La surmortalité de 53 000 décès en France en 2022, outre deux épisodes grippaux et les fortes chaleurs, une des explications serait les reports d’opérations, la baisse des dépistages… secondaires au Covid

53 800 décès de plus qu’attendus en 2022 : une surmortalité plus élevée qu’en 2020 et 2021

Nathalie Blanpain (Insee)

https://www.insee.fr/fr/statistiques/7628176

En 2022, les décès observés ont nettement dépassé ceux attendus en l’absence d’épidémie de Covid-19 ou d’autres événements inhabituels tels que des épisodes de grippe ou de fortes chaleurs, etc.

La surmortalité, soit l’excédent de décès observés par rapport à ceux attendus, a été un peu plus forte en 2022 (8,7 %) qu’en 2021 (6,9 %) et 2020 (7,8 %). Pourtant, probablement grâce à la vaccination et à l’immunité collective, l’épidémie de Covid-19 a été moins meurtrière en 2022 : il y a eu 38 300 décès de personnes atteintes de la Covid-19 dans les hôpitaux et les établissements pour personnes âgées selon Santé publique France, soit nettement moins qu’en 2021 (59 100). Le nombre de certificats de décès avec une mention « Covid-19 » est également en baisse. Les décès dus à d’autres causes que la Covid-19 ont donc augmenté en 2022. L’année a compté de manière inhabituelle deux épisodes de grippe, en raison d’une épidémie tardive en mars-avril et précoce en décembre. Des épisodes de fortes chaleurs en été ont occasionné davantage de décès en 2022 qu’en 2021.

Enfin, l’épidémie de Covid-19 a pu entraîner depuis 2020 une hausse des décès en raison d’effets indirects, comme des reports d’opérations, une baisse des dépistages d’autres maladies, etc. Ces impacts éventuels n’ont toutefois pas encore été mesurés. Il peut aussi y avoir une interruption ou une pause dans la tendance à la baisse de la mortalité à chaque âge, mais sans qu’il soit encore possible de l’identifier.

53.000 MORTS DE PLUS: L’INSEE CONSTATE UNE NETTE SURMORTALITÉ EN 2022

E.R. avec AFP

Le 07/06/2023 à 20:09

https://www.bfmtv.com/sante/53-000-morts-de-plus-l-insee-constate-une-nette-surmortalite-en-2022_AD-202306070874.html

La Tour INSEE en 2015
La Tour INSEE en 2015 – THOMAS SAMSON / AFP

675.000 personnes sont mortes en France en 2022, soit 53.800 décès de plus que ce qui était prévisible, selon les chiffres de l’Insee. Cela pourrait s’expliquer par les épidémies de grippe et les fortes chaleurs connues l’été dernier.

L’Insee a constaté la persistance d’une nette surmortalité en France en 2022 par rapport à une année « normale » (hors épidémie ou évènement inhabituel), que le Covid ne suffit pas à expliquer, selon les chiffres publiés mardi par l’Institut de la statistique.

Pour l’Insee, 675.000 personnes sont mortes en France en 2022, soit 53.800 décès de plus que ce qui était prévisible, compte-tenu de l’âge de la population et des tendances enregistrées sur les 10 ou 15 ans précédentes.

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L’écart à la prévision (+8,7%) est supérieur à celui constaté en 2021 (+6,9%) et en 2020 (+7,8%) – l’année ou l’épidémie de Covid avait explosé.

La grippe et les fortes chaleurs en cause

Pourtant le Covid 19 a nettement moins tué en 2022, avec 38.300 morts contre 59.100 en 2021, selon les chiffres de Santé Publique France.

« Les décès dus à d’autres causes que le Covid-19 ont donc augmenté », indique l’Insee, qui mentionne « les deux épidémies de grippe » en mars-avril et en décembre 2022, et aussi les fortes chaleurs pendant l’été 2022.

« Enfin, l’épidémie de Covid 19 a pu entraîner depuis 2020 une hausse des décès en raison d’effets indirects, comme des reports d’opérations ou des baisses de dépistage d’autres maladies », indique l’Insee.

Une évolution structurelle?

La population française est peut-être aussi confrontée à une évolution plus structurelle, avec un coup de frein sur les gains d’espérance de vie qui étaient observés chaque année, explique l’Insee.

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« Il peut y avoir aussi une interruption ou une pause » dans la tendance à la baisse de la mortalité « mais sans qu’il soit encore possible de l’identifier », indique l’institut.

E.R. avec AFP

La surmortalité en France a été plus élevée en 2022 que pendant le Covid

Le nombre de personnes décédées en France en 2022, toutes causes confondues, a été plus élevé qu’en 2021. Une surmortalité due aux épisodes de grippe et de canicule, mais pas seulement.

Pandémie de Covid

Santé et hôpitaux

675.000 personnes sont décédées en 2022, soit 53.800 de plus que prévu.
675.000 personnes sont décédées en 2022, soit 53.800 de plus que prévu. (Shutterstock)

Par Sarah Dumeau

Publié le 6 juin 2023 à 16:46Mis à jour le 6 juin 2023 à 17:56

https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/en-2022-la-surmortalite-en-france-a-ete-plus-elevee-que-pendant-la-pandemie-1949597

Après deux années de pandémie de Covid, les experts de l’Insee s’attendaient à voir le nombre de décès retrouver son niveau habituel en 2022. Pourtant, l’année dernière, l’institut de statistique a comptabilisé 675.000 décès, soit 53.800 de plus que prévu. C’est davantage qu’en 2020 (668.900 décès) et qu’en 2021 (661.600 morts).

Ce pic de décès a surtout concerné les personnes âgées – la surmortalité des 75-84 ans a été 11 % plus forte que prévu – mais aussi, et cela est plus surprenant, les moins de 34 ans. Même si ce phénomène reste faible – les décès excédentaires ont concerné 875 personnes âgées de moins de 34 ans en 2022, sur un total de 53.000. « C’est surprenant puisque ce sont des classes d’âge où les risques de mortalité sont faibles », admet Sylvie le Minez, cheffe de l’unité des études démographiques et sociales à l’Insee.

Des épisodes de grippe très intenses

L’ensemble de ces décès ne peut pas être imputé au Covid puisque le nombre de décès liés à la maladie a largement diminué en 2022 : 38.300 personnes sont décédées du coronavirus en 2022, contre 59.100 en 2021, selon les chiffres provisoires de Santé publique France. Comment expliquer alors cette surmortalité ?

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« En 2022, il y a eu deux épisodes de grippe très intenses et trois canicules. Le nombre de décès prévus est calculé en fonction de la mortalité moyenne des épisodes de grippe et de canicule vécus entre 2010 et 2019. L’année dernière, l’intensité de ces phénomènes a été plus forte », explique l’experte de l’Insee, qui a supervisé l’étude.

L’année 2022 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée en France depuis le début du XXe siècle, selon Météo France. « Les reports d’opération et les dépistages qui n’ont pas été réalisés pendant la pandémie ont également pu entraîner davantage de décès que ce à quoi on aurait pu s’attendre », avance Sylvie Le Minez. Mais la comparaison avec les années précédentes souffre aussi du fait que, pendant le premier confinement, de nombreux décès avaient pu être évités en raison de la baisse des accidents de la route et de certaines maladies contagieuses.

L’inconnue reste l’augmentation des décès chez les moins de 34 ans, a priori moins inquiétés par les épidémies de grippe et les canicules. La hausse des accidents de la route en 2022 dans cette tranche d’âge (+12 %, soit 109 personnes) peut être une explication. Mais « c’est de l’ordre d’une centaine sur 600 décès excédentaires, donc cela ne peut expliquer qu’en partie », juge Sylvie Le Minez. Une étude plus poussée, menée par le Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc), devra identifier les raisons de cette surmortalité.

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Sarah Dumeau

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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