Le département du Tarn prépare un plan climat et souhaite accélérer la création de bassines ou de retenues, mais en concertation avec l’ensemble des parties prenantes

ENTRETIEN. Un « plan climat » en préparation au conseil départemental du Tarn

  • Christophe Ramond, président du conseil départemental dévoilera un "plan climat" lors de la prochaine assemblée plénière.Christophe Ramond, président du conseil départemental dévoilera un « plan climat » lors de la prochaine assemblée plénière. DDM – MARIE PIERRE VOLLE

Environnement,  Canicule et fortes chaleurs,  Gel, grêle, sécheresse et calamités agricolesPublié le 26/09/2022 à 12:19 , mis à jour à 17:58

Publié le 26/09/2022 à 12:19 , mis à jour à 17:58 https://www.ladepeche.fr/2022/09/26/entretien-un-plan-climat-en-preparation-au-conseil-departemental-du-tarn-10678460.php

l’essentiel

Alors que le Tarn continue de souffrir de la sécheresse, Christophe Ramond dévoilera bientôt un plan « climat » pour adapter le territoire aux enjeux climatiques. Le président du conseil départemental pousse également une réforme du Sdis et la construction de retenues. Le point avec lui sur les dossiers chauds de cette rentrée.

Le Tarn a beaucoup souffert de la sécheresse cet été. Est-ce que l’état de nos réserves est toujours aussi préoccupant ?

Oui, la situation est sans précédent. Nous avons connu un été parmi les plus secs avec un déficit de précipitations de 84 % en juillet, accompagné de fortes chaleurs. L’automne s’annonce difficile, ce qui nous oblige à faire évoluer nos pratiques, notre consommation d’eau et d’énergie. Je proposerai d’ici la fin du mois un « plan climat » avec des actions concrètes.

Lesquelles ?

Nous sommes en train de le finaliser. Nous allons par exemple accélérer le plan vélo, mettre en service d’ici décembre 5 nouvelles aires covoiturage, planter 4000 arbres supplémentaires cet automne ou travailler sur l’isolation des Ehpad. La lutte contre le réchauffement se joue à l’échelle mondiale mais localement, les départements ont aussi un rôle à jouer. Par exemple en étant aux côtés de nos agriculteurs, qui sont en souffrance.

Vous avez signé une tribune cet été, demandant à l’Etat de «se mouiller» sur les retenues collinaires. Vous jugez que ça ne va pas assez vite ?

De manière globale, il nous faut optimiser les prélèvements d’eau. Par exemple en luttant contre les pertes sur les réseaux, en préservant la capacité des milieux à retenir l’eau, en plantant des haies, en développant l’agroforesterie, en protégeant les zones humides. Cela implique aussi de stocker l’eau intelligemment pendant l’hiver afin de pouvoir l’utiliser durant l’été. Les producteurs d’ail rose auraient pu avoir une production de qualité cette année s’ils avaient eu, ne serait-ce qu’un peu d’eau. Je souhaite qu’on accélère la réalisation d’équipements, c’est pour cela que j’interpelle l’État.

« Il faut se poser la question de l’interdiction d’accès à certaines forêts »

Certaines voix dans le monde agricole proposent de construire la retenue de Sivens sans autorisation. Faut-il s’attendre à un nouveau bras de fer?

J’ai toujours respecté la loi. Sur ce dossier, je crois au dialogue et à la coconstruction. Nous avons fait 700 000 € d’études et plus de 200 réunions. Je souhaite que le Préfet réunisse à nouveau l’instance de coconstruction et qu’un futur porteur de projet propose des solutions innovantes. Nos besoins en eau ont été clairement identifiés. Nous pouvons stocker l’eau tout en préservant le milieu. Nous pouvons poser des garde-fous pour maîtriser l’utilisation de l’eau par nos agriculteurs.

Le Sdis est-il prêt à affronter des méga feux comme ceux qui ont ravagé la Gironde ?

Nous devons y travailler. Nous ne sommes pas à l’abri d’incendies de ce type. Il faut l’anticiper, faire le point sur nos réserves d’eau, mieux protéger nos forêts, se poser la question de l’interdiction d’accès à certains massifs... Je souhaite organiser une table ronde rapidement, afin que nous soyons en ordre de marche dès la saison 2023.

Comment repenser les investissements routiers pour les adapter aux enjeux climatiques ?

Les routes de demain devront être plus vertueuses, plus connectées, plus sûres, de manière à pouvoir accueillir les futurs véhicules à motorisation électrique ou hydrogène. Sur les chantiers, nous essayons de réutiliser les gravats chaque fois que c’est possible. Nous avons voté l’an dernier un plan pluriannuel de 280M€, qui s’est matérialisé cette année sur la RD612, sur le pont Troteco et sur l’axe Gaillac-Graulhet. Nous allons poursuivre en 2023 sur l’axe Gaillac-Montauban afin d’anticiper l’arrivée de la future gare TGV. La baisse de notre participation financière dans la future autoroute A69 va nous permettre de mobiliser 27 M€ supplémentaires pour accroître les connexions vers l’Hérault, l’axe Lacaune-Castres et finaliser le contournement de Puylaurens.

« Je ne me reconnais pas dans une gauche d’incantation »

Quid de la zone d’activité des Portes du Tarn, contesté par des associations environnementales ?

Certains jouent avec les peurs. Je l’ai dit et je le redis, il n’y aura jamais de grand pôle logistique. Nous nous y sommes engagés. C’est un projet bénéfique pour l’économie, pour l’emploi mais aussi pour l’environnement, si ce n’est qu’avec le barreau routier qui a permis de détourner 500 camions du centre-ville de Saint-Sulpice. Nous avons planté 3 km de haies, développé des jardins partagés. Nous avons 26 prospects et des promesses de vente, autour de l’hydrogène vert et de la greentech notamment. C’est un projet tourné vers l’avenir et l’économie du XXI° siècle. Nous pensons le finaliser en 2042.

Pendant les législatives, vous avez soutenu des candidats dissidents de Nupes, contre l’avis du PS. Êtes-vous toujours socialiste ?

Plus que jamais, je suis un élu de gauche, ancré dans des valeurs républicaines. Je ne me reconnais pas dans une gauche d’incantation et je ne crois pas qu’une fusion soit possible avec la France insoumise. Je suis pour une gauche réformiste et d’action, une gauche d’humilité, à l’écoute du territoire. Il est temps de repenser la politique à l’échelon national pour dépasser les partis traditionnels, qui sont devenus obsolètes.

De nouvelles mesures pour les seniors

La facture énergétique pénalise lourdement les collectivités ? Quel est l’impact financier pour celle que vous présidez ?

En additionnant l’inflation et les mesures imposées par l’État, le surcoût sera de 10 M€ en 2022 et de 16 M€ en 2023. Notre collectivité, fort heureusement, avait anticipé ces évolutions. Nous avons diminué de 30 % la facture énergétique de nos collèges en travaillant sur l’isolation du bâti et le déploiement de panneaux photovoltaïques. Nous allons continuer dans ce sens. Dans le cadre du plan climat, je proposerai que la température soit réglée à 19°C cet hiver dans tous les bâtiments du conseil départemental et qu’on n’allume la climatisation qu’à partir de 26°C durant l’été. Nos concitoyens vont devoir faire des efforts. À nous d’être exemplaires.

L’inflation fragilise les plus modestes, notamment les bénéficiaires de minima sociaux et les seniors dont vous avez la charge…

Le nombre de bénéficiaires du RSA a baissé de 10 % mais il faut continuer à faire preuve d’agilité. Je souhaite lancer une expérimentation, pour qu’un bénéficiaire qui souhaite travailler en Ehpad puisse cumuler son RSA avec son salaire, l’objectif étant d’apporter une réponse à ce secteur, qui se trouve en pénurie de recrutement. Je proposerai également une aide financière de 3000€ aux communes qui souhaitent embaucher un bénéficiaire du RSA pendant 6 mois, afin de favoriser le retour à l’emploi.

Et pour les seniors ?

À l’horizon 2040, nous aurons 60 % de seniors dépendants en plus. Il faut nous y préparer. Je veux lancer un plan « grand âge » pour améliorer nos dispositifs, aider au maintien à domicile, soutenir nos aidants et promouvoir les Ehpad de demain. Nous avons mobilisé 3,8 M€ pour moderniser 800 chambres et nous avons l’ambition de créer 36 habitats partagés pour diversifier les possibilités d’hébergement.

« On ne pourra rien faire sans une prise de conscience collective »

  • Le président Christophe Ramond et le préfet François-Xavier Lauch, hier soir dans les bureaux du conseil départemental. DDM, Emilie Cayre.Le président Christophe Ramond et le préfet François-Xavier Lauch, hier soir dans les bureaux du conseil départemental. DDM, Emilie Cayre.

Environnement,  Tarn

Publié le 28/09/2022 à 05:13

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Hier, Christophe Ramond, président du conseil départemental, a organisé une grande conférence sur l’eau, en présence d’une centaine de participants dont le préfet François-Xavier Lauch.

C’est l’une des grandes préoccupations des Tarnais. Le manque d’eau, qui a été plus que prégnant, durant les mois d’été. Une canicule sans précédent qui a asséché les cours d’eau et les barrages. Face à cette problématique du réchauffement climatique qui ne cesse de s’accentuer, le président du conseil département Christophe Ramond, a réuni une centaine de personnes pour une conférence ateliers sur l’eau, en présence du préfet du Tarn, François-Xavier Lauch.

« Le premier point important, c’est que tout le monde est venu avec des idées, des projets. Le monde économique, les associations, les gestionnaires de bassins, les élus se sont réunis, ont discuté autour d’une table », résume le président. « L’objectif est de proposer un livre blanc, avec une vision partagée pour trouver des solutions sur la gestion de l’eau. » Elles sont nombreuses. « On va planter 4 000 arbres, poser les haies. Il faut mieux végétaliser les villes, moderniser le réseau d’alimentation, trouver des solutions pour stocker l’eau, protéger les zones humides« , appuie-t-il. « Pour cela, nous avons la volonté de travailler main dans la main avec l’Etat. » À ses côtés, le préfet François Xavier Lauch acquiesce. « Je remercie le président Ramond d’avoir organisé cette conférence. Les gens n’auraient pas compris, à juste raison, que l’on ne fasse rien. C’est très normalement que l’Etat associe à cette initiative. »

« L’état des lieux est très inquiétant. »

Le préfet reprend. « L’état des lieux est très inquiétant. Les réserves sont quasi-vides. C’est l’année la plus sèche depuis 1960. On n’a jamais connu un tel déficit de pluviométrie. Il faut savoir que l’on est passé très près de coupures d’eau potable dans le sud du département. Aujourd’hui, nous avons un retour d’expérience avec cette crise, pour préparer un plan d’action. Reste qu’il faut agir. Mais, on ne pourra rien faire sans une prise de conscience collective. Comme stocker l’eau l’hiver chez soi dans des cuves pour l’utiliser dans son jardin durant l’été. Doit-on utiliser de l’eau potable pour l’arrosage ? Il y a toute une réflexion à avoir. La bonne nouvelle, c’est que l’on s’est aperçu que cet été, malgré des restrictions sévères, personne ne s’est opposé à personne. Chacun savait que c’était difficile pour tout le monde »

« Vous savez, on parle du besoin d’eau des agriculteurs. N’oublions pas que ce sont eux qui nous nourrissent. S’ils ne peuvent pas irriguer, le blé ne pousse pas. Sans blé, pas de farine. Sans farine pas de pain », appuie le vice-président du conseil départemental Christophe Testa.

Le préfet lui n’oublie pas que « beaucoup de maires qu’il rencontre, arrivent avec des projets d’économie. Ils ne se plaignent pas, ils vont de l’avant. Ils ont vraiment tout mon soutien. »

L’eau, le précieux du XXIe siècle. Certainement. Christophe Ramond veut vouloir anticiper au plus vite. « Vous savez, nous avons réussi à réduire de 40 % la facture énergétique de nos collèges en amont de cette crise. Je crois que le Tarn a la capacité de mettre en place, un vrai plan eau avec tous les acteurs du département. » Reste qu’il va falloir faire vite et surtout espérer qu’une nouvelle canicule exceptionnelle ne s’abatte pas sur le Tarn. Là, on ne parlera plus de crise, mais de catastrophe.

Voir aussi:

Ces agriculteurs qui veulent passer en force à Sivens

  • La Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne pousse les agriculteurs à passer en force à Sivens. DDMLa Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne pousse les agriculteurs à passer en force à Sivens. DDM

Société

Publié le 06/09/2022 à 05:09

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La Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne incite les paysans à construire un barrage à Sivens en dehors de tout cadre légal. Une initiative, vue avec méfiance dans le Tarn.

Voilà plusieurs semaines qu’ils faisaient monter la pression. Tout a commencé par une série de publications sur Facebook, intitulée « spécial Sivens 5 ans après ». La Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne y faisait témoigner des « paysans abandonnés » du Tarn et du Tarn-et-Garonne qui exprimaient leur détresse face à la sécheresse en cours et à l’abandon du barrage de Sivens.

Chaque témoignage saluait la réussite du lac de Caussade, cette retenue d’irrigation construite illégalement durant l’hiver 2018-2019 par la chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne, à Pinel-Hauterive dans le Villeneuvois. Cette initiative a valu à l’institution d’être condamnée à 40 000 € d’amende en janvier. Son président Serge Bousquet-Cassagne et son vice-président Patrick Franken ont, quant à eux, écopé de dix mois de prison avec sursis probatoire pour une période de 18 mois.

Pas de quoi décourager Serge Bousquet-Cassagne pour autant. En commentaire d’une de publications Facebook, il vient d’annoncer d’autres initiatives à venir pour relancer la construction du barrage de Sivens, gelée depuis un arrêté préfectoral de décembre 2015. « Nous n’allons pas vous abandonner, nous allons venir finir le travail. D’ici moins d’un mois nous serons chez vous pour préparer le chantier », affirme le président en s’adressant aux agriculteurs du bassin du Tescou.

Interrogé par La Dépêche du Midi, Serge Bousquet-Cassagne persiste et signe. Il a bien l’intention de passer à l’action et compte évoquer le sujet, jeudi, à la Chambre d’agriculture. « Ces paysans sont abandonnés. Vous avez vu ce qu’ils disent. Et vous voulez qu’on les laisse comme ça ? », interroge le président, issu de la Coordination rurale, qui est majoritaire dans le 47. « Il va falloir que les paysans sur place se prennent en main, qu’ils s’y collent comme nous nous y sommes collés à Caussade. Ils crèvent de soif. Ils sont capables de trouver des pelleteurs, des conducteurs d’engins et de mettre à disposition leurs tracteurs. Et nous, chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne, on les aidera financièrement. On ira aussi physiquement », poursuit-il.

N’a-t-il pas peur de raviver le bras de fer sur un territoire, où dossier reste ultrasensible, huit ans après la mort de Rémi Fraisse ? « S’il y a bien un moment, où l’on pourrait recommencer ces travaux, c’est maintenant car nous entendons plus les écolos bobos. Dès qu’il va se mettre à pleuvoir, on va les réentendre mais là ils ne disent plus rien. La sécheresse, par effet miroir, a démontré toute la pertinence des lacs d’irrigation », poursuit le président de la Chambre d’agriculture de Lot-et-Garonne.

Reste à savoir, comment cette initiative sera accueillie dans le Tarn, où la Coordination rurale reste minoritaire et risque de se heurter à certaines réticences du monde agricole. Il est par ailleurs peu probable que le Département, propriétaire des terrains, déroule le tapis rouge. Si elle est favorable à la construction de retenues d’eau dans le Tarn, la collectivité n’a aucune intention de passer en force. « Le conseil départemental respecte la légalité. Il est hors de question qu’on soutienne une telle aventure », assure l’entourage du président du conseil départemental du Tarn, Christophe Ramond. Parmi les partisans du barrage, on redoute même que l’initiative se révèle contre-productive et aboutisse à enterrer définitivement le dossier. 

Bertr

Réservoir d’eau de Fourogue : comme un symbole

ABONNÉS

  • Le réservoir accueille de nombreux pêcheurs. Bientôt, ce sera au tour des randonneurs de prendre possession de cet espace. Photo DDM, Marie-Pierre Volle.Le réservoir accueille de nombreux pêcheurs. Bientôt, ce sera au tour des randonneurs de prendre possession de cet espace. Photo DDM, Marie-Pierre Volle.

Publié le 28/01/2022 à 05:14

https://www.ladepeche.fr/2022/01/28/reservoir-deau-de-fourogue-comme-un-symbole-10073553.php

l’essentiel

Le réservoir de Fourogue construit sur la commune de Mailhoc, vit depuis quelque temps un cycle vertueux. Après une construction et une exploitation illégales durant près de vingt ans, le département en a pris possession. Il veut faire de ce site, un lieu consacré à une irrigation raisonnée, le développement de la biodiversité et la création d’un chemin de randonnée.

« C’est clair que si la construction de ce réservoir d’eau de Fourogue, avait été décidée après Sivens, il n’aurait jamais existé. Les travaux et son existence ont même été illégaux durant près de vingt ans. Aujourd’hui, il est là. Tant mieux. Il permet une irrigation régulière, la stabilité de la rivière la Vère et le développement de la biodiversité », résume en préambule le maire de Mailhoc, Jean-Marc Escoutes.

Illégal durant 20 ans

Un petit rappel historique s’impose. Le 16 octobre 1997, l’association Vère autrement, opposée au projet d’un réservoir d’eau, remporte plusieurs victoires, Elle a obtenu du tribunal administratif que soient suspendus les arrêtés préfectoraux autorisant ce chantier, trois semaines après son lancement. Les travaux auraient dû s’arrêter. Ce ne fut pas le cas. Les décisions de justice n’ont pas été appliquées. Ni les constats d’huissiers, ni les diverses mises en demeure n’ont ralenti l’avancement du réservoir. Ce n’est en 2016 que ce plan d’eau retrouve une légitimité légale, après une enquête publique.

Revenons à 2022. Aujourd’hui, il est la propriété du Département qui veut faire de ce lieu, une référence pour l’irrigation raisonnée et le développement de la biodiversité.

« Ce réservoir a une capacité 1,2 million m3. 400 000 sont réservés à l’irrigation pour 20 à 25 agriculteurs selon les années et à la stabilité du cours de la rivière la Vère. Le reste est destiné à la biodiversité », analyse Stéphane Mathieu, directeur de l’eau au Département.

« Ces chiffres sont stables d’une année à l’autre. Nous avons aussi installé des compteurs intelligents, pour connaître la consommation exacte de chaque agriculteur. » Une autre nouveauté voit le jour autour du barrage.

Cap sur une irrigation raisonnée, la biodiversité et un chemin de randonnée

« Comme vous le découvrez, nous avons construit un parking ainsi qu’un chemin, qui rejoint le réservoir. Aujourd’hui, il est pratique pour les pêcheurs. Mais dans moins de deux ans, nous allons proposer un chemin de randonnée autour du plan d’eau, tout en continuant de développer la biodiversité », reprend le président du Conseil départemental Christophe Ramond, accompagné d’Eva Géraud et Christophe Testa. Un président ne se défile pas pour parler de la politique de l’eau, si sensible dans le Tarn. à

« Il faut penser à l’avenir. On a, et nous aurons besoin d’eau pour faire face au réchauffement climatique. On sait que dans les prochaines années, il va en manquer. Regardez, Fourogue. Il apporte une irrigation raisonnée, redonne vie à la Vère, possède un vrai potentiel pour le développement de la biodiversité. Avec ce chemin de randonnée qui va être aménagé, on ajoute un aspect loisir et touristique non négligeable. Alors, oui, je pense avec force que les réservoirs de cet or bleu du XXI siècle, sont indispensables au Tarn, pour développer le maraîchage, alimenter les rivières. » Évidemment, quand on pense nouveau réservoir, le nom de Sivens ressurgit.

« Je vais être clair sur ce sujet. Le département a dépensé 700 000 euros et participé à plus de 200 réunions pour trouver une solution pour le Tescou et sa vallée. Une signature a été actée. Et là, certainement car les élections approchent, l’Etat revient dessus. On est au point mort. C’est inacceptable. Cette zone à besoin d’eau. On le sait. »

Il ajoute : « Nous avons décidé d’investir 2 millions d’euros par an pour l’eau. C’est un choix volontariste car beaucoup de départements ne le font pas. Mais, on veut être un vrai partenaire pour préparer l’avenir. Reste que l’Etat doit jouer son rôle pleinement. »

La chose est dite. Le président n’oublie pas de rappeler que cette problématique « eau » s’intègre dans un plan global du département, pour faire face aux enjeux forts des prochaines années.

« C’est une politique d’investissements à notre niveau. On a planté 20000 arbres, lancé le programme territoire « zéro plastique ». C’est un tout » conclut-il.

Pendant ce temps, les élus présents profitent d’un beau soleil pour regarder le paisible panorama, avec en bruit de fond, la digue. Au loin, quelques pêcheurs se concentrent sur leurs futures proies. Fourogue est passé de l’illégalité à la biodiversité et à l’irrigation raisonnée. Comme un symbole du temps qui passe et qui change.

L’agence de l’eau Adour-Garonne et le Département signent un nouveau contrat de progrès

  • Christophe Ramond et Guillaume Choisy lors de la signature de ce contrat de progrès entre le Département et l’agence de l’eau Adour Garonne. / Photo DDM, VVChristophe Ramond et Guillaume Choisy lors de la signature de ce contrat de progrès entre le Département et l’agence de l’eau Adour Garonne. / Photo DDM, VV

Environnement,  Tarn

Publié le 30/01/2020 à 05:13 , mis à jour à 05:13 https://www.ladepeche.fr/2020/01/30/lagence-de-leau-adour-garonne-et-le-departement-signent-un-nouveau-contrat-de-progres,8697306.php

On va vous parler eau. Ce précieux liquide qui, ici, arrive sans faillir en ouvrant les robinets. Un luxe que n’ont malheureusement pas, 900 millions de personnes dans le monde. C’est en prélude, les premiers mots du président du conseil départemental, Christophe Ramond qui a signé un nouveau contrat de progrès avec l’agence Adour-Garonne. Christophe Ramond précise que le Département est toujours là pour aider les collectivités, à financer les infrastructures qui coûtent cher, très chères et proposer un accès à l’eau équitable pour tous. » Ce nouveau contrat de confiance « va permettre de sceller un nouveau partenariat sur l’assainissement, l’eau potable, lutter contre la pollution, la gestion des stocks, préparer le réchauffement climatique, travailler sur la protection des zones humides, du milieu aquatique. Ce contrat, ce n’est pas rien financièrement, et je suis très heureux de le renouveler » appuie le président du département. En résumé, ce contrat de progrès 2019-2024 permettra un cofinancement le plus élevé possible des opérations identifiées comme prioritaires.

70 millions en 5 ans

« Je suis ravi d’être ici », sourit Guillaume Choisy, directeur général de l’Agence de l’eau Adour-Garonne. « Aujourd’hui, les départements ne sont plus obligés de signer des contrats avec les agences de l’eau. C’est déjà le cas pour certains. Dans le Tarn, la confiance et l’envie de travailler ensemble est là. J’en suis heureux. Je remercie le président Ramond de continuer cette collaboration. Je souligne que lors de ces cinq dernières années, Adour – Garonne a investi 70 millions d’euros dans le département. C’est considérable. Rappelons que nous ne portons pas les projets, on les finance. »

Le directeur ajoute : « L’enjeu est clair. Il faut s’organiser face au réchauffement climatique qui va plus vite que l’on pouvait le penser. L’été dernier, nous avons eu 66 points de rupture en eau et un retour de problèmes bactériologiques. C’est pour tout cela qu’il faut investir, aller de l’avant. » Ce nouveau plan impactera une cinquantaine de stations qu’il faut faire progresser ainsi que la fin du travail sur 20 à 25 points assainissements en milieu rural, ainsi qu’un cycle de protection des zones humide et aquatique.

Après les mots, la signature de ce contrat qui va permettre au Tarn de continuer d’investir dans la gestion de cette eau qui demain, va continuer à manquer et devenir l’un des biens les plus précieux.

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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