Des députés PS dévoilent leur « plan pour reconstruire l’hôpital public »
Par M.G. le 14-06-2023

Pour « redonner envie aux soignants de soigner », plusieurs députés étiquetés Parti socialiste ont publié un plan d’une quinzaine de pages « pour reconstruire l’hôpital public ».
https://www.jean-jaures.org/publication/un-plan-de-reconstruction-de-lhopital-public/
Une quinzaine de pages pour « redonner envie aux soignants de soigner ». C’est ce qu’ont dévoilé, ce mercredi, plusieurs députés du Parti socialiste. Avec la Fondation Jean Jaurès, le groupe Socialistes et Apparentés de l’Assemblée nationale a publié un « plan de reconstruction de notre hôpital public« , indique franceinfo.
Alors que les députés examinent depuis hier la proposition de loi Valletoux sur l’accès aux soins, les auteurs de ce plan évoquent des difficultés dans le milieu hospitalier. « Un service d’urgence sur cinq [est] en difficulté, des lits ferment dans tous les hôpitaux faute de soignants, un taux d’absentéisme des personnels médicaux et paramédicaux qui ne cesse d’augmenter sous l’effet d’une dégradation des conditions de travail… », mentionne le plan, qui évoque une « crise de l’hôpital public ».
Les mesures prises par les gouvernements successifs ces dernières années sont « largement insuffisantes », estiment les députés PS. Ces derniers émettent 19 propositions « autour d’une stratégie politique claire : mettre fin au pilotage comptable des hôpitaux pour faire le choix politique de répondre aux besoins de santé des Français ».
Les 19 mesures sont les suivantes :
– transformer la « prime » du Ségur de la santé en réelle augmentation de salaire ;
– en faire bénéficier l’ensemble des personnels administratifs et techniques qui ont été les grands « oubliés » du Ségur ;
– indexer automatiquement le point d’indice des personnels du soin sur l’inflation ;
– doubler l’indemnisation du travail de nuit et le weekend ;
– mieux prévenir et compenser la pénibilité ;
– acter le retour à la catégorie active pour les infirmiers et les aides-soignants ;
– mieux prendre en compte les écarts territoriaux du coût de la vie avec une prime de vie chère et d’aide au logement ;
– mettre fin aux ratios promus/promouvables pour promouvoir en fonction des besoins des services ;
– engager une nouvelle refonte de la grille des praticiens hospitaliers permettant la revalorisation des praticiens nommés avant 2020 ;
– comptabiliser pour la retraite les salaires hospitaliers des PU-PH ;
– supprimer Parcoursup pour les métiers du soin ;
– réintroduire de l’humain dans la sélection pour identifier les candidats les plus à même de réussir leur formation ;
– améliorer la qualité de la formation et de l’encadrement en stage ;
– revaloriser le statut des étudiants ;
– penser les équipes de soin comme stables, soudées, multi-professionnelles, en démocratiser le management en intégrant les aides-soignants et les ASH dans les réunions de coordination et en revoyant la construction des projets de service ;
– former davantage au management dès la formation initiale ;
– à plus grande échelle, nous proposons que le service soit davantage autonome, dans un principe de subsidiarité avec la direction de l’hôpital, en expérimentant par exemple l’attribution de crédits d’investissement, de formation, etc.
A cela, s’ajoute un plan de financement de ces mesures, chiffré à 17 milliards d’euros par an. Les députés suggèrent une taxe sur les superprofits des laboratoires, et l’arrêt de certaines exonérations de cotisations sociales. « Il faut sortir de la vision libérale qui a présidé à la gouvernance de l’hôpital », avance le député PS Arthur Delaporte à nos confrères de franceinfo.
[Avec Franceinfo]
Notre plan de reconstruction de notre hôpital public

https://www.parti-socialiste.fr/plan_de_reconstruction_de_notre_hopital_public_ps
Un service d’urgence sur cinq en difficulté, des lits qui ferment dans tous les hôpitaux faute de soignants, un taux d’absentéisme des personnels médicaux et paramédicaux qui ne cesse d’augmenter sous l’effet d’une dégradation des conditions de travail… Il n’y a plus de qualificatif assez fort pour établir le diagnostic de la crise de l’hôpital public.
Cette crise ne vient pas de nulle part. Le mal est ancien : plusieurs décennies de gestion comptable de l’hôpital public, entre fermetures de lits (plus de 18 000 sous le premier quinquennat d’Emmanuel Macron !), sous-investissements chroniques et réforme du financement des hôpitaux nous ont menés dans la situation actuelle.
Cette crise s’explique également par la dégradation des conditions de travail des personnels médicaux et paramédicaux. Le gel du point d’indice, l’augmentation de leur charge de travail, la dégradation de leurs conditions d’exercice ont conduit à une perte d’attractivité terrible des métiers du soin, qui a eu des conséquences en chaîne sur le fonctionnement de l’hôpital et l’accueil des patients.
Suite à la mobilisation exceptionnelle de l’hôpital public pendant les vagues épidémiques du Covid-19, le Gouvernement a lancé le « Ségur de la Santé ». Les mesures annoncées à cette occasion vont dans le bon sens, mais demeurent à la fois insuffisantes dans leur ampleur et trop tardives.
Nous présentons aujourd’hui avec la Fondation Jean Jaurès un plan de reconstruction de l’hôpital public. Il n’y a pas de réponse miracle pour résoudre cette crise. Mais des solutions d’urgence peuvent être prises, ce que n’a pas fait le Gouvernement. Celles-ci devront être suivies par une réforme de profondeur, qui devra être menée en concertation avec les acteurs de santé.
https://www.jean-jaures.org/publication/un-plan-de-reconstruction-de-lhopital-public/
Nous mettons 19 propositions sur la table. Elles s’articulent autour d’une stratégie politique claire : mettre fin au pilotage comptable des hôpitaux pour faire le choix politique de répondre aux besoins de santé des Français. Nous proposons également un plan de financement de ces mesures.
Nos propositions sont structurées en 4 chantiers : Lutter contre la pénurie de médecins et de personnels soignants en redonnant envie de soigner ; Faire passer le patient avant l’argent; Financer les soins en fonction des besoins médicaux, en passant au niveau national par le vote d’une loi de programmation en santé ; Mettre à contribution l’ensemble de ses acteurs pour repenser le système de santé.
Nous porterons ces propositions dans les débats parlementaires et dès la rentrée lors de l’examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale.