Un défenseur acharné de l’A69 nommé à la tête de la commission d’enquête

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Aux abords de Castres (Tarn), les forces de sécurité encerclent la zad contre l’autoroute A69 depuis le 15 février, laissant présager d’une imminente expulsion. Dans cette atmosphère tendue, l’identité du président de la commission d’enquête parlementaire devant étudier le montage juridique et financier du projet a été dévoilée. Il s’agit de Jean Terlier, député Renaissance du Tarn.
« Un sacré bras d’honneur au garde-fou démocratique », a aussitôt réagi le collectif La Voie est libre. Fervent défenseur de l’A69, l’élu est accusé par les opposants de conflit d’intérêts. La femme de celui-ci étant cadre du groupe Pierre Fabre, géant pharmaceutique français œuvrant depuis trente ans à la réalisation de l’autoroute. « Son statut de président lui permettrait d’échapper à toute audition », pourtant indispensable, dénoncent les militants.
Auprès de La Dépêche du Midi, Jean Terlier dénonce une « campagne médiatique dégueulasse » ne visant qu’à le « salir ». Agacé que l’on « touche à [sa] famille », il dit se réserver le droit de déposer plainte contre eux, insinuant l’existence d’un tel conflit d’intérêts. À l’initiative de cette commission d’enquête, la députée écologiste de Haute-Garonne, Christine Arrighi, en sera elle la rapporteuse.
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