« « Polluants éternels » : quels sont les effets des PFAS sur la santé ? »
Date de publication : 23 février 2023

C’est ce que titre Le Monde, qui note que « 16 millions d’Européens, dont 2 millions de Français, seraient affectés par des pathologies (cancers, baisse de la fertilité, problèmes cardio-vasculaires…) dues à une exposition aux substances per- et polyfluoroalkylées ».
Le journal note ainsi que « peu étudiées avant les années 2000, quasiment inconnues du public, les (PFAS) sont pourtant omniprésentes dans les produits que nous utilisons et consommons, dans l’environnement, et aussi dans nos organismes ».
« Classés comme toxiques, bioaccumulables et persistants, ces «polluants éternels» qui se déclinent en des milliers, voire des millions de composés chimiques ne se dégradent pas dans l’environnement et constituent l’une des plus graves contaminations auxquelles le monde est aujourd’hui confronté », rappelle le quotidien.
Il explique : « Pendant plusieurs mois, Le Monde et ses partenaires du « Forever Pollution Project » ont réuni des milliers de données pour construire une carte « de la pollution éternelle ». Celle-ci montre pour la première fois l’ampleur de la contamination de l’Europe par les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS), des composés toxiques et persistants dans l’environnement ».
Le Monde souligne que « la prise de conscience politique est tardive : le gouvernement français vient de lancer un plan d’action national, et un projet d’interdiction de toute la famille des PFAS est engagé au niveau européen. Des projets qui se heurtent aux résistances des industriels. Pourtant, les effets sur la santé sont nombreux ».
Le quotidien relève entre autres que « selon les premiers résultats du programme de recherche européen HBM4EU […], le sang de plus de 14% des adolescents européens contient des PFAS qui atteignent des niveaux supérieurs à la valeur indicative de l’Autorité européenne de sécurité des aliments. Douze PFAS ont été détectés parmi les près de 2000 échantillons collectés dans 9 pays européens, dont la France. Les valeurs les plus élevées se situaient en Europe du Nord et de l’Ouest ».
Le Monde ajoute que « de multiples maladies sont observées chez les personnes exposées à des doses importantes de PFOS et PFOA : problèmes cardio-vasculaires, augmentation du taux de cholestérol, perturbation de la fertilité et de la spermatogenèse, diminution de la réponse immunitaire aux vaccins (liée en particulier à une exposition au PFOA) […] ».
« Ces mêmes études mettent par ailleurs en évidence un risque pour le développement du fœtus et un lien entre le niveau de PFOA dans le sang et une diminution du poids de naissance des bébés, une fréquence accrue d’hypertension artérielle ou de prééclampsie pendant la grossesse […], un risque accru de fausse couche, de naissance prématurée, de malformations congénitales et d’enfants mort-nés. On observe également des atteintes de la glande thyroïde et des rectocolites hémorragiques […], même si les données restent à ce stade limitées sur ces pathologies », continue le journal.
Le Monde note en outre que « la nourriture constitue la source majeure d’exposition aux PFAS. Le programme européen HBM4EU estime que l’alimentation représente en effet 97% à 98% de l’exposition au PFOS et au PFOA. Parmi les aliments les plus contaminés figurent les poissons et les fruits de mer. Le bétail élevé sur des terres polluées ou qui s’abreuve d’eau contenant des PFAS, peut également contaminer les humains par la consommation de viande, de lait ou d’œufs ».