En santé publique, il n’y a pas de camp. Il y a la vérité scientifique, que l’on approche parfois à tâtons, humblement, en restant attentifs et ouverts aux faits, même quand ils ne collent pas d’emblée à nos présupposés ».

« Vaccination Covid : en santé publique, il n’y a pas de camp, il y a la vérité scientifique »

Date de publication : 29 janvier 2024

https://www.mediscoop.net/index.php?pageID=14ca2f9a4994c4f1259cf6a5171a00da&id_newsletter=19579&liste=0&site_origine=revue_mediscoop&nuid=44baf5968540a6248a8065e80f2f7273&midn=19579&from=newsletter

Libération

Dans Libération, Christian Lehmann, médecin et écrivain, observe qu’« un nouveau combat de catch dans la boue se déroule sur X entre Booba, rappeur déjà mis en examen pour cyberharcèlement, et des médecins qui, pour s’être inquiétés de son soutien à la dernière théorie infondée en date de Didier Raoult sur un lien entre la vaccination Covid et la maladie de Creutzfeldt-Jakob, se retrouvent menacés par la cohorte de followers de celui qui s’était érigé en pourfendeur des influenceurs ».


Le médecin relève que « lentement, certaines instances médicales, sociétés savantes, Ordre des médecins se mobilisent en appelant à muscler la lutte contre la désinformation. Est-ce une raison pour donner un blanc-seing à certains médecins qui ont eux-mêmes participé à désinformer, en répétant début 2022 le mantra gouvernemental selon lequel Omicron était «une chance» d’acquérir enfin une immunité générale avec un variant beaucoup plus contagieux mais présenté comme moins dangereux ? ».


« On sait ce qu’il en a été : Omicron immunise peu, les gens se réinfectent plusieurs fois, augmentant le risque de développer un Covid long ou d’aggraver des pathologies préexistantes. Et ce discours a contribué à l’abandon du masque, des mesures barrière, nourrissant la fiction selon laquelle la pandémie était terminée, terrassée par l’action d’un président «quasiment épidémiologiste», selon Olivier Véran »,
continue Christian Lehmann.
Il poursuit : « L’absence d’honnêteté intellectuelle dans le débat sur l’efficacité et les effets secondaires de vaccins ARNm nuit à la santé publique. On l’avait vu à l’été 2021, quand nous avions été très peu nombreux à relayer l’apparition de rares myocardites après un rappel de vaccin Moderna, essentiellement chez de jeunes hommes, et à partager une conduite à tenir pour en minimiser le risque, avec essentiellement une dispense sportive pendant 7 jours après le rappel, et une consultation médicale en cas de gêne thoracique ou d’essoufflement anormal pour des gestes de la vie quotidienne ».


Christian Lehmann indique qu’« en novembre 2021, une étude d’Epi-phare réalisée par l’équipe du Pr Mahmoud Zureik recensant tous les cas d’hospitalisation pour myocardite ou péricardite survenus entre le 15 mai et le 31 août 2021 parmi l’ensemble des personnes âgées de 12 à 50 ans en France, confirmait ce risque de myocardite post-vaccinale, beaucoup moins fréquent que ce que l’on pouvait craindre, et d’évolution favorable ».
Le médecin note qu’« Epi-phare s’est aussi intéressé à un autre effet indésirable rapporté par nombre de femmes dans nos patientèles […] : un nombre important de femmes se sont plaintes en 2021, l’année de leur vaccination, de troubles menstruels, règles plus abondantes, ou plus douloureuses ou saignements intempestifs ? Ces troubles des règles, dans la majorité des cas, semblaient s’estomper au bout de quelques mois, mais Epi-phare a publié la semaine dernière une étude pharmaco-épidémiologique, à partir des données hospitalières françaises, sur le risque de saignements menstruels abondants ayant nécessité une prise en charge à l’hôpital au décours de la vaccination contre le Covid-19 ».
« Les conclusions sont claires : il existe une augmentation du risque de saignement menstruel suffisamment abondant pour nécessiter une hospitalisation, mais ce risque est minime et transitoire »
, relève le médecin.
Christian Lehmann remarque : « Cette étude révèle beaucoup de choses sur l’état de la santé publique en France, comme par exemple l’incidence de la précarité sociale : le risque d’hospitalisation est beaucoup plus important chez les femmes habitant dans des communes socialement défavorisées, très probablement parce que la précarité ne permet pas à ces femmes d’accéder au système de soins avant que l’hémorragie soit telle qu’elle nécessite l’hospitalisation ».
« De même, cette enquête pharmaco-épidémiologique ne révèle que la partie non immergée de l’iceberg : pour une centaine de femmes ayant été hospitalisées pour troubles menstruels, combien de dizaines de milliers ont subi des douleurs menstruelles, des saignements répétés, sans que la réalité de cet effet secondaire ne puisse être prise en compte faute de données, comment le regrettent les auteurs de cette étude »,
poursuit-il.


Christian Lehmann conclut qu’« en santé publique, il n’y a pas de camp. Il y a la vérité scientifique, que l’on approche parfois à tâtons, humblement, en restant attentifs et ouverts aux faits, même quand ils ne collent pas d’emblée à nos présupposés ».

https://www.liberation.fr/societe/sante/vaccination-covid-en-sante-publique-il-ny-a-pas-de-camp-il-y-a-la-verite-scientifique-20240128_A4ZSBBVXZJFINFZGKMNBZVGFYQ/

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

Laisser un commentaire