Avec « Au boulot ! », Ruffin et Perret mènent la lutte des classes sur le front des représentations

Dans son nouveau film, le duo déconstruit le discours dominant qui stigmatise les travailleurs précaires en les mettant en majesté face à une chroniqueuse de CNews déconnectée. Des universitaires spécialistes des classes populaires louent « un effet de mise à jour salutaire ».

Mathieu Dejean

5 novembre 2024 à 19h23 https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/051124/avec-au-boulot-ruffin-et-perret-menent-la-lutte-des-classes-sur-le-front-des-representations?utm_source=quotidienne-20241105-205903&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-[QUOTIDIENNE]-quotidienne-20241105-205903&M_BT=115359655566

Le nouveau film de Gilles Perret et François Ruffin est une entreprise de déconstruction massive. Dans Au boulot !, les deux acolytes, déjà réalisateurs de J’veux du soleil et Debout les femmes !, s’en prennent aussi directement que possible à ce qui fait la force de l’idéologie néolibérale : la facilité avec laquelle son discours se répand du fait de son hégémonie médiatique.

Et plutôt que de mener cette bataille sur le terrain des idées ou de la critique systémique des médias – Les Nouveaux Chiens de garde, de Gilles Balbastre et Yannick Kergoat est déjà passé par là en 2012 –, ils la mènent sur le terrain des représentations et du témoignage.

C’est le secret de leur art : un cinéma qui mêle savamment critique sociale et satire politique. Pour ce faire, ils ont recours à un artifice scénaristique. Leur travail de sape nécessite un personnage venu de l’intérieur du système qu’ils convoitent de détruire.

Ce sera Sarah Saldmann, jeune avocate aux goûts de luxe et chroniqueuse sur CNews qui ne cesse de conspuer la « médiocrité de ceux qui ne veulent rien foutre », ces « glandus »« assistés » et autres « feignasses ». À l’occasion d’un passage sur un plateau télé, le député de la Somme lui lance le défi d’accompagner dans leur quotidien au travail ces gens qu’elle stigmatise à longueur d’antenne. Par miracle, elle accepte.

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Sarah Saldmann (à gauche) et François Ruffin (à droite).  © Photo Jour de fête

La chroniqueuse habituée des beaux quartiers parisiens découvre ainsi la dure réalité des conditions de travail d’un chauffeur-livreur, d’une aide à domicile, de jeunes qui enchaînent les missions d’intérim, d’un agriculteur ou encore d’une femme de chambre au corps cassé par le travail. À travers le cas Saldmann, François Ruffin en appelle malicieusement à la « réinsertion sociale des riches ».

L’effet immédiat est réussi : les préjugés de la chroniqueuse s’effondrent aussi rapidement qu’elle les assénait comme des évidences en plateau. C’est même elle qui devient l’« assistée » du film et s’attire la compassion légèrement moqueuse de certaines des personnes qu’elle rencontre, ce qui n’est pas le moindre des pieds de nez du film à la morgue des mercenaires médiatiques du néolibéralisme.   

Inversion des hiérarchies sociales

Plusieurs historiens, sociologues et économistes qui travaillent sur les classes populaires et qui ont vu le film en avant-première saluent donc sa vertu politique. Progressivement, Saldmann et Ruffin s’effacent au profit des « vrais héros et héroïnes » du film, qui donnent à voir et à entendre un monde du travail globalement silencié – le soutien sans réserve de la chroniqueuse à Israël après le 7-Octobre a par ailleurs mis fin à leur collaboration.

« En dehors de l’artifice scénaristique avec Sarah Saldmann, Ruffin et Perret donnent à voir avec tendresse, avec affection, les gueules cassées du monde du travail. C’est quelque chose qu’ils ont l’art de faire, et c’est très réussi », commente l’historienne Laurence De Cock, autrice d’une Histoire de France populaire (à paraître le 15 novembre).

Ruffin et Perret nous rappellent des réalités qui ont quasiment disparu de la conversation nationale, y compris dans le camp qui se pense progressiste.

Gilles Raveaud, économiste

De même, l’historien du monde ouvrier Xavier Vigna, proche de François Ruffin, loue la manière dont le film rend justice à la réalité du monde du travail tout en révélant l’ignorance d’une élite médiatique qui a fini par faire sécession.

« Le film montre bien la centralité du travail dans ces mondes populaires, où il n’est pas seulement synonyme de rémunération, mais où il apporte aussi une fierté, une dignité. L’ignorance de Sarah Saldmann face à ces réalités, notamment la réalité paysanne, est vertigineuse. Cet effet de mise à jour est salutaire », décrit-il.

« C’est du Marx pur sucre », apprécie aussi l’économiste Gilles Raveaud, qui voit par exemple dans le travail à la chaîne filmé dans une entreprise de conditionnement de poissons fumés une illustration des Manuscrits de 1844 du philosophe allemand.

« Ruffin et Perret nous rappellent des réalités qui ont quasiment disparu de la conversation nationale, y compris dans le camp qui se pense progressiste, estime le chercheur. C’est une mise en abyme de ce que l’immensité de la presse ne fait jamais le reste du temps : montrer la réalité du travail et la dignité de ces gens qui ont le souci extrême de bien faire, même si leurs tâches abîment leur cœur et leur corps. »

https://www.youtube.com/watch?v=FJkV1f79Gm4

C’est un paradoxe du film qui peut parfois gêner. Tout à leur mission d’héroïsation assumée des travailleuses et des travailleurs, les réalisateurs font passer au second plan les résistances au mal-travail. C’est d’autant plus paradoxal que François Ruffin a publié un livre à ce sujet en début d’année (Mal-travail. Le choix des élites). « Ce n’est pas une critique de Ruffin, mais le conflit capital-travail est absent. Il n’y a pas de réaction, ni individuelle ni collective, contre la souffrance au travail dans ce film », note ainsi l’économiste proche de La France insoumise (LFI) Stefano Palombarini. 

La scène finale, qui parodie la montée des marches au Festival de Cannes avec les protagonistes du film dans le rôle des stars, pourrait même suggérer à ses yeux qu’ils sont récompensés pour cette abnégation.

Retisser une conscience de classe

Cet aspect d’Au boulot ! est symptomatique de la position défensive de la gauche dans la bataille culturelle. « C’est une tentative de filmer le monde populaire qui rencontre une vieille histoire : après 1968 il y a eu de nombreux films sur les luttes des ouvriers, désormais, on montre simplement des gens qui travaillent, qui existent, parce que le reste du temps, on les nie. C’est déjà considérable », explique Xavier Vigna.

À défaut de se situer sur le plan du conflit capital-travail, le film prend donc place dans une guerre des représentations et permet à ses multiples personnages de prendre leur revanche sur ce terrain-là. Revanche vis-à-vis des heures et des heures d’antenne où ils sont insultés sans pouvoir répliquer.

Revanche vis-à-vis du mépris social dont ils font l’objet de la part des plus haut·es représentant·es de l’État – souvenons-nous de François Hollande qualifiant les plus modestes de « sans-dents » ou de Macron à propos des ouvrières « illettrées » de l’abattoir breton Gad.

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François Ruffin dans « Au boulot ! ».  © @ Les 400 Clous

Dans Au boulot !, ce n’est pas l’avocate chroniqueuse sur CNews qui crève l’écran – même si les chaînes du groupe Bolloré continuent de lui tendre complaisamment leur micro pour qu’elle raconte son « voyage de classes », pour reprendre l’expression du sociologue Nicolas Jounin –, ce sont les autres personnages : les travailleurs et les travailleuses.

Laurence De Cock, très engagée contre la réforme de Parcoursup, garde ainsi en mémoire la scène où Illies Azougagh, jeune intérimaire, raconte son exclusion du système en utilisant cette phrase : « Ce n’est pas moi qui ai arrêté l’école, c’est l’école qui m’a arrêté. » « Il le dit avec une bonhommie et un courage qui sont bouleversants. Ça se passe de commentaires, il a tout compris de la cruauté de ce système », dit-elle.

Par ailleurs, si le film ne raconte pas une résistance collective, du moins participe-t-il à la mise en relation de travailleuses et de travailleurs disséminés, qui ont parfois tendance à se vivre comme antagonistes en reproduisant le discours sur les « assistés ».

« À la fin, le film fait un trait d’union entre eux, et on peut imaginer qu’ils vont batailler ensemble. Ce n’est pas un film qui raconte comment on fait la révolution, mais je ressens l’envie de construire des liens entre celles et ceux qui galèrent au quotidien », apprécie l’économiste Maxime Combes, auteur d’Un pognon de dingue mais pour qui ? L’argent magique de la pandémie (Seuil, 2022).

Après trente ans de dévastation insidieuse de la conscience de classe par les effets de la mondialisation, Au boulot ! est comme une première étape. Il y a encore du pain sur la planche.

Gilles Perret et François Ruffin, Au boulot !, 84 minutes, sortie le 6 novembre.

Ces auxiliaires de vie héroïnes du dernier film de François Ruffin et Gilles Perret

4 novembre 2024

 https://basta.media/Ces-auxiliaires-de-vie-heroines-du-dernier-film-de-Francois-Ruffin-et-Gilles-Perret-Au-Boulot

par  Sophie Chapelle

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Sans elles, combien de personnes âgées ne pourraient pas rester à domicile ? Le documentaire Au boulot !, qui sort en salles le 6 novembre, met à l’honneur des travailleuses comme Louisa et Vanessa, auxiliaires de vie. Rencontre.

Publié dans SOCIÉTÉ

« C’est le plus beau métier du monde. »Auxiliaire de vie depuis vingt ans, Louisa est une des héroïnes du film Au boulot !, réalisé par Gilles Perret et François Ruffin, qui sort en salles le 6 novembre. Le projet de cette comédie documentaire : mettre à l’honneur les travailleuses et travailleurs qui tiennent le pays debout, mais vivent mal de leur travail. Et leur donner un droit de réponse face aux attaques régulières dont ils font l’objet sur les plateaux de télévision – notamment quand il est question de réforme des retraites ou d’arrêts maladie.

« J’écoutais la radio dans la voiture quand Sarah Saldmann [chroniqueuse et avocate] a dit qu’il n’y avait pas à se plaindre avec 1300 euros par mois, que c’était déjà pas mal », se souvient Louisa. « Ça m’a choquée. Alors, quand François [Ruffin] m’a proposé de participer au film, j’ai accepté parce que beaucoup ne connaissent pas notre métier et ce qu’on apporte aux gens. » Avec cet espoir « que notre métier soit enfin reconnu et valorisé ».

« Certains n’ont que nous »

Aux côtés de Louisa, elles sont toute une équipe d’auxiliaires de vie à m’accueillir dans le local de leur employeur associatif, dans la Loire, pour raconter leur quotidien. Sur les 24 salariés de l’association, on compte un seul homme. Un chiffre qui vient attester des statistiques nationales : le secteur est à 97 % féminin.

Comment définir ce métier ? « On aide les gens à rester chez eux, car ils veulent rester chez eux et mourir chez eux », explique Louisa. « Pour ça, on les aide à faire ce qu’ils ne peuvent plus faire : repas, repassage, accompagner aux toilettes, le courrier, l’administratif, énumère sa collègue Vanessa qui a également participé au film. Sans nous, beaucoup ne pourraient pas rester à domicile. »

« On fait à la fois un travail d’aide-soignante, de psychologue, d’assistante sociale », appuie Véronique qui a auparavant travaillé 27 ans comme femme de ménage. « On n’est pas là pour faire le ménage, mais pour entretenir le domicile, c’est très différent », précise-t-elle.  « On n’est pas non plus là pour se faire engueuler sinon je rends mon tablier », assume-t-elle. Véronique fait beaucoup de « compagnie ». Elle discute avec les personnes, sort se promener avec elles, les aide à trouver un dentiste. Cette après-midi-là par exemple, elle a successivement emmené une dame faire les courses, puis à La Poste, avant un passage par le cimetière.

Une femme en blouse bleue et avec un masque chirurgical parle, près d'un évier
Louisa, dans le film : « J’ai accepté de participer au film parce que beaucoup ne connaissent pas notre métier et ce qu’on apporte aux gens. »© Les 400 Clous

Ce sont souvent ces femmes qui passent le plus de temps avec les personnes âgées bénéficiaires de cette aide, pour certaines très isolées. « Certaines d’entre elles n’ont que nous », confirme Véronique. Il lui est ainsi arrivé de retrouver une femme de 93 ans chez elle, au sol, trois jours après qu’elle était tombée de son lit, sans que personne ne soit passé entre temps. « On l’a sauvée », dit-elle, émue.

Ce sont ces mêmes auxiliaires de vie qui alertent quand le bénéficiaire devient dangereux pour lui-même, en cas d’Alzheimer par exemple. Ces femmes sont de véritables vigies. « Quand j’ai commencé, je disais qu’on était des couteaux suisses, mais c’est bien plus que ça », observe Louisa.

« Je veux rester chez moi »

Chaque jour, Louisa, Vanessa, Véronique et Marie se rendent successivement chez plusieurs bénéficiaires. Elles interviennent au minimum une heure chez chaque personne, et trois heures au maximum, afin d’offrir à l’aidant (quand il y en a un) un temps de répit. L’essentiel des interventions est réalisé auprès de personnes âgées. Mais les auxiliaires de vie s’occupent également de personnes plus jeunes, parfois malades ou tétraplégiques.

De gauche à droite : Vanessa, Véronique et Louisa, lors de notre rencontre à Saint-Etienne. « Sans nous, beaucoup ne pourraient pas rester à domicile. »© Sophie Chapelle

« On a des pathologies de plus en plus lourdes, car les personnes veulent rester de plus en plus longtemps chez elles, explique Vanessa. Aller en maison de retraite pour elles, ça veut dire ne plus marcher du tout. Nous on les stimule, on fait de l’aide à la marche, parfois avec un déambulateur dans l’appartement. »

Dans une scène émouvante du film, on suit Louisa en train d’intervenir auprès d’un vieil homme, Claude. « Ces dames, c’est comme une famille, témoigne-t-il dans une lettre. Voilà plusieurs années qu’elles passent chacune à leur tour. J’ai besoin d’elles à tous les niveaux. Je les attends. Manger, faire sa toilette, faire les soins… Mes petites dames, je suis heureux quand elles arrivent. Elles sont indispensables pour moi, car je veux rester chez moi. »

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« Le faible salaire va me faire partir »

Ce travail indispensable ne permet pourtant pas à celles qui l’exercent d’en vivre. Le salaire moyen d’une auxiliaire de vie est de 950 euros nets. Il faut quinze ans pour atteindre l’équivalent du Smic mensuel. « On perd un temps énorme en trajets et on est mal payées », confirme Marie. Une fois les frais de voiture retirés, elle vit avec 1000 euros pour 110 heures de travail par mois.

Le constat est le même pour chacune : elles ne sont pas assez payées pour ce qu’elles font et doivent compter sur leur conjoint pour vivre. Elles bataillent pour que le temps passé sur la route soit rémunéré comme du temps de travail réel. « J’adore ce métier, mais c’est le salaire qui va me faire partir », regrette Marie, qui est en train de faire une validation des acquis de l’expérience (VAE) pour devenir aide-soignante.

Auxiliaire de vie est aussi un métier où les risques d’accidents du travail et de maladies professionnelles sont importants. « On fait des changes, on transfère seule des personnes de leur lit vers le fauteuil, on aide à la douche des bénéficiaires qui pèsent plus que nous, on met les bas de contention, illustre Vanessa. La coiffe [l’épaule] subit, le dos aussi… »

Deux femmes font un lit
Scène du film Au Boulot !, avec Louisa : « On aide les gens à rester chez eux. »©Les 400 Clous

Rien que dans leur association, quatre collègues, toutes âgées d’une cinquantaine d’années, sont en arrêt maladie. L’une a fait une chute lors d’une intervention et s’est fait une entorse. Chacune parle de douleurs au genou, de tendinites, de problèmes aux épaules. « C’est compliqué de se faire reconnaître en accident du travail, déplore Louisa. On vous dit : ’’c’est l’usure de l’âge », jamais que c’est l’usure du métier. »Alors, quand on évoque de la retraite à 64 ans, Vanessa assène aussi sec : « On va travailler en déambulateur ? »

« Comment voulez-vous commencer une vie avec 1000 euros ? »

Difficile dans ces conditions de susciter des vocations. « On dit que les jeunes ne viennent pas dans ce métier. La réalité est qu’ils essaient. Certains viennent et partent au bout de quelques jours, note Louisa. Comment voulez-vous que quelqu’un commence sa vie avec 1000 euros ? »

Dans leur association, elles étaient 40 auxiliaires de vie avant le Covid, contre 24 aujourd’hui. Face aux difficultés de recrutement, elles savent qu’elles vont devoir assurer les remplacements. « Concrètement, si on ne remplace pas nos collègues, des bénéficiaires ne mangeront pas », faute de personnel pour les y aider, tranche Vanessa.

Affiche du film
Au boulot !, de Gilles Perret et François Ruffin. Au cinéma le 6 novembre 2024.

La crise sanitaire a clairement marqué un tournant. « Il faut voir comment on a été traitées ! On nous a envoyées sur le front sans rien, juste des gants et une petite bouteille de gel, s’emporte Louisa. On a mis en danger nos bénéficiaires, mais nous aussi, ainsi que nos familles. Comment voulez-vous qu’après, les gens aient envie de rester ? Les personnes en CDD ne sont pas revenues. »

Durant la pandémie, un décret a fini par considérer les auxiliaires de vie comme du personnel soignant, afin qu’elles aient accès aux masques. « Pour l’État, on est des soignants quand ça l’arrange, dénonce Louisa. Parce que si c’était le cas, ça voudrait dire une meilleure rémunération. Nous, nous n’avons pas eu de ’’Ségur’’. On est des oubliées. » La Loire est l’un des seuls départements, avec le Jura, qui n’a pas versé de prime Covid aux auxiliaires de vie.

« Qu’on parle de notre métier ! »

Louisa a découvert le film Au boulot ! lors de l’avant-première, fin septembre, à Saint-Étienne. « Une émotion joyeuse » l’a gagnée en découvrant les images. Dans le cadre de la tournée du documentaire, elle entend défendre l’obtention d’un véritable statut pour les auxiliaires de vie. SUR LE MÊME SUJET

La fatigue physique n’entame en rien la détermination de Louisa. « On est un des maillons essentiels de la santé à domicile. Mais il faut que ça change sérieusement sinon ce métier se perdra. Pour l’instant, la seule reconnaissance qu’on ait, c’est celles de nos bénéficiaires qui nous disent ’’merci’’, ’’merci d’être là’’. »

Il est bientôt 19 heures et Marie doit partir. Elle retourne voir une bénéficiaire. « Je vais l’aider à faire une petite toilette, mettre une protection, se mettre en chemise de nuit, nettoyer le dentier… J’aime le faire », glisse-t-elle avant de filer. Sa journée ne se terminera pas avant 20 heures.

Sophie Chapelle

Photo de Une : Louisa, auxiliaire de vie, dans le film Au boulot !, face à la chroniqueuse Sarah Saldmann/© Les 400 Clous

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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