Un plan supplémentaire de mesures anti-inflation en Espagne

La gauche espagnole dégaine de nouvelles mesures face à l’inflation

28 décembre 2022 | Par La rédaction de Mediapart

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La coalition de gauche au pouvoir en Espagne a décidé de supprimer la TVA sur les produits alimentaires de première nécessité pour freiner l’inflation. Dans l’opposition, le parti conservateur juge que ces mesures arrivent trop tard.

Pour sa dernière conférence de presse de l’année, le chef du gouvernement espagnol Pedro Sánchez a annoncé mardi une nouvelle batterie de mesures d’une valeur de dix milliards d’euros visant à freiner l’inflation.

C’est la troisième enveloppe débloquée par la coalition de gauche (PS et Unidas Podemos) depuis le début de la guerre en Ukraine en février dernier, portant le montant des aides aux ménages espagnols à 45 milliards d’euros.

Mesure phare, la TVA sur les produits alimentaires de première nécessité, dont le pain, le lait, le fromage, les fruits et légumes, jusqu’alors fixée à 4 %, sera supprimée. La mesure démarre au 1er janvier et doit durer au moins six mois. La TVA sur l’huile et les pâtes passe de 10 à 5 %. Les viandes et poissons, eux, ne sont pas concernés.

Après un pic à 10,7 % en juillet, le taux d’inflation en Espagne s’est modéré à 6,7 % en novembre, selon Eurostat. Mais les prix des produits alimentaires, eux, continuent de flamber, avec des taux parfois très supérieurs à 15 % sur l’année pour certaines catégories. Les prix de l’huile d’olive se sont envolés de 26 % en novembre, par rapport au même mois de 2021, ceux du beurre de 37 %, ceux de la farine de 38 % (lire le communiqué de presse du ministère des finances espagnol).

Pedro Sánchez lors de sa conférence de presse le 27 décembre à la Moncloa à Madrid © AFP / Pierre-Philippe Marcou.

Il reste à voir comment les grandes surfaces vont jouer le jeu, et appliquer les mesures dès le 1er janvier. Le ministre de l’agriculture a parlé d’une surveillance des prix par l’exécutif, et demandé aux supermarchés de faire apparaître la baisse des prix sur le ticket de caisse, pour chaque produit concerné.

Le gouvernement a aussi promis une aide de 200 euros aux familles les plus modestes, en l’occurrence celles dont les revenus sont inférieurs ou égaux à 27 000 euros par an, et dont le patrimoine ne dépasse pas 75 000 euros. En tout, 4,2 millions de ménages pourraient en profiter, pour une enveloppe de 840 millions d’euros. 

Ce n’est pas la première fois que l’exécutif promet ce type de « chèque famille » cette année, mais le précédent avait tourné au fiasco. Seulement 600 000 foyers en avaient bénéficié, contre une cible de 2,7 millions de ménages fixée par Pedro Sánchez. Cette fois, le gouvernement a fixé un plafond de revenus un peu plus élevé pour toucher davantage de personnes, et assure avoir allégé les démarches administratives pour profiter de l’aide.

Des mesures qui arrivent trop tard, juge la droite dans l’opposition

L’exécutif de Pedro Sánchez en a aussi profité pour restreindre certaines aides annoncées plus tôt dans l’année : la ristourne de vingt centimes par litre de carburant est désormais réservée, à partir du 1er janvier, aux seuls professionnels des « secteurs les plus touchés » par l’inflation, c’est-à-dire les transporteurs, les agriculteurs, les compagnies maritimes et les pêcheurs.

Sur le front des loyers, dossier décisif pour Unidas Podemos et source d’infinis désaccords entre les partenaires de la coalition, le gouvernement prolonge jusqu’au 31 décembre 2023 le principe d’une hausse maximale de 2 % des loyers. Il prévoit aussi la prolongation automatique des contrats expirant d’ici au 30 juin, pour six mois – mesure présentée comme une victoire de l’aile plus radicale de la coalition. L’interdiction des expulsions est maintenue jusqu’à l’été 2023.

Ces mesures s’inscrivent bien sûr dans un contexte européen de flambée des prix, mais aussi dans un calendrier électoral très particulier à l’Espagne, avec des élections municipales et dans certaines communautés autonomes du pays en mai prochain, puis des législatives, au plus tard en décembre 2023.

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Sans surprise, le Parti populaire de Alberto Núñez Feijóo n’a pas tardé à critiquer les annonces, jugées trop peu ambitieuses et arrivant « trop tard ». Le PP fait par exemple valoir qu’il plaide pour cette suppression de la TVA depuis septembre dernier, et que le retard de Pedro Sánchez à prendre cette décision a fait perdre aux Espagnol·es quelque 300 millions d’euros.

Du côté de la gauche critique, qui participe à la coalition, on met en avant, comme souvent, les limites d’un compromis. La numéro deux du gouvernement Yolanda Díaz, qui devrait porter une candidature mêlant Podemos et d’autres aux prochaines élections générales, s’est félicitée de « l’ampleur extraordinaire » des aides annoncées, tout en reconnaissant que la suppression de la TVA sur quelques denrées alimentaires « n’est pas la mesure dont [elle] pense qu’elle pourra aider »

Mi-décembre, le groupe parlementaire de Podemos plaidait pour des mesures plus radicales – un chèque d’un montant compris entre 250 et 500 euros selon les revenus des ménages, ou encore un impôt de 33 % sur les bénéfices exceptionnels des chaînes de supermarchés.

L’Espagne supprime la TVA sur les produits alimentaires de première nécessité pour compenser l’inflation

L’autre mesure-choc adoptée mardi matin lors du dernier conseil des ministres de l’année porte sur la mise en place d’une « aide de 200 euros » pour les familles dont les revenus sont inférieurs ou égaux à 27 000 euros par an.

Le Monde avec AFPPublié le 27 décembre 2022 à 23h00, mis à jour hier à 08h49

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/12/27/le-gouvernement-espagnol-supprime-la-tva-sur-les-denrees-de-premiere-necessite_6155840_3210.html

Temps de Lecture 1 min. 

Pedro Sanchez lors de sa conférence de presse, à Madrid, le 27 décembre 2022.
Pedro Sanchez lors de sa conférence de presse, à Madrid, le 27 décembre 2022.  PIERRE-PHILIPPE MARCOU / AFP

Le gouvernement espagnol, de gauche, a annoncé mardi 27 décembre la suppression de la TVA sur les denrées de première nécessité afin de compenser la forte hausse des prix, ainsi qu’une aide de 200 euros pour les familles les plus modestes.

Ces annonces font partie d’une nouvelle série de mesures d’une valeur totale de 10 milliards d’euros. Cela porte à 45 milliards d’euros celle de l’ensemble des mesures prises cette année par le gouvernement pour aider les Espagnols à faire face à l’explosion de l’inflation, a précisé le premier ministre, le socialiste Pedro Sanchez, lors de sa dernière conférence de presse de l’année.

Ces nouvelles mesures sont centrées sur les produits alimentaires, dont la hausse sur un an a atteint 15,3 % en novembre. Durant les six prochains mois, « la TVA baissera de 4 % à 0 % pour toutes les denrées de première nécessité » comme le pain, le lait, le fromage, les fruits, les légumes ou les céréales, a ajouté M. Sanchez. La TVA sur l’huile et les pâtes passera de 10 % à 5 %.

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Politique proactive de lutte contre l’inflation

L’autre mesure-choc adoptée mardi matin lors du dernier conseil des ministres de l’année porte sur la mise en place d’une « aide de 200 euros » pour les familles dont les revenus sont inférieurs ou égaux à 27 000 euros par an, afin de « compenser la hausse des prix des produits alimentaires ». En revanche, la ristourne de 20 centimes par litre de carburant dont bénéficient actuellement tous les automobilistes sera réservée, à partir du 1er janvier, aux professionnels des « secteurs les plus touchés » par l’inflation, à savoir les transporteurs, les agriculteurs, les compagnies maritimes et les pêcheurs, a encore déclaré M. Sanchez.

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le 24 février, le gouvernement espagnol a multiplié les aides pour tenter de contenir l’inflation, qui s’est accélérée dans toute l’Europe. Après avoir atteint un pic de 10,8 % en juillet en Espagne, son plus haut niveau depuis trente-huit ans, l’inflation a progressivement ralenti pour se situer à 6,8 % en novembre. Cette baisse ne touche cependant pas encore le secteur de l’alimentation, dont les prix continuent de grimper.Lire aussi En Espagne, des billets de train gratuits alors que l’inflation atteint 10 %

Le Monde avec AFP

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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