Christophe Ramond
IL Y A URGENCE À AGIR POUR ASSURER NOTRE RESSOURCE EN EAU
Non, avoir de l’eau qui sort du robinet ne coule pas de source.
La sécheresse historique que le Tarn traverse actuellement, au même titre que la France et qu’une bonne partie de l’Europe et même du monde, nous le rappelle cruellement.
L’eau, ce trésor bleu indispensable à la vie, peut venir à manquer si on ne la gère pas correctement.
Le Département du Tarn, que ce soit par des accords signés avec EDF ou à partir d’ouvrages dont il a la gestion, mobilise chaque année près de 50 millions de m3 d’eau pour soutenir les usages qui s’expriment sur notre territoire et pour limiter l’impact de la sécheresse sur les milieux aquatiques.
Malgré ces efforts importants, la situation est de plus en plus préoccupante et concerne plus que jamais chacun d’entre nous.
En lien avec les services de l’État et les acteurs locaux, le Conseil départemental réfléchit aux moyens permettant de sécuriser les prélèvements destinés à l’eau potable qui se succèdent sur la rivière Tarn.
Face à l’urgence de la situation, j’ai également déjà rencontré les représentants de la profession agricole tarnaise en compagnie de Maryline Lherm, vice-présidente en charge de l’agriculture.
Nous travaillons ensemble à l’élaboration de pistes afin de sauver les cultures qui peuvent l’être et d’assurer l’approvisionnement en fourrage pour l’alimentation du bétail dans les semaines à venir.
Mais il est évident que ce type de réaction, bâtie dans l’urgence pour faire face à une situation de crise, ne constitue pas une solution suffisante et satisfaisante sur le long terme.
Nous avons besoin d’une véritable réflexion collective pour éviter que les phénomènes de manque tel que celui que nous connaissons actuellement ne se répètent chaque année.
Il y a urgence à agir !
Dès septembre, je propose la mise en place d’un plan d’actions de lutte contre le réchauffement climatique et la sécheresse, mobilisant tous les acteurs : les collectivités territoriales, les associations, les industriels, les agriculteurs et l’Etat.
Nous avons l’obligation d’optimiser, de préserver et de stocker.
Oui, il nous faut encore plus optimiser et restreindre les prélèvements d’eau. Les économies doivent concerner tous les domaines : de bonnes pratiques à la maison, des systèmes d’irrigation plus efficaces, des pratiques agricoles plus sobres, une réflexion sur l’utilisation des eaux usées traitées, une mobilisation exemplaire contre les fuites des réseaux de distribution d’eau potable… En France, un litre sur cinq d’eau traitée et mise en distribution est perdue ! La cause est connue : un sous-investissement important dans le réseau de distribution vieillissant. Or, l’enjeu devient primordial !
Oui, il nous faut également préserver la capacité des milieux à retenir l’eau, c’est par exemple le renforcement nécessaire des actions engagées par le Conseil Départemental : la plantation de haies et de 20 000 arbres, le développement de l’agroforesterie, le soutien à la préservation des milieux humides, la lutte contre l’érosion des sols… chacune de ces initiatives contribuent également à ralentir les phénomènes de sécheresse.
Mais oui, il est temps aussi de stocker de l’eau intelligemment ! Nous avons besoin de capter cette ressource qui s’échappe à la mer pour pouvoir la réutiliser quand on en a besoin. Il y a urgence à créer des réserves d’eau en hiver pour les utiliser en été !
Contrairement à d’autres départements, notre territoire tarnais permet la mise en place de retenues colinéaires.
C’est indispensable pour préserver notre agriculture et donc notre alimentation, mais aussi pour assurer notre approvisionnement en eau potable, sauvegarder nos écosystèmes aquatiques, rejeter sans impact nos eaux usées ou encore continuer à profiter de nos espaces de loisirs.
Alors que des solutions ont déjà été identifiées dans notre département, nous devons avancer, expérimenter et innover.
Il est temps que l’État assume enfin ses responsabilités pour faciliter et accélérer la réalisation d’ouvrages indispensables au stockage de l’eau dans le Tarn.
Dans le Tarn, on a besoin que l’État accepte de se mouiller pour assurer une bonne gestion de l’eau !
Christophe Ramond
