Les urgences de l’hôpital de Mayenne fermées jusqu’au 11 février, le personnel en « état de souffrance inédit » selon FO
Par ici Mayenne
Les urgences de l’hôpital de Mayenne sont fermées jusqu’à mardi 11 février inclus. Le service n’est plus en mesure de prendre en charge des patients depuis mercredi 5 février. Selon la direction du centre hospitalier, la quasi-totalité des soignants et des agents des urgences est en arrêt maladie.


Les urgences du centre hospitalier du Nord-Mayenne (CHNM) sont fermées depuis le mercredi 5 février : le service n’est plus en mesure de prendre en charge des patients au moins jusqu’au mardi 11 février à cause d’un nombre très important d’arrêts maladie. Selon la direction du CHNM, la quasi-totalité du personnel des urgences est concernée.
« L’épuisement des personnels »
La direction du CHNM et l’un des syndicats, Force ouvrière, s’accordent à dire que la situation est inédite au centre hospitalier du Nord-Mayenne. « Plus d’une trentaine » de personnes travaillant aux urgences est en arrêt maladie depuis ce mardi 4 février : cela concerne des soignants et des secrétaires médicales, selon la directrice de l’hôpital Catherine Creuzet. « J’ai pu constater sur le terrain l’état d’épuisement des personnels, leur dévouement aussi, qui était intact, mais leur complète fragilité par rapport à une situation d’usure qui a atteint un point très important »,reconnaît-elle. De son côté, Force ouvrière parle d’un « état de souffrance inédit« .
Le personnel des urgences est confronté à une surcharge de travail permanent. « Les gens commencent le service le matin, ils ont tous les patients de la nuit, plus ceux de la veille, qui n’ont pas encore été vus ou qui n’ont pas encore pu partir vers un autre lieu, ou qui n’ont pas pu être admis dans des services d’hospitalisation chez nous ou vers d’autres établissements. Pour toutes sortes de raisons, il y a un engorgement global et au cours de la journée, ils essayent de traiter les patients qui étaient là le matin, plus ceux qui arrivent, plus ceux qui arrivent en fin de soirée parce que c’est souvent le moment critique et on termine la journée avec plus de monde qu’on en a pris. […] C’est une situation qui est pratiquement sans fin puisqu’elle ne fait que s’aggraver au fil des mois depuis longtemps », décrit Catherine Creuzet.
Les patients doivent appeler le 15 en cas de problème de santé
En cas d’urgence, les patients doivent donc appeler le 15 et ne pas se rendre au CHNM. Seules les urgences obstétricales et gynécologiques sont prises en charge. Aucune date de réouverture n’est pour l’instant prévue, cela dépend de la fin des arrêts maladie des agents.
Voir aussi:
Fermeture des urgences à Laval : un « triste record » à prévoir en septembre ?
Sur les réseaux sociaux, l’urgentiste Caroline Brémaud affirme que les urgences de l’hôpital de Laval (Mayenne) ne seraient ouvertes que six nuits en septembre 2024. Un « triste record » pour celle qui a peur des solutions proposées par l’établissement et l’Agence régionale de santé.
Ouest-France Florence STOLLESTEINER.Publié le 09/08/2024 à 18h40
C’est un « triste record » que dénonce la médecin urgentiste Caroline Brémaud sur son compte X. D’après celle qui a lancé le collectif des Gilets blancs santé, les urgences de l’hôpital de Laval (Mayenne) ne seront « ouvertes que six nuits en septembre : les jeudis, car Mayenne est fermé, et deux lundis ». La raison ? « On a un médecin qui s’en va fin août », répond-elle à Ouest-France.
D’après elle, la direction de l’hôpital et l’Agence régionale de santé (ARS) réfléchiraient à une solution pour remédier à ces fermetures. « Le médecin régulateur de Laval (qui intervient pour prendre une décision médicale lors d’un appel au Samu, NDLR) irait aider aux urgences et ce serait celui de l’hôpital d’Angers qui prendrait le relais à distance. »
« On met en danger la vie des gens »
Sauf que, « la dernière fois, on a mis 15 minutes à le joindre ! s’alarme Caroline Brémaud. On met en danger la vie des gens. » Contacté, le centre hospitalier de Laval n’a pas souhaité communiquer à ce sujet. L’ARS, quant à elle, pourrait amener des éléments de réponse dans les prochains jours.
Commentaire Dr Geneviève Hénault Psychiatre
Les 3/4 d’un service d’urgences en arrêt maladie. Quand la grève ne suffit plus pour montrer la souffrance, l’épuisement, l’impuissance.
Trente soignants et secrétaires médicales en arrêt maladie simultané.
Il y a 5 mois, à 30 km seulement de là, 8 médecins urgentistes démissionnaient simultanément à Laval (1)
Ça commence à se voir, que ça ne tient plus, à l’hôpital public ?