Les effets toxiques de l’ivermectine ont été mis en évidence grâce à son utilisation dans la prévention et le traitement de la Covid-19

Publié le 02/11/2021

Covid-19 : un puissant révélateur de la toxicité potentielle de l’ivermectine 

https://www.jim.fr/medecin/actualites/medicale/e-docs/covid_19_un_puissant_revelateur_de_la_toxicite_potentielle_de_livermectine__189809/document_actu_med.phtml

L’ivermectine est un antiparasitaire utilisable chez l’homme dans le traitement de la gale, mais aussi de parasitoses telles l’anguillulose gastro-intestinale et la filariose lymphatique. Ce médicament est par ailleurs largement utilisé en médecine vétérinaire. La lotion destinée au traitement de la gale et de la pédiculose n’est autorisée que dans certains pays dont les États-Unis.
La pandémie de Covid-19 l’a propulsé sur le devant de la scène, à l’instar d’autres médicaments tels l’hydroxychloroquine et l’azithromycine. Il s’avère qu’in vitro, l’ivermectine fait preuve d’une activité antivirale qui inclut le SARS-CoV-2 ce qui a aboutit à sa large distribution de par le monde sous diverses formes galéniques, alors qu’aucune étude clinique n’y incitait.

Des prescriptions multipliées par 24

Le nombre de prescriptions a été multiplié par 24 à l’occasion de la pandémie, sa consommation réelle étant en réalité sous-estimée car le médicament est en vente libre aux États-Unis. De fait, les autoprescriptions à des fins préventives ou  curatives ont explosé aux États-Unis, au point que les centres antipoison ont été fortement sollicités. En témoigne l’expérience du centre antipoison de l’état d’Oregon qui répond également aux appels provenant de l’Alaska et de l’ile de Guam.

Le nombre moyen mensuel d’appels concernant l’ivermectine était de 0,25 en 2020. Entre janvier et juillet 2021, il est passé à 0,86 pour culminer à 21 pour le seul mois d’août de cette année. Les 21 victimes du médicament (dont 11 de sexe masculin) étaient, pour la plupart,  âgés de plus de 60 ans (âge médian, 64 ans ; extrêmes, 20 à 81). Dans 11 cas, l’ivermectine a été utilisée à titre préventif et dans les dix autres cas pour traiter une forme symptomatique de la Covid-19.

Une large place pour les médicaments vétérinaires

Dans trois cas, la prescription venait d’un médecin ou d’un vétérinaire. Dix-sept patients avaient exclusivement eu recours au médicament vétérinaire et chez le patient restant, la source n’a pu être précisée.

Les symptômes qui ont motivé l’appel auprès du centre antipoison sont le plus souvent survenus dans les deux heures qui ont suivi la prise d’une dose conséquente. Cependant, dans six cas, ils se sont installés de manière progressive après plusieurs jours ou semaines d’exposition répétée au médicament vétérinaire à des doses comprises entre 6,8 et 125 mg pour ce qui est de la pâte orale à 1,87 %, versus 20 à 50 mg quant à la solution à 1 %. Ceux qui ont eu recours au médicament destiné à l’homme ont pris des comprimés régulièrement à raison de 42 mg/semaine sur le long cours.
Ces traitements fantaisistes ont conduit six des 21 impétrants à l’hôpital et, dans quatre cas, à un séjour dans une unité de soins intensifs. Aucun décès n’a cependant été déploré. Les symptômes les plus fréquents ont été les suivants : troubles gastro-intestinaux sévères (n=4), syndrome confusionnel (n=3), ataxie et épuisement (n=2), hypotension artérielle (n=2) et crises d’épilepsie (n=1).
L’usage anarchique et immodéré d’un médicament en général dénué d’effets indésirables sérieux, tel l’ivermectine, révèle sa toxicité potentielle, ce qui devrait décourager définitivement ses adeptes qui sont encore nombreux de par le monde. D’autant que son efficacité dans le traitement préventif ou curatif de la Covid-19 n’est ni plus ni moins que nulle, jusqu’à preuve du contraire.

Dr Peter Stratford

RÉFÉRENCE

Temple C et coll. Toxic Effects from Ivermectin Use Associated with Prevention and Treatment of Covid-19 NEJM 2021 (20 octobre) : publication avancée en ligne.DOI: 10.1056/NEJMc2114907.

L’ utilisation de l’Ivermectin dans la prévention et le traitement de la Covid-19 montre des effets toxiques

Temple C, Hoang R, Hendrickson RG. Toxic Effects from Ivermectin Use Associated with Prevention and Treatment of Covid-19. NEJM October 20, 2021. https://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMc2114907?query=featured_home

Effets toxiques de l’utilisation d’ivermectine associés à la prévention et au traitement du Covid-19. 

L’Oregon Poison Center a récemment reçu un nombre croissant d’appels concernant l’exposition à l’ivermectine. Six des 21 cas (à partir d’août 2021) ont été hospitalisés pour des effets toxiques, notamment des épisodes graves de confusion, d’ataxie, de convulsions et d’hypotension. The Oregon Poison Center recently received an increasing number of calls regarding ivermectin exposure. Six of the 21 cases (from August 2021) were hospitalized for toxic effects, including severe episodes of confusion, ataxia, seizures, and hypotension. Just saying.

Voir aussi:

https://jeansantepolitiqueenvironnement.wordpress.com/2021/09/01/ivermectine-vous-netes-pas-un-cheval-vous-netes-pas-une-vache/

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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