« Si les médecins ne peuvent plus se déplacer, faudra-t-il s’étonner de la pression en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté ? » (Dr Pradines) 

Attaque en règle d’une société savante de soins palliatifs par Charlie Hebdo

Commentaire du Dr Pradines, gériatre

« Oui, il faut en finir avec l’insuffisance ou l’absence de traitement des symptômes pénibles en fin de vie. « 

Ancien gériatre en soins de longue durée, fidèle lecteur de Charlie Hebdo bien avant 2015, je souhaite réagir à l’article de Laure Daussy dans le numéro 1550 du 6 avril 2022. Oui, il faut en finir avec l’insuffisance ou l’absence de traitement des symptômes pénibles en fin de vie. C’est l’essentiel. Mais reprendre l’argument fallacieux du « laisser mourir de faim et de soif », c’est afficher la nécessité de mieux se documenter, chère Laure. Pilonner la SFAP qui est le principal acteur de promotion des soins palliatifs, identifier les adversaires de mesures expéditives et programmables à des cathos tradis, c’est un peu court. 

Un seul exemple des vraies préoccupations :  des résidents d’EHPAD ne trouvent plus de médecin traitant. A domicile aussi, les soins palliatifs nécessitent une surveillance attentive de proximité. Si les médecins ne peuvent plus se déplacer, faudra-t-il s’étonner de la pression en faveur de l’euthanasie et du suicide assisté ? 

En 2007, un certain Charb écrivait ceci : « Mettre fin aux jours de quelqu’un ne coûte rien ou pas grand-chose. Même la Sécu y trouvera son compte. Un peu de bla-bla, une piqûre et dans le trou. » A notre époque où beaucoup de nos compatriotes ne mesurent pas encore les effets à venir des politiques de santé des décades précédentes, où ils attendent même d’aller « plus loin » dans la loi sur la fin de vie, rappelons ce qu’en redoutait Stéphane Charbonnier dans le numéro 1150 du 2 juillet 2014 :

« Donc, si on est tout seul au fond de sa blouse à être convaincu qu’il faut mettre un terme à la vie de ce qu’on considère comme un mourant, on peut le faire. »

Je suis fier d’avoir félicité l’auteur de ces lignes par courriel et d’avoir reçu une réponse amicale de sa part le 4 août 2014.

Je précise que je suis bien davantage mécréant que l’abbé Jean Meslier et que, à 71 ans, mes sentiments politiques n’ont jamais varié depuis mon enfance : ils sont du côté de la pointe de mon cœur. Je suis et demeurerai un fidèle lecteur de Charlie.

Bien à vous,

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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