Une semaine dans une unité d’urgences pédopsychiatrique – Un manque cruel de moyens financiers et humains en pédopsychiatrie

Crises d’angoisse, tentatives de suicide… depuis décembre 2020, « les troubles flambent » aux urgences pédopsychiatriques

Par  Lorraine de Foucher 

Publié le 02 août 2021 à 02h46 – Mis à jour le 03 août 2021 à 20h11

https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/08/02/les-troubles-flambent-les-urgences-pedopsychiatriques-au-chevet-de-la-detresse-adolescente_6090259_3224.html

REPORTAGE

Au Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne, un service au fonctionnement presque unique en France peut hospitaliser sans délai des jeunes en crise. Mais avec la crise due au Covid-19, les soignants sont submergés. Une alerte a été envoyée à l’agence régionale de santé. « Le Monde » a passé une semaine dans cette unité.

Yassine* tient Clémentine dans ses bras. Le grand adolescent aux traits enfantins sourit à pleines dents, stupéfait de la facilité avec laquelle il a enlacé cette jolie jeune fille de 14 ans, à peine arrivée. « Vous êtes à l’hôpital, là, pas dans un club de rencontres », peste Doris (qui n’a pas souhaité donner son nom), l’aide-soignante, en traversant la salle de vie de l’unité Urgences et liaisons de psychiatrie infanto-juvénile (Ulpij) de la Fondation Vallée, située au cœur du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne), et dans laquelle Le Monde a pu passer une semaine. Yassine et Clémentine sont tous les deux là pour des tentatives de suicide ; l’un a avalé deux boîtes d’anxiolytiques le matin de son bac blanc, l’autre a fait une overdose d’ecstasy.

Chaque année, ils sont près d’une centaine d’enfants et d’adolescents à séjourner dans ce service unique en région parisienne, capable « de fonctionner en vraie urgence et d’hospitaliser un jeune en une heure, dans un espace fait pour ça, explique le docteur Hugo Naudet, médecin de l’unité. Ici, on récupère les pires situations, mais je n’ai jamais eu autant de demandes pour des cas complètement catastrophiques. On doit sans arrêt trouver des solutions, on n’a que huit places. » L’Ulpij agrège toutes les détresses adolescentes aggravées par la pandémie de Covid-19, qui a augmenté la maltraitance intrafamiliale, la désocialisation, le temps devant les écrans et les idées suicidaires. Et depuis décembre 2020, « les troubles flambent », affirme le docteur Naudet.

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Au même moment, l’unité a dû alerter l’agence régionale de santé (ARS) pour obtenir des renforts. « Les deux confinements ont été initialement plutôt bien vécus par beaucoup d’adolescents, qui semblent s’être retrouvés dans une période de “pseudo-confort” en lien avec l’arrêt scolaire. Cependant, la suite montrera que cette accalmie n’était que temporaire, et on assistera à une explosion de décompensations psychiatriques et de situations de crises chez les adolescents en fin d’année 2020 », corrobore le rapport d’activité de l’unité publié début 2021. Ce service, comme les autres structures analogues en France, redoute une épidémie de gestes autoagressifs chez les jeunes.

Coupés du monde pendant deux semaines

Deux médecins, trois internes, dix infirmiers, six aides-soignantes et un psychologue se relaient jour et nuit pour veiller sur ces enfants coupés du monde et enfermés dans l’unité pendant deux semaines en moyenne. Ils rejoignent ensuite le circuit de la pédopsychiatrie de ville, affaibli lui aussi par la crise sanitaire et le manque de praticiens. Les listes de patients des centres médico-psycho-pédagogiques sont saturées, avec parfois un an d’attente pour voir un soignant. « La fragilité du tissu de soin en aval fait que les jeunes sur le fil basculent plus vite, s’acutisent [passent d’un état chronique à un état aigu], et atterrissent plus aux urgences. C’est un cercle vicieux », explique le docteur Richard Buferne, chef du pôle intersectoriel à la Fondation Vallée, à laquelle est rattachée l’Ulpij.

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Lundi matin, 9 h 30. L’équipe soignante grignote des tartines, serrée dans la petite salle des transmissions avec vue sur le couloir de l’unité. Les infirmières listent les événements de la nuit. Hippolyte, 12 ans, s’est effondré : « Je veux me casser d’ici, ils sont tous tarés. » L’enfant est un hikikomori, terme japonais désignant ces jeunes reclus, déscolarisés et nourris aux jeux vidéo. Avec les confinements successifs, il a décroché de l’école depuis un an. Son médecin généraliste et un ambulancier sont venus l’extraire de son appartement pour l’emmener à l’Ulpij. Quand Zofia Voineau, l’interne, demande à Hippolyte ce qu’il ferait avec une baguette magique, il répond qu’il enlèverait les poubelles de chez lui : sa mère est atteinte du syndrome de Diogène – un trouble du comportement qui consiste à accumuler des objets dans de mauvaises conditions d’hygiène. Elle refuse la venue des services sociaux, de peur qu’on lui enlève son fils. Un placement en urgence de l’adolescent est débattu.

Dans le couloir des Urgences et Liaisons de Psychiatrie Juvéno-Infantile (ULPIJ) du Val-de-Marne (94). Au CHU de Bicêtre le 13/07/2021, Camille Gharbi pour Le Monde.

Enzo, 14 ans, n’a pas bien dormi non plus, il a accumulé les crises d’angoisse. Avec les confinements, « ça a pété ». Il y a trois semaines, ses parents sont partis travailler. Il avale trente comprimés d’un coup, se filme avec son portable, envoie la vidéo à sa mère et appelle les pompiers. Zofia Voineau se veut rassurante : « Il est capable de critiquer son geste, en disant qu’il a perdu les pédales. » « Angoisses massives d’abandon », pose le docteur Naudet.

« Moi, je nique les adultes »

Deux enfants tambourinent à la fenêtre de la salle et interrompent la réunion, un long morceau de plastique noir à la main. « Ils ont encore arraché le joint d’une porte de chambre », râle Corinne (qui n’a pas souhaité donner son nom), une infirmière. Les transmissionsreprennent. La veille, un petit nouveau a été admis. Walid a seulement 9 ans. « Il est agité, insolent, vulgaire », décrit un soignant. « Moi je nique les adultes, je nique les enfants », répète-t-il depuis son hospitalisation. Hier, il est entré survolté, et a essayé de tout arracher dans sa chambre. Vingt-cinq gouttes de Tercian, un puissant neuroleptique, lui ont été administrées pour le calmer, éviter de devoir le « contentionner » et d’appeler la sécurité. « Des gamins comme ça, il y en a des milliers, ce n’est pas tant de la psychiatrie qu’il a besoin que de l’éducatif et de la contenance », éclaire le docteur Hugo Naudet. L’enfant souffre d’immenses troubles de l’attachement qui l’empêchent d’interagir avec les autres.

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Dans l’une des huit chambres des Urgences et Liaison de Psychiatrie Juvéno-Infantile (ULPIJ) du Val-de-Marne (94), occupée par un patient de 9 ans. Au CHU de Bicêtre le 13/07/2021, Camille Gharbi pour Le Monde.

Sa biographie, que son éducatrice de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) est venue dérouler à l’hôpital, parle pour lui. Il naît dans un squat parisien de parents clandestins. Il est tout jeune quand son père l’abandonne devant les locaux des services sociaux. Placé en famille d’accueil, il subit des attouchements. Il entre ensuite en foyer. « Walid est très rejeté mais très attachant », dit-elle. Il n’est pas capable de tenir assis sur une chaise, se déguise en princesse, adore les Barbie qu’il colorie puis détache en morceaux. Une fois par mois, il voit encore ses parents, que la fonctionnaire de l’ASE dépeint comme « aimants », mais totalement « dépassés ».

Il y a une chose que Walid aime plus que tout, ce sont les livres. Surtout les J’aime Lire. A la bibliothèque, il en emprunte toujours trop. A l’école, en CE2, sa scolarité est « saccadée », selon l’éducatrice. Il n’arrive pas à garder son masque, il est tout le temps repris à cause de ça. Et ça l’énerve. Il se lève, quitte sa classe, court dans le couloir, jette des verres d’eau sur ses camarades, a coupé courts les cheveux de la petite fille devant lui. Les enseignants ont craqué. Son exclusion définitive a été prononcée. Avec son renvoi de l’école, Walid a décompensé. En crise, l’enfant rit, puis hurle, pleure et transpire. « D’habitude, on arrive à le récupérer, mais là, on n’y arrivait plus, il se sauvait, il hurlait j’en ai marre, j’en peux plus, je veux me tuer », retrace l’éducatrice de l’ASE qui, une heure durant, a beaucoup parlé de lui. Elle en avait besoin aussi. « Je vous remercie de nous l’avoir pris un peu, parce qu’on n’en pouvait plus. La protection de l’enfance, elle ne va pas bien non plus, il y a un immense turn-over d’enfants et d’adultes », s’excuse-t-elle devant le pédopsychiatre.

Tous les horizons sociaux

Le groupe de parole du mercredi rassemble les huit jeunes dans la petite salle de jeux, autour de Stéphane Laudrin, le psychologue de l’unité, et Corinne, l’infirmière. Le thérapeute fait surgir des échanges éloquents entre ces enfants souffrants mais lucides. Il leur demande comment ils vont et revient sur les événements récents.

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La veille, Neil, 14 ans, a volé un couteau au déjeuner. Les soignants s’en sont aperçus, ont aligné les patients en rang pour les faire avouer, et surtout retrouver l’objet. Il s’est dénoncé, et a extrait le couteau de sous son oreiller. « Je voulais me couper les ongles », a-t-il déclaré. « Tu ne peux rien faire avec ce couteau à bout rond », précise Enzo. « Ah si, quand tu veux, tu peux », surenchérit Emma, 15 ans, dont les manches longues peinent à cacher ses mains scarifiées. Yassine tient à alerter sur le comportement de Walid : « Cet enfant a vu des trucs, il parle tout le temps de sexe. » Walid a du chocolat sur son T-shirt, gigote de plus belle sur sa chaise, mais ne réagit pas.

« J’ai l’impression d’être à la garderie, il me manque plein de choses, ma guitare, mon chat, les repas avec mes parents », proteste Olivier, 16 ans, hospitalisé après une tentative de suicide

« De quoi avez-vous besoin ? », relance Stéphane. « J’en ai marre d’être enfermé, je pourrais avoir un sac de frappe ? », réclame Gabriel, 14 ans. « Il a été détruit par un patient le mois dernier », s’excuse Corinne. Walid commence à monter sur son siège, secoue le cadenas de l’armoire à jeux derrière lui. Il préfère être à l’hôpital qu’au foyer, « il y a moins de monde ». Hippolyte tricote avec ses doigts pour évacuer son anxiété, Enzo triture son jogging, regarde sa montre. « Il est 11 h 30, c’est fini la réunion ? On peut faire autre chose ? » « Pourquoi j’ai eu une cuillère pour manger du poulet ? Ça ne marche pas bien », regrette Walid. « C’est pour pas que tu te fasses mal », justifie Enzo.

Dans la salle de vie des Urgences et Liaisons de Psychiatrie Juvéno-Infantile (ULPIJ) du Val-de-Marne (94), où les adolescents peuvent se retrouver pendant la journée. Au CHU de Bicêtre le 13/07/2021, Camille Gharbi pour Le Monde.

Les murs de l’Ulpij accueillent des enfants de tous les horizons sociaux. Très pauvre comme celui de Walid, mais aussi financièrement aisé comme celui d’Olivier, 16 ans. Il y aurait même « une perte de chance pour les enfants des CSP + », selon le docteur Naudet. Les familles privilégiées intègrent moins souvent les parcours de soin et de soutien à la parentalité que les autres. « En effet, il est compliqué d’imposer des mesures éducatives à des parents bac +5, car ils se montrent très rassurants devant les services sociaux, ils maîtrisent les codes. En réalité, dans leur immense majorité, ils ne sont pas plus conscients que ceux d’autres milieux des processus à l’œuvre dans la dynamique familiale », analyse-t-il.

En entretien dans le bureau du docteur Naudet, Olivier se présente sous son meilleur jour – « J’ai plein d’amis, je suis un très bon élève » –, alors que montent par la fenêtre les rires de ses camarades d’hospitalisation réunis autour du baby-foot dans la cour. « Donc tu es un bon élève, tu as plein d’amis, et tu es en psychiatrie ? », questionne doucement le médecin. « J’ai fait une tentative de suicide il y a trois semaines », commence le garçon. « Tu as fait ça dehors ? Dans ta chambre ? – Je suis allé dans l’armoire à médicaments de ma mère, j’écoutais de la musique, j’ai commencé et je n’ai pas arrêté. » Olivier a ingéré une trentaine de comprimés. « J’étais sûr que je n’allais pas mourir, c’était une alerte pour moi. La dernière solution pour qu’on m’écoute. – Et c’est quoi le déclencheur ?, poursuit le docteur Naudet. – Mes auditions par la police pour mes plaintes pour viol. Ma mémoire est blanche, j’ai du mal à me souvenir. J’ai été violé à 10 ans en colonie, depuis j’ai eu une sexualité traumatique dès 12 ans, j’ai fugué pour aller voir des messieurs. »

Incapacité à verbaliser

Les parents d’Olivier entrent dans le bureau impersonnel. Sa mère se remémore son fils comme d’un « rayon de soleil ». « On vit en apnée depuis qu’il a avoué [son viol], dans un état de terreur global », témoigne-t-elle. Ils souhaitent que leur fils reste à l’hôpital, lui veut absolument sortir. « J’ai l’impression d’être à la garderie, il me manque plein de choses, ma guitare, mon chat, les repas avec mes parents », proteste l’adolescent. Le docteur Naudet lui annonce la prolongation de son séjour. « Je refuse de rester ici, j’en peux plus », crie le jeune homme. « Comment est-ce que je peux faire pour que tu ne reviennes pas à l’hôpital ? Tu n’as pas ta place en psychiatrie, mais là tu es en crise, tu t’es mis gravement en danger. Mon devoir c’est de sécuriser les choses, que tu ne meures pas », oppose le médecin. Olivier est hospitalisé une semaine de plus.

Les passages à l’acte sont autant de messages qu’il faut savoir lire. « Le symptôme a une fonction », répète souvent Hugo Naudet, médecin de l’unité

La différence fondamentale entre la psychiatrie adulte et infantile, c’est qu’un enfant est dans l’incapacité de verbaliser ce qu’il ressent. Ses passages à l’acte sont autant de messages qu’il émet et qu’il faut savoir lire. Souvent, le jeune entre en crise aussi et surtout pour emmener ses parents à l’hôpital et obtenir l’intervention de ces tiers régulateurs que représentent les médecins. « Le symptôme a une fonction », répète souvent le docteur Naudet.

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L’atelier peinture est organisé le jeudi. « Tu es un “thug” [un voyou] toi, tu ne mets pas ta blouse », rit Yassine à côté d’Olivier. « Ça sert à rien, je suis déjà en pyjama », s’amuse-t-il. Les soignants commencent à peindre avec les patients, directement sur une toile blanche, dans un silence presque total. La peinture, les dessins et le rapport à l’image sont des éléments importants qui contribuent au diagnostic.

Par exemple, Stéphane Laudrin, le psychologue, a fait passer à Neil le test TAT, pour « Thematic Apperception Test », un outil créé par un médecin américain dans les années 1930 qui vise à confronter le patient aux représentations qu’il a en tête. Stéphane a présenté à Neil des gravures en noir et blanc. Sur l’une, une femme est assise par terre, la tête contre le lit. Neil a expliqué qu’elle était comme ça parce que son père l’avait frappée et qu’elle pleurait, alors que cette scène représente simplement la tristesse, sans cause explicite. Neil est hospitalisé car il tape sa mère adoptive et reste enfermé chez lui. « Il y a beaucoup d’histoires autour de la destruction dans son esprit », évoque le psychologue.

L’un des huit adolescents hospitalisés aux Urgences et Liaisons de Psychiatrie Juvéno-Infantile (ULPIJ) du Val-de-Marne (94) s’apprête à quitter l’hôpital. Au CHU de Bicêtre le 13/07/2021, Camille Gharbi pour Le Monde.

L’Ulpij pose une question difficile : celle d’enfermer, de contentionner physiquement ou de mettre en chambre d’isolement des patients qui sont encore des enfants. En faisant visiter l’unité, Doris, aide-soignante depuis vingt-cinq ans, reconnaît son côté « carcéral ». Le service est étroit et fermé, afin de mieux contenir les crises lorsqu’elles éclatent. D’un côté, les huit chambres spartiates en enfilade, équipées d’un mobilier incassable. De l’autre, la fameuse pièce de vie, puis la petite salle de jeux. Et c’est tout. Dans la cour, il y a certes un baby-foot et une table de ping-pong, mais surtout de hauts murs surmontés de grilles. « Parfois il y en a qui escaladent et s’enfuient par là, montre-t-elle en désignant le toit gris de la salle commune. On attend que la police nous les ramène, on ne peut pas leur courir après. »

« Beaucoup de privations »

Si l’aspect austère et cloîtré du lieu peut déstabiliser de prime abord, les parents sont soulagés que l’urgence soit prise en main. « C’est un service lourd pour des pathologies lourdes, qui affronte les symptômes très bruyants de l’adolescence », argumente Stéphane Laudrin. En poste depuis 1998, le psychologue a presque ouvert l’Ulpij. Il a commencé comme animateur sur la dalle d’Argenteuil, a passé son diplôme et n’a plus quitté l’unité. Au démarrage, c’était l’émeute quotidienne, des violences sur le personnel étaient commises tous les jours. Depuis, le service s’est un peu calmé, mais reste un « lieu fort, avec beaucoup de privations » : la première semaine, les jeunes n’ont ni téléphone ni de contact avec leurs parents, et doivent passer une heure et demie dans leur chambre à s’ennuyer.

À l’enjeu de l’enfermement des enfants s’ajoute celui de leurs traitements : des « armes nucléaires », de redoutables antipsychotiques

Dans l’une des cours du CHU de Bicêtre, des graffitis réalisés par les adolescents lors de leur séjour aux Urgences et Liaisons de Psychiatrie Juvéno-Infantile (ULPIJ) du Val-de-Marne (94). Le 13/07/2021, Camille Gharbi pour Le Monde.

L’Ulpij permet l’évaluation d’un jeune qui va mal, en lui offrant de décompenser sans danger et de lui apporter des solutions. « Nous avons cette double image : soit de radicaux qui enfermons les enfants, soit de psys tout puissants qui allons intégralement réparer les gamins et les rendre à la société propres comme des sous neufs. Les deux sont fausses. La pédopsychiatrie d’urgence, ça rend surtout très humble », développe Stéphane Laudrin. L’unité fait aussi apparaître des situations critiques sur les écrans des services sociaux, le service déclenchant deux à trois alertes par semaine auprès du procureur de la République ou de l’ASE.

Lire aussi la tribune* :« Qui soigner quand il n’y a pas la possibilité de le faire pour tout le monde ? »

A l’enjeu de l’enfermement des enfants s’ajoute celui de leurs traitements. De ces « armes nucléaires » que sont des molécules comme le Tercian ou le Risperdal, de redoutables antipsychotiques consommés par la plupart des résidents avant leur arrivée. « Comment ça va, Emma ? », interroge le docteur Naudet. « J’ai arrêté mes bêtises. Ma tête, elle m’a dit d’arrêter mes bêtises. Je me suis rescarifiée, je n’en suis pas fière mais c’est la vie. » Le débit d’Emma est ralenti. Ses mains lardées de cicatrices. Son ordonnance contient sept lignes différentes, dont quatre neuroleptiques et deux benzodiazépines. « Pourquoi est-ce qu’on t’hospitalise, Emma ? – Pour réguler mes médicaments, je sais, mais depuis que vous les avez baissés, je ne me sens pas bien », murmure la jeune fille. « Le problème des neuroleptiques, c’est que quand ils y vont, ils en reviennent rarement. Ils sont une réponse pertinente à l’agitation ou au délire, mais pas au malheur, ni à la carence, ni aux difficultés d’ajustement à l’autre », regrette le docteur Naudet, devant la surcharge médicamenteuse de l’adolescente.

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Vendredi, dernier jour de la semaine, celui de l’atelier pâtisserie pour les enfants. A la réunion de transmission du matin, il y a du café et des viennoiseries. Emma ne va pas bien. Elle a passé la soirée à répéter à Karima, l’infirmière, qu’elle avait envie de se scarifier. Une douche, un glaçon dans la main, rien n’y a fait. Elle sollicite les médicaments comme des bonbons. « Ses bras sont dans un état pas possible », détaille Karima.

Un adolescent quitte les Urgences et Liaisons de Psychiatrie Juvéno-Infantile (ULPIJ) du Val-de-Marne (94). Au CHU de Bicêtre le 13/07/2021, Camille Gharbi pour Le Monde.

Yassine a réclamé son parfum. Il veut sentir bon pour Clémentine. Il y a un mois, l’adolescente a révélé un viol subi deux ans auparavant. Lui a demandé à rallonger son hospitalisation pour rester avec elle. Mais aujourd’hui, Yassine sortira quand même.

* (Tous les prénoms des enfants ont été modifiés)

Lorraine de Foucher 

*Santé mentale : « Qui soigner quand il n’y a pas la possibilité de le faire pour tout le monde ? »

TRIBUNE

Oriane Bentata-Wiener – Psychiatre

https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/11/24/sante-mentale-qui-soigner-quand-il-n-y-a-pas-la-possibilite-de-le-faire-pour-tout-le-monde_6060868_3232.html

Dans une tribune au « Monde », la psychiatre Oriane Bentata-Wiener tire la sonnette d’alarme sur les conséquences de l’absence de moyens financiers et humains accordés à la pédopsychiatrie en France.

Publié le 24 novembre 2020 à 05h30    Temps de Lecture 4 min. 

Tribune. Il serait temps de soumettre aux politiques et aux citoyens les choix impossibles et douloureux des médecins. Qui soigner quand il n’y a pas la possibilité de le faire pour tout le monde ? La question est brûlante et rendue visible par la situation sanitaire actuelle, avec des services de réanimation qui pourraient avoir à faire le tri et « choisir » des patients en cas de surcharge des lits.

Quels patients souffrant du Covid-19, à gravité égale, faudra-t-il choisir, à l’entrée du service de réanimation ? La mère, la jeune grand-mère, la fille ? Le policier, le cadre, l’artiste, le sans-abri ? Celui qui a une vie bien rangée, celui qui a une vie mouvementée… ?

Mais cette question du « choix des malades » est à mon sens bien plus ancienne, déjà trop ancienne, depuis que les moyens ont été nettement réduits dans le monde du soin, notamment en psychiatrie où l’on ne peut déjà plus… soigner tout le monde.

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En tant que responsable d’un centre médico-psychologique (CMP) pour enfants et adolescents dans le nord des Hauts-de-Seine, il s’agit d’une question quotidienne, tant les listes d’attente pour être reçu par des professionnels de santé mentale se sont allongées ces dernières années (souvent plus de six mois après une première demande). Les plages de consultation sont saturées.

Où tracer la ligne de partage ?

D’une part, les financements ne se sont pas accrus voire ont été réduits et, d’autre part, il existe une augmentation des demandes de soins psychiatriques ou psychologiques d’une population qui, de plus, s’accroît. Par ailleurs, nos partenaires (protection de l’enfance, écoles, établissements de soins, etc.) souffrent du même manque de moyens. Le CMP devient alors le réceptacle des enfants et des familles pour lesquels les soins qui seraient nécessaires et adéquats ne sont pas disponibles.

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La mission première d’un CMP est d’accueillir toute personne en état de souffrance psychique. Et la question est alors de déterminer qui soigner en priorité, quand on ne peut pas recevoir tout le monde. Avec mon équipe, nous étudions la liste d’attente… Où tracer la ligne de partage entre ceux qu’il faut soigner d’abord et ceux qui peuvent encore attendre ? Qui choisir ?

C’est alors le domaine de l’éthique qui s’impose. En effet, les choix à faire sont tous des dilemmes pénibles et relèvent plus de l’éthique que de la connaissance médicale ou psychologique. Ce terme, employé à tort et à travers, apparaît le plus souvent vidé de son sens. Mais, dans notre travail quotidien, il s’agit d’un mot « chaud », dans le sens qu’il implique de résoudre des équations insolubles, car leur cause première est le manque d’argent…

Il s’agit ici de la délibération insupportable avant de choisir quels patients – en l’occurrence, ici, quels enfants et leurs familles – accueillir en priorité. Nous retournons alors dans tous les sens les choix possibles et tentons d’établir des critères, dont nous prenons tout de suite conscience des aberrations.

Des choix lourds à assumer

Faut-il respecter l’ordre chronologique de la liste d’attente et accueillir progressivement les patients, sans prendre en compte le possible degré d’urgence ? Accueillir les plus nécessiteux financièrement, sachant qu’ils ne peuvent accéder au libéral ? Mais comment prétendre être un service « public » si les classes moyennes, voire les plus riches, ne peuvent y accéder, alors qu’elles peuvent être tout aussi malades ?

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Faut-il recevoir les patients ayant les pathologies les plus lourdes, par exemple les personnes ayant des troubles graves du spectre de l’autisme, alors que nous n’avons pas toujours les ressources pour les accueillir décemment ? Ou, à l’opposé, choisir ceux qui souffrent de symptômes aigus, en lien avec un événement de vie difficile (divorce, décès…), pouvant nécessiter une intervention plus ponctuelle ?

Faut-il accueillir une tranche d’âge en priorité ? La période fragile et mutante de l’adolescence, durant laquelle les jeunes peuvent avoir des troubles du comportement majeurs ou des idées suicidaires ? Ou bien la petite enfance, quand tout semble encore amendable ? Les choix peuvent être multiples mais sont toujours lourds à assumer, car impliquant de laisser certains enfants sans soins alors que d’autres sont pris en charge.

Conditions sociétales

On peut se réjouir que le Covid-19, dans la plupart des cas, n’atteigne pas gravement les enfants. En pédopsychiatrie, il n’est certes pas question de risque vital. Néanmoins il est à questionner quelle considération on donne à la vie psychique. Alors qu’en réanimation se pose la question de vie ou de mort, il est aussi important de ne pas négliger ce qu’est la vie psychique d’un enfant et la valeur de cette vie. Qui est en fait l’avenir de toute la nation. D’où l’importance de pouvoir accueillir tout enfant en souffrance psychique.

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On peut assumer un choix quand on peut assumer les conditions dans lesquelles il s’exerce. Or, je ne peux pas répondre de certaines conditions sociétales, notamment le manque de financement qu’on nous impose, alors que nous sommes définis comme des unités d’accueil « mises à la disposition de la population ». Autant que les réanimateurs n’ont pas à endosser le manque de lits, les restrictions budgétaires, la politique délétère de l’hôpital-entreprise ou une certaine négligence citoyenne par rapport à la transmission du Covid…

C’est trop lourd de faire peser les choix sur les seuls médecins et soignants, alors qu’ils résultent d’années de politiques de restrictions budgétaires et de désengagement envers l’hôpital. Ils devraient être mis dans les mains des citoyens et des politiques. Il serait temps de leur soumettre les choix impossibles des médecins et professionnels du soin. Car ces choix sont tellement douloureux et intenables qu’en prendre connaissance permettrait, sûrement, de faire en sorte qu’on n’y arrive plus jamais.

Oriane Bentata-Wiener est psychiatre, responsable du centre médico-psychologique (CMP) de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine).

Oriane Bentata-Wiener(Psychiatre)

**« La situation des urgences pédopsychiatriques est un drame »

TRIBUNE

Collectif

La capacité d’accueil et de soin d’enfants atteints de troubles mentaux ne suit pas l’augmentation et l’aggravation des cas, alerte un collectif de professionnels hospitaliers, dont le professeur Richard Delorme, dans une tribune au « Monde ».

Publié le 17 juillet 2020 à 01h43 – Mis à jour le 17 juillet 2020 à 20h44    Temps de Lecture 4 min. 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/07/17/la-situation-des-urgences-pedopsychiatriques-est-un-drame_6046434_3232.html

Tribune. Avons-nous décidé collectivement d’être négligents avec la santé mentale de nos enfants ? Cette question surprenante est pourtant celle que nous, professionnels de santé, nous posons chaque jour – plus encore depuis la crise due au Covid-19 – lorsque nous avons à gérer la souffrance des enfants qui se présentent aux urgences pour des troubles psychiatriques. Que s’est-il passé depuis août 2018, où nous soulignions dans Le Monde les difficultés que nous rencontrions pour pallier l’augmentation de la gravité et du nombre de passages aux urgences ?

Est-il normal que, faute de places d’hospitalisation et d’une organisation cohérente des soins urgents en pédopsychiatrie, nous soyons obligés de laisser des enfants de moins de 15 ans dormir aux urgences, parfois trois ou quatre nuits, dans des lieux où ils ne devraient passer que quelques heures ? Est-ce normal de laisser des enfants angoissés, suicidaires, dans des conditions précaires, sans les soins nécessaires à la prise en charge de leur trouble ? A-t-on accepté collectivement que cette situation est tolérable pour notre société, alors même que les conséquences de la crise sanitaire actuelle se manifestent par un afflux aux urgences ? Ce qui était insupportable l’est plus encore.

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Que dire alors à Karim, 12 ans, souffrant d’une déficience intellectuelle ? Ce garçon, placé dans un foyer de l’aide sociale à l’enfance, est accompagné par ses éducateurs aux urgences, paniqué à l’idée d’être contaminé par le SARS-CoV-2. Ceux-ci nous demandent de l’hospitaliser mais il n’y a aucun lit disponible en pédopsychiatrie en Ile-de-France. L’enfant passe alors quatre nuits aux urgences dans un état d’anxiété majeure, majoré par la perte de repères, sans famille et sans éducateurs.

Conditions déplorables

Que dire à Mélina, 14 ans, arrêtée par des passants alors qu’elle tentait de se jeter sur les rails du métro ? L’adolescente a une dépression sévère et souhaite mourir. Faute de place, elle reste trois jours aux urgences avec ses parents effondrés. Et que dire à Solène, 13 ans, arrivée aux urgences après une quatrième tentative de suicide ces deux dernières semaines ? Cette jeune fille est en état de stress aigu après avoir été séquestrée et violée. Faute de place d’hospitalisation, Solène reste trois jours aux urgences.

Etonnamment, ces situations requérant des soins psychiatriques urgents chez les enfants ne sont pas rares. Elles ont augmenté de manière spectaculaire au cours des vingt dernières années, en France et dans la plupart des pays occidentaux. Le suicide représente la quatrième cause de mortalité chez les 10-14 ans. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 10 % à 20 % des enfants souffrent de troubles mentaux et la moitié des maladies mentales de l’adulte débutent avant 14 ans.

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Malgré cet accroissement, les services d’urgences pédiatriques ne disposent souvent pas des ressources nécessaires pour répondre aux besoins de ces patients. Savons-nous qu’à Paris il n’existe pas de service d’accueil d’urgences pédopsychiatriques pour les enfants de moins de 15 ans? Mais les plus grandes difficultés résident dans le faible nombre de lits disponibles pour hospitaliser ces enfants après leur passage aux urgences, et proviennent d’un déficit d’organisation raisonnée des soins urgents en pédopsychiatrie.

Un rapport sénatorial de 2017 sur la situation de la psychiatrie des mineurs en France fait le constat de « l’inadéquation de l’offre par rapport aux besoins » et de « difficultés à prendre en charge l’urgence ». Dans certains départements d’Ile-de-France, il n’existe aucune place d’hospitalisation en urgence en pédopsychiatrie. C’est cette situation dramatique qui mène tant d’enfants à rester aux urgences dans des conditions déplorables d’accueil et de soin.

Désengagement institutionnel

L’accroissement des capacités d’ouverture des centres médico-psychologiques (CMP) pour recevoir en consultation d’urgence a été proposé dans ce même rapport sénatorial (proposition 23). Cela est pourtant loin d’être le cas : les délais d’attente, pour une première consultation dans un CMP pour enfants, peuvent être de plusieurs mois à Paris, voire au-delà d’un an ailleurs. L’organisation de la pédopsychiatrie a été questionnée dans ce même rapport soulignant les difficultés systémiques des dispositifs de soins, particulièrement lorsqu’il s’agit de la question des urgences. Durant la crise liée au Covid-19, plusieurs de ces centres n’assuraient qu’une permanence téléphonique.

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Nous sommes constamment surpris du désengagement institutionnel (personne ne se sent responsable de la situation), sans compter ceux qui vont jusqu’à douter de la notion d’urgence en pédopsychiatrie. La situation est très différente lorsqu’il s’agit des urgences psychiatriques adultes puisque, pour chaque patient d’une zone géographique donnée, le schéma sanitaire impose aux médecins et aux administrateurs chargés de cette zone d’identifier une place d’hospitalisation.

Pouvons-nous accepter que ce schéma ne s’applique pas en pédopsychiatrie ? Par exemple, pourrions-nous accepter que, dans certaines régions, il n’y ait pas d’organisation cohérente permettant de prendre en charge les infarctus du myocarde et qu’il faille attendre trois ou quatre jours avant d’avoir une coronarographie ? Un rapport de novembre 2017 de l’inspection générale des affaires sociales souligne que les inégalités et les difficultés de la pédopsychiatrie ne semblent malheureusement pas prises en compte dans l’élaboration des politiques publiques.

Ainsi, nous appelons à ce qu’une solution soit construite dans les mois à venir avec l’ensemble des parties prenantes, territorialement et, par extension, nationalement. Depuis 2018 et en syntonie avec la crise due au Covid-19, la situation des urgences pédopsychiatriques s’est aggravée et c’est un drame dont nous sommes tout à la fois acteurs et témoins. A l’heure où nous écrivons ces lignes, Laura, 11 ans, va passer sa troisième nuit dans un lit des urgences de notre hôpital. Elle souffre d’une anorexie mentale sévère avec un risque vital engagé. Sept hôpitaux ont été contactés. Aucun ne peut l’accueillir.

Professeur Richard Delorme chef du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital Robert-Debré (Paris) ; Eric Acquaviva,Paola Atzori, Sara Bahadori, Anita Beggiato, Alexandre Hubert, Anna Maruani, Hugo Peyre, Emmanuelle Peyret, Benjamin Pitrat,Eva Stantiford, Coline Stordeur, Valérie Vantalon, pédopsychiatres à l’hôpital Robert-Debré ; Martine Renaud, Marie Louguet, cadre supérieur de santé et infirmière à l’hôpital Robert-Debré.

Le service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital Robert-Debré coordonne les activités du nouveau Centre d’excellence des troubles du spectre autistique et neurodéveloppementaux (InovAND).

Collectif

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Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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