Des médecins retraités et des hôpitaux de proximité à la rescousse des déserts médicaux (Eure et Orne)

« Contre le désert médical, Évreux lance le Doctobus, un cabinet de médecin généraliste dans un camping-car »

Date de publication : 13 avril 2023

https://www.mediscoop.net/index.php?pageID=1af6fd487a6afe4dbf4593d130d1bf35&id_newsletter=18156&liste=0&site_origine=revue_mediscoop&nuid=44baf5968540a6248a8065e80f2f7273&midn=18156&from=newsletter

Le Parisien note en effet que « dans l’Eure, la solution au problème de démographie médicale est peut-être dans la médecine itinérante. L’agglomération d’Évreux vient de mettre sur les routes de 8 de ses communes un cabinet sur roues principalement animé par des médecins retraités ».


Lou Garçon explique que « ce dispositif est le premier créé par une collectivité territoriale en s’inspirant d’un modèle lancé par des médecins généralistes de l’Orne.

Attirer des médecins à bord n’a pas été facile. Cinq des six praticiens qui se partagent les créneaux du Doctobus sont à la retraite ».
La journaliste cite le Dr Didier Lefebvre, « 74 ans très bientôt », « dont 40 en cabinet classique », qui « une fois par semaine (…), consulte dans (ce) véhicule aménagé en centre de santé itinérant ».


Lou Garçon relève que le généraliste, « originaire de la banlieue de Rouen, qui avait connaissance «de la forte pénurie de médecins dans l’Eure», a été motivé par cette reprise d’activité, d’autant qu’il est déchargé des tâches administratives. L’Eure est dans les dernières places du classement sur la démographie médicale, avec une désertification en milieu rural qui s’intensifie, couplée à un appauvrissement en milieu urbain ».


Julien Boscher, responsable du pôle Santé et handicap de la ville et de l’agglomération d’Évreux, évoque quant à lui une « situation véritablement dramatique. (…) Dans les semaines qui viennent, on va encore avoir de nouveaux médecins qui vont quitter le territoire. Ces dernières années, si on arrive à combler un départ sur quatre, c’est déjà bien. Rien qu’à Évreux, 6600 personnes sont sans médecin traitant ».
Lou Garçon indique que « les praticiens du Doctobus peuvent devenir les nouveaux médecins traitant de ces habitants dans le désarroi, qui auraient probablement fini par pousser les portes des urgences sans cette solution ».
La journaliste explique que « le dispositif fonctionne par l’intermédiaire d’un centre de soins non programmés qui assure la régulation des appels. Éviter les délais d’attente trop longs est l’une des missions du Doctobus ».
Julien Boscher précise ainsi : « Si on fonctionnait comme un cabinet classique, en quelques semaines on aurait rempli notre agenda. Notre particularité est d’avoir une réactivité quotidienne, avec des rendez-vous possibles en 48 heures ».
Le responsable ajoute : « Pour l’instant, on pallie le manque, car on n’est pas près de retrouver un nombre correct de médecins sur le territoire. On aurait tous préféré ne pas en arriver à de la médecine dans un camping-car mais il faut accepter que la manière de faire de la médecine générale ne sera plus jamais la même, que les médecins d’aujourd’hui ne sont pas ceux d’hier. Et c’est une réponse intéressante sur des territoires ruraux comme le nôtre où la problématique de la mobilité est capitale ».

Voir aussi:

*Orne. 70 000 euros pour le nouveau camping-car des médecins du Médicobus

https://actu.fr/normandie/ecouves_61341/orne-70-000-euros-pour-le-nouveau-camping-car-des-medecins-du-medicobus_51191611.html

15 mois après son lancement, l’équipe du Médicobus qui sillonne les zones rurales dispose désormais d’un véhicule flambant neuf. On y pratique 5000 actes médicaux par an.

Ce nouveau Médicobus a été inauguré à Ecouves, il y a quelques jours, en présence des entreprises qui ont participé à sa conception : idylcar, Carross Ambulances, Wiibus et TG pub. ©L’Orne Hebdo

Par Rédaction Alençon

Publié le 24 Mai 22 à 11:45 

L’Orne Hebdo

Mon actu

Créé en 2020 et unique en France, Médicobus sillonne les zones rurales privées de médecin. Depuis ce lundi 23 mai, c’est dans un véhicule neuf que les patients résidant dans l’est de l’Orne (Le Perche, l’Aigle, Vimoutiers) peuvent bénéficier de soins.

Un camping-car aménagé en cabinet de consultation pour aller à la rencontre des patients, il fallait y penser. C’est le Dr Antoine Leveneur qui est l’auteur du principe, le Dr Jean-Michel Gal, président du conseil de l’ordre des médecins de l’Orne, en est l’initiateur.

Médecin traitant

 Le véhicule aménagé comme un cabinet médical est une alternative pour répondre aux besoins d’une population qui peine à trouver des médecins,  » dont un quart a plus de 65 ans dans l’Orne « , rappelle le Dr Gal.

Médicobus est une marque déposée. ©L’Orne Hebdo

Et logiquement, on compte de nombreuses personnages âgées parmi la patientèle qui ont pu y reprendre leur suivi médical. Médicobus peut être déclaré à la CPAM au titre de médecin traitant.

D’autres à venir

Un principe unique en France ? Oui … pour l’instant car il fait des émules. Karine Faucoin, directrice administrative, de l’équipe médicale du centre de santé Médicobus, est régulièrement en contact avec des médecins, dont des dentistes et des ophtalmologistes, exerçant dans l’Eure, la Picardie, la Vendée, la Bretagne et même les Bouches-du-Rhône, qui envisagent de reproduire ce principe.

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Haute technologie

Plus de 5 000 actes médicaux sont pratiqués en un an dans ce cabinet médical de haute technologie.

Vidéos : en ce moment sur Actu

C’est un  » service rendu à la population  » qui peut bénéficier d’un matériel performant de haute technologie.

Dans le Médicobus, le bureau du médecin est petit mais fonctionnel. Et là, ils ont une bonne excuse pour les pattes de mouches ! ©L’Orne Hebdo

Le véhicule est notamment équipé d’une connexion internet autonome et performante Wii Health qui permet la communication avec les patients, la téléconsultation, la transmission des dossiers et la coordination des soins.

Une équipe de 13 personnes

L’équipe de médecins est composée de dix généralistes, jeunes retraités ou encore en activité. Ils se relaient toute l’année cinq jours par semaine, du lundi au vendredi, assistés de Lamia et Solange qui accueillent et accompagnent les patients, ainsi que d’une secrétaire.

Consultation, prévention, vaccinations, vérification des mammographies, orientation vers des spécialistes, contrôles gynécologiques, analyses sanguines, éducation thérapeutique, … les actes médicaux sont prescrits et pratiqués par des professionnels de la santé. La télé médecine permet aussi une prise en charge en psychiatrie.

70 000 euros

Cet équipement d’un coût total de 70 000 euros a été financé avec l’aide de l’Etat, La Région Normandie, la Préfecture de l’Orne, la CPAM. l’ARS et l’URML.

Pour prendre rendez-vous : 06 24 79 59 44

Contre la désertification médicale, l’Eure va lancer un doctobus 

Dans le cadre d’un « Plan ambition santé » doté d’un budget de 2 millions d’euros par an, le département de l’Eure veut prendre une série de mesures pour lutter contre les déserts médicaux. L’une d’elles consiste à mettre sur les routes un doctobus qui proposera des consultations, dès le printemps prochain, au cœur des territoires ruraux les plus touchés par le phénomène.

Pour lutter contre le manque de médecins généralistes dans l'Eure, le conseil départemental veut lancer dès le printemps prochain un doctobus pour assurer des consultations au coeur des territoires ruraux/DR
Pour lutter contre le manque de médecins généralistes dans l’Eure, le conseil départemental veut lancer dès le printemps prochain un doctobus pour assurer des consultations au coeur des territoires ruraux/DR

Par Laurent Derouet

Le 20 décembre 2022 à 09h17

https://www.leparisien.fr/eure-27/contre-la-desertification-medicale-leure-va-lancer-un-doctobus-20-12-2022-26C66FTK6NC3TFWTGOIY6KBKAQ.php

Avec 59 médecins généralistes pour 100 000 habitants – quand la moyenne française est de 99 selon l’Insee – et un nombre de patients par praticien autour de 1800, le département de l’Eure figure tout en bas du classement en matière de démographie médicale en France.

Une situation que le conseil départemental veut tenter d’améliorer avec une série de mesures dans le cadre d’un Plan ambition santé qui court jusqu’en 2028 et doté de 2 millions d’euros de budget annuel. « Il n’y a pas un élu, pas un maire, pas un député qui n’est interpellé par les habitants à ce sujet. Le problème des déserts médicaux ne provoque même plus de l’exaspération mais du désespoir chez nos concitoyens », constate la vice-présidente en charge du dossier, Anne Terlez, elle-même ergothérapeute de formation.

Création de deux lignes

Parmi ces mesures, l’une d’elles va prendre la forme d’un doctobus qui devrait sillonner les routes du département dès le printemps prochain. « Pour préparer ce plan, nous avons regardé autour de nous pour voir quelles solutions pouvaient être efficaces », continue l’élue issue du Mouvement démocrate. « Nous nous sommes notamment rapprochés du département de l’Orne qui a mis en place un tel dispositif depuis plusieurs années. Avec des résultats positifs puisqu’il a décidé d’acheter un véhicule pour le pérenniser alors qu’auparavant il devait le louer ».

C’est d’ailleurs ce même véhicule qui sera repris en location et géré par l’établissement hospitalier privé de la Musse, situé à Saint-Sébastien-de-Morsent (Eure). « Notre ambition, c’est de créer deux lignes sur des territoires qui cumulent les problématiques : une sous-densité de médecins plus importante qu’ailleurs, une population vieillissante et des difficultés liées à la mobilité », explique Anne Terlez. Le choix de ces secteurs n’est pas totalement arrêté, mais devrait l’être dès le début de l’année.

Dans le même temps, des médecins sont en cours de recrutement pour garantir la mise en place d’un poste équivalent temps plein pour assurer les consultations du doctobus. « Nous avons déjà des pistes bien avancées, avec soit de jeunes médecins, soit de jeunes retraités qui seraient intéressés par des temps partiels. Globalement cela correspond aussi à une évolution de ce métier où les professionnels de santé recherchent des emplois salariés, sans trop de gestion administrative et avec des horaires compatibles avec leur vie de famille ».

Une enveloppe annuel d’environ 120 000 euros sera alloué par le département au fonctionnement de ce doctobus « dont l’objectif est essentiellement d’offrir la possibilité à ceux qui sont aujourd’hui privés de médecin traitant d’en trouver un au plus près de chez eux ».

Orne : des médecins retraités rempilent pour lutter contre la désertification médicale

Publié le 18/01/2018 à 10h01Mis à jour le 12/06/2020 à 17h59 https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/orne/orne-medecins-retraites-rempilent-lutter-contre-desertification-medicale-1403303.html

Écrit par L.A.

© MAXPPP

Faute de médecins à la Ferté Macé, des médecins retraités ont accepté d’assurer des consultations à l’hôpital. Dans la commune, il ne restait plus que deux généralistes pour 6 000 habitants.

Des médecins sortent de leur retraite pour reprendre les consultations

La solution peut paraître étonnante : pour lutter contre la désertification médicale et remplacer d’une certaine manière deux médecins partis à la retraite, il a été fait appel… à des retraités. Depuis le 15 janvier, trois généralistes à la retraite ont accepté de reprendre les consultations. A eux tous, ils se partagent le travail d’un seul généraliste. Ils se relaient dans un cabinet créé au sein même de l’hôpital, dans une pièce qui accueillait avant cela un service administratif. 

Le docteur Bugaut n’aura pris que 15 jours de retraite avant de revenir à ses consultations : « rien que pour des renouvellements simples ou des affections bénignes ça peut déjà aider à décongestionner un peu au moins les médecins qui sont en ville qui eux sont déjà surchargés ». Les médecins retraités ont accepté cet emploi temporairement. Ils espèrent qu’une solution perenne puisse être trouvée.

Le reportage de D.Migneau et N. Corbard

https://youtu.be/t_xISRhw5NY
Sont interviewés : Alain Bugaut, médecin retraité / Jean-Pierre Gressant, médecin retraité à l’origine du projet/ François Ponchon, 

directeur du centre hospitalier intercommunal des Andaines

Une notion souple de médecin-référent sera retenue par la sécurité sociale

En décembre dernier, une réunion publique était organisée autour de cette pénurie de médecins, à la Ferté-Macé. Faute de solution, l’appel à des médecins retraités avait rapidement été lancé. Dès le mois de janvier, »les gens pourront appeler l’hôpital pour avoir des rendez-vous comme avec n’importe quel médecin en ville. Et la sécurité sociale sera souple avec la notion de médecin-référent pour que les gens puisse être remboursés normalement », indiquait alors Jacques Dalmont, maire de la Ferté-Macé

Pénurie de médecins à La Ferté-Macé : des retraités appelés à la rescousse !

Publié le 21/12/2017 à 17h14Mis à jour le 12/06/2020 à 19h09 https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/orne/penurie-medecins-ferte-mace-retraites-appeles-rescousse-1389353.html

Écrit par Pierre-Marie Puaud

© pixabay

Le centre hospitalier des Andaines a demandé à trois médecins retraités de reprendre un peu de service au mois de janvier afin d’assurer des consulations à l’hôpital. En ville, le désert médical avance : à partir du 1er janvier, il ne restera plus qu’un généraliste en activité. 

Le sujet est à ce point préoccupant que le maire de la Ferté-Macé avait jugé nécessaire d’organiser une réunion publique ce lundi 18 décembre. Ladite réunion a fait le plein, ce qui en dit long sur l’inquiétude de la population. « Il y a effectivement un effondrement du nombre de médecins libéraux qui pratiquent la médecine de ville« , reconnaît Jacques Dalmont. « Au 31 décembre, à la Ferté-Macé, deux médecins généralistes partent à la retraite, et ils n’ont pas trouvé de remplaçant » se désole encore le maire. Le pôle de santé devait être un outil destiné à ralentir la désertification. Il avait été prévu pour accueillir cinq généralistes. Deux cabinets étaient restés vides. Avec les deux départs prévus le 31 décembre, il ne restera donc plus qu’un seul généraliste en activité dans cet établissement.

Jacques Dalmont, maire de la Ferté-Macé, président du conseil de surveillance de l’hôpital intercommunal :
à l’hôpital, avec des médecins salariés. Trois retraités ont même accepté de revenir afin d’assurer des consulations. Dès le mois de janvier, »les gens pourront appeler l’hôpital pour avoir des rendez-vous comme avec n’importe quel médecin en ville. Et la sécurité sociale sera souple avec la notion de médecin-référent pour que les gens puisse être remboursés normalement », indique Jacques Dalmont.

Par ailleurs, des médecins hospitaliers pourront désormais aussi pratiquer la médecine libérale dans les pôles de santé du secteur. Enfin, le conseil de surveillance du CHIC (le Centre Hospitalier Iner-Communal) a décidé de recruter des infirmières pour soutenir les médecins en place et les libéer d’un certain nombre de tâches.

Dans l’Orne, un médecin sur quatre a plus de soixante-cinq ans…

Cete solution d’urgence a vocation à être maintenue « aussi longtemps que nécessaire ». Or, les statistiques laissent à penser que le problème n’est pas en passe d’être réglé : entre la Ferté-Macé et Donfromt, une vingtaine de médecins généralistes exerçait encore cette année. Ils ne seront plus qu’un dizaine l’année prochaine. Et deux d’entre-eux ont largement atteint l’âge de la retraite… Dans le département de l’Orne, un quart des praticiens a d’ailleurs plus de soixante-cinq ans. Et rien ne paraît devoir endiguer ce déclin. Ce qui faire dire à Jacques Dalmont  : « il faudra vraiment que des solutions soient trouvées au niveau national, parce qu’on ne va pas pouvoir continuer dans cette voie. »

Il y a quelques semaines, une de nos équipes s’était longuement penchée sur ce problème de désertification médicale. Nous vous proposons de revoir ce reportage diffusé dans l’émission Enquête de région au mois de novembre. Nicolas Corbard et Emilien David avaient notamment rencontré un médecin espagnol venu s’installer dans l’Orne.

Reportage de Nicolas Corbard et Emilien David :

https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/orne/penurie-medecins-ferte-mace-retraites-appeles-rescousse-1389353.html

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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