Le Dr Marty et son syndicat l’UFML nient les inégalités d’accès aux soins et les grandes disparités de densités médicales suivant les territoires

Des zones sur-dotées en France ? L’UFML offre 3 000 euros au maire qui serait prêt à diminuer le nombre de médecins dans sa commune !

PAR 

LÉA GALANOPOULO – 

PUBLIÉ LE 05/08/2022 https://t.co/cVY9Hvl5Zj

Crédit photo : PHANIE

La petite musique de ces dernières semaines autour du conventionnement sélectifcommence à sérieusement agacer l’Union française pour une médecine libre (UFML). Pour prouver l’inutilité de la mesure, le syndicat du Dr Jérôme Marty a carrément proposé d’offrir 3 000 euros à tout maire « qui concédera être en zone sur-dotée en médecins ».

Alors que les prises de paroles d’élus locaux ou à l’Assemblée nationale se font de plus en plus présentes autour de la régulation à l’installation des jeunes confrères, le 4 août, le Twittos « DocPepper » a imaginé ce défi, sous forme de raisonnement par l’absurde.

« J’offre 1 000 euros de ma poche à l’association de son choix, si un seul maire en France, un seul, pense qu’il a trop de médecins sur sa commune et qu’il est prêt à en voir diminuer le nombre en obligeant les jeunes à aller dans des zones sous-dotées », lance le médecin des réseaux sociaux. Une bravade à laquelle s’est immédiatement associé le président de l’UFML, Jérôme Marty, abondant la cagnotte de 2000 euros.

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Piquer des médecins

Le défi est « très simple », ironise le généraliste de Fronton, interpellant l’Association des maires de France et des maires ruraux. Il consiste à trouver « ne serait-ce qu’un maire d’une zone sur-dotée ou normalement dotée, capable d’annoncer, par voie de presse, à ses administrés/électeurs que par solidarité il désire voir être votée une loi qui les privera de médecin quand leur médecin traitant partira à la retraite ».

« Je vous fais le pari que tous les maires en faveur de l’obligation d’installation pensent piquer des médecins à leurs voisins. Et qu’aucun n’est prêt à l’inverse », anticipe le créateur du défi DocPepper.

Car, pour l’UFML, les élus locaux qui rédigent des lois en faveur de la régulation à l’installation espèrent surtout « piquer » des médecins aux communes voisines, « supposées sous-dotées ». Le syndicat dénonce donc des propositions « populistes », qui se transformeront en « guerre de clocher ».

« Qui en France peut prétendre habiter dans une ville où il y a trop de médecins ? »

Mettre en place un conventionnement sélectif, c’est « déshabiller Pierre pour habiller Paul », pense le Dr Marty. Un constat qu’il partage avec les internes et étudiants en médecine, eux aussi convaincus de la contre-productivité d’une telle mesure.

Pour les jeunes, comme pour les séniors, le fond du problème est qu’il n’y a tout simplement pas de zones sur-dotées dans l’hexagone. « Qui en France peut prétendre habiter dans une ville où il y a trop de médecins ? », interpelle le Dr Marty, rappelant que « les Atlas démographiques publiés par le Conseil de l’Ordre sont formels : de telles zones n’existent pas. Il n’existe que des zones sous-dotées et des zones normalement dotées en médecins, n’en déplaise aux agences régionales de santé ».

Une logique vouée à l’échec

Le but avoué du défi est clair : montrer que cette logique est vouée à l’échec. D’autant plus que « la pénurie de médecins est aussi une pénurie de spécialistes. Quel maire appellera à ne pas remplacer son cardiologue, son dermatologue ou autre pédiatre ? », raille encore le généraliste de Fronton.

À la recherche du « maire qui a trop de médecins », l’UFML serait donc « ravie de lui offrir la cagnotte » de 3 000 euros. À bon entendeur !

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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