouvelle mobilisation pourrait-elle survenir au printemps 2025 ?
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