Abandon d’un projet pilote d’éoliennes flottantes au large du Morbihan
Le consortium qui porte le projet fait état de « défis techniques, commerciaux et financiers » dans un contexte d’inflation et de difficultés d’approvisionnement.
Hier à 22h15, mis à jour hier à 22h17.
Trop compliqué… et trop cher. L’entreprise Shell a décidé de se retirer d’un projet pilote d’éoliennes flottantes au large de Groix et de Belle-Ile-en-Mer (Morbihan), un programme à 300 millions d’euros porté par un consortium réunissant Shell, la Banque des territoires (Caisse des dépôts) et le chinois China General Nuclear Power Group.
Le consortium « a été confronté à plusieurs défis techniques, commerciaux et financiers, le tout dans un contexte de coûts en constante augmentation et de contraintes très fortes, en termes d’inflation et de chaîne d’approvisionnement », a-t-il expliqué dans un communiqué mardi 15 novembre, confirmant une information des Echos *.
Le programme breton devait permettre de tester trois éoliennes flottantes, technologie vue comme l’avenir de l’éolien en mer car elle permet d’installer des parcs plus en profondeur, donc plus loin des côtes, que les éoliennes rivées dans le plancher marin.
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Le projet s’était déjà heurté au retrait des fabricants de turbines General Electric puis Vestas, qui devaient fournir les éoliennes de 6 mégawatts, et ensuite à celui du fabricant de flotteurs Naval Group, qui a cédé son activité dans le domaine. Shell avait repris l’affaire en 2019 en rachetant la société Eolfi, ex-filiale de Veolia et pionnier de l’éolien flottant.
« Ordre de marche »
Aux yeux du gouvernement, cette déconvenue ne remet pas en cause les avancées de la France dans le secteur. Certes, l’Etat « regrette » cet abandon ; « pour autant, les trois autres fermes pilotes seront bien mises en service dans les deux ans qui viennent, alors que la France s’est mise en ordre de marche très tôt (depuis bientôt huit ans) pour structurer une filière forte de l’éolien flottant », selon le ministère de la transition énergétique, qui rappelle aussi le lancement cette année d’appels d’offres commerciaux pour des parcs flottants dix fois plus gros que les pilotes, un au sud de la Bretagne et deux en Méditerranée.
L’Etat a aussi alloué via le plan France 2030 environ 300 millions d’euros en soutien au développement des technologies et installations industrielles et portuaires nécessaires à la montée en puissance d’une filière hexagonale. La France, qui doit inaugurer dans quelques jours son tout premier parc éolien (quatre-vingts éoliennes posées sur le fond) face à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), compte sur la technologie flottante pour répondre à ses ambitions : quelque 40 gigawatts – environ cinquante parcs – d’ici à 2050.
Les trois autres fermes pilotes flottantes sont annoncées en Méditerranée. Les flotteurs du projet prévu au large de Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône) ont été dévoilés lundi.
Le Monde avec AFP
Eoliennes : Shell abandonne son projet au large de Belle-Ile
Ce projet d’un montant de 300 millions d’euros mené par le consortium qui rassemble Shell, la CDC et le chinois CGN devait préfigurer la filière d’avenir aux côtés des fermes pilotes en construction en Méditerranée. La hausse des coûts, la crise de l’énergie et les difficultés des fournisseurs ont eu raison du modèle économique du projet.
Par Sharon Wajsbrot

Publié le 15 nov. 2022 à 9:56Mis à jour le 15 nov. 2022 à 16:10
Si l’éolien en mer est promis à un bel avenir au large des côtes françaises, les débuts sont difficiles. En atteste la décision récente du pétrolier Shell et de ses partenaires la Caisse des dépôts et le chinois CGN vis-à-vis du projet de ferme pilote qui devait voir le jour au large des îles de Groix et Belle-Ile-en-Mer (Bretagne).
Selon nos informations, après plusieurs années de développement, le consortium a décidé de jeter l’éponge. Lauréat de l’appel d’offres lancé par l’Etat en 2016 pour déployer l’une des quatre fermes éoliennes pilotes (les trois autres sont situées en Méditerranée), ce projet à 300 millions d’euros visait la construction de trois éoliennes flottantes en 2022 afin d’éprouver les technologies, procédures et autres infrastructures nécessaires au lancement de la filière en France.
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