Darmanin dans les pas du RN pour viser certaines associations comme la Ligue des Droits de l’Homme

Sur la LDH, Gérald Darmanin dans l’extrême droite ligne du Rassemblement national

En fustigeant mercredi la Ligue des droits de l’homme, le ministre de l’intérieur n’en était pas à son coup d’essai. En 2015, alors maire de Tourcoing, il avait déjà voulu annuler la subvention de la ville versée à la LDH. S’inscrivant ainsi dans une tradition d’extrême droite : s’en prendre aux défenseurs des libertés fondamentales.

Christophe Gueugneau

7 avril 2023 à 19h30

On a les soutiens qu’on mérite. L’anathème jeté par le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, contre la Ligue des droits de l’homme (LDH), mercredi lors d’une audition devant les parlementaires, a fait bondir les défenseurs des droits humains – et permis à la LDH de recevoir 30 000 euros de dons en 24 heures. Mais il a surtout fait plaisir à ses ennemis, à l’exemple de l’essayiste obsédée par l’islam Céline Pina.

« Je ne connais pas la subvention donnée par l’État, mais ça mérite d’être regardé dans le cadre des actions qui ont pu être menées », avait déclaré Gérald Darmanin à propos de la LDH. « Il faudrait arrêter de subventionner la LDH, mais aussi le Planning familial, s’interroger sur ce qui se passe à la Ligue de l’enseignement… Il y a du ménage à faire dans les grandes associations subventionnées par l’État », renchérit Céline Pina dans Le Figaro. La vénérable institution, qui a plus de 100 ans de combats pour la démocratie derrière elle, est accusée de « dérive » tant elle serait « noyautée par les islamo-gauchistes »

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Gérald Darmanin lors d’une réunion publique de l’UMP à Tourcoing en 2015.  © Photo Franck Crusiaux / REA

Un condensé des paniques morales de l’époque pour une droite qui flirte toujours plus avec l’extrême droite. Car Gérald Darmanin n’en est pas à son coup d’essai. Alors maire de Tourcoing (Nord) (et encore à l’UMP), en 2015, celui-ci avait voulu annuler la subvention de la ville versée à la LDH, au motif que cette dernière envisageait de subventionner à son tour un collectif de soutien aux Roms. La subvention – 250 euros pour l’année ! – avait fini par être concédée, « malgré le contexte budgétaire particulièrement difficile de la ville », selon le courrier de l’édile.

Un an auparavant, et à 40 kilomètres à peine, c’est un maire Front national (FN, devenu Rassemblement national, RN, en 2018) cette fois qui s’en était pris à la LDH. Fraîchement élu à la mairie d’Hénin-Beaumont, Steeve Briois avait annoncé la fin de la subvention et de l’usage gratuit d’un local municipal dont bénéficiait la Ligue. « Non seulement, aucun bail n’a été signé entre l’association d’extrême gauche et la mairie, faisant de la LDH un occupant sans titre, mais plus grave, ces subventions sont totalement illégales », se justifiait le maire et très proche de Marine Le Pen. 

À Mantes-la-Ville, dans les Yvelines, c’est un autre maire FN, Cyril Nauth, qui a commencé par priver la LDH de son local avant de faire voter par son conseil municipal la suppression des aides à l’association« C’est un choix politique et symbolique : nous ne souhaitons plus subventionner cette association très politisée »avait justifié le maire en 2015. À Fréjus, dans le Var, la LDH s’est également vue privée de local par la mairie FN.

Une LDH visiblement détestée par le parti lepéniste. En 2016, dans un communiqué, Steeve Briois récidive et porte contre la LDH des accusations qui fleurent bon les années 1930. « Le militantisme de la Ligue des droits de l’homme est-il financé par des fonds étrangers ? »s’interroge le maire d’Hénin-Beaumont. En cause : la publication des SorosLeaks, des documents censés montrer que l’Open Society, la fondation du milliardaire, a financé des « associations d’extrême gauche », dont la LDH, « en vue de peser sur les élections municipales et européennes de 2014 ». Un texte de Steeve Briois dans lequel il égrène les pires clichés, la LDH étant accusée d’accepter « de l’argent d’une fondation étrangère dirigée par un homme dont la haine du patriotisme et des identités nationales est bien connue et dont la philanthropie a toujours, et de manière unanime, été motivée par le profit ».

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Même quand ils ne dirigent pas les villes, les membres du FN/RN font preuve d’un activisme redoutable contre la LDH. En 2016, toujours, Antoine Chudzik, conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté et représentant FN de la 2circonscription de Saône-et-Loire, a ainsi appelé publiquement à « arrêter le subventionnement de la Ligue des droits de l’homme » à Paray-le-Monial. Le motif ? La Ligue entendait organiser un « cercle de silence » en soutien aux personnes punies par la loi pour avoir aidé des migrant·es.

La LDH n’est pas la seule victime des maires d’extrême droite. Maire de Hayange en Moselle, Fabien Engelmann s’en est lui pris au Secours populaire, au motif que la présidente de l’association avait dénoncé les conditions d’organisation par la mairie d’un goûter de Noël pour les enfants pauvres. Fabien Engelmann avait d’abord dénoncé dans un communiqué un Secours populaire devenu « succursale du Parti communiste », mettant en œuvre une « propagande promigrants ». La ville avait ensuite tenté d’expulser l’association du local qu’elle occupait, avant de tout simplement la priver de gaz et d’électricité. Une décision de justice avait donné raison au Secours populaire mais l’association reste privée de local.

Quand la justice s’en mêle

Dans le Var, le maire de Fréjus, David Rachline, ne s’en prend pas non plus qu’à la LDH. En septembre 2015, l’Asti (Association de solidarité avec les travailleurs immigrés) et le centre social Les Tournesols ont été empêchés de participer au forum des associations de la ville, les subventions des centres sociaux de Villeneuve, de l’Agachon et de La Gabelle ont été rabotées, et le centre de Villeneuve a carrément été fermé quand sa directrice s’est émue de la baisse de sa subvention. 

Plus récemment (en 2022), c’est le maire RN de Perpignan, Louis Aliot, qui a montré le peu de cas du parti pour le débat démocratique. La mairie a décidé de déposer une plainte pour « injure envers un corps constitué » à l’encontre de Josie Boucher, militante syndicale et associative, engagée notamment dans l’antiracisme et l’anticolonialisme. Il est reproché à la militante d’avoir déclaré que « les réfugiés ukrainiens n’ont pas grand-chose à attendre des fascistes »

Ces derniers mois, l’extrême droite a un nouveau cheval de bataille : les subventions accordées par les mairies à l’association de secours aux migrant·es en mer SOS Méditerranée. À Marseille, le 30 septembre, le conseil municipal s’est écharpé sur un projet de subvention de 30 000 euros pour l’ONG. Conseiller municipal d’opposition, le sénateur des Bouches-du-Rhône Stéphane Ravier (Reconquête) dénonce ces « 30 000 euros de plus pour subventionner une immigration qui nous coûte déjà un pognon de dingue ». Tandis que le RN Arezki Selloum dénonce le fait que « la mer Méditerranée est la voie principale des migrants pour venir en Europe »

Plus grave peut-être, la justice, à présent, s’en mêle. Le 7 février, la cour administrative d’appel de Bordeaux a rejeté la demande d’annulation par deux conseillers régionaux d’une subvention de la ville. D’autres recours, à Saint-Nazaire ou encore à Toulouse, ont connu le même débouché. Ils étaient chaque fois soutenus par l’extrême droite. 

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À Paris, en revanche, le recours contre la subvention accordée par la ville à SOS Méditerranée, introduit par un militant d’extrême droite, a donné lieu à une décision inverse. La cour d’administrative d’appel a estimé que « les responsables de l’association ont, aussi, publiquement critiqué, et déclaré vouloir contrecarrer par leur action, les politiques définies et mises en œuvre par l’Union européenne et les États membres en matière d’immigration et d’asile, de franchissement des frontières extérieures de l’Union et de maîtrise des flux migratoires ». Le juge ajoute que « cette action a, en outre, eu pour effet d’engendrer de manière régulière des tensions et des différends diplomatiques entre États membres de l’Union, notamment entre la France et l’Italie ».

Cet alignement des planètes entre la justice et le politique confine au fascisme d’atmosphère. Et explique peut-être pourquoi, deux jours avant sa sortie contre la LDH, le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin avait préféré se faire remplacer par son ministre délégué chargé des outre-mer, Jean-François Carenco, pour répondre aux député·es lors d’un débat sur la lutte contre le terrorisme d’extrême droite. 

Quant à Emmanuel Macron, depuis la Chine, il a sans le vouloir souligné ce qui le séparait du Rassemblement national en déclarant : « Si les gens voulaient la retraite à 60 ans, ce n’était pas moi qu’il fallait élire comme président de la République. » Comme s’il n’y avait plus que l’âge de départ à la retraite qui opposait la droite et l’extrême droite.

Christophe Gueugneau

Les propos de Darmanin sur la LDH créent un début de malaise dans la majorité présidentielle

Si le silence continue de rester la règle au sein de la Macronie, quelques voix, timides, s’élèvent, pour prendre leurs distances avec les propos du ministre de l’intérieur qui a mis en cause le financement de l’association de défense des droits de l’homme.

Pauline Graulle et Ilyes Ramdani

7 avril 2023 à 19h29

https://www.mediapart.fr/journal/politique/070423/les-propos-de-darmanin-sur-la-ldh-creent-un-debut-de-malaise-dans-la-majorite-presidentielle?utm_source=quotidienne-20230407-174404&utm_medium=email&utm_campaign=QUOTIDIENNE&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-%5BQUOTIDIENNE%5D-quotidienne-20230407-174404&M_BT=115359655566

Pas de hauts cris d’indignation ou de condamnation formelle. Ni l’Élysée ni Matignon n’y ont d’ailleurs trouvé à redire. Depuis que Gérald Darmanin a caressé, mercredi, l’hypothèse de « dé-financer » la Ligue des droits de l’homme, la Macronie reste, en apparence, de marbre.

C’est peu dire pourtant que le ministre de l’intérieur a créé la stupeur. Au sein du secteur associatif mais aussi de la gauche partisane qui a aussitôt apporté son soutien à l’organisation née au moment de l’affaire Dreyfus et rappelé que le dernier à l’avoir prise pour cible n’était autre qu’un certain… Philippe Pétain. 

Des propos « d’une gravité extrême »a dénoncé l’actuel président de la LDH, Patrick Baudouin, quand son prédécesseur, l’avocat Henri Leclerc, y a vu « la preuve que Gérald Darmanin ne supporte pas que l’on vérifie la conformité au droit du comportement de la police »« Veut-il retourner au régime de Vichy ? », s’interroge aussi l’Insoumis Éric Coquerel, qui note que cette sortie s’inscrit dans une longue série d’attaques « contre tout ce qui ressemble à un contre-pouvoir » et s’inquiète de « cette période où il y a une sorte d’habituation au dépassement des limites ». Avec à l’arrivée, craint-il, « le basculement dans un autre régime, autoritaire cette fois, qu’il sera trop tard pour dénoncer ».

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Des drapeaux de la LDH lors de la 11e manifestation contre la réforme des retraites à Toulouse, le 6 avril 2023.  © Photo Alain Pitton / NurPhoto via AFP

Du côté les soutiens du président de la République, c’est en tout cas un silence d’encre qui a rempli l’espace. Parmi les multiples membres du gouvernement et la quinzaine de députés Renaissance (ex-LREM) – dont la présidente du groupe parlementaire, Aurore Bergé – que Mediapart a contactés, ils sont une toute petite poignée à avoir répondu à notre sollicitation de réaction aux propos de l’actuel locataire de la place Beauvau. 

La preuve d’un consentement tacite – et massif – aux propos du ministre de l’intérieur ? Le député du Val-de-Marne Mathieu Lefèvre veut le croire : « Il n’y a pas eu de débat entre nous [les députés du groupe Renaissance – ndlr] depuis mercredi, mais je pense que tout le monde est sur cette ligne », indique-t-il, peinant à voir où ces propos pourraient poser problème puisque « Gérald Darmanin a simplement rappelé qu’il n’y a pas de droit à vie de recevoir des subventions ».

Sur le fond, cet ancien conseiller de Gérald Darmanin ne serait d’ailleurs pas choqué de voir remis en cause les fonds versés par les pouvoirs publics à une LDH « qui n’est plus ce qu’elle était » « À partir du moment où une association entrave l’État dans la réalisation de ses missions fondamentales, la question se pose », juge-t-il, rappelant la « contre-vérité » selon laquelle LDH aurait contesté l’arrêté de la préfète interdisant le transport d’armes à Sainte-Soline, mais aussi le rapprochement supposé de l’organisation avec Tariq Ramadan ou le fait que la LDH « n’a pas pris part à la défense lors du procès des attentats de Charlie Hebdo » – des arguments également portés par le Printemps républicain.

Si les proches de l’ancien maire de Tourcoing font bloc autour de leur champion, reste qu’ils ne sont pas nombreux, dans le camp présidentiel, à soutenir publiquement le ministre. Dans les rangs de la Macronie, où tout le monde n’est pas encore sorti de l’illusion du « en même temps » originel, sa sortie a plutôt donné lieu à un mélange d’inconfort et de scepticisme. À l’image du malaise d’Olivier Véran, porte-parole du gouvernement, qui, interrogé sur le sujet à la matinale de France Inter jeudi matin, a botté en touche, se bornant à bredouiller qu’il était un ancien adhérent de la LDH.

De circonvolutions en tentatives de mise à distance, les soutiens d’Emmanuel Macron se sont montrés, ces derniers jours, manifestement embarrassés par les propos du patron de la Place Beauvau. « Le ministre n’a rien arbitré », évacue par exemple l’Élysée. Franck Riester, le ministre des relations avec le Parlement, a tenté sur Europe 1 vendredi de minimiser « ce qu’a voulu exprimer Gérald Darmanin », arguant qu’on pouvait « s’étonner » que la LDH ait « contesté les arrêtés de transports d’arme ». Mais l’ancien député Les Républicains (LR) a également pris soin de déminer la polémique et de déjuger en partie son collègue, en assurant que l’association était l’une de celles qui faisaient « un travail remarquable depuis des années »

Au gouvernement, rares sont néanmoins les voix à avoir affiché publiquement leurs désaccords avec Gérald Damanin. Selon nos informations, Pap Ndiaye, le ministre de l’Éducation nationale a toutefois pesté, en privé, contre sa sortie. « La LDH a un agrément avec le ministère qui a été renouvelé en 2020, porte jusqu’en 2025 et n’est pas remis en question », précise aussi, cette fois publiquement, l’entourage du ministre auprès de Mediapart. Une manière de s’inscrire ouvertement en faux contre les propos du numéro 3 du gouvernement, mais aussi d’assurer la Ligue du soutien financier de son ministère de tutelle.

Quelques députés de la majorité tentent aussi, quoique timidement, et parfois de manière tortueuse, de prendre leurs distances. À l’instar de la députée Renaissance Mireille Clapot, militante de longue date à Amnesty International. Si elle prend soin de préciser que ses mots « ne sont pas dirigés vers un responsable politique en particulier », l’élue de la Drôme dit toutefois « comprend[re] que la LDH s’offusque de ce qui pourrait être assimilé à une pression » « Je ne suis pas toujours d’accord avec la LDH dont les positions sont parfois exagérées, ajoute-t-elle. Néanmoins, dans un état de droit, il est très sain qu’il y ait des organismes avançant des points de vue critiques. Les subventions versées par les pouvoirs publics ne peuvent pas être conditionnées au contenu de leurs propos, tant qu’ils rentrent dans le contrat d’engagement républicain. » 

Son collègue Éric Bothorel, qui avait déjà émis, du bout des lèvres, un début de critiquesur la manière dont a été organisé le maintien de l’ordre ces dernières semaines, enfonce le clou : « Je peux comprendre l’émoi suscité par les propos de Gérald Darmanin. Même s’il y a un effet de loupe sur ses propos qui ne sont pas remis dans leur contexte, il aurait pu rappeler que la LDH est utile », dit celui qui « ne trouve globalement rien à redire à l’action » de l’association. 

Par ailleurs, cingle le Breton, « je prends les propos de Gérald Darmanin comme une réaffirmation du bon usage de l’argent public, et j’espère que cela vaut aussi pour le fonds Marianne » – du nom du fonds lancé par Marlène Schiappa suite à l’attentat de Samuel Paty, dont l’hebdomadaire Marianne a récemment épinglé la gestion.

Lui aussi membre de ladite « aile gauche » de la majorité, le président de la commission des lois, Sacha Houlié, se fait plus clair encore : « J’ai une incompréhension sur la manière dont la LDH a appréhendé ce qui s’est passé à Saint-Soline. Pour autant, je ne suis pas d’accord avec ce qu’a dit Gérald Darmanin à propos du financement de la LDH », indique-t-il à Mediapart. 

S’il considère qu’un « palier a été franchi » avec la sortie du ministre au Sénat, il relativise toutefois : « Ses déclarations ne porteront pas à conséquence puisque la LDH ne dépend pas du ministère de l’intérieur. Je préfère donc me concentrer sur d’autres sujets qui suscitent des interrogations, en ce qui concerne le maintien de l’ordre par exemple. » 

Un ministre omniprésent

De rares réprobations dans un océan de discrétion… Il faut dire qu’il n’est pas simple de s’opposer à Gérald Darmanin. Dans les rangs de Renaissance, le ministre a tissé sa toile : il est présent à toutes les réunions du bureau exécutif du mouvement, multiplie les petits-déjeuners et les déjeuners avec les parlementaires de la majorité, n’oublie jamais d’inviter le ou la députée du coin lorsqu’il se déplace, et prend le temps d’un SMS personnalisé à chaque anniversaire… « Honnêtement, il est impressionnant, admire un ministre de premier plan. C’est une machine. » « Quand la séduction ne marche pas, il peut devenir intimidant, nuance un élu qui le connaît bien. À partir du moment où vous lui dites non, ça se complique pour vous. » 

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L’apathie du camp présidentiel illustre aussi l’impunité dont jouit le ministre de l’intérieur en interne. Depuis son arrivée Place Beauvau, en 2020, il a fait des coups de menton sa marque de fabrique et poussé, toujours plus loin, les curseurs politiques du macronisme. Loi « Séparatisme », loi « sécurité globale », dissolutions d’associations, propos sur les rayons « halal » dans les supermarchés ou sur les violences policières… Gérald Darmanin ose tout, dans une fièvre très sarkozyste, sans jamais être rappelé à l’ordre.

Sur la route de son ambition personnelle, l’ancien maire de Tourcoing (Nord), qui en réfère directement au président de la République sans jamais passer par Matignon, n’accepte que peu d’embûches. À rebours des consignes, le ministre de l’intérieur se saisit des sujets qu’il veut et s’invite dans des médias choisis, au gré de son agenda politique. 

Un agenda qui vise, sans nul doute, déjà l’après-Macron et qui implique, selon Éric Coquerel, de multiplier les« provocations »« Il considère que l’avenir du macronisme se jouera à droite et à l’extrême droite, observe l’Insoumis, et tente, comme Sarkozy, d’assécher l’électorat du Rassemblement national. » 

Pauline Graulle et Ilyes Ramdani

 

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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