Pour MG France il faut donner les moyens à la médecine libérale comme les assistants médicaux

Près d’un demi-million de Français ont trouvé un médecin traitant grâce aux assistants médicaux*

Par Louise Claereboudt le 20-01-2022

https://www.egora.fr/actus-pro/politique-de-sante/71391-pres-d-un-demi-million-de-francais-ont-trouve-un-medecin-traitant#xtor=EPR-3-1%5BNews_En_Bref%5D-20220120-%5B_1%5D

Lors de sa conférence de presse de rentrée, ce jeudi 20 janvier, le syndicat MG France s’est réjoui de la signature de près de 2 500 contrats d’assistant médical. Grâce à ces contrats, 450.000 Français ont trouvé un médecin traitant. « C’est extrêmement prometteur », souligne le Dr Battistoni. 

Alors que les propositions de loi visant à contraindre les médecins à s’installer dans des zones sous-dotées fusent de toutes parts, le syndicat MG France appelle à donner de véritables moyens à la médecine générale pour qu’elle retrouve tout son attrait. « Il faut mettre en place un environnement professionnel qui soit le plus accompagné possible », a estimé son président, le Dr Jacques Battistoni, ce jeudi, lors de la conférence de presse de rentrée du syndicat. Par « environnement accompagné », le généraliste de Ifs (Calvados) entend le recrutement de « collaborateurs » autour du médecin traitant : des secrétaires, des infirmières Asalée et IPA, et des assistants médicaux.

Les médecins généralistes ont encore du mal à prendre de nouveaux patients parce qu’ils sont déjà submergés et ont l’impression qu’ils ne pourront pas aller au-delà, même avec un collaborateur, observe le praticien, mais « il faut briser ce plafond de verre », a-t-il déclaré. « Quand on a un assistant médical, ce n’est pas très difficile d’accepter de nouveaux patients. » En janvier, 2.600 contrats pour le recrutement de ces collaborateurs avaient été signés, indique à Egora la Caisse nationale d’Assurance maladie (Cnam). Grâce à ces contrats, « 450.000 patients qui ont pu trouver un médecin traitant », s’est réjoui le Dr Battistoni.

Presqu’un demi-million de Français, donc. « C’est extrêmement prometteur », a déclaré le président de MG France, convaincu de l’importance de s’entourer.« Je divise la durée de certaines consultations par deux grâce à mon assistante médicale « 

« Faire tomber les freins »

Si l’on peut se réjouir des effets positifs de ces contrats sur l’accès aux soins, force est de constater que l’on est toujours loin de l’objectif fixé par le président de la République de 4.000 contrats signés à l’horizon 2022. Plusieurs freins peuvent expliquer ce retard, soulève MG France. A commencer par un « financement insuffisant », rapporte le Dr Jean-Christophe Nogrette, secrétaire général adjoint, qui ajoute que « les objectifs de file active et patientèle » ne sont « pas très simples à comprendre » pour les praticiens.  

« Il faut que les temps partiels ne soient plus la majorité », ajoute-t-il par ailleurs. Le Dr Jacques Battistoni abonde en ce sens : « Dans la majorité des cas, on a un assistant médical pour deux voire trois médecins généralistes, il faut que le principe de base soit : un assistant médical = un médecin généraliste. » Pour lui, néanmoins, « le modèle est parfaitement valable ».

*Assistants médicaux : où en est-on ?

Par Aveline Marques le 05-03-2021

https://www.egora.fr/actus-pro/conditions-d-exercice/65636-assistants-medicaux-ou-en-est-on

La promesse présidentielle de déployer 4.000 assistants médicaux d’ici à 2022 sera-t-elle tenue ? D’après un bilan de la Cnam présenté aux syndicats en commission paritaire nationale ce jeudi 4 mars, 1.545 contrats ont été signés fin janvier 2021. Avec déjà des résultats significatifs. 

Lancé à la rentrée 2019, le recrutement des assistants médicaux n’a pas pâti de la crise sanitaire : le nombre de contrats signés a augmenté tout au long de l’année 2020, pour atteindre 1.545 embauches au 21 janvier 2021, d’après les chiffres présentés en CPN hier. Ces contrats ont été majoritairement signés par des médecins généralistes (82%) et en zone sous-dense (54%). 

L’avenant 7 à la convention offrait aux médecins le choix entre trois options de financement, avec des contreparties différentes. Environ un tiers des médecins signataires (32%) ont choisi l’option 1/3 d’ETP, partageant ainsi l’assistant avec deux confrères en exercice coordonné, avec un financement de la Cnam à hauteur de 12.000 euros la première année, 9.000 euros la deuxième année et 7.000 euros la troisième année et au-delà. Près de la moitié des médecins (49%) ont choisi l’option demi-ETP, soit un assistant pour deux (financement de 18.000, 13.500 puis 10.500 euros). Et 19% ont embauché un assistant à temps plein, avec le financement maximal de 36.000 euros la première année, mais « seulement » 21.000 euros au-delà de la troisième année. Cette option n’est possible qu’en zone sous-dense. 

En contrepartie du temps médical dégagé, les signataires sont censés augmenter le nombre de patients suivis avec des objectifs prenant en compte la taille initiale de leur patientèle : entre + 4% et +20% pour ceux qui bénéficient d’un 1/3 financés, entre +6% et +25% pour ceux qui ont un ½ ETP et entre +12.5 et +35% pour ceux qui ont un temps plein. Seuls les 5% de médecins les plus chargés ont pour objectif de maintenir la voilure et bénéficient d’un financement pérenne de 36.000 euros. 

Analysant les 563 contrats signés de plus d’un an, la Cnam estime que tous contrats confondus, la file active a été augmentée de 26.173 patients en file active et la patientèle médecin traitant de 38.639. En un an, 22% des contrats ont déjà atteint leur objectif en file active et 34% ont atteint leur objectif en patientèle MT. A l’inverse, 37% ont vu leur file active diminuer et 9% leur patientèle MT baisser… un effet de la crise? Pour rappel, les médecins signataires ont deux ans pour atteindre leur objectif, ce qui conditionne le maintien de l’aide financière. 

Source : Cnam, 4 mars 2021

A partir de ce premier bilan, Cnam et syndicats vont plancher sur les corrections à apporter au dispositif, dans le cadre de l’avenant 9 ou d’un avenant distinct. « On voit qu’il y a des choses positives, mais aussi des objectifs difficiles à atteindre », commente le Dr Jacques Battistoni, président de MG France. De son côté, le SML relève des « débuts encourageants ». Mais le syndicat estime dans un communiqué que « trop peu de médecins bénéficient de ce dispositif ». Le syndicat demande à la Cnam « de simplifier les conditions d’accès à cette mesure et de déplacer le curseur du contrat minimal à un demi équivalent temps plein au lieu d’un tiers ».

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi