Mieux répartir les contraintes d’intérêt général entre les médecins libéraux et les personnels hospitaliers (F. Valletoux Président de la FHF).

Gardes, liberté d’installation : les médecins libéraux priés de porter plus « le fardeau de l’intérêt général »

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Après plus de dix ans passés à la Fédération hospitalière de France, le député de la majorité présidentielle, Frédéric Valletoux, appelle l’exécutif à mieux répartir les contraintes d’intérêt général entre les médecins libéraux et les personnels hospitaliers. Il presse le gouvernement de mener des réformes de fond sur le financement.Lire plus tardCommenterPartager

François Braun

Santé et hôpitaux

Devenu député de la majorité (Horizons), Frédéric Valletoux doit passer le flambeau de la Fédération hospitalière de France, à la fin du mois de septembre.
Devenu député de la majorité (Horizons), Frédéric Valletoux doit passer le flambeau de la Fédération hospitalière de France, à la fin du mois de septembre. (Ludovic Marin/AFP)

Par Solenn Poullennec

Publié le 2 sept. 2022 à 7:30

« C’est le quinquennat de la dernière chance pour le système de santé ». Après onze ans passés à la tête de la Fédération hospitalière de France (FHF) représentant les hôpitaux publics, Frédéric Valletoux ne prend pas de gants. A ses yeux, sans « réforme de fond » rapide, ce sera la fin du « système de santé tel qu’on l’a connu ».

Devant les pénuries de personnel médical, le gouvernement a adopté cet été une série de mesures d’urgence pour aider les hôpitaux. Pour autant, « aucun des maux de l’hôpital et du système de santé n’a trouvé de réponse structurante pendant l’été », estime Frédéric Valletoux. Désormais député de la majorité présidentielle (Horizons), celui-ci va quitter la présidence de la FHF fin septembre.

Dialogues à l’infini

Le sujet de la santé est au menu de la réunion de lancement du Conseil national de la refondation (CNR) prévue la semaine prochaine et doit faire l’objet d’une « conférence des parties prenantes ». Avec une concertation entre tous les acteurs au plan national, ainsi qu’une « consultation citoyenne », a déjà indiqué le ministre de la Santé et de la Prévention, François Braun.

« Ma crainte, c’est que la conférence des parties prenantes relance des dialogues à l’infini. Cela fait quinze ans, qu’on empile les rapports et les concertations », lâche Frédéric Valletoux. L’élu de Seine-et-Marne préconise d’adopter la « méthode du Ségur » – le plan de revalorisation salariale du personnel médicaladopté en juillet 2020, après quelques semaines de négociations.

Selon l’ancien maire de Fontainebleau, « depuis dix ans, on a beaucoup esquivé les réformes de fond ». Sans rendre assez attractifs les métiers de soignants indispensables pour faire face au vieillissement de la population. Pour y parvenir, le président de la FHF estime qu’il faut rééquilibrer le partage des missions d’intérêt public entre l’hôpital et une médecine libérale « qui porte de moins en moins le fardeau de l’intérêt général ».

« Etre un peu plus coercitif »

« Progressivement, on a levé les contraintes pour les libéraux – par exemple en supprimant les gardes, explicite l’élu, alors que ce sont des médecins «financés par l’argent public ». Dans le même temps, l’hôpital est devenu un « système hyperadministré ». « C’est sur le dos de l’hôpital qu’on a accumulé un certain nombre de contraintes ». En particulier pour faire des économies.

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Certes, le tableau n’est « pas noir et blanc », reconnaît l’ex-journaliste citant les quelque 40 % de généralistes qui participent à la permanence des soins. Encore faut-il étendre leur nombre.

Pour ce faire, « tout ce qui est mécanisme incitatif ne marche pas », assure l’élu. « On ne peut plus faire l’économie d’être un peu plus coercitif, même s’il peut y avoir plein de degrés d’exigences ». Et d’évoquer par exemple l’encadrement, voire l’interdiction, des dépassements d’honoraires pour les médecins travaillant dans des zones déjà « surdotées » en praticiens.

« Des dépenses inutiles »

De quoi hérisser nombre de médecins libéraux, très attachés au principe de liberté d’installation. « Il y a des syndicats de libéraux qui plutôt que de proposer des solutions sont arc-boutés pour que rien ne change », s’agace Frédéric Valletoux. La crise des urgences a cependant poussé les libéraux et hospitaliers à faire front commun.

Au-delà de ces débats, il faudrait s’attaquer à la question du financement. « Notre système de santé produit des dépenses inutiles. Or, si on veut améliorer le salaire de l’aide-soignante et la consultation du généraliste en secteur 1 (sans dépassement d’honoraires), c’est là que sont les gisements d’économies », poursuit le parlementaire.

« Sobriété dans les actes »

Parmi ces dépenses à supprimer, qui représenteraient jusqu’à 30 % du total des dépenses de santé, il préconise de s’attaquer notamment aux « actes inutiles qui ne servent pas l’intérêt général en santé » , comme les actes redondants ou les « actes de confort financier pour les professionnels ». La FHF a produit des études par le passé montrant que les cliniques et hôpitaux privés pratiquent plus de césariennes.

 « Il faut de la sobriété dans les actes », résume le député, faisant écho aux appels de l’exécutif à préparer en pleine crise énergétique « la fin de l’abondance » .

Derrière cette « chasse aux actes inutiles », c’est la grille de rémunération des actes qu’il faut décortiquer en plus du pilotage du financement du système de santé par enveloppes (l’Ondam) qu’il serait important de revoir selon Frédéric Valletoux.

Le porte-parole des hôpitaux publics préconise aussi de redonner de l’air aux acteurs en sortant d’un « pilotage qui soit uniquement depuis le ministère de la Santé ». L’objectif est notamment de passer à un système de santé basé davantage sur la prévention alors qu’il est « trop tourné vers le curatif ».

Solenn Poullennec

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Attaque des médecins libéraux : Frédéric Valletoux persiste et signe  

Par S.B. le 02-09-2022  https://redir.ownpage.fr/newsletter/d8e2ce3233e6d006/eyJzIjoiZmU2N2MyOTUiLCJhciI6IjYzMTFmNjcyMzViNzMyMDAwNzg2ZTg3MyIsInUiOiI4YWE0ODMzMjAxYTQwOGU4YTVkNzc2YWMwYjg0NGJiYyIsInVyIjoiaHR0cHM6Ly93d3cuZWdvcmEuZnIvQXV0b0Nvbm5lY3QtTWVkT0s_U2l0ZUlEPTYxNzcxZjE4LTkxOGMtNDVlOC1iM2M3LTNhYjFjNmRkY2MxNiZlbmNyeXB0ZWRfaWQ9bE96WEU2SUJOTWR3MHF3ZFpjei9IWFZQaldkVzlJdmNHa0pBbisxbVJoOERYY1A0K3B5cVNvazl3SXVmRVhnc0NBWks0c3NpQzk1N0VzVENZNXU1SlE9PSZSZXR1cm5Vcmw9aHR0cHMlM0ElMkYlMkZ3d3cuZWdvcmEuZnIlMkZhY3R1cy1wcm8lMkZzeXN0ZW1lLWRlLXNhbnRlJTJGNzYwMDAtYXR0YXF1ZS1kZXMtbWVkZWNpbnMtbGliZXJhdXgtZnJlZGVyaWMtdmFsbGV0b3V4LXBlcnNpc3RlLWV0LXNpZ25lJTNGdXRtX3NvdXJjZSUzRG93bnBhZ2UlMjZ1dG1fbWVkaXVtJTNEZW1haWwlMjZ1dG1fY2FtcGFpZ24lM0QyMDIyMDkwNCUyNl9vcGUlM0RleUpuZFdsa0lqb2lPR0ZoTkRnek16SXdNV0UwTURobE9HRTFaRGMzTm1Gak1HSTRORFJpWW1NaWZRJTI1M0QlMjUzRCIsImciOiIyMjIwMzQiLCJwIjoiMyJ9

Alors qu’il vit ses derniers instants en tant de président Fédération hospitalière de France, le nouveau député de la majorité présidentielle, Frédéric Valletoux appelle les médecins libéraux à plus « porter le fardeau de l’intérêt général », opposant une fois de plus libéraux et hospitaliers.  

Alors qu’il cédera son poste de président de la FHF à la fin du mois, Fréderic Valletoux appelle l’exécutif à mieux répartir les contraintes d’intérêt général entre les médecins libéraux et les personnels hospitaliers, relève Les Echos.

« C’est le quinquennat de la dernière chance pour le système de santé » estime le nouveau député qui juge que sans « réforme de fond » rapide, ce sera la fin du « système de santé tel qu’on l’a connu ». Selon l’ancien maire de Fontainebleau, « depuis dix ans, on a beaucoup esquivé les réformes de fond ». Fréderic Valletoux propose en premier lieu de rééquilibrer le partage des missions d’intérêt public entre l’hôpital et une médecine libérale « qui porte de moins en moins le fardeau de l’intérêt général ».

« La France manque de médecins qui prennent en charge des malades » : Valletoux réclame l’obligation de garde « en urgence »

« Progressivement, on a levé les contraintes pour les libéraux – par exemple en supprimant les gardes, alors que ce sont des médecins « financés par l’argent public », détaille le député. Dans le même temps, l’hôpital est devenu un « système hyperadministré ». « C’est sur le dos de l’hôpital qu’on a accumulé un certain nombre de contraintes », ajoute-t-il.

Fréderic Valletoux reconnaît toutefois que 40 % des généralistes participent à la permanence des soins. Il souhaite donc étendre leur nombre. « On ne peut plus faire l’économie d’être un peu plus coercitif, même s’il peut y avoir plein de degrés d’exigences », tranche le président de la FHF qui estime que les « mécanismes incitatifs » ne fonctionnent pas.

Le député évoque ainsi l’encadrement, voire l’interdiction, des dépassements d’honoraires pour les médecins travaillant dans des zones déjà « surdotées ». Et s’il s’attend à une vive réaction des syndicats de médecins il leur répond d’emblée : « Il y a des syndicats de libéraux qui plutôt que de proposer des solutions sont arc-boutés pour que rien ne change ».

Après ses propos controversés sur les médecins libéraux, Frédéric Valletoux s’explique

Frédéric Valletoux juge qu’il faudrait également se pencher sur le chantier des « dépenses inutiles » produites par le système de santé, ce qui permettrait d’« améliorer le salaire de l’aide-soignante et la consultation du généraliste en secteur 1 ». Il préconise de s’attaquer aux « actes inutiles qui ne servent pas l’intérêt général en santé », comme les « actes de confort financier pour les professionnels »

[Avec lesechos.fr]

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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