La vague de problèmes psychiatriques chez les jeunes n’est pas retombée et inquiète les spécialistes.

Santé mentale des jeunes : la Défenseure des droits demande un plan d’urgence

Claire Hédon a appelé la première ministre, Elisabeth Borne, à mettre en place un plan d’urgence pour la santé mentale des jeunes, mise à mal depuis la crise sanitaire. 

Le Monde avec AFPPublié aujourd’hui à 10h39, mis à jour à 10h45  

Temps de Lecture 2 min. 

Deux ans après la crise sanitaire, la vague de problèmes psychiatriques chez les jeunes n’est pas retombée et inquiète les spécialistes. La Défenseure des droits a appelé, jeudi 2 juin, la première ministre, Elisabeth Borne, à mettre en place un plan d’urgence pour la santé mentale des jeunes face à « la gravité de la situation », estimant que des moyens « largement insuffisants » sont déployés.

« Alors que 2022 a été désignée année européenne de la jeunesse, la Défenseure des droits, Claire Hédon, et son adjoint le Défenseur des enfants, Eric Delemar, appellent la première ministre à prendre la pleine mesure de la gravité de la situation dans laquelle sont plongés de nombreux jeunes et à agir rapidement pour que la santé mentale des jeunes soit une priorité », a-t-elle rapporté dans un communiqué.

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Les jeunes filles majoritairement concernées

La Défenseure des droits avait déjà alerté en novembre sur l’état de la santé mentale des jeunes mise à mal par la crise sanitaire, avec une augmentation des troubles dépressifs et une insuffisante prise en charge psychiatrique, dans son rapport annuel sur les droits de l’enfant.

Selon le dernier bulletin de Santé publique France, les passages aux urgences pour geste suicidaire, idées suicidaires et troubles de l’humeur chez les 11-17 ans se maintenaient au début de mai « à un niveau élevé », supérieur à celui observé au début de 2021. Si tous les milieux sociaux sont touchés, dans 80 % des cas les comportements suicidaires concernent des jeunes filles, ce qui n’est pas nouveau.

« Santé publique France lui a malheureusement donné raison en publiant des chiffres alarmants sur une augmentation des passages aux urgences pour gestes suicidaires, idées suicidaires et troubles de l’humeur », souligne le communiqué, déplorant que « pourtant, certaines structures continuent de fermer des lits en pédopsychiatrie par manque de personnels et de moyens ».

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29 recommandations

Depuis quelques mois, les délais pour obtenir un rendez-vous avec un psychiatre se sont nettement allongés. Dans les centres médico-psychologiques, ils peuvent atteindre 18 mois selon les régions. « Le défaut de prise en charge des troubles de santé mentale et les manquements aux droits qui en découlent constituent une entrave au bon développement de l’enfant et à son intérêt supérieur, que deux années de vagues épidémiques ont contribué à aggraver de manière très préoccupante », poursuit le texte.

« Alors que le pic d’hospitalisations des adolescents de 2021 ne redescend pas, la situation de certains de ces mineurs reste dramatique, tant les prises en charge sont parfois inadaptées. » Pour la Défenseure des droits, il faut « sortir des approches fragmentaires et strictement sanitaires ».

Devant les besoins croissants, certaines structures ont vu le jour comme l’Atrap, dans le 20e arrondissement à Paris, qui promet une réponse rapide (48 heures au maximum) aux jeunes âgés de 10 à 15 ans en état de crise et qui n’ont pas de suivi psychiatrique dans leur secteur. Mais elle n’est accessible qu’aux Parisiens.

Dans son rapport de novembre, la Défenseure des droits avait fait 29 recommandations pour s’attaquer à ce problème, parmi lesquelles améliorer les dispositifs d’accueil du jeune enfant, développer le « soutien à la parentalité » et ouvrir des « maisons des adolescents » dans chaque département

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« Où en est la santé mentale des enfants et adolescents qui sont utilisateurs de Facebook, Instagram et WhatsApp ? »

Le Monde avec AFP

Santé mentale des jeunes : face à l’urgence, le collectif MentalTech se mobilise et adresse 10 propositions à Emmanuel Macron et Brigitte Bourguignon

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02/06/2022

Émis par : Collectif MentalTech

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La Défenseure des droits, Claire Hédon, appelle aujourd’hui la Première ministre Élisabeth Borne à mettre en place un plan d’urgence pour la santé mentale des jeunes. Pour cause, la crise provoquée par la crise du Covid-19 a dégradé l’état psychologique de la jeunesse. D’autant que le 25 avril dernier, il était constaté une hausse remarquable des passages aux Urgences pour gestes suicidaires chez les 15-17 ans – soit +27% par rapport à 2021. Un constat alarmant, tandis qu’une étude inédite s’est lancée par Santé Publique France sur la santé mentale des 3-11 ans. La santé mentale de notre jeunesse préoccupe et doit être davantage considérée.

Convaincu que la santé mentale de la jeune génération doit être placée en priorité du nouveau quinquennat, le collectif MentalTech a tenu à s’emparer du sujet. Ses 7 membres fondateurs ont ainsi travaillé à 10 propositions concrètes pour les jeunes.

En quelques points :

  1. Inciter Brigitte Bourguignon à nommer un Haut-Commissaire à la santé mentale.
  2. Mettre en place, avec l’Éducation Nationale, des cours de sensibilisation aux sujets de santé mentale.
  3. Inaugurer des lieux dédiés à l’écoute et la formation dans les établissements scolaires et universitaires.
  4. Déployer un bilan de santé mentale annuel et gratuit pour nos jeunes.
  5. Créer le premier « Pass Bien-Être » d’Europe.
  6. Investir dans des outils de recherche consacrés.
  7. Impliquer les mutuelles étudiantes.
  8. Structurer et développer un écosystème numérique dynamique et souverain en santé mentale.
  9. Reconnaître les actions privées dans le cadre de campagnes de communication grand public.
  10. Préparer les jeunes actifs en devenir à la gestion des risques psycho-sociaux.

« Professionnels de santé et entrepreneurs du numérique en santé mentale, nous sommes persuadés que les solutions digitales sont un soutien majeur dans l’identification comme dans le traitement des pathologies de troubles mentaux. Mais nous savons aussi qu’elles ne suffiront pas. Si la volonté politique est manifeste, ou du moins avancée, nous nous tenons à la disposition de notre nouvelle ministre de la Santé et de la Prévention (nous nous réjouissons par ailleurs de voir figurer ce terme pour la première fois au Gouvernement), pour entrer désormais dans l’action ! Nous disposons de chiffres, de preuves, de témoignages et d’idées. Il est urgent de faire de notre santé mentale une priorité du quinquennat ! », explique Fanny JACQ, psychiatre, directrice santé mentale chez Qare & présidente du collectif MentalTech.

Le Dr. Fanny Jacq, psychiatre, directrice de la santé mentale chez Qare, et présidente du collectif MentalTech, se tient disponible pour prendre la parole sur le sujet, dresser un état des lieux de la santé mentale des jeunes en France et détailler les propositions de mesure formulées.

Lire le communiqué

Contacts presse
Agence LEON
Amandine TAUZIN – Lucile BÉGUIN-LEMOINE – Gaëlle LEGRIS
amandine@agence-leon.fr – lucile@agence-leon.fr –  gaëlle@agence-leon.fr

Voir aussi:

https://environnementsantepolitique.fr/2022/06/02/75-soignants-des-hopitaux-psychiatriques-lancent-dans-le-parisien-un-appel-a-la-nouvelle-premiere-ministre-elisabeth-borne-pour-demander-plus-de-moyens/

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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