« Désertification médicale en Île-de-France : « Il y a 2 ans à tenir pour inverser la tendance » »
Date de publication : 1er avril 2022Le Parisien remarque que « la région la plus peuplée de France – 12 millions d’habitants — manque de médecins généralistes : 96% de la population sont touchés, dont 62% très fortement. L’agence régionale de santé (ARS) tente d’organiser la parade avec un soutien financier, dans l’espoir d’arrêter l’hémorragie de praticiens d’ici 2 ans ».
Dans un entretien, Pierre Ouanhnon, directeur adjoint à l’offre de soins de l’ARS, souligne que « l’Île-de-France a la pyramide des âges la plus défavorable, et ça n’est pas nouveau. Nous avons perdu énormément de médecins depuis 2013. Nous payons le fait d’avoir été une région privilégiée depuis les années 1960, énormément de professionnels s’y sont installés et maintenant ils partent en retraite ».
« Il faut ajouter à cela, et c’est la même problématique pour le personnel hospitalier, le coût élevé du niveau de vie, le prix du m², alors que le prix d’une consultation conventionnée par exemple est le même partout en France, 25 €. Très clairement, le modèle économique est certainement moins favorable qu’en province », ajoute-t-il.
Le responsable rappelle en outre que « le médecin de 2020, n’est plus celui des années 1980, isolé dans son cabinet 365 jours par an du matin au soir. Les nouvelles générations privilégient les exercices mixtes, entre le cabinet, l’hôpital, la maison de santé. Tout cela mis bout à bout, la désertification médicale s’est étendue. Elle touchait 7% de la population francilienne il y a 15 ans, 37% il y a 4 ans et maintenant 62% des habitants sont sous-dotés en médecin ».
Pierre Ouanhnon précise que « le dénominateur commun, c’est la perte de médecins, partis à la retraite, avec très peu voire pas de remplaçants, comme en Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis et l’est du Val-d’Oise ».
« C’est pour cela que nous distinguons des zones d’intervention prioritaire (ZIP) et des « ZIP + » – qui concernent respectivement 7,6 et 3,8 millions d’habitants – avec une aide renforcée pour pallier le manque d’attractivité. Les territoires ruraux et de faible densité, en particulier. Nous pouvons investir plusieurs millions d’euros, une enveloppe de 3 millions pour le moment. Pour un soutien, par exemple, en termes de secrétariat, en rémunérant les médecins maîtres de stage 800 € par mois au lieu de 600, en aidant par exemple à la création des maisons de santé », explique-t-il.
Pierre Ouanhnon ajoute que « les aides ont permis d’atténuer les pertes. Peut-être qu’en 2023, 2024, on sera dans une logique à l’équilibre. Il y a 2 ans à tenir, pour inverser la tendance. On a bon espoir qu’avec des efforts complémentaires, on va arrêter l’hémorragie ».
L’Île-de-France, premier désert médical de France ? L’agence régionale de santé met en place des aides pour les zones les plus sinistrées, en espérant inverser la tendance d’ici 2024. Explications avec Pierre Ouanhnon, directeur adjoint à l’offre de soins de l’ARS.

Par Carole Sterlé
Le 31 mars 2022 à 19h17
La région la plus peuplée de France – 12 millions d’habitants — manque de médecins généralistes : 96 % de la population sont touchés, dont 62 % très fortement. L’agence régionale de santé (ARS) tente d’organiser la parade avec un soutien financier, dans l’espoir d’arrêter l’hémorragie de praticiens d’ici deux ans, comme le détaille Pierre Ouanhnon, directeur adjoint à l’offre de soins de l’ARS…
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Commentaires Dr Jean Scheffer
Comment l’île de France échapperait à ce que la france entière est en train de subir, c’est à dire la baisse programmée , en raison des numérus clausus antérieurs, de la densité des médecins généralistes dans toute la France. La remontée de la densité n’est pas prévue avant 2030

Par quel miracle l’ARS d’ile de France pourrait-elle sauver ses propres déserts médicaux, si ce n’est en accaparant tous les nouveaux généralistes aux dépend des autres régions et comment ?
C’est de l’intox pré-électorale pour encore une fois éviter le sujet qui fâche: la régulation des installations.