Pollution de l’air : les militants albigeois d’EELV veulent des actions
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Le capteur se trouve au cœur du centre historique, square Delmas à Albi. DDM Emilie Cayre.
Environnement, Municipales 2020, Albi
Publié le 18/10/2021 à 05:13
l’essentiel
Dans le cadre de la journée mondiale de la qualité de l’air, les Verts d’Albi interpellent la maire et la préfète sur le manque d’information des habitants sur la pollution aux particules fines et l’absence de réaction en cas d’alerte.
40 000 morts par an causées, uniquement, par les particules fines présentes dans l’air. Précisément les PM 2.5 (particulate matter de moins de 2,5 microns). Ce sont les derniers chiffres publiés par l’Organisation mondiale de la santé. Pour les militants écologistes d’EELV d’Albi, « il y a un vrai problème environnemental et de santé publique » dans la mesure, précise Yves Carrat, où « l’OMS a récemment beaucoup abaissé les seuils de nocivité ». Le tout en rappelant que le 4 août dernier, le conseil d’État, plus haute juridiction administrative, a condamné la France à payer 10 millions d’euros à plusieurs organisations environnementales, pour n’avoir pas pris de mesures « suffisantes » contre la pollution de l’air.
Albi n’est pas la France et vendredi après-midi, lors de la conférence de presse organisée par les militants albigeois d’EELV, Square Delmas la menace ne semblait pas si évidente. Une petite placette au cœur du centre ancien, protégée de la circulation, où certaines habitations bénéficient même d’un petit espace végétalisé.
Un seul capteur pour Albi
C’est là que se trouve le seul capteur d’Atmo (ex Oramip), l’observatoire agréé pour assurer la surveillance de la qualité de l’air sur la commune d’Albi.
« Jusqu’en 2015, il y avait encore deux stations dont une près du parc Rochegude, route de Castres. Le capteur a été enlevé un an après l’élection de la nouvelle majorité et la création d’une délégation de service public » expliquent les militants d’EELV, en évoquant la gestion du circuit automobile déléguée au privé par la municipalité de Stéphanie Guiraud-Chaumeil.
Le seul capteur restant ne mesure plus les particules fines de 10 microns ou moins ni les oxydes d’azote, contrairement au capteur installé à Castres.
« On ne dit pas que rien n’est fait, mais ça ne va pas assez vite », argumente Yves Carrat, en particulier en matière de pistes cyclables et d’alternatives à la voiture. « C’est du domaine de l’agglo [ndlr, dont la maire d’Albi est présidente]. L’actuel schéma directeur n’est réalisé qu’à 25 %. »
70 km/ sur la rocade
« Le groupe EELV fait cinq propositions pour agir (lire ci-dessus) », annonce Julien Bestion, en insistant sur l’importance de bien informer les Albigeois en matière de qualité de l’air.
Atmo Occitanie, l’organisme chargé de mesurer et modéliser l’évolution de la pollution de l’air, livre un bilan annuel de ces données, entre autres à la C2A et informe également les autorités.
« En février 2019 et en mars 2021, on a eu deux niveaux d’alerte, concernant la santé des femmes enceinte et des enfants. Mais aucune mesure d’urgence n’a été prise par la préfecture du Tarn. Les autorités font le minimum pour informer la population en cas d’alerte aux particules fines » déplorent les Verts albigeois. « Le 70 km/h sur la rocade pendant des épisodes d’alerte, même s’il n’y a pas d’obligation, le préfet peut le mettre en place. En Midi-Pyrénées, certains préfets le font, d’autres pas. » Quant aux 30 km/h en ville, « ce n’est efficace que si c’est généralisé. Les demi-mesures ne suffisent plus » martèlent les Verts. Les mesures de qualité de l’air d’Atmo sont accessibles en ligne sur atmo-occitanie.org/occitanie
« Cinq propositions pour agir »
Les militants EELV d’Albi listent 5 propositions à destination de l’Agglomération d’Albi, nécessaires selon eux pour lutter contre la pollution de l’air.
1. Faire passer la rocade à 70 km/h en permanence, une mesure prévue dès que les mesures correspondent à une alerte de niveau 1
2. Installer et suivre 5 sondes d’analyse de la qualité de l’air sur l’Albigeois, dont certaines dans les zones de forte concentration de population comme Rayssac et Cantepau ; au circuit automobile d’Albi et enfin sur la partie nord de la ville où aucune mesure n’est relevée actuellement.
3. Publier en temps réel les données informant sur la qualité de l’air sur les sites internet de la préfecture, de la ville et de l’agglomération d’Albi et sur le nouveau panneau de la rocade, un service qu’Atmo Occitanie propose gratuitement.
4. Développer de façon drastique les pistes cyclables et les alternatives à la voiture à Albi.
5. Mettre fin aux activités du circuit automobile
Mais que font les politiques ?
Soirée débat de l’association FOPA de Lescure contre la bretelle de Lescure



Commentaires Dr Jean Scheffer
Dans mon « pacte écologique pour l’Albigeois », tous les politiques en 2007 s’étaient engagés (sauf Mr Bonnecarrère) à faire établir le 70km/h sur la rocade en permanence, et aussi de définir le fuseau et préempter les terrains afin de réaliser le grand contournement par le N.O.
En 2011 des capteurs pour analyser les émissions de N02 le long de la rocade, ont été positionné par l’ORAMIP, sur 12 points, afin de déterminer le meilleur positionnement pour enregistrer de façon définitive la pollution près d’une voie à grande circulation.

Cette étude est introuvable sur internet: « Recherche d’un site d’implantation d’une station de proximité automobile dans l’agglomération albigeoise Résultats de la campagne de mesures par tubes échantillonneurs passifs. » A noter que le site de la route de Saint-Juery donnait un taux un peu élevé, alors que la rocade est en contrebas et donc la réalité de la pollution étant sous estimé, il n’a pas été retenu ! On comprend pourquoi Madame Guiraud Chaumeil a tout fait avec le promoteur des terrains de l’Hôpital à la Renaudié pour qu’il n’y est pas d’étude d’impact comportant une analyse de la pollution de l’air et du bruit, vu la proximité d’une école et d’un EHPAD (MAPAD de la Renaudié).

A la suite de cette étude il a été décidé de positionner deux stations mobiles Avenue Gambetta et route de Saint-Juéry afin de déterminer un site d’implantation d’une station fixe de proximité automobile qui depuis ont été enlevées. Les résultats sont parus dans le rapport annuel sur 2013, paru en 2014 (https://atmo-occitanie.org/sites/default/files/imports/pdf/Evaluation_du_niveau_de_pollution_en_proximite_trafic_sur_Albi_2013.pdf)

Les résultats:
Dépassement de l’objectif de qualité fixé sur une année pour les particules de diamètre inférieur à 2,5 μm. Avec les nouvelles normes de l’OMS (division du taux de N02 par quatre) les taux sont nettement au dessus des seuils autorisés (35 μg/m3 versus 40 μg/m3)