« Lutte contre les déserts médicaux : merci aux médecins étrangers ! »
Date de publication : 19 février 2025 https://www.mediscoop.net/index.php?pageID=5b7bfd11d9fbdc4332de19687b371af0&id_newsletter=21625&liste=0&site_origine=revue_mediscoop&nuid=44baf5968540a6248a8065e80f2f7273&midn=21625&from=newsletter

Véronique Hunsinger observe en effet dans Le Parisien : « Ils ont fait leurs études de médecine en Algérie, en Tunisie, en Syrie, au Maroc ou encore au Liban. Mais contrairement à leurs confrères et consœurs, ils ne sont pas rebutés par les déserts médicaux, bien au contraire ».
La journaliste indique que « c’est le constat que fait aujourd’hui le Conseil national de l’Ordre de médecins qui s’est intéressé au parcours professionnel des 19.154 médecins diplômés en dehors de l’Union européenne (UE), inscrits à son tableau ».
Jean-Marcel Mourgues, vice-président de l’Ordre, précise que « ce sont des médecins diplômés d’un pays hors de l’Union européenne qui ont passé en France des examens de validation des connaissances organisées par le ministère de la Santé puis qui sont passés en commission d’autorisation d’exercice de l’ordre des médecins. À la suite de cela, ils disposent d’une reconnaissance pleine et entière de leur spécialité médicale et peuvent exercer en toute indépendance ».
Véronique Hunsinger note ainsi que « ces docteurs qui ont fini par décrocher l’autorisation de plein exercice à l’issue d’un véritable parcours du combattant administratif représentent désormais un peu moins d’un praticien en exercice sur douze mais plus d’un sur quatre dans certains départements ».
« Ils sont également particulièrement représentés dans certaines spécialités médicales. Ainsi, un gériatre sur trois (33,6%) a été diplômé hors de l’Union européenne, de même que 19,3% des onco-hématologues (spécialistes des maladies de la moelle osseuse, du sang et du système lymphatique), 18,1% des chirurgiens digestifs, 17,7% des néphrologues, 14,1% des neurochirurgiens et 13,9% des oncologues », relève la journaliste.
Elle ajoute qu’« environ un sur cinq (soit 3500) est généraliste et leur préférence va aux déserts médicaux au point de combler les trous. Ils représentent plus de 15% des médecins de famille en exercice dans l’Aisne, l’Eure-et-Loir, l’Indre, l’Orne et le Val-d’Oise ».
Véronique Hunsinger souligne en outre que « la contribution des médecins diplômés hors UE est encore plus importante pour les spécialistes dans certains départements ruraux. Dans la Nièvre et dans l’Orne, ils représentent respectivement 54,8% et 53,3% des chirurgiens ».
Le Dr Mourgues remarque ainsi que « ces praticiens contribuent significativement à remonter la densité médicale des départements les plus désertifiés, mais sans pour autant arriver à les hisser à un niveau suffisant et renverser la tendance ».
Le service des études et recherches statistiques de l’Ordre ajoute que « ces médecins sont plus souvent des spécialistes qui préfèrent être salariés. C’est pourquoi leur préférence se porte souvent vers les hôpitaux périphériques où leur présence permet de maintenir la continuité des soins et où il y a parfois un effet de diaspora ».
Kahina Hireche Ziani, porte-parole de l’association SOS Padhue (praticiens à diplôme hors UE), réagit : « Les Padhue travaillent majoritairement dans les petits hôpitaux où ils sont très bien appréciés et très bien intégrés. Quand on vient d’ailleurs, on s’attache plus que les autres aux endroits et aux gens et il y a des liens très forts qui se créent. Donc logiquement, une fois que les Padhue finissent par être inscrits à l’Ordre des médecins, ils restent travailler là où ils sont arrivés ».
Yannick Neuder, ministre de la Santé, a quant à lui déclaré qu’« il nous faut aller plus loin et simplifier la procédure en place dans la perspective de l’engagement des Padhue dans les établissements français ».