La colère de Mélenchon, les messages de Faure… L’affaire Quatennens racontée de l’intérieur
Les affaires Bouhafs, Coquerel et Quatennens ont toutes un point commun : la mise en lumière d’un clan, soudé coûte que coûte. Comme Mitterrand en son temps…
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Jean-Luc Mélenchon et Adrien Quatennens, le 2 avril 2019 à l’Assemblée nationale à Paris.
afp.com/Alain JOCARD
Par Olivier Pérou
Publié le19/09/2022 à 19:54, mis à jour à 20:08
Jean-Luc Mélenchon n’a rien voulu savoir, rien voulu entendre. Pas même Olivier Faure, son nouvel ami socialiste au sein de la Nupes. Jeudi, au lendemain des révélations du Canard Enchaîné sur la main courante visant Adrien Quatennens au sujet de « violences conjugales », le patron du Parti socialiste tente par SMS de convaincre le leader insoumis de réagir. Il lui confie que le mieux serait de prendre une décision concernant son lieutenant, que ni LFI ni la Nupes ne peuvent laisser passer ce sujet et que le député Quatennens devrait se mettre en retrait. À l’autre bout du téléphone, un Mélenchon qui pianote sa réponse, en colère autant que personnellement affecté par les révélations qui touchent un de ses lieutenants et potentiel héritier.
De la tempête au cyclone
Silence dans les rangs, donc. Le vendredi, deux jours après l’article du palmipède, le même Olivier Faure tente cette fois de joindre Adrien Quatennens, en vain. Autour du chef socialiste, plusieurs proches pressent Faure de « ne pas faire le mort » quant à la tempête qui gronde et ce que l’on appelle déjà « l’affaire Quatennens ». Il est attendu le samedi à Frangy pour la traditionnelle fête de la rose où il doit tenir un discours. Il n’a pas le choix, il devra évoquer le cas Quatennens et le sujet des violences faites aux femmes. Dans un nouveau SMS à Mélenchon, il prévient qu’il va publiquement appeler à ce que Quatennens se mette « en retrait ». Quelques heures plus tard, à la tribune de la Fête de la rose, Faure rappellera également que « la gauche doit être exemplaire – en mesure en permanence de se mettre en accord avec ce qu’elle dit ».
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Chez les insoumis, d’habitude si bavards, le mutisme s’éternise. Un silence toujours plus lourd et embarrassant. Ce n’est que le dimanche,