Les centres de santé ouverts au lucratif depuis 2018 « Ce serait terrible d’avoir à choisir entre solidarité et profit »

La privatisation de l’offre de soins publique pourrait redessiner le modèle de notre système de santé »    

Par Karen Ramsay le 19-04-2022 

https://tracker.egora.fr/u/nrd.php?p=XYBlorZBtz_5734_3867660_1_16&ems_l=3810348&i=1&d=WmNJRWRtOVJLRlZLeGV1SGs4U0paSEhGa2llR21hajd6Z0FPNzJzMHklMkZYZWZXNDRKZTlNNFZZcWl6SUZIU01KVlpqanppUXIwZCUyQjJoVEJSWlRycHVRJTNEJTNE%7CRW4rQnJlZisyMDIyLTA0LTE5KzE4aA%3D%3D%7CMjAyMg%3D%3D%7CMDQ%3D%7CMTk%3D%7CMTMwMDE4MTA0%7CWFlCbG9yWkJ0eg%3D%3D%7CNWQ0NjNjMjI2MDFiYzA0MDE%3D%7C&_esuh=_11_3fcd41272e79443bc2fa148f90fd6fc37bebd69f2d4e8fb91da1770f8db63e59

L’actualité socioprofessionnelle vue par Karen Ramsay, rédactrice en chef du pôle magazines (« Egora-Le Panorama du médecin » et « Le Concours pluripro ») à Global média santé. 

L’information est presque passée inaperçue. À peine si certains se sont « mouillés » pour commenter – et pour beaucoup, s’en indigner – la possible acquisition de certains centres de la Croix-Rouge par le groupe privé Ramsay Santé*. Une « honte » pour certains, un « désengagement » pour d’autres, mais à coup sûr, une négociation qu’« on ne peut regarder sans débattre », comme l’affirmait François Crémieux, directeur général de l’AP-HM, dans Le Monde en février. Car au-delà des difficultés économiques que met en avant l’association pour justifier de cette cession et des arguments de réassurance du groupe adressés aux centres de santé concernés, se pose la question de la future offre des soins de proximité. 2006, vente de l’hôpital des Peupliers (Paris) ; 2016, cession du service d’aide et d’accompagnement à domicile (Grasse) ; 2021, projet de cession de centres infirmiers en Haute-Vienne… La Croix-Rouge française est dans le rouge depuis des années, accusant, en 2014, un déficit de 20 millions d’euros. Le portefeuille, bien garni, de Ramsay Santé permettrait donc de renflouer les caisses, mais à quel prix ? Car si le champ des soins primaires, vaste et pluriel, est occupé par une multiplicité d’acteurs – établissements publics et privés, organisations individuelles et collectives, exercice libéral ou salarié, etc. –, il n’en demeure pas moins que la privatisation de l’offre de soins publique pourrait redessiner le modèle de notre système de santé, notamment en creusant les inégalités d’accès aux soins dans un système (déjà) à plusieurs vitesses.

« Ce serait terrible d’avoir à choisir entre solidarité et profit »

Que gagnerait Ramsay Santé à reprendre ces structures déficitaires si ce n’est en les inscrivant dans une démarche lucrative ? Mais, disons-le, Ramsay Santé n’est pas le grand méchant loup : il profite « tout simplement » de la révision de l’ordonnance de 2018 ouvrant la gestion des centres de santé aux groupes à but lucratif. Ce qui lui permet d’investir, comme d’autres, les soins primaires. Investir, oui ; disputer à l’organe public l’organisation de l’offre de proximité, non. Ce serait terrible d’avoir à choisir entre solidarité et profit.

*Karen Ramsay indique n’avoir aucun lien d’intérêts avec le groupe Ramsay Santé.

Faut-il craindre la privatisation de l’offre de soins ? 


EGORA Par Fanny Napolier le 19-04-2022 

https://www.egora.fr/actus-pro/acces-aux-soins/73323-faut-il-craindre-la-privatisation-de-l-offre-de-soins

Les discussions sont en cours : six centres de santé de la 
Croix-Rouge, en Île-de-France, s’apprêtent à passer aux mains de 
Ramsay Santé, un groupe privé à but lucratif
. Une cession qui choque 
en coulisse, tant sur le fond que sur la forme. Quel pourrait être 
l’impact de la privatisation de l’offre de soins sur le système de 
santé ? 

L’information est tombée un peu avant Noël : le groupe Ramsay Santé 
s’apprête à prendre les rênes de six centres de santé franciliens de 
la Croix-Rouge… sans qu’aucune communication officielle n’ait été 
adressée aux salariés de l’association non lucrative. Ces derniers ont 
appris la nouvelle en lisant le compte-rendu du conseil 
d’administration, quelques jours avant la fin de l’année. « Ça a été 
un vrai choc, raconte une salariée. Quand on s’engage à la 
Croix-Rouge, on porte des valeurs, on lutte contre l’exclusion, contre 
les inégalités d’accès aux soins… On a des convictions. Être repris 
par un groupe privé à but lucratif, qui va naturellement chercher à 
rapporter de l’argent à ses actionnaires, ce n’est plus le même 
engagement. » 

L’offre de Ramsay Santé, n° 1 de l’hospitalisation privée en France, 
qui a réalisé plus de 2 milliards d’euros de recettes pour le seul 
second semestre 2021, concernerait deux centres parisiens et ceux de 
Villeneuve-la-Garenne, Meudon, Boulogne-Billancourt et Antony. Le 
processus d’information et de consultation des élus devant prendre fin 
courant mars, la cession pourrait être effective avant l’été. 

Avec cette potentielle nouvelle acquisition, la filiale du groupe 
australien Ramsay Health Care confirme son intention de devenir un 
acteur des soins primaires. Ainsi, dans son plan pour 2025 dévoilé en 
fin d’année dernière, l’entreprise ambitionne de «ne plus être 
seulement un acteur de soins hospitaliers mais de devenir un 
“orchestrateur de santé”, en accompagnant les patients au quotidien 
grâce à des services de santé “digi-physiques”» et ajoute vouloir « 
devenir la référence en matière de soins primaires en utilisant des 
solutions de consultations physiques et/ou digitales». 

Cadre expérimental 

Ces dernières années, l’entreprise a notamment fait deux acquisitions 
en ce sens : en 2018, le groupe suédois Capio, qui gère une centaine 
de centres de soins de premier recours articulés autour de 
consultations physiques et de téléconsultations, et plus récemment, 
l’entreprise danoise WeCare, qui possède 32 cliniques de médecine 
générale. 

En France, l’arrivée de Ramsay Santé dans le champ des soins primaires 
a commencé fin 2020 avec l’expérimentation «Primordial», dans le cadre 
de l’article 51 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 
2018, destiné à accompagner les propositions innovantes. Elle prévoit 
l’ouverture de cinq maisons de santé avec des généralistes rémunérés 
au forfait, «dans un cadre expérimental directement inspiré de 
l’expérience suédoise acquise depuis dix ans sur le mode capitation», 
écrit Ramsay Santé dans la présentation de son projet, pour «soigner 
et maintenir en bonne santé la population d’un territoire, en 
particulier dans des zones caractérisées par une offre de soins 
insuffisante ou par des difficultés dans l’accès aux soins». 

Si la première structure devait ouvrir fin 2021 à Pierrelatte, dans la 
Drôme, il n’en est rien pour le moment, assure la mairie de la 
commune, qui table plutôt sur un démarrage courant 2022. La région 
Auvergne-Rhône-Alpes devrait accueillir, pour sa part, deux autres 
structures, et deux autres sont prévues en Île-de-France. 

Solidarité ou business ? 

D’abord échaudées d’avoir été informées par la presse de cette 
cession, certaines communes franciliennes concernées par cette reprise 
des centres de santé ont finalement été convaincues par ce discours, à 
l’image des élus de Meudon. 

« Nous avons reçu Ramsay Santé en février. L’exposé de leur projet 
nous a plutôt rassurés, indique Yvan Tourjansky, conseiller municipal 
chargé de la santé. Ils veulent changer le modèle économique en 
s’inspirant du modèle suédois, avec des médecins qui voient surtout 
les cas complexes, des infirmières en pratique avancée et un pôle de 
consultations téléphoniques et digitales. Cela semble correspondre aux 
attentes des jeunes générations de médecins. » Une rencontre qui a 
permis aux élus de la ville de Meudon, qui connaît une démographie 
médicale en baisse, d’insister sur la nécessité de maintenir « 
l’esprit du centre de santé et une offre qui réduit les inégalités de 
santé » et de renforcer l’offre en médecine générale. 

Mais si certaines mairies, touchées par la désertification médicale, se 
laissent séduire par l’arrivée de Ramsay Santé sur leur territoire, 
l’inquiétude est vive du côté des syndicats et des salariés de la 
Croix-Rouge. Ramsay Santé, qui n’a pas souhaité répondre à nos 
demandes d’interview, a garanti aux équipes des centres de santé 
qu’ils conserveraient les missions assurées aujourd’hui par la 
Croix-Rouge, et notamment l’accueil des plus précaires. 

Dans les faits, les centres de santé ne peuvent pratiquer des 
dépassements d’honoraires, quel que soit leur mode de gestion, et 
doivent proposer le tiers payant, au moins sur la part obligatoire. En 
2018, une ordonnance ayant ouvert leur gestion aux groupes à but 
lucratif, le groupe Ramsay Santé s’en est saisi… «On est très 
attentifs à ce qui se passe, indique le DrHélène Colombani, présidente 
de la Fédération nationale des centres des santé (FNCS). Les médecins 
avec qui j’ai parlé sont sous le choc. Ramsay Santé va-t-il devenir un 
acteur de la solidarité et œuvrer en faveur de l’accès de tous à la 
santé ou va-t-il juste faire du business et se servir de ces centres 
comme porte d’entrée vers ses cliniques ?» 

De son côté, le Dr Éric May, médecin généraliste et vice-président de 
l’Union syndicale des médecins de centres de santé (USMCS), a un avis 
plus tranché : «Ramsay Santé est une multinationale de la santé, une 
entreprise lucrative qui doit faire des bénéfices. Nous ne pouvons pas 
soutenir ce type de structuration des soins primaires. Qui va 
organiser le maillage ? Avec quels intérêts ? Ce que nous redoutons, 
c’est la mise en place d’une filialisation qui ne dit pas son nom. Il 
faut regarder l’implantation des centres, ils sont tous à proximité 
d’un établissement Ramsay Santé. S’ils se servent des centres pour 
orienter les patients vers leurs cliniques, la question de 
l’information éclairée du patient et de l’indépendance des 
professionnels de santé va se poser…» 

Le constat d’un renoncement 

Pourtant, «tout se passe sans bruit, ajoute Hélène Colombani. Je suis 
étonnée du manque de réactions». Interpellé sur cette cession au Sénat 
par Émilienne Poumirol, sénatrice de Haute-Garonne, Olivier Véran 
s’est montré plutôt mesuré : « Le public a de l’avenir dans les 
secteurs de la santé et du médico-social, le privé non lucratif 
également. Le privé lucratif a évidemment sa place dans notre offre de 
soins. Prenons garde toutefois à conserver les équilibres et veillons 
à donner envie aux secteurs public et associatif de continuer à se 
déployer dans les territoires, a indiqué le ministre de la Santé en 
février dernier. Je rappelle que la possibilité pour un acteur privé 
d’en racheter un autre relève du lien contractuel entre eux. L’État 
n’a pas à intervenir. Même si je voulais empêcher cette vente ou ce 
rachat, je n’aurais pas la possibilité juridique de le faire. » 

Deux sujets méritent l’attention, estime Éric May: «D’une part, Ramsay 
Santé n’a aucune expertise sur les soins primaires, ce qui nous 
inquiète. Ne soyons pas naïfs, les centres de santé ne dégagent pas 
des bénéfices qui vont satisfaire les actionnaires du groupe privé. 
D’autre part, la Croix-Rouge se débarrasse de ces centres de santé au 
moment où l’offre de soins est en baisse. C’est le constat d’un 
renoncement. La Croix-Rouge abandonne ses activités médico-sociales et 
sanitaires. Quelle déception !» 

Officiellement, l’association fondée par Henry Dunant, humaniste et 
Prix Nobel de la paix, met en avant ses difficultés économiques : «La 
Croix-Rouge n’a pas su ramener à l’équilibre ces structures, indiquait 
l’association au Parisien le 27 décembre dernier. La reprise par un 
acteur qui a construit un véritable projet, y compris au-delà des 
centres d’Île-de-France, permet d’envisager un avenir plus serein et 
pérenne.» Un discours à cent lieues de celui des professionnels des 
centres de santé concernés, chez qui la sérénité a disparu depuis des 
semaines. 

«Plusieurs collègues ont déjà annoncé leur démission, certains vont 
prendre leur retraite anticipée… Un… récent audit social relève un taux d’absentéisme important depuis l’annonce de cette cession, témoigne, au bord des larmes, une salariée 
engagée à la Croix-Rouge depuis plusieurs années, elle-même en arrêt 
maladie. C’est un vrai désengagement de la Croix-Rouge de ses 
activités médico-sociales dans un moment où on a besoin de lutter pour 
l’accès aux soins de tous. La direction dit que nous sommes déjà 
chanceux d’avoir un repreneur. Autrement dit, on nous menace de plan 
social. Mais on ne sait pas où on va. On nous demande de recruter, 
mais quel est le projet ? On se questionne tous sur le sens de notre 
travail. Les équipes s’étaient investies pour redresser les 
structures, nous avons fait des efforts. Le Covid nous a freinés, mais 
l’engagement des équipes ne peut pas être mis en cause. Et là, on se 
sent abandonnés. Brutalement.» 

Structures de proximité privées : Elsan et Livi le font aussi 

Sur un modèle similaire à celui de Ramsay Santé, Elsan, groupe 
d’hospitalisation privée, et Livi, site de téléconsultation, ont 
annoncé en juillet dernier leur partenariat dans la création d’une 
«nouvelle offre de soins primaires» alliant une «relation physique et 
digitale entre les patients et les médecins». Concrètement, 
l’ouverture d’au moins deux structures est prévue d’ici à la fin de 
l’année, à proximité de Valenciennes (Nord) et à Saint-Denis 
(Seine-Saint-Denis). Comme pour Ramsay Santé, Elsan choisit de situer 
ces centres à proximité de ses établissements: le groupe possède les 
Hôpitaux privés du Hainaut, dans le département du Nord, soit trois 
établissements à Valenciennes et à Saint-Saulve, et la clinique de 
l’Estrée, à Stains, commune voisine de Saint-Denis. Un positionnement 
stratégique qu’Elsan assume et met en avant dans ses offres d’emploi: 
des centres «adossés aux établissements de santé» et donc facilitant 
«les parcours de soins coordonnés des patients». 



« On peut s’attendre à des changements en termes d’orientation des patients »

3 questions à Laura Alles, spécialiste en économie de la santé 



Dans quel but un groupe privé lucratif reprend-il des centres de santé 
dont les finances sont dans le rouge depuis des années ? Selon Laura 
Alles, doctorante au sein du Centre d’économie de l’université 
Paris-13 et spécialiste en économie de la santé, c’est une captation 
et un fléchage des patients vers les établissements du groupe qui se 
dessinent. 


Le système de santé français tend-il aujourd’hui à se privatiser ? 
On peut distinguer deux modes de privatisation : une privatisation 
externe, c’est la privatisation classique, le passage du secteur 
public au secteur privé à but lucratif, et une privatisation interne, 
c’est-à-dire l’adoption de pratiques marchandes en raison de 
conditions économiques similaires. C’est le phénomène qu’on observe le 
plus, notamment avec la tarification à l’activité. Elle met en place 
un système concurrentiel entre les établissements pour produire du 
soin et détenir le plus de parts de marché possible. 

Quel intérêt pour Ramsay Santé de reprendre des centres de santé déficitaires ? 
Les centres de santé ont été une réponse pour démarchandiser la santé. 
Le fait qu’ils soient rachetés par un groupe à but lucratif vient les 
réinsérer dans ce mécanisme marchand. Ensuite, ce changement de 
propriétaire peut entraîner une sélection des activités, voire une 
fermeture si les centres ne s’avéraient pas rentables. Mais je ne 
pense pas que cela soit l’intérêt de Ramsay Santé. Plutôt qu’une 
fermeture ou une transformation des pratiques, on peut s’attendre à 
des changements en termes d’orientation des patients. 
Ces centres de santé sont positionnés à proximité des centres 
hospitaliers du groupe privé. Le centre d’Antony est à cinq minutes de 
l’hôpital Jacques-Cartier de Massy, et à quinze minutes de l’hôpital 
privé d’Antony, qui appartiennent à Ramsay Santé. Celui de 
Boulogne-Billancourt est à trois minutes de la clinique Marcel-Sembat. 
La stratégie qui semble adoptée par Ramsay Santé, c’est la création 
d’un réseau et d’un fléchage des patients vers leurs établissements et 
une captation de la patientèle des soins primaires vers les soins 
hospitaliers. Ces centres sont une porte d’entrée vers leurs 
établissements, et même s’ils sont déficitaires au niveau local, ils 
peuvent permettre au groupe d’augmenter ses bénéfices au niveau 
global. D’autant qu’il est possible que les médecins se voient 
demander d’orienter leurs patients vers les établissements du groupe 
en prenant en compte leur niveau de couverture complémentaire santé. 
Ceux disposant d’une couverture prenant en charge les dépassements 
d’honoraires pourraient être envoyés vers des confrères spécialistes 
exerçant en libéral dans les hôpitaux Ramsay Santé, les autres vers 
des confrères d’établissements avec lesquels Ramsay Santé est en 
concurrence. Je ne dis pas que cette pratique sera adoptée par le 
groupe, mais c’est une possibilité. Et je ne pense pas que la 
localisation des centres de santé soit choisie au hasard. 
La logique est la même concernant les cinq structures en 
expérimentation dans le cadre de l’article 51. Ramsay Santé annonce 
participer à la lutte contre les déserts médicaux là où le groupe 
possède des établissements. S’il décide en effet de s’installer dans 
des déserts médicaux, c’est certes un moyen de répondre aux besoins de 
santé de la population, mais cela peut aussi être vu sous un angle 
plus critique, comme une utilisation stratégique de ces déserts 
médicaux. L’implantation dans des zones désertifiées situées à 
proximité des établissements de santé du groupe permet de capter plus 
de population que dans des territoires où la concurrence en soins 
primaires est forte. 

Quelles peuvent être les conséquences d’une privatisation des soins primaires ? 
Les pouvoirs publics, par leur absence d’intervention sur le secteur 
de la santé primaire et hospitalier, ont constitué le terreau fertile 
à l’installation de centres de santé détenus par des établissements à 
but lucratif pouvant se parer des habits du non-marchand et de 
l’action sociale. En termes d’enjeux politiques, on peut s’interroger 
: qui va définir la politique de santé ? Va-t-on laisser au 
capitalisme le soin d’organiser le maillage territorial et l’offre de 
soins ? On s’offusque souvent des fermetures de maternités publiques. 
Mais on a les mêmes problématiques au niveau de l’offre de soins 
privée où des établissements peuvent fermer ou arrêter une activité 
pour des raisons qui relèvent plus de la rentabilité que de la qualité 
des soins. 
Le marché est inégalitaire de fait, mais des mécanismes cherchent à 
gommer ces inégalités, comme les couvertures santé publiques ou 
privées. Un système de santé privé, c’est un système de santé 
inégalitaire avec un inégal accès aux soins en l’absence de mécanismes 
de correction. Un tel développement ne ferait qu’accentuer les 
inégalités en termes d’accès aux soins et participe d’une logique de 
concurrence avec les établissements de santé publics. Des inégalités 
non au regard de la qualité des soins mais au regard notamment des 
files d’attente du secteur public pour certaines pathologies. 

Voir aussi:

https://environnementsantepolitique.fr/2022/02/11/des-centres-de-sante-associatifs-croix-rouge-rachetes-par-le-groupe-ramsay-sante/

https://environnementsantepolitique.fr/2021/10/25/le-modele-francais-de-privatisation-applique-a-la-sante-ramsay-sante-vivalto-sante-domusvi/

https://environnementsantepolitique.fr/2021/08/27/si-la-crise-construisait-lavenir-de-la-sante-mais-pour-les-cliniques-lucratives-est-ce-pour-aller-dans-le-sens-du-bien-commun/

https://environnementsantepolitique.fr/2021/06/13/region-paca-lancement-dun-reseau-de-maisons-de-sante-et-durgences-msu-par-le-biais-de-la-filiale-urgencemed-du-groupe-sante-cie/

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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