Au Bon-Sauveur le nouveau bâtiment ne tient pas toutes ses promesses

Albi : le nouveau bâtiment du Bon-Sauveur ne remplit pas toutes ses promesses

La construction est terminée et l’emménagement est imminent.  Fondation Bon Sauveur

Publié le 13/01/2022 à 19:57 8 commentaires

https://www.ladepeche.fr/amp/2022/01/13/albi-le-nouveau-batiment-du-bon-sauveur-ne-remplit-pas-toutes-ses-promesses-10044423.php

Le futur bâtiment Henriette-Tarroux sera inauguré début mars. Ce projet qui doit accueillir « la psychiatrie du futur », sera d’abord un simple transfert de services. Et les 85 lits promis ne seront pas tous ouverts immédiatement.

En décembre dernier, un important mouvement de grève au Bon-Sauveur, le plus important employeur de la ville, avait été très suivi par le personnel. Parmi les critiques faites à la direction de la Fondation, le nouveau bâtiment Henriette-Tarroux est pointé du doigt. Après 18 mois de travaux, celui-ci doit être inauguré début mars. Lors de la pose de la première pierre, en novembre 2020, il avait été présenté comme allant héberger « la psychiatrie du futur ».https://d-7446665752245447309.ampproject.net/2112231523002/frame.html

« On nous avait vendu un futur hôpital de 85 lits avec des projets médicaux. Mais des projets médicaux on n’en a pas », tance Anne Millan, déléguée syndicale CGT.
L’idée de construire un nouveau bâtiment est née il y a cinq ans d’un besoin de « se moderniser » et de « rénover des locaux devenus obsolètes », indique Laurent Krajka, secrétaire général de la fondation. Plutôt que de restaurer des locaux, le Bon-Sauveur décide de construire au 45 boulevard du Lude, soit juste en face de l’entrée principale de l’établissement.https://cc3676c36d06da577f5bbdf461b464e8.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-38/html/container.html?n=0

Les médecins à l’origine des projets de soins sont partis

À l’époque, des médecins définissent des projets de soins pour ce futur espace. Or depuis, plusieurs d’entre eux ont quitté le Bon-Sauveur. Les syndicats évoquent donc « un simple déménagement de services ». On est loin de l’idée d’un projet innovant.

Mais la direction se défend : « Henriette-Tarroux va aller vers le progrès de la psychiatrie, indique Laurent Krajka. Il permettra l’amélioration des conditions d’exercice des professionnels et d’accueil des patients ».

La structure doit héberger quatre services de soin : trois services d’admission sectorisés couvrant l’Albigeois, le Gaillacois et le Carmausin ainsi qu’une unité psychiatrique de crise, soit au total 85 lits. La psychiatrie se veut « plus humaine, plus ouverte ». Les services, actuellement dispatchés dans le Bon-Sauveur, seront regroupés sur un même bâtiment, construit en étoile et il n’y aura pas de mur d’enceinte.

Par ailleurs, si les médecins sont partis, la raison était simple, selon la direction « notre organisation n’était pas très lisible, notre parcours patient arrivait en fin de cycle », justifie le secrétaire général. Aujourd’hui, la situation a évolué. Et le nouveau bâtiment est la promesse de « changement des pratiques ».

Manque cruel de personnels

Mais les 85 lits annoncés ne seront pas tous ouverts d’emblée. L’unité psychiatrique de crise (UPC) ne doit pas ouvrir avant octobre, date à laquelle les urgences psychiatriques seront normalement transférées au centre hospitalier d’Albi. Or, le projet prend du retard. « Il va falloir décorreler l’ouverture de l’UPC de l’hôpital », annonce Laurent Krajka.

Parallèlement, le Covid ne facilite pas les choses. Actuellement, l’établissement privé à but non lucratif souffre d’un fort taux d’absentéisme en raison du variant Omicron. « On verra son évolution au moment de l’inauguration », précise-le secrétaire général. « Il y aura une ouverture progressive à compter du mois de mars, en fonction des ressources humaines, car nous traversons une crise sanitaire et hospitalière », renchérit Ghislain Frayssinet, le directeur des soins.

Au-delà de l’absentéisme, la Fondation peine à recruter, comme bon nombre d’établissements hospitaliers en France. Selon les représentants syndicaux, actuellement 30 postes paramédicaux sont vacants ainsi que 5 postes de médecins.

Le déménagement des services à Henriette-Tarroux démarrera début mars. Le projet de soins sera défini ultérieurement. « On fera un bilan dans le cadre du projet d’établissement pour faire évoluer nos pratiques », annonce Laurent Krajka. Ce dernier l’assure, la crise sanitaire va apporter beaucoup de changements. Et Henriette-Tarroux pourrait alors devenir le lieu de pratiques innovantes ou émergentes comme la télémédecine.

Anouk Passelac

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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