La Haute Autorité de santé (HAS) a recommandé, jeudi 9 février, « que la vaccination contre la grippe saisonnière soit intégrée au calendrier vaccinal pour être proposée chaque année aux enfants sans comorbidité âgés de 2 à 17 ans révolus, sans la rendre obligatoire ».

Pour lutter contre la propagation de la grippe, la HAS recommande de vacciner les enfants dès 2 ans

Les autorités sanitaires recommandent désormais cette mesure, déjà à l’œuvre dans d’autres pays, au nom de la lutte contre la propagation de la maladie. 

Le Monde avec AFPPublié hier à 14h06, mis à jour hier à 14h06 https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/02/09/pour-lutter-contre-la-propagation-de-la-grippe-la-has-recommande-de-vacciner-les-enfants-des-2-ans_6161156_3244.html

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Après des années de débats, les enfants français pourraient être vaccinés en masse contre la grippe. La Haute Autorité de santé (HAS) a recommandé, jeudi 9 février, « que la vaccination contre la grippe saisonnière soit intégrée au calendrier vaccinal pour être proposée chaque année aux enfants sans comorbidité âgés de 2 à 17 ans révolus, sans la rendre obligatoire ».

Concrètement, cela signifierait que, à partir de 2 ans, tous les mineurs pourraient se faire vacciner contre la grippe chaque année, comme c’est déjà le cas pour les personnes âgées de plus de 65 ans. L’avis de la HAS n’est théoriquement que consultatif, mais le ministère de la santé tend à suivre systématiquement ses positions. Cela ouvre donc la voie à une campagne massive de vaccination des enfants dès la fin 2023.

Même s’il ne s’agit pas rendre le vaccin obligatoire pour les enfants, une telle évolution marquerait un changement de pied important. Jusqu’à maintenant, en effet, la vaccination contre la grippe ciblait d’abord les personnes à risque élevé de complications. C’est notamment le cas des personnes âgées, mais aussi des patients atteints de maladies comme l’asthme ou certaines pathologies cardiaques, y compris les enfants. Mais l’essentiel de ces derniers, c’est-à-dire ceux sans « comorbidité », n’étaient pas concernés, l’idée étant qu’un enfant en bonne santé a peu d’intérêt à être vacciné, au regard des faibles risques de complications dans cette tranche d’âge.

Néanmoins, un débat s’est installé depuis plusieurs années sur l’intérêt collectif d’une telle vaccination. Plusieurs pays, comme le Royaume-Uni et l’Espagne, ont déjà fait ce choix, dans l’idée que les enfants constituent un vivier important de transmission du virus, en particulier auprès de proches plus âgés. Depuis deux ans, ces débats trouvent aussi une résonance particulière avec la question, assez proche, de la vaccination anti-Covid. Celle-ci a finalement été élargie à la plupart des enfants, non seulement en France, mais dans d’autres pays comme les Etats-Unis.

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Le risque qu’une telle vaccination soit mal acceptée par les parents existe

Dans le cas de la grippe, c’est bien l’intérêt collectif que la HAS met en avant : « L’objectif est (…) de limiter la diffusion et l’impact de la grippe sur la population », note-t-elle. Elle prend cependant soin de souligner que le bénéfice individuel n’est pas inexistant pour les enfants. Après avoir examiné plusieurs études récentes de grande ampleur, notamment des revues qui compilent des travaux préexistants, elle conclut ainsi que les vaccins existants sont efficaces et bien tolérés chez les plus de 2 ans.

Pour appuyer l’intérêt individuel du vaccin chez les plus jeunes, la HAS insiste notamment sur le fait que les moins de 15 ans ont compté pour beaucoup dans les hospitalisations liées à la grippe lors des dernières épidémies. Cette proportion importante d’enfants hospitalisés est toutefois largement due au fait que les plus âgés sont largement vaccinés, et donc moins enclins aux complications, plutôt qu’à une dangerosité particulièrement élevée des virus actuels chez les plus jeunes.

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Enfin, un point retient particulièrement l’attention des autorités sanitaires : le risque qu’une telle vaccination soit mal acceptée par les parents. Cette préoccupation s’inscrit dans un contexte où la pandémie de Covid a rendu plus visibles certains discours vaccinosceptiques. Cette préoccupation explique notamment que la HAS ne recommande pas le vaccin en dessous de 2 ans. Non seulement elle juge que les données manquent sur l’efficacité pour ces tout-petits, mais elle reconnaît aussi qu’une telle mesure « soulève (rait) des questions d’acceptabilité ».

A ce titre, si l’autorité recommande tous les vaccins antigrippaux disponibles, elle conseille plutôt d’utiliser un vaccin par spray nasal, développé par le laboratoire AstraZeneca et actuellement peu présent dans les campagnes de vaccination. Là encore, plutôt qu’une meilleure efficacité, il s’agit de privilégier un geste moins crispant qu’une piqûre. « Ce mode d’administration plus simple – pulvérisation dans le nez – devrait en effet être mieux accepté par les enfants et leurs parents », juge la HAS

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Le Monde avec AFP

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Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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