Publié le 16/11/2022
Mortinatalité : la France mauvaise élève de l’Europe

Paris, le mercredi 16 novembre 2022
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– Plusieurs alertes ont été lancées ces derniers mois, voire années à propos de la dégradation des résultats français en matière de santé périnatale. La publication du nouveau rapport Euro-Peristat, ce 15 novembre, confirme le bien fondé de ces signalements. L’un des résultats les plus frappants de ce programme qui consiste en la comparaison des statistiques sur la santé périnatale de 28 pays européens est la 20ème position de la France en ce qui concerne la mortinatalité (enfants mort-nés à partir de 24 semaines d’aménorrhée).
La France affiche en effet un taux de 3,6 décès pour 1 000 naissances en 2019, après exclusion des interruptions médicales de grossesse, contre un taux médian européen de 2,5 mort-nés pour 1 000 naissances. La France se situe bien loin du Danemark, de la Finlande et de la Norvège. Par ailleurs, les données manquent quant à la mortalité néonatale et infantile (les chiffres français ne provenant pas tous de la même source, ce qui n’est pas conforme aux critères d’Euro-Peristat, n’ont pas pu être utilisés).
Cependant, dans son compte rendu, l’INSERM note : « Toutefois, la mortalité néonatale atteignait un niveau relativement élevé dans le précédent rapport Euro-Peristat et une étude récente portée par des équipes de l’Inserm a constaté une augmentation de la mortalité infantile à partir de 2012. Enfin, les données concernant la prématurité indiquent qu’en France, le taux de naissances prématurées parmi toutes les naissances vivantes est de 6,9 %. Au niveau européen, ce taux varie de 5,3 % à 11,3 %, avec une médiane de 6,9 % en 2019 ».
Des données solides indispensables
Ce rapport d’Euro-Peristat ne comporte cependant pas que des informations décevantes et préoccupantes. Les chercheurs français de l’INSERM soulignent notamment la stabilité des taux de césarienne dans notre pays, qui ne dépasse pas 20,9 %, ce qui place la France en neuvième position sur 28. Cependant, on constate « un taux élevé d’accouchements par voie basse instrumentale (forceps, spatules, ventouses) ».
Pour Jennifer Zeitlin, directrice de recherche à l’INSERM : « Ce rapport permet de consolider et de confirmer les résultats de précédents travaux menés en France qui ont soulevé des craintes quant à la mortalité des nouveau-nés. Il souligne aussi la nécessité d’améliorer notre système d’informations pour obtenir des données solides permettant de soutenir les politiques publiques en faveur de la santé périnatale ».
L.C.
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