Poursuivi pour « charlatanisme », le professeur Didier Raoult écope d’une sanction symbolique
Visé par deux plaintes sur le plan départemental et national pour sa promotion de l’hydroxychloroquine, le controversé directeur de l’IHU Méditerranée Infection reçoit un blâme.
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Un blâme pour le professeur Raoult. Le conseil de l’ordre de Nouvelle-Aquitaine a sanctionné, vendredi 3 décembre, le microbiologiste marseillais, visé depuis la fin de l’année 2020 par deux plaintes de l’ordre national des médecins et de l’ordre départemental des Bouches-du-Rhône. Les éléments qui ont motivé cette sanction symbolique, la deuxième par ordre d’importance après le simple avertissement, ne seront rendus publics officiellement par les juges ordinaux que mardi 7 décembre. On ne sait pas encore si le patron de l’Institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses (IHU) Méditerranée Infection de Marseille est sanctionné pour avoir prescrit un protocole à base d’hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19 ou pour ses méthodes de communication.
Le 5 novembre, Didier Raoult s’était déplacé en personne à Bordeaux pour faire face à ses pairs. L’audience, dirigée par un magistrat accompagné de huit médecins, avait été délocalisée en Gironde pour échapper au microcosme marseillais où les méthodes frontales du controversé directeur de l’IHU, ancien doyen de la faculté de médecine et président de l’université, génèrent à la fois des soutiens indéfectibles et des inimitiés tenaces.
Explications : Didier Raoult poussé vers la sortie par les partenaires de l’institut hospitalo-universitaire de Marseille
Fin 2020, sur tout le territoire, de nombreux praticiens se sont plaints à leurs instances d’être harcelés par des patients réclamant, parfois avec brutalité, d’être traités avec de l’hydroxychloroquine, la molécule vantée par le professeur Raoult et ses équipes. Des signalements qui ont poussé l’ordre départemental des Bouches-du-Rhône, puis l’ordre national, à se saisir du dossier. Didier Raoult était ainsi accusé d’avoir enfreint plusieurs articles du code de déontologie et répondait de faits de « charlatanisme » pour avoir prescrit son protocole « sans données scientifiques établies », et de « manquements à ses devoirs de confraternité ».
« Procès de la réussite »
A l’audience, son avocat, le très médiatique Fabrice Di Vizio, a dénoncé un procès intenté en raison des critiques formulées par le microbiologiste sur la gestion de la crise liée au Covid-19 par les autorités sanitaires. Didier Raoult, lui, y a vu le « procès de la réussite », estimant toujours, malgré l’absence de preuves scientifiques, que son protocole s’avère efficace contre le coronavirus. Devant la chambre ordinale, la rapporteuse publique a rappelé que plusieurs études randomisées internationales avaient conclu le contraire. « Ce sont les médecins qui se plaignent de nous, pas les patients », assurait en réponse le patron de l’IHU, affirmant avoir reçu « 600 000 personnes » au sein de sa structure marseillaise depuis le début de la pandémie. Philippe Carlini, avocat de l’ordre des médecins des Bouches-du-Rhône, estimait, lui, à l’inverse, que les poursuites avaient été déclenchées pour soutenir des « médecins libéraux héroïques ».
Le conseil de l’ordre de Nouvelle-Aquitaine a également examiné une plainte pour « non-confraternité » déposée par Didier Raoult à l’encontre du vice-président de l’ordre des médecins des Bouches-du-Rhône, le radiologue Guillaume Gorincour, pour une série de tweets le visant. Ce dernier a été sanctionné d’un avertissement, sans que l’on connaisse, encore une fois, les motivations de la décision.
La décision du conseil de l’ordre ne changera pas grand-chose au quotidien du professeur marseillais. Depuis le 31 août 2021, Didier Raoult, 69 ans, est doublement retraité de ses statuts de professeur des universités et de praticien hospitalier (PU-PH). Le microbiologiste reste toutefois directeur de l’IHU Méditerranée Infection, géré par une fondation privée, mais il n’y reçoit officiellement plus de patients en consultation. Ses demandes de prolongation de son statut de praticien hospitalier en cumul emploi-retraite ont été refusées par la direction des Hôpitaux de Marseille.
Climat toxique
Un refus que le tribunal administratif a confirmé, rejetant, le 22 novembre, la requête en annulation déposée par les avocats du professeur Raoult. Le 23 novembre, sous la pression des membres fondateurs de l’IHU dont Aix-Marseille Université et les Hôpitaux universitaires de Marseille (AP-HM), le conseil d’administration de l’institut a validé le lancement d’une procédure de succession pour remplacer son controversé fondateur. Un appel d’offres international doit être prochainement publié, pour un départ de Didier Raoult programmé entre fin juin et la fin de l’année 2022
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D’ici là, plusieurs autres procédures touchant l’IHU auront livré leurs résultats. Une enquête de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a été ouverte à la suite de révélations du site Mediapart concernant de potentiels essais cliniques hors autorisation sur des malades atteints de tuberculose. Un signalement a été adressé par l’agence au parquet de Marseille qui dit être « en attente de pièces complémentaires pour appréciation des suites à donner ». De même, une double mission de l’inspection générale de la santé (IGAS) et de l’inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) est en cours.
Diligentée conjointement par les ministres de la santé et de l’enseignement supérieur, elle doit livrer un premier prérapport, centré sur la gouvernance de l’IHU, à la mi-décembre, avant un rapport plus complet au printemps 2022. Enfin, un audit interne mené par le CHSCT d’Aix-Marseille Université est actuellement en cours dans certains des laboratoires de recherche installés dans les locaux de l’institut. Il a été provoqué par des remontées négatives de salariés dénonçant un climat toxique au sein de l’IHU.Lire l’éditorial du « Monde » : Système Didier Raoult : siffler la fin de partie
Gilles Rof(Marseille, correspondant)
Blâme du Pr Raoult : ce que dit la décision de l’Ordre
Par Aveline Marques le 07-12-2021

Le vendredi 3 décembre, la chambre disciplinaire de première instance de l’Ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine a infligé un blâme à l’encontre du Pr Didier Raoult. D’après la décision qu’Egora a pu consulter, la justice ordinale condamne essentiellement la communication du directeur de l’IHU Méditerranée infection, et non sa pratique en tant que telle ou sa prescription d’hydroxychloroquine. Sur les 10 infractions au code de déontologie médicale qui lui étaient reprochées, seules quatre ont été retenues. L’accusation de charlatanisme a été rejetée.
A l’origine de cette procédure, se trouve une plainte déposée le 26 octobre 2020 par le CDOM des Bouches-du-Rhône, suite à plusieurs « signalements » et « plaintes » à l’encontre du Pr Raoult. Le 24 février 2021, le Cnom a demandé à la chambre disciplinaire de première instance de l’Ordre de Paca de prononcer une sanction. Les deux plaintes ont été par la suite réunies et leur jugement attribué à la chambre disciplinaire de première instance de l’Ordre de Nouvelle-Aquitaine. L’audience s’est tenue le 5 novembre dernier.
Dans sa décision rendue publique vendredi 3 décembre, dont Egora.fr a obtenu copie, la chambre disciplinaire rejette d’abord les arguments de forme soulevés par l’avocat du Pr Raoult, Me Fabrice Di Vizio, en validant non seulement la « jonction » des plaintes mais aussi leur recevabilité. L’article L. 4124-2 du code de la santé publique précise que les médecins « chargés d’un service public » peuvent être traduits devant la chambre disciplinaire « à l’occasion des actes de leur fonction publique » « par le ministre chargé de la Santé, le représentant de l’Etat dans le département, le directeur de l’ARS, le procureur de la République, le conseil national ou le conseil départemental au tableau duquel le praticien est inscrit », rappelle-t-elle.
Sur le fond, la chambre disciplinaire rejette toutefois 6 des griefs soulevés par le CDOM et le Cnom. Elle reproche au Pr Raoult d’avoir « donné des informations qui ne s’appuyaient sur aucune donnée confirmée, sans faire preuve de la prudence nécessaire, alors qu’ont existé très rapidement de profondes incertitudes sur les traitements appropriés au Covid-19 », méconnaissant ainsi l’article R. 4127-13 du code de santé publique. De même, elle juge que le directeur de l’IHU Méditerranée Infection n’a pas « accompagné sa communication des réserves qui s’imposaient » (article R. 4127-14).
Blâme de l’Ordre : Le Pr Raoult satisfait de pouvoir continuer à exercer
En revanche, sa pratique elle-même et ses prescriptions d’hydroxychloroquine-azithromycine ne sont pas en cause pour la chambre disciplinaire. « Il ressort de la littérature médicale et des différents articles scientifiques parus dans d’éminentes revues scientifiques en 2020 qu’il n’existait pas de données scientifiques acquises concernant le virus Covid, souligne-t-elle. Les prescriptions…
du Pr Raoult à ses patients et celles qu’il a préconisées cette année-là, pouvaient apparaître comme appropriées et équilibrées en termes d’avantages et d’inconvénients, et mesurées dans leurs conséquences. » Et de relever qu »aucun des nombreux patients traités par le Pr Raoult n’a porté plainte contre lui ». « Le Pr Raoult n’a fait courir aucun risque injustifié en prescrivant de l’hydroxychloroquine aux doses habituellement préconisées pour les traitements pour lesquels elle est régulièrement utilisée depuis plusieurs années pour traiter d’autres pathologies », ajoute la décision.
Par ailleurs, la chambre disciplinaire estime qu' »aucun élément produit aux dossiers ne permet d’établir que le Pr Raoult aurait participé à des recherches médicales sur les personnes en dehors des conditions fixées par la loi ». « Il ne ressort pas davantage des éléments produits que celui n’aurait pas donné une information loyale, claire et approprié » aux patients, ajoute-t-elle. L’accusation de charlatanisme est révoquée : « Le Pr Raoult ne peut être regardé comme ayant conseillé ou prescrit à ses malades un remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé. »
Si la chambre disciplinaire écarte l’accusation selon laquelle l’infectiologue « a refusé d’apporter sa participation à l’action entreprise par les autorités compétentes », il considère néanmoins qu’il a « déconsidéré la profession » en s’exprimant « à plusieurs reprises, dans plusieurs médias de manière peu correcte, discourtoise, voire agressive, à l’encontre de médecins et d’autres personnes n’ayant pas cette qualité ». Sa qualité de professeur des universités et de chercheur ne lui permet pas de s’affranchir des dispositions « concernant les médecins », souligne la décision. La chambre juge également que le Pr Raoult a manqué de confraternité en ne recherchant pas une conciliation avec les confrères avec qui il a eu des différends.
Au regard de ces considérations, la chambre disciplinaire de première instance a décidé d’infliger un blâme, la sanction ordinale la plus légère, au directeur de l’IHU. Elle rappelle qu’à ce jour cette sanction n’est pas définitive, car toujours susceptible d’appel.
Le professeur Raoult blâmé pour sa communication, pas pour son traitement à l’hydroxychloroquine
La chambre disciplinaire de l’ordre des médecins sanctionne le microbiologiste pour avoir vanté la molécule, dont l’efficacité n’a jamais été démontrée, mais rejette l’accusation de « charlatanisme ».
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Quatre jours après avoir infligé un blâme au professeur Didier Raoult, directeur de l’Institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses (IHU) Méditerranée Infection de Marseille, la chambre disciplinaire du conseil de l’ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine a rendu publiques les motivations de sa sanction, mardi 7 décembre.
Un jugement qui rejette les plus sévères accusations visant le microbiologiste marseillais – celles de « charlatanisme » et de « mise en danger » des patients –, mais punit son manque de confraternité, ses certitudes trop affichées sur l’efficacité d’un traitement « insuffisamment éprouvé » selon les juges, et sa communication agressive envers les autres médecins.
Retrouvez l’enquête :
Sur les réseaux sociaux, les méthodes radicales des pro-Raoult
Réunie le 5 novembre à Bordeaux, la chambre disciplinaire avait été saisie par le conseil des Bouches-du-Rhône et le Conseil national de l’ordre des médecins respectivement en octobre et décembre 2020, en plein cœur de la polémique liée à l’utilisation de l’hydroxychloroquine dans le traitement du Covid-19. L’étude des deux plaintes, réunies en une seule audience, a été délocalisée en Nouvelle-Aquitaine pour échapper au microcosme marseillais et aux potentielles tensions liées à la popularité locale de Didier Raoult.
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Des accusations de falsification scientifique contre le professeur Raoult
Le juge et les huit médecins formant la chambre ont rejeté en bloc les arguments de Fabrice Di Vizio, l’avocat du professeur Raoult, demandant l’irrecevabilité des plaintes. Ils ont, en revanche, fait un tri dans les accusations portées contre le microbiologiste.
Ainsi, ils ne relèvent aucune faute déontologique dans la prescription de l’hydroxychloroquine et considèrent que le professeur Raoult n’a pas méconnu le code de la santé publique et son obligation de « tenir compte des avantages, des inconvénients et des conséquences des différentes investigations et thérapeutiques possibles » en administrant cette molécule en 2020 aux patients.
Liberté de prescription
A l’époque, rappellent les juges, « il n’existait pas de données scientifiques acquises concernant le traitement du Covid-19 », et les prescriptions du professeur Raoult pouvaient « apparaître alors comme appropriées et équilibrées et mesurées dans leurs conséquences ».
A ce sujet, la chambre souligne qu’« aucun des patients traités avec son protocole n’a porté plainte contre [Didier Raoult] ». Un argument développé à l’audience par le professeur marseillais, dont la présence devant la chambre, comparée à l’absence des plaignants, a, semble-t-il, pesé.
Les juges écartent aussi toute entorse à l’article R. 4127-39, qui qualifie le « charlatanisme ». Ils estiment que le professeur « ne peut être regardé comme ayant conseillé ou prescrit un remède ou un procédé illusoire » et qu’aucun élément produit à l’audience ne prouve qu’il aurait manqué « à une information loyale, claire et appropriée » de ses patients.Lire aussi Article réservé à nos abonnés
Poursuivi pour « charlatanisme », le professeur Didier Raoult écope d’une sanction symbolique
Même sort pour une autre lourde accusation : celle d’avoir mis en danger ses patients. « Le professeur Raoult n’a fait courir aucun risque injustifié en prescrivant l’hydroxychloroquine aux doses habituellement préconisées pour les traitements pour lesquels elle est régulièrement utilisée depuis plusieurs années », souligne le rapport des juges.
Si, selon la chambre disciplinaire de l’ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine, le professeur Raoult n’a enfreint aucune règle déontologique en proposant, en 2020, son protocole aux patients frappés par le Covid-19, utilisant la liberté de prescription inscrite au code de la santé publique, elle reproche au directeur de l’IHU Méditerranée Infection d’avoir abusé d’une communication trop tranchée au sujet de l’hydroxychloroquine.
« Au travers de différents médias, et notamment de sa propre chaîne YouTube, le professeur Raoult a donné des informations qui ne s’appuyaient sur aucune donnée confirmée sans faire preuve de la prudence nécessaire, alors qu’ont existé très rapidement de profondes incertitudes sur les traitements appropriés du Covid-19 »,rappellent les juges. Ils estiment également que Didier Raoult n’a pas eu suffisamment « le souci de la répercussion de ses propos et de ses prises de position (…) alors qu’il savait le crédit qu’une frange de la population lui accordait ».
Manière « discourtoise, voire agressive »
Le professeur est également sanctionné pour avoir enfreint l’article 4127-14 du code de la santé publique, qui dispose qu’un médecin ne doit pas divulguer auprès de ses pairs « un procédé nouveau de traitement insuffisamment éprouvé sans accompagner [sa] communication des réserves qui s’imposent ».
Autre faute, la diffusion de ce traitement dans le grand public, en affirmant sa validité, « ne pouvait pas seulement reposer sur une étude observationnelle personnelle et sur quelques études étrangères alors que la communauté internationale s’interrogeait sur la pertinence des conclusions des abondants travaux de recherche effectués ou en cours ».
Tancé sur le fond de sa communication, le microbiologiste marseillais l’est aussi sur la forme. Ses propos et sa manière « peu correcte, discourtoise, voire agressive » de s’adresser à des médecins comme à des non-médecins sont jugés comme « de nature à déconsidérer la profession de médecin ». Et sa qualité de professeur des universités, que Didier Raoult mettait régulièrement en avant jusqu’à sa mise en retraite le 31 août 2021 pour justifier sa liberté de parole, ne lui permettait pas, selon la chambre disciplinaire, de s’affranchir des dispositions concernant tous les médecins
.Lire l’éditorial du « Monde » : Système Didier Raoult : siffler la fin de partie
Après ce blâme, Didier Raoult garde encore la possibilité de faire appel, mais son avocat Fabrice Di Vizio assure qu’il « ne le prévoit pas ». « Notre objectif est d’apaiser la situation, et non pas d’aller à la guerre. Cependant, nous ne manquerons pas de relever appel si jamais l’ordre des médecins voulait, de son côté, réattaquer le professeur Raoult », prévient-il. Le Conseil national de l’ordre des médecins a fait savoir de son côté qu’il se réunirait jeudi 9 décembre pour débattre d’un « éventuel appel ».
Gilles Rof(Marseille, correspondant)Contribuer
Blâme de l’Ordre : Le Pr Raoult satisfait de pouvoir continuer à exercer
Par Sandy Bonin le 06-12-2021

Sanctionné d’un blâme par le Conseil de l’Ordre vendredi 3 décembre, le Pr Didier Raoult semble satisfait d’avoir échappé à l’interdiction d’exercer.
Vendredi 3 décembre, un mois après sa convocation devant la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins de Nouvelle-Aquitaine, le Pr Raoult a écopé d’un blâme. Il lui était reproché plusieurs infractions au Code de déontologie médicale à cause de ses multiples apparitions médiatiques pour promouvoir l’hydroxychloroquine, « sans données scientifiques établies », ce qui s’apparente à du « charlatanisme », avait affirmé la rapporteure de la chambre disciplinaire lors de l’audience le 5 novembre à Bordeaux. Le chercheur était aussi accusé d’avoir pris des « risques inconsidérés » en soignant des patients avec ce traitement « non éprouvé par la science ».
« C’est une décision qui ménage l’honneur de tous. Je peux continuer à faire mon métier et le conseil de l’Ordre ne se désavoue pas », a réagi le médecin marseillais auprès du Parisien-Aujourd’hui en France. Le professeur Raoult, 69 ans, encourait une sanction pouvant aller d’un simple avertissement à une radiation. Convoqué devant la chambre disciplinaire de l’Ordre, le Pr Raoult dénonce « le procès de la réussite »
« Si ceci peut ramener de la paix, c’est bien », a également réagi celui qui dirige toujours l’Institut hospitalier universitaire (IHU) de Marseille, mais qui a été mis à la retraite le 1er septembre de ses fonctions hospitalières au sein des hôpitaux de Marseille (AP-HM). Concrètement, il n’exerce déjà donc plus d’activité médicale au sein de IHU.
[Avec leparisien.fr]
Blâme infligé au Pr Raoult : le Conseil national de l’Ordre des médecins fait appel
Par Louise Claereboudt le 17-12-2021

Ce vendredi 17 décembre, le Conseil national de l’Ordre des médecins a annoncé à l’AFP faire appel du blâme infligé deux semaines plus tôt au Pr Didier Raoult par la chambre disciplinaire d’Occitanie, pour avoir promu l’hydroxychloroquine comme traitement contre le Covid-19.
Deux semaines, jour pour jour, après la décision de la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins de Nouvelle Aquitaine, le Cnom a fait savoir à l’AFP qu’il faisait appel du blâme infligé au Pr Didier Raoult pour avoir promu l’hydroxychloroquine comme traitement contre le Covid-19.
Cet appel est fait « a minima », a indiqué le Conseil national de l’Ordre des médecins à l’AFP, demandant de fait l’aggravation de la sanction – qui est la deuxième sanction en importance après le simple avertissement, ou à ce qu’elle demeure au minimum la même. Contacté par Egora, le Cnom a confirmé l’information mais n’a pas souhaité communiquer davantage.
La justice ordinale a en effet surtout condamné la communication de l’infectiologue marseillais, et non sa pratique ou sa prescription d’hydroxychloroquine. Sur les 10 infractions au code de déontologie médicale qui lui étaient reprochées, quatre seulement ont été retenues, selon la décision ordinale. L’accusation de charlatanisme a été rejetée.
Le Pr Raoult s’était alors satisfait de pouvoir continuer à exercer.