Plus de la moitié des Franciliens peine également à accéder à un médecin généraliste, révèle le baromètre de l’Agence régionale de santé, consulté en exclusivité par France Bleu Paris.

Article rédigé par franceinfo – avec France Bleu Paris
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Publié le 05/12/2024 10:56 https://www.francetvinfo.fr/sante/hopital/sante-un-francilien-sur-trois-a-deja-renonce-a-se-soigner-pour-des-raisons-financieres_6937397.html
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Un cabinet de médecin généraliste. (Photo d’illustration) (PIERRICK DELOBELLE / MAXPPP)
Un Francilien sur trois a déjà renoncé à se soigner pour des raisons financières et plus de la moitié peine à accéder à un médecin généraliste, détaille l’ARS (Agence régionale de santé) dans son baromètre publié jeudi 5 décembre, consulté en exclusivité par France Bleu Paris(Nouvelle fenêtre). Selon son étude sur « Les Franciliennes et Franciliens et leur santé », 34%, a déjà renoncé à se soigner face aux coûts de certaines consultations et de certains actes.
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Si 74% des Franciliens se disent satisfaits de la prise en charge de leur santé dans la région, il y a beaucoup de disparités selon les départements. L’étude relève ainsi une bonne nouvelle concernant l’offre de soins. « Les Franciliens se disent satisfaits de l’hôpital et notamment de l’accueil aux urgences, c’est une surprise pour nous », annonce Denis Robin, le directeur général de l’agence régionale de santé d’Île-de-France, invité de France Bleu Paris jeudi matin. Sept Franciliens sur 10 disent en effet qu’ils accèdent facilement aux services d’urgences. Mais « il existe néanmoins des différences très fortes entre les différents départements : 79% des habitants des Hauts-de-Seine disent accéder facilement aux urgences, comme 75% des Parisiens, contre uniquement 60% des habitants de la Seine-et-Marne », relève le baromètre de l’ARS.
Des disparités géographiques sur l’accès à un généraliste
Les Franciliens sont aussi « plus réservés sur la médecine de ville parce qu’ils ont le sentiment qu’il devient de plus en plus difficile d’avoir accès à un médecin », explique Denis Robin. L’agence régionale de santé Île-de-France montre en effet que les habitants de grande couronne rencontrent plus de difficultés pour voir un médecin. « Il y a des différences territoriales importantes entre Paris, la petite couronne et la grande couronne », reconnaît le directeur général de l’ARS. 54% des Franciliens rencontrent des difficultés pour accéder à un médecin généraliste, un chiffre au-dessus de la moyenne nationale (43%). Et ce sont les habitants de l’Essonne (66%) et de Seine-et-Marne (67%) qui sont les plus touchés. Idem pour l’accès aux urgences. À l’inverse, 43% des Parisiens et 46% des habitants des Hauts-de-Seine rencontrent des difficultés. Dans ces deux départements, plus de 80% des sondés se déclarent satisfaits de la prise en charge de leur santé. L’accès aux médecins spécialistes est également difficile pour 68% des Franciliens. Ce chiffre est proche de la moyenne nationale (67%). « Dans la grande couronne, les Franciliens nous disent qu’il est difficile d’avoir accès à un médecin traitant, et encore plus à un spécialiste », poursuit le directeur général de l’ARS. Résultat, près d’un Francilien sur deux a déjà eu recours à la téléconsultation. Dans la majorité des cas, il s’agissait alors du premier créneau disponible pour rencontrer un professionnel.
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L’ARS consacre « 43 à 45 millions d’euros » tous les ans pour attirer et fidéliser les médecins. Cela concerne des « primes à l’installation », l’incitation « pour des internes à aller dans des endroits où ils n’iraient pas spontanément », ou des « aides au logement » pour les soignants.« On progresse plutôt bien mais nous gérons une période de pénurie de médecins au niveau national, issue d’une décision très ancienne »,rappelle Denis Robin, qui ne prévoit pas d’amélioration avant au moins quatre ans. À partir de « 2028, 2030, nous verrons un effet sur la présence médicale », prévoit-il. Mais « les premières arrivées importantes d’internes et de jeunes médecins vont d’abord coïncider avec des départs massifs à la retraite, parce que nos médecins vieillissent en Île-de-France », conclut Denis Robin.
Méthodologie : Enquête réalisée par internet du 30 octobre au 13 novembre 2024. Échantillon de 3 000 habitants d’Île-de-France représentatif de la population francilienne âgée de 18 ans et plus.
Ma vue baisse, je n’ai pas les moyens de me racheter une paire de lunettes » : un tiers des Franciliens renonce aux soins pour raisons financières

Écrit par Emmanuelle Hunzinger et Emmanuèle Bailly
Publié le 05/12/2024 à 16h41 https://france3-regions.francetvinfo.fr/paris-ile-de-france/paris/ma-vue-baisse-je-n-ai-pas-les-moyens-de-me-racheter-une-paire-de-lunettes-un-tiers-des-franciliens-renonce-aux-soins-pour-raisons-financieres-3071470.html
L’Agence régionale de santé d’Île-de-France vient de publier son baromètre annuel sur la santé des Franciliens. Une personne sur 3 ne se soigne pas par manque d’argent. Obtenir un rendez-vous chez son généraliste est également un frein pour se soigner.
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« Ma vue a baissé, mais pour l’instant, je n’ai pas les moyens de me racheter une paire de lunettes« , affirme Josiane, rencontrée il y a quelques semaines, lors d’une journée de la Santé organisée par l’Assurance maladie des Hauts-de-Seine. Cette femme au foyer confiait alors ne pas s’en sortir financièrement depuis le décès de son mari. Sans complémentaire santé, elle expliquait ne pas pouvoir se soigner.
34 % des Franciliens renoncent aux soins par manque d’argent
Même son de cloche pour Patricia, une habitante de Nanterre : « Je me suis rarement trouvée dans une situation où je devais renoncer à me soigner, mais l’an dernier, alors que je souhaitais me faire soigner les dents, mon dentiste m’a annoncé des dépassements d’honoraires énormes ». Une radio panoramique à 250 euros et un devis pour 1000 euros pour la dévitalisation de ses deux dents. « J’ai cru que j’allais devoir renoncer à me soigner, car c’était vraiment trop cher », affirmait-elle.
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Selon l’étude « Les Franciliennes et Franciliens et leur santé »* publiée par l’ARS Île-de-France, la question de l’accessibilité financière demeure un enjeu important dans la région. En 2023, 34 % des Franciliennes et Franciliens indiquent avoir renoncé à des soins pour des raisons financières au cours des dernières années, dont 30 % pour un acte de médecine spécialisée, 19 % pour un examen d’imagerie médicale, et 15 % pour la consultation d’un spécialiste.
54 % des Franciliens rencontrent des difficultés pour accéder à un médecin généraliste
Autre frein pour se soigner, obtenir un rendez-vous chez son généraliste. « J’ai besoin d’aller consulter mon médecin traitant, car j’ai mal au ventre. Sur mon application, le prochain rendez-vous possible est le 27 décembre« , se lamente Elisabeth, qui ne souhaite pas prendre un rendez-vous en téléconsultation.
Selon le baromètre de l’ARS, 54 % des Franciliennes et Franciliens déclarent rencontrer des difficultés pour consulter un médecin généraliste, soit 11 points de plus que la moyenne nationale.
L’accès aux médecins généralistes est également marqué par des inégalités territoriales : 67 % des habitants de la Seine-et-Marne rencontrent des difficultés, tout comme 66 % de ceux de l’Essonne, contre 48 % des habitants du Val-de-Marne, 46 % de ceux des Hauts-de-Seine et 43 % des Parisiens.
Les Franciliens sont « plus réservés sur la médecine de ville parce qu’ils ont le sentiment qu’il devient de plus en plus difficile d’avoir accès à un médecin« , explique Denis Robin, le directeur général de l’ARS ce jeudi sur France Bleu Paris, reconnaissant des « différences territoriales importantes entre Paris, la petite couronne et la grande couronne« .
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68 % des Franciliens déclarent aussi rencontrer des difficultés pour consulter un médecin spécialiste, un chiffre très proche de la moyenne nationale (67 %).
Les services d’urgence accessibles
Contrairement aux idées reçues, 7 Franciliens sur 10 considèrent qu’ils accèdent facilement aux services d’urgences, souligne l’ARS dans son étude. Il existe néanmoins de fortes différences entre les différents départements : 79 % des habitants des Hauts-de-Seine disent accéder facilement aux urgences, comme 75 % des Parisiens, mais uniquement 60 % des habitants de la Seine-et-Marne.
Plus globalement, 74 % des Franciliens se disent satisfaits de la prise en charge de leur santé dans leur région.
Ce taux de satisfaction est très supérieur à la moyenne nationale (65 %) mais avec de fortes inégalités territoriales. En effet, Paris (84 %), les Hauts-de-Seine (81 %) et le Val-de-Marne (77 %) dépassent la moyenne régionale alors qu’à l’inverse, la satisfaction est moindre en Seine-Saint-Denis (70 %) et surtout en Grande couronne, dans les Yvelines (72 %), le Val-d’Oise (69 %) et l’Essonne (68 %), et plus fortement encore en Seine-et-Marne (63 %).
*L’enquête a été réalisée par l’institut Odoxa du 30 octobre au 13 novembre 2024 par internet auprès d’un échantillon de 3 000 habitants d’Île-de-France représentatif de la population francilienne âgée de 18 ans et plus et auprès d’un échantillon de 1 005 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Voir aussi:,
Un Français sur trois renonce à des soins pour des raisons financières
PAR
PUBLIÉ LE 09/10/2018 https://www.lequotidiendumedecin.fr/actus-medicales/politique-de-sante/un-francais-sur-trois-renonce-des-soins-pour-des-raisons-financieres
Un petit tiers des Français (30 %) a déjà renoncé à se faire soigner au cours des 12 derniers mois, en particulier les ouvriers (41 %) et les jeunes de moins de 35 ans (36 %). Cet enseignement est tiré d’une enquête* de CSA Research pour Cofidis France, spécialiste du crédit à la consommation.
Les Français déclarent renoncer aux soins pour des raisons essentiellement financières (davantage que pour des raisons pratiques ou territoriales). La moitié d’entre eux expliquent leur choix par le montant du reste à charge jugé « trop élevé ». 38 % précisent qu’ils n’avaient « pas les moyens d’avancer les honoraires/dépassements d’honoraires ». Et pour 29 % des Français qui renoncent aux soins, « la couverture de [leur] mutuelle n’était pas suffisante ».
Sans avoir renoncé aux soins, un Français sur cinq (18 %) avoue aussi avoir eu des « difficultés » pour payer ses frais de santé. Parmi ces derniers, 68 % ont dû puiser dans leur budget lié aux dépenses courantes ; un tiers a utilisé son épargne ; et 13 % de ceux qui ont eu des difficultés ont même souscrit un crédit à la consommation.
Afin de maîtriser leurs dépenses, 58 % des Français indiquent consulter « uniquement » des praticiens conventionnés secteur I. 49 % veillent à ne pas acheter un médicament qu’ils ont déjà chez eux. Enfin, 38 % demandent à se faire prescrire uniquement des médicaments remboursés ou des génériques.
715 euros annuels de frais de santé
L’étude montre que les Français consacrent 715 euros en moyenne chaque année à leurs frais de santé. Ce budget varie selon l’âge (934 euros pour les plus de 50 ans) et la région (1 166 euros en Alsace-Champagne-Ardenne contre 481 euros en Centre-Val-de-Loire).
Après remboursement, le reste à charge moyen par an et par personne est de 232 euros. Là encore, on constate des disparités liées à l’âge (350 euros pour les plus de 65 ans, 248 euros pour les moins de 35 ans) et à la catégorie socioprofessionnelle (237 euros pour les CSP -, 159 euros pour les CSP +).
* Par questionnaire auto-administré en ligne du 11 au 13 septembre 2018 auprès d’un échantillon de 1 005 Français, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.