« Allègement des contraintes sanitaires : « C’est très imprudent », estime l’épidémiologiste Catherine Hill »
Date de publication : 21 janvier 2022

Le Parisien observe que « début février, c’est la fin des jauges, du masque à l’extérieur, du télétravail obligatoire… », selon des mesures annoncées hier par le Premier ministre Jean Castex.
Le journal publie un entretien avec Catherine Hill, épidémiologiste et biostatisticienne, selon qui « le retentissement d’Omicron sur le système de soins n’est pas terminé. Pour elle, le calendrier de levée progressive des restrictions relève plus de «l’optimisme» que de la santé publique ».
Catherine Hill déclare ainsi que « c’est très imprudent. Cela relève d’un optimisme que j’ai du mal à partager. Il y a tous les jours plus de gens qui arrivent à l’hôpital. Et même s’il est vrai que les entrées en réanimation ont commencé à diminuer, 290 en moyenne chaque jour sur les 7 derniers jours, c’est beaucoup, surtout quand on voit qu’il y a davantage de patients plus jeunes. On continue à trouver énormément de cas (plus de 425.000 ce jeudi). Le retentissement sur le système de soins n’est pas terminé. Il ne le sera pas au 2 février ».
Le Parisien demande : « Quel est le risque à relâcher ? ». La spécialiste répond : « De faire circuler encore plus le virus et de voir augmenter les contaminations. Les gens vont penser que ça va mieux et vont faire moins attention. Or, la situation est loin d’être épatante, et d’autres variants contagieux, comme BA.2, émergent ».
Catherine Hill souligne qu’« on a encore des choses à faire pour améliorer les choses. Ce jeudi soir, Jean Castex a émis un cocorico sur la vaccination, mais près de 12% des 80 ans et plus ne sont pas vaccinés, c’est très mauvais.
Pour beaucoup, il s’agit d’une problématique de difficulté d’accès. Qu’on mette en place pour ceux-là un système pour aller les vacciner chez eux ! Il faut aussi instaurer une meilleure politique de dépistage, avec des tests groupés dans les entreprises et les écoles afin de trouver les cas, avant que les gens aient des symptômes et soient contagieux ».
Le quotidien poursuit : « Quel serait le bon moment pour relâcher la pression ? ». L’épidémiologiste déclare : « Quand l’hôpital ira mieux, qu’il n’y aura pas besoin de déprogrammer des milliers d’opérations.
Aujourd’hui, on est dans une politique de vivre avec le virus, on a décidé de le laisser circuler. C’est un pari risqué ».
Allègement des contraintes sanitaires : «C’est très imprudent», estime l’épidémiologiste Catherine Hill
Selon Catherine Hill, le retentissement d’Omicron sur le système de soins n’est pas terminé. Pour elle, le calendrier de levée progressive des restrictions relève plus de «l’optimisme» que de la santé publique.

Par Florence Méréo Le 20 janvier 2022 à 20h56
Elle garde en permanence sous les yeux les tableaux et courbes qu’elle actualise chaque jour. Deux ans que Catherine Hill scrute les faits et gestes du Covid-19. Alors que le gouvernement a dévoilé ce jeudi soir son calendrier d’allégement des contraintes à compter du 2 février, l’épidémiologiste et biostatisticienne se veut prudente et rappelle que la situation est « loin d’être épatante…. Suite abonnés
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