Une mission interministérielle: un risque de rupture d’approvisionnement en eau dans plusieurs grandes villes, lors des grands événements sportifs en France, Coupe du monde de rugby et les Jeux olympiques de Paris.

Sécheresse : un rapport appelle à un « changement radical » pour éviter de futures catastrophes en eau potable

« Le pire a été évité lors de la gestion de la sécheresse 2022 », et des « mesures fortes » s’imposent pour éviter un tel scénario à l’avenir, notent les auteurs d’une mission interministérielle. 

Le Monde avec AFPPublié hier à 17h41, modifié hier à 17h41 https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/04/08/secheresse-un-rapport-appelle-a-un-changement-radical-pour-eviter-de-futures-catastrophes-en-eau-potable_6168806_3244.html?xtor=EPR-32280629-%5Ba-la-une%5D-20230409-%5Bzone_edito_2_titre_12%5D&M_BT=53496897516380

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Le lac de Serre-Poncon partiellement asséché, près d’Embrun (Hautes-Alpes), le 16 mars 2023.
Le lac de Serre-Poncon partiellement asséché, près d’Embrun (Hautes-Alpes), le 16 mars 2023.  NICOLAS TUCAT / AFP

Une catastrophe évitée de peu. Un rapport commandé par le gouvernement, dont le journal Libération s’est fait l’écho, samedi 8 avril, fait le bilan des dysfonctionnements survenus lors de l’importante sécheresse de l’été 2022.

Le « pire » a été évité en matière de rupture d’approvisionnement en eau potable, soulignent les auteurs de la mission interministérielle, et des « mesures fortes » s’imposent pour éviter un tel scénario à l’avenir. Cette mission interministérielle note que « le pire a été évité lors de la gestion de la sécheresse 2022 grâce, d’une part, à la mobilisation exceptionnelle de l’ensemble des acteurs et, d’autre part, à un niveau de remplissage élevé des nappes et des retenues à la sortie de l’hiver 2021-2022 ».

Or, met en garde le rapport, « de telles conditions pourraient ne plus être réunies si un phénomène similaire se reproduisait dans les prochaines années, voire dès 2023 ».

Lire aussi :   La France sous la menace d’une sécheresse encore plus importante qu’en 2022

Les auteurs avertissent sur le fait que « la période de plus d’un mois sans pluie début 2023 » ainsi que l’organisation de grands événements exceptionnels sportifs en France, tels que la Coupe du monde de rugby à l’automne, et les Jeux olympiques de Paris 2024, sont « susceptibles d’agir sur la pointe de consommation d’eau potable dans plusieurs grandes villes à la même période », et « imposent une vigilance particulière quant au risque de rupture d’approvisionnement en eau potable ».

Le document formule dix-huit recommandations

Pour mieux anticiper les risques, l’administration formule dix-huit recommandations destinées à mieux connaître l’étendue du problème, anticiper et informer. Les auteurs s’attaquent notamment à l’épineuse question de la sobriété, rappelant l’objectif d’une réduction de 10 % des prélèvements d’ici 2024 – un objectif désormais repoussé à 2030 par le président Emmanuel Macron lors de la présentation récente du plan « eau » :

« La mission recommande aux ministères en charge de chaque filière d’inviter les acteurs à élaborer des feuilles de route nationales d’économies d’eau. »

Concernant l’agriculture, à l’origine de 58 % de la consommation nationale d’eau pour irriguer les cultures ou abreuver les bêtes, la mission estime que « la récurrence des sécheresses met en lumière la fragilité de notre modèle agricole et l’impérieuse nécessité d’un effort collectif massif pour en accélérer la transformation ».

Vers la réutilisation des eaux usées pour les golfs ?

Les auteurs suggèrent aussi un « cadrage national plus précis » pour aider des préfets submergés de demandes de dérogation en cas de restrictions de prélèvement, et face à des mesures perçues par le public comme trop sévères (fermeture des stations de lavage automobile) ou trop laxistes (arrosage des golfs).

Ils se penchent d’ailleurs sur cette question symbolique des pratiques sportives et font allusion, sans citer de nom, à une « dérogation obtenue par un club de football de niveau national » pour arroser sa pelouse. Ils estiment que la dérogation dont bénéficient les golfs pour arroser en période de crise n’est « pas compréhensible ».

La réutilisation d’eaux usées traitées « peut être une solution pour les golfs », affirme le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, dans une interview à Libération. Selon lui, la plupart des recommandations de la mission sont déjà reprises dans le plan « eau » gouvernemental ou « font l’objet de consignes aux préfets ou aux services ministériels ». Un chantier « nécessite un peu plus de temps », celui d’un éventuel durcissement des sanctions « en cas de non-respect des arrêtés interdisant l’irrigation par exemple », dit M. Béchu, notant que ces arrêtés, l’été dernier, « n’ont pas toujours [été] suivis d’effets ou d’amendes » chez les contrevenants. Dans l’agriculture, « les acteurs ne prennent pas tous le chemin de la sobriété », a-t-il regretté.

Lire aussi :  Quelles quantités d’eau sont prélevées et consommées par la population, les usines et l’agriculture ?

Le Monde avec AFP

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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