Un sous-variant furtif d’Omicron pour une nouvelle vague ?

Paris, le jeudi 20 janvier 2022
– Un sous-variant d’Omicron a été détecté en France et pourrait être responsable de la nouvelle hausse des contaminations des derniers jours.
464 769 tests positifs en 24 heures ce mardi, 436 167 ce mercredi : la nouvelle hausse fulgurante des contaminations quotidiennes ces deux derniers jours a pris tout le monde de court. La plupart des épidémiologistes et des observateurs s’accordaient en effet pour dire que la vague Omicron ralentissait sa progression et que le pic épidémique était proche. Certains signes ne mentaient pas nous disait-on, comme la baisse des contaminations en Ile-de-France ou la surveillance des eaux usées par le réseau Obépine. Un certain optimisme semblait même gagner les responsables politiques et scientifiques. « On a des raisons d’être optimiste » affirmait Gabriel Attal ce mardi, tandis qu’Antoine Flahaut, épidémiologiste et membre du Conseil scientifique, considérait ce lundi que « la décrue a commencé ».
Comment donc expliquer cette nouvelle explosion des contaminations des deux derniers jours, alors même que le nombre de tests antigéniques et PCR a diminué à la faveur du nouveau protocole sanitaire dans les écoles ? Le responsable pourrait être un sous-variant issu d’une mutation du variant Omicron affirment certains scientifiques. Ce variant BA2 (BA1 étant le variant Omicron « classique ») a été détecté pour la première fois en Chine le 27 décembre chez un voyageur en provenance d’Inde. Depuis, ce sous-variant aurait été détecté dans plusieurs pays un peu partout dans le monde : en Israël, aux Etats-Unis, en Afrique du Sud et même en France. Indétectable avec le test SGTF, qui permet d’identifier le variant Omicron BA1, ce sous-variant a donc été qualifié d’Omicron « furtif ».
Un sous-variant déjà majoritaire au Danemark
On en sait pour le moment évidemment peu sur ce sous-variant. Selon Tom Peacock, virologue à l’Imperial College de Londres, ses caractéristiques devraient être assez proches de l’Omicron classique : une contagiosité accrue, une dangerosité plus faible et un certain échappement immunitaire qui lui permettrait de contaminer les vaccinés et les sujets contaminés par un précédent variant. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) n’a pas encore classé le variant BA2 en variant préoccupant, comme le sont Delta et Omicron.
Impossible de dire quel est la part des contaminations dues aujourd’hui au variant BA2 en France. Comme on l’a rappelé au début de la vague Omicron, notre pays ne dispose pas des mêmes capacités de séquençage des virus que ses voisins européens. Mais au Danemark, où le variant BA2 représenterait déjà 70 % des cas, une situation similaire à celle de la France a été observé. Pendant environ une semaine, le nombre de contaminations quotidiennes qui stagnait autour de 23 000, laissait présager une prochaine décrue. Puis l’épidémie a soudainement rebondi ces derniers jours : 31 500 contaminations ont été détectés ce mardi et 36 500 ce mercredi, un nouveau record.
Pour le Professeur Antoine Flahault, épidémiologiste à l’université de Genève, le variant BA2 « pourrait être à l’origine de l’augmentation très récente des contaminations en France ». « On n’est pas dans une situation très favorable en France pour parler de décrue épidémique » confiait-il au journal l’Indépendant ce mercredi. La décrue épidémique serait donc morte avant même d’avoir commencé.
Quentin Haroche
Copyright © http://www.jim.fr
Un avis sur « La nouvelle hausse fulgurante des contaminations quotidiennes ces deux derniers jours a pris tout le monde de court »