La montagne parie sur la téléconsultation augmentée
Publié le 24/09/2021 à 05:12 , mis à jour à 05:19
L’appareillage connecté permet de prendre sa température, sa tension, d’examiner ses oreilles ou encore de pratiquer d’autres examens à distance. Photo DR
« Pourquoi la téléconsultation augmentée ne viendrait pas répondre à notre problématique de désertification médicale dans le Tarn ? » Daniel Vidal, le maire de Murat-sur-Vèbre nouvellement élu au conseil départemental compte bien mettre le sujet sur la table de l’assemblée plénière du Département qui se réunira ce vendredi à Albi. Celui qui est aussi président de la communauté de communes des Monts de Lacaune et de la Montagne Haut-Languedoc connaît bien le sujet puisqu’il a fait installer il y a quelques mois une cabine de téléconsultation augmentée au sein de la pharmacie de son village. Mais la téléconsultation augmentée qu’es aco ? « Ce n’est pas qu’une simple téléconsultation depuis son canapé. Outre le fait qu’on peut avoir un rendez-vous très rapidement, notre cabine permet d’aller plus loin qu’une simple téléconsultation, avec la possibilité de réaliser 90 % des actes d’une consultation classique grâce à l’utilisation de 7 objets médicaux connectés. Elle permet aussi d’imprimer les ordonnances », explique Tessan, la société qui a fourni la télécabine de Murat-sur-Vèbre. « On peut y faire beaucoup de choses comme prendre sa fièvre en direct, témoigne Daniel Vidal. Et pour nos aînés qui n’ont pas les moyens de se déplacer ou des difficultés avec le numérique, cela facilite grandement la vie quand il n’y a quasiment plus de médecins sur notre territoire. Je remercie le pharmacien d’avoir accepté d’héberger la cabine. » D’autant que Tessan ne s’arrête pas aux consultations de généralistes, qui peuvent être obtenues sans rendez-vous en moins de 15 minutes en tiers payant intégral. « On peut aussi obtenir un rendez-vous avec un médecin spécialiste (dermatologue, gastro-entérologue…) en moins d’une semaine et sans dépassement d’honoraire », assure la start-up française.
40 000 euros sur 5 ans
Le hic, c’est que cette nouvelle technologie a un coût. « La cabine de Murat-sur-Vèbre a coûté 40 000 euros à la communauté de communes, pour une machine fournie dont la maintenance est assurée durant 5 ans », reconnaît Daniel Vidal. Et quand bien même l’Etat s’est engagé à prendre 50 % de ce coût à sa charge selon l’édile, ce dernier aimerait bien que le conseil départemental soutienne aussi cette initiative. « J’espère convaincre les autres conseillers départementaux mais il y a des freins pour le moment. Certains sont plus favorables au recrutement de nouveaux médecins. » Les élus des Monts de Lacaune ne sont pas contre cette idée non plus puisqu’ils continuent eux-mêmes à chercher de nouveaux médecins, mais un maire d’une autre commune s’est déjà laissé séduire par la solution proposée par Tessan. « Une seconde cabine sera également inaugurée dans la commune de Viane à la fin du mois d’octobre, à l’initiative du maire Denis Maffre, qui voit le dernier médecin de sa commune partir à la retraite, et faute de trouver un remplaçant il s’est tourné vers la cabine », explique Daniel Vidal. Là encore, le coût sera pris en charge par la communauté de communes et l’Etat, pour une installation dans le cabinet médical où une infirmière gérera l’installation.