Abandon des gestes barrières, absence de passe sanitaire, vaccination très tardive des jeunes, moindre efficacité du vaccin AstraZeneca, l’épidémie flambe au Royaume-Uni.

Covid-19 : pourquoi l’épidémie flambe-t-elle au Royaume-Uni ?Photo d'illustration dans une gare britannique. Photo d’illustration dans une gare britannique. Stuart Bailey de Pixabay 

Coronavirus – Covid 19,  Pass sanitaire,  SantéPublié le 13/10/2021 à 15:19

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l’essentiel

Le Royaume-Uni connaît un rebond important de l’épidémie de Covid-19. Alors que la population britannique est majoritairement vaccinée, comment peut-on expliquer cette flambée des cas de malades ?

Le Royaume-Uni a longtemps été le modèle européen de la campagne vaccinale contre le Covid-19. Avec 67,6 % de la population ayant reçu un schéma vaccinal complet, les Britanniques semblaient s’éloigner de la pandémie mondiale. Pourtant, le variant Delta terrasse le pays avec 37 668 nouveaux cas mardi 12 octobre. Comment se fait-il donc que ce pays majoritairement vacciné subisse une telle flambée des cas de contamination ?

L’abandon des gestes barrière 

Il semblerait que les Britanniques aient abandonné la plupart des gestes barrière qui freinent la transmission du virus. Dans le pays, personne n’est soumis à un pass sanitaire qui est la règle en France depuis cet été. Dans les rues ou dans les boutiques de Londres, peu le portent encore. Légalement, il n’existe plus de loi qui contraint les Anglais à en porter.

Dans le métro londonien, il reste cependant obligatoire mais le syndicat National Union of Rail, Maritime and Transport Workers (RMT) estime que seuls 20% des passagers portent encore un masque durant leurs trajets contre 80% avant la levée des restrictions au début de l’été.

Le gouvernement a annoncé par ailleurs que le masque pourrait redevenir obligatoire en cas de recrudescence de l’épidémie cet hiver. 

Les adolescents peinent à se faire vacciner 

Il aura fallu attendre le 20 septembre pour que les 12-15 ans aient enfin accès à leur première dose au Royaume-Uni, plusieurs jours après la rentrée scolaire des adolescents. Le comité de vaccination avait « jugé » en effet jusqu’à tardivement que la vaccination des jeunes n’étaient pas nécessaire. En France, où le vaccin est accessible aux ados depuis mi-juin, 68 % d’entre eux sont déjà doublement protégés.

Le vaccin AstraZeneca mis en cause ? 

Si le Royaume-Uni a pu se lancer aussi rapidement dans la course à la vaccination contrairement à certains pays d’Europe, c’est surtout que le pays a vacciné en masse avec les doses d’AstraZeneca plus rapidement accessibles contrairement à celles de Pfizer et Moderna. Le vaccin Pfizer étant plus efficace contre les variants selon de nombreux experts, les populations ayant reçu l’AstraZenaca sont donc plus touchées par les mutations du Covid-19. Les autorités ont, dès lors, annoncé une troisième dose pour les plus de 50 ans et les soignants. 

Des chiffres à nuancer

Le pays est certes en proie à une hausse du nombre de cas mais la courbe des hospitalisations et des décès reste, elle, rassurante même si elle augmente légèrement depuis septembre selon Reuters. Dimanche 10 octobre, le pays n’a déploré « que » ​38 décès, loin de la journée la plus noire de la pandémie, le 20 janvier, avec 2 677 morts. 

La courbe des nouvelles contaminations augmentent fortement contrairement à celle des décès.
La courbe des nouvelles contaminations augmentent fortement contrairement à celle des décès. Capture d’écran Reuters

Le pays ne connaît pas non plus une hausse notable des hospitalisations depuis le pic de la dernière vague. Au 8 octobre, le pays comptait 766 nouvelles hospitalisations. Au 10 janvier de la même année, ils étaient 4210 à être admis à l’hôpital selon le gouvernement britannique. 

La courbe des hospitalisations en Angleterre.
La courbe des hospitalisations en Angleterre. Capture d’écran : Coronavirus Data Gouv. UK. 

Lucie Tollon
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Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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