« Des pistes pour une meilleure organisation du système de santé »
Date de publication : 2 novembre 2021
Marie-Cécile Renault constate dans Le Figaro que « l’hôpital public sort de la crise fragilisé. C’est un fait. Les syndicats affirment qu’il n’y a pas assez de personnels, pas assez de lits, pas assez de moyens… Et ce même après l’effort inédit du « Ségur de la santé », avec 10 milliards d’euros consacrés aux revalorisations salariales et 19 milliards d’investissement dans les hôpitaux. Comme si l’hôpital était un puits sans fond ».
« C’est aussi que le système de santé arrive au bout d’un cycle, celui inventé en 1945 et les ordonnances Debré de 1958, très hospitalo-centré, qui nécessite aujourd’hui d’être questionné sur son efficacité et son organisation », note la journaliste.
Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF), déclare que « tout le système de santé a besoin d’un remède de cheval ». « Un vaste chantier qu’il faudra avoir le courage politique de mener car il se heurte non seulement à une réelle complexité et technicité, mais aussi aux poids des habitudes et des lobbys », poursuit Marie-Cécile Renault.
La journaliste observe que « repenser l’organisation n’est pas un vain mot. Cela peut même faire toute la différence, comme en témoigne l’exemple souvent mis en exergue, mais très peu répliqué, du centre hospitalier de Valenciennes ».
Elle explique que « cet établissement a réussi à mettre en place un modèle managérial associant davantage les soignants à la gestion interne de l’hôpital. Des médecins chefs de pôle – volontaires et préalablement formés à la gestion et au management – recrutent et gèrent librement les dépenses des services, sous la supervision de la direction ».
Marie-Cécile Renault note ainsi que « l’hôpital compte beaucoup moins d’administratifs (5% de personnel non médical, contre 33,7% en moyenne dans les hôpitaux), maîtrise ses coûts, génère depuis dix ans des excédents financiers de plusieurs millions et supporte peu de dette alors même qu’il a investi près de 500 millions d’euros en 10 ans pour rénover ses bâtiments. Et la satisfaction du personnel soignant est au rendez-vous ».
Frédéric Bizard, économiste, souligne que la crise hospitalière « n’est pas une crise de ressources, mais une crise de sens. C’est une crise d’inadaptation du système à un environnement qui s’est radicalement transformé. La triple transition démographique, épidémiologique et technologique a changé la donne. Ce triple choc exige une réforme globale que les responsables politiques n’ont pas encore mise dans leur agenda ».
La journaliste note que l’économiste « identifie trois priorités. D’abord, une prise de conscience politique de la nécessité de remettre à plat le modèle actuel. Ensuite, l’instauration d’une gouvernance participative où l’hôpital sort du carcan administratif, comme à Valenciennes. Enfin, la fin de la centralisation actuelle : l’État doit se contenter de fixer les grandes orientations, et laisser la politique de santé se décliner en région avec le plus d’autonomie possible ».
Marie-Cécile Renault relève cependant que « toute tentative d’évolution se heurte à des levées de boucliers. L’exemple de l’ambulatoire […] est édifiant. Développé et bien vécu dans le privé, il est souvent critiqué dans le public car accusé de pousser à la fermeture de lits dans le seul but de faire des économies. Or, l’objectif est aussi de faire bénéficier les patients de meilleures techniques chirurgicales, offrant une récupération plus rapide et moins de risques d’infections nosocomiales ».
Hôpital: des pistes pour une meilleure organisation du système de santé
Publié hier à 20:34, mis à jour hier à 20:34

Ajouter des moyens ne suffit pas, il faut repenser un modèle en bout de course.
L’hôpital public sort de la crise fragilisé. C’est un fait. Les syndicats affirment qu’il n’y a pas assez de personnels, pas assez de lits, pas assez de moyens… Et ce même après l’effort inédit du «Ségur de la santé», avec 10 milliards d’euros consacrés aux revalorisations salariales et 19 milliards d’investissement dans les hôpitaux. Comme si l’hôpital était un puits sans fond. C’est aussi que le système de santé arrive au bout d’un cycle, celui inventé en 1945 et les ordonnances Debré de 1958, très hospitalo-centré, qui nécessite aujourd’hui d’être questionné sur son efficacité et son organisation. «Tout le système de santé a besoin d’un remède de cheval», résume Frédéric Valletoux, président de la Fédération hospitalière de France (FHF). Un vaste chantier qu’il faudra avoir le courage politique de mener car il se heurte non seulement à une réelle complexité et technicité, mais aussi aux poids des habitudes et des lobbys…
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