La 5G, porte d’entrée des géants américains du cloud dans les télécoms
Amazon, Microsoft ou Google pourraient devenir des « recours incontournables », même pour les opérateurs, alerte un rapport de l’Association nationale recherche technologie.
Temps de Lecture 3 min.
On débat souvent des effets de la 5G sur la santé ou l’environnement, mais cette technologie est aussi un enjeu industriel, affirme un rapport de l’Association nationale de la recherche et de la technologie (ANRT), publié mardi 27 avril. En effet, cette nouvelle norme mobile pourrait faire entrer les géants américains du « cloud » (l’informatique dématérialisée) comme Amazon, Microsoft ou Google sur le marché des télécoms, alerte l’ANRT, qui réunit 370 entreprises privées et structures publiques françaises. Les leaders mondiaux de l’hébergement en ligne « ont fait de la 5G l’un de leurs outils de conquête », et « leurs compétences informatiques pointues et abondantes font d’eux des recours incontournables, y compris pour les opérateurs télécoms », met en garde le rapport.
Si la 5G marque une « rupture », c’est pour une raison technique, expliquent les auteurs. Les réseaux de télécommunications « s’informatisent » : certaines fonctions assurées par des équipements matériels sont désormais « virtualisées », c’est-à-dire gérées par des ordinateurs. Ce changement devrait « bouleverser » la chaîne de valeur des données industrielles.
Risque de favoriser leurs propres services
Amazon, Microsoft ou Google sont bien positionnés à deux niveaux. Leur savoir-faire dans le logiciel et les centres de données peut être utile pour le pilotage des réseaux télécoms de la 5G. Plus largement, leur activité de services aux entreprises peut les favoriser dans les marchés qu’ouvrira la 5G autour d’usages numériques nouveaux : voiture autonome, Internet des objets ou informatique industrielle, pour piloter des usines, par exemple.
En ajoutant la 5G comme « nouvelle “corde à leur arc” », les acteurs dominants du cloud « renforcent leur pouvoir de marché ». Et « ne peuvent être considérés comme des compétiteurs comme les autres », car « la domination s’accompagne de risques de pratiques anticoncurrentielles (autoréférence et comportements différenciés) », lit-on. Par exemple, ces leaders pourraient favoriser leurs propres services utilisant la 5G, ou ceux de leurs clients. Ou tirer un avantage concurrentiel de leur accès à des données sur les usages des réseaux télécoms, pour affiner leurs offres.
Pour prévenir les risques, le rapport préconise de « rendre auditables les plates-formes » par « une autorité compétente indépendante ». Celle-ci vérifierait la sécurité des services de cloud, mais aussi leur qualité ou leur interopérabilité, c’est-à-dire la possibilité de changer de fournisseur ou d’en utiliser plusieurs. Ces exigences pourraient être concrétisées au sein de l’initiative européenne de cloud GAIA-X ou dans le projet européen de régulation des plates-formes Digital Markets Act, croient les auteurs.
« Gagnant-gagnant »
Ces préoccupations sont d’actualité : plusieurs accords ont déjà été noués entre des fournisseurs de cloud et des opérateurs télécoms. Ainsi, en juillet 2020, Orange et Google ont annoncé un « partenariat stratégique », pour « accélérer la transformation numérique [de l’opérateur français] ainsi que pour développer de nouveaux services cloud ». En mars, Google avait déjà révélé des accords avec l’opérateur américain AT&T et l’italien Telecom Italia. De son côté, Amazon s’est associé à Verizon aux Etats-Unis. Et Microsoft à l’américain AT&T, le japonais NTT ou le britannique Vodafone.
Les opérateurs télécoms et les fournisseurs cloud considèrent ces accords comme « gagnant-gagnant ». Mais ces deals « supposent le partage d’une valeur pour le moment très imparfaitement connue », prévient l’ANRT. Le rapport de force pourrait, à terme, favoriser les acteurs mondiaux du cloud. Un scénario noir les verrait se renforcer encore dans les services aux entreprises. Voire concurrencer les opérateurs télécoms, d’autant qu’ils ont une seconde porte d’entrée sur le marché : l’Internet par satellite.
Le rapport espère une issue meilleure, dans laquelle la 5G pousserait les entreprises à nouer des accords d’échange de données avec les autres acteurs de leur « écosystème métier », fournisseurs et clients. La politique industrielle devrait les aider à « structurer des conditions-cadres favorables ». De tels accords sont aussi une priorité du commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, pour qui « l’Europe doit être le premier continent à tirer le plein bénéfice de la vague » des données industrielles portée par la 5G. Avec l’arrivée des géants américains du numérique dans l’univers des télécoms, l’enjeu n’en est que plus grand.
Le Monde –
La 5G ne présente « pas de risques nouveaux » selon l’Anses, qui recommande de poursuivre les recherches
Le Monde avec AFP
Publié le 20 Avril à 12h39,
L’Agence nationale de sécurité sanitaire souhaite qu’à l’avenir de telles études soient réalisées avant le « déploiement » de technologies nouvelles.
La nouvelle génération de réseaux mobiles 5G en cours de déploiement ne présente « pas de risques nouveaux » pour la santé, au vu des données actuellement disponibles, a estimé, mardi 20 avril, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), dans un avis très attendu sur cette technologie controversée.
Le déploiement de cette cinquième génération du mobile, commencé au début de l’année, a déclenché des polémiques, alimentées par les propos du président Emmanuel Macron qui avait comparé les sceptiques aux « Amish »prônant un « retour à la lampe à huile ».
Les appels à un moratoire en attendant l’avis de l’Anses, saisie début 2019 par le gouvernement, s’étaient pourtant multipliés, certaines municipalités ayant même souhaité, voire voté comme à Lille, de telles mesures pour leur territoire.
L’avis arrive donc dans un contexte que l’agence qualifie elle-même de « controverse publique », d’autant que l’Anses avait déjà relevé dans un pré-rapport en janvier 2020 le manque de données scientifiques disponibles.
En savoir plus* : Sur la 5G, ce qui est vrai, ce qui est faux et ce qu’on ne sait pas encore
Poursuivre les recherches
Mais en s’appuyant notamment sur des travaux réalisés sur les fréquences utilisées pour les précédentes générations de téléphonie (700 MHz à 2,5 GHz) et qui servent également pour la 5G, l’agence estime « peu vraisemblable, à ce stade, que le déploiement de la 5G dans la bande de fréquence autour de 3,5 GHz constitue un nouveau risque pour la santé ».
Concernant l’exposition à la bande des 26 GHz, également utilisée pour la 5G mais pas encore attribuée en France, l’Anses estime qu’« à l’heure actuelle les données ne sont pas suffisantes pour conclure à l’existence ou non d’effets sanitaires ».
L’avis recommande donc de poursuivre les recherches sur l’exposition aux diverses fréquences d’ondes et leurs éventuelles conséquences sanitaires.
Dans un communiqué conjoint, les ministres concernés (écologie, économie, santé, numérique) ont estimé que le rapport de l’Anses « conforte les choix du gouvernement sur le lancement de la 5G » et se sont engagés à « renforcer les efforts de recherche sur (…) d’éventuels effets sanitaires », notamment sur la bande des 26 GHz.
Une multitude de possibilités
« Suivre l’exposition est extrêmement important », souligne Olivier Merckel, chef de l’unité d’évaluation des risques liés aux agents physiques à l’Anses, d’autant que « l’on ne sait pas encore quels seront les nouveaux usages dont les utilisateurs vont s’emparer ».
Car du téléchargement vidéo quasi instantané aux véhicules et autres objets connectés, la 5G et sa puissance décuplée ouvrent une multitude de nouvelles possibilités, encore à inventer pour certaines.
C’est ce « tournant de l’innovation » qu’avait vanté le président Macron pour refuser un éventuel moratoire, pourtant demandé aussi par la Convention citoyenne pour le climat, qu’il avait lui-même convoquée, en attendant des études sanitaires et environnementales.
Le Haut Conseil pour le climat avait en décembre mis en garde sur le fait que la 5G était « susceptible d’augmenter significativement » l’empreinte carbone du secteur du numérique, recommandant de mieux évaluer l’impact de futurs sauts technologiques avant leur mise en œuvre.
Mais misant sur l’engouement habituel du public pour les avancées technologies et après des enchères qui ont rapporté près de trois milliards d’euros à l’Etat, les opérateurs télécoms se sont lancés dans le déploiement dès les derniers obstacles juridiques levés à la fin de décembre.
« Stupéfiante incertitude »
Les ONG Agir pour l’environnement et Priartem (association contre les risques liés aux technologies électromagnétiques), qui avaient contesté en justice le déploiement, ont, par ailleurs, fustigé mardi une nouvelle fois le « passage en force du gouvernement sans attendre les expertises ». D’autant que, pour elles, le rapport de l’Anses démontre la « stupéfiante incertitude » sur la 5G, avec « beaucoup de questions et peu de réponses ».
Consciente de ce reproche, l’agence conclut, par ailleurs, son avis en souhaitant qu’à l’avenir de telles études sanitaires soient réalisées « préalablement [au] déploiement » de technologies nouvelles.
Elle a également décidé de mettre son avis et le rapport de ses experts en « consultation publique » pendant six semaines. Les documents pourront éventuellement être complétés à la suite de cette consultation.Par Le Monde avec AFP
Sur la 5G, ce qui est vrai, ce qui est faux et ce qu’on ne sait pas encore
Alors que les premières fréquences de la 5e génération de téléphonie mobile sont activées ce mercredi en France, son lancement suscite des questions légitimes, mais aussi de nombreuses rumeurs et infox.
Le déploiement de la 5G, dont les premières fréquences sont activées mercredi 18 novembre en France, permettra d’avoir un débit Internet plus important, surtout utile pour les entreprises. Les opérateurs télécoms et les équipementiers affirment que cette technologie permettra d’augmenter significativement le débit, pour permettre de nouveaux usages, des jeux vidéo à la demande aux villes connectées, en passant par les voitures autonomes.
Pour les particuliers, elle représentera dans un premier temps un saut technologique moins important que la 4G, qui a, elle, ouvert la voie à un accès Internet suffisant pour lire des vidéos et utiliser des applications (pour mémoire, la 3G offrait un accès Internet restreint, et la 2G ne permettait que de passer des appels et d’envoyer des SMS).
Mais elle suscite des questions sur divers aspects : consommation, environnement, santé, encadrement légal… Pour démêler le vrai du faux de ce qu’on ignore (pour le moment…), choisissez la catégorie qui vous intéresse ou parcourez l’ensemble des éléments dans la liste ci-dessous.
Essayez par exemple :
Santé Environnement
#Santé La 5G est dangereuse pour la santé
ON NE SAIT PAS
Cela fait des années que les chercheurs s’interrogent sur les effets des ondes sur la santé sans parvenir à s’accorder sur de possibles effets à long terme ; à court terme, aucun effet significatif n’est observé. Ce qui est certain, c’est que les antennes 5G, qui seront peu nombreuses au début, n’émettront leur signal que quand elles seront sollicitées par un terminal (lorsqu’un utilisateur sera à proximité) et pas en permanence, comme le font les antennes 4G. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) prépare un rapport pour 2021, mais selon Olivier Merkel, l’un de ses spécialistes, il est acquis qu’il n’y aura pas pour l’instant « de réponse tranchée » et que la source la plus préoccupante pour la santé reste le téléphone portable, en contact avec le corps. SourceVidéo : 5G, connexion mortelle ?
#Santé La ville de Bruxelles a interdit la 5G pour des raisons de santé
FAUX
Le déploiement de la 5G à Bruxelles est bien prévu pour 2020 ou 2021, mais il est bloqué pour des raisons administratives et financières. Conflit sur la répartition des revenus issus de la vente des fréquences et problèmes autour des normes d’émission sont les deux freins majeurs au lancement du réseau de cinquième génération, dans toute la Belgique et pas seulement à Bruxelles.
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#Santé La Suisse a banni la 5G
FAUX
La Confédération suisse a décidé de reporter ses directives en attendant de mieux mesurer les effets réels de la 5G et de conserver les valeurs limites d’exposition actuelles qui ne permettent pas de déployer ce nouveau standard mobile à sa pleine capacité. Mais ce n’est pas définitif. Par ailleurs, les moratoires décrétés par Genève et d’autres cantons pour suspendre la mise en place du réseau n’ont pas empêché l’installation et l’activation de plusieurs milliers d’antennes dans le pays par différents opérateurs. Dans les faits, la 5G ne nécessite qu’une modification des sites existants, avec l’ajout d’une nouvelle antenne. Et pour ces modifications considérées comme mineures, les opérateurs n’ont pas besoin de déposer d’autorisation.
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Environnement
La facture énergétique va considérablement augmenter
ON NE SAIT PAS
Les opérateurs télécoms et les équipementiers affirment que la 5G est moins énergivore que la 4G. Mais, de fait, la facture énergétique dépendra beaucoup des usages, qui ont tendance à se multiplier. Ce qui est craint est un « effet rebond » : la hausse considérable de la demande de données créée par le très haut débit pourrait contrebalancer les gains d’efficacité énergétique permis par cette nouvelle génération mobile. Le think tank The Shift Project, qui milite pour sortir des énergies fossiles, estime qu’avec la 5G la consommation d’énergie des opérateurs mobiles sera multipliée par 2,5 à 3 dans les cinq ans à venir, soit une augmentation de 2 % de la consommation d’électricité du pays. C’est sans compter l’énergie nécessaire pour fabriquer les équipements et les terminaux (smartphones, objets connectés…). Selon l’Agence de la transition écologique (Ademe), 47 % des gaz à effet de serre générés par le numérique sont dus aux équipements des consommateurs.
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#Environnement
Chine : trop énergivore, la 5G est éteinte la nuit
FAUX
Les opérateurs mettent en effet en veille une partie des réseaux quand ils ne sont pas utilisés (c’est déjà le cas des générations précédentes). Le mode veille peut même être étendu à la journée en raison de la nature des antennes 5G, composées de nombreuses petites antennes directionnelles qui ciblent les utilisateurs et n’émettent pas, comme c’était le cas pour les générations précédentes, en continu sur une large zone quel que soit le besoin dans cette zone. Il y a d’ailleurs différents degrés de mise en veille, selon le temps de réveil souhaité de l’installation et l’efficacité énergétique recherchée. Certes, les antennes 5G peuvent consommer plus que les antennes 4G. Mais le débit de la 5G est annoncé comme dix fois supérieur et pourrait servir davantage d’utilisateurs en même temps.
SourceArticle du Figaro#
Environnement
Des antenne 5G sont posées en haut des arbres
FAUX
Certains internautes s’inquiètent d’une installation des antennes dans les arbres… En réalité, il s’agit d’un photomontage grossier ; le raccord entre la cime de l’arbre et l’antenne est d’ailleurs visible à l’œil nu. Son auteur a reconnu qu’il s’agissait d’un faux ; il a fini par supprimer son post – ce qui n’a pas empêché la photo bidon de continuer à circuler. Selon le directeur de l’Agence nationale des fréquences (ANFR), les antennes ne sont pas juchées au sommet d’arbres, mais elles peuvent dans certains cas être garnies de fausses feuilles pour s’intégrer dans le paysage. Il s’agit le plus souvent d’antennes 4G car, dans un premier temps, la 5G n’a pas vocation à être déployée hors des zones extrêmement denses, comme les villes et certains réseaux de transport.
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#Environnement
Des arbres meurent à cause des antennes 5G
FAUX
Pour accréditer la thèse de dangerosité de la 5G envers la flore, une vidéo prend pour exemple, dans une localité britannique, un arbre à moitié dénudé et ayant perdu son écorce, supposément à cause de l’antenne 5G installée en haut de l’éclairage municipal. Une explication assez douteuse puisque l’herbe, elle, n’est pas touchée et que l’antenne en question est un petit émetteur-récepteur qui permet de régler, d’allumer ou d’éteindre les lampadaires. Il utilise l’ancien réseau de téléphonie mobile 2G/3G.
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#Environnement
Des arbres sont coupés pour ne pas interférer avec la 5G
FAUX
Marseille, Grenoble…, plusieurs villes françaises sont prises en exemple dans des publications virales voulant dénoncer la coupe d’arbres pour faire place nette pour la 5G. Sauf que les clichés sont soit pris pendant des travaux d’urbanisme plus anciens, soit à l’occasion de replantage de nouveaux arbres… Il reste possible que, lorsque les ondes millimétriques seront déployées (dans un premier temps, la 5G fonctionnera sans), des arbres puissent bloquer ces ondes dans des endroits précis. Mais, outre le coût d’un abattage, les opérateurs devront prendre en compte les démarches auprès des responsables de l’aménagement public.
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#Environnement
La 5G tue les oiseaux
FAUX
Un texte prétendant que « des centaines d’oiseaux [sont] morts lors d’une expérimentation de la téléphonie mobile 5G » a connu un large succès, bien au-delà des frontières du pays où milite son auteur, le Néerlandais John Kuhles. Le phénomène – 337 étourneaux retrouvés morts entre le 19 octobre et le 23 novembre 2018 dans un parc de La Haye, aux Pays-Bas – serait en réalité lié à un empoisonnement. La mairie a précisé qu’aucun test 5G n’avait été effectué sur un nouveau réseau de téléphones mobiles autour du parc.
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#Environnement
La 5G provoque une hausse de la température des insectes
ON NE SAIT PAS
« Avec la 5G, poussée de fièvre chez les insectes », titraient certains médias s’appuyant sur le fait que certaines ondes millimétriques pourraient avoir la taille d’un insecte et exposer ces derniers à une augmentation de chaleur. Une hypothèse pour l’instant invérifiable puisque son auteur, Arno Thielens, chercheur de l’université belge de Gand, se base sur une fréquence bien supérieure à celle qui sera utilisée en 5G, et qu’il reconnaît ne pas avoir « effectué de simulations complètes en raison d’incertitudes concernant les capacités thermiques spécifiques des insectes et les mécanismes de dissipation de la chaleur ».
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#Environnement
La 5G est cancérogène chez les rongeurs
ON NE SAIT PAS
En 2018, un rapport du Programme national de toxicologie (NTP) – un programme fédéral piloté par le département de la santé et des services sociaux des Etats-Unis – a mis en lumière une augmentation des risques de tumeurs cardiaques chez des rats mâles exposés à des niveaux élevés d’ondes électromagnétiques utilisées en téléphonie 2G et 3G. Mais les conclusions de ce rapport, estime l’auteur principal, John Bucher, ne permettent pas d’établir de lien concret et définitif entre l’exposition aux ondes et un cancer. « Nous avons constaté que l’ADN avait pu être endommagé sur certains animaux, mais nous ne pouvons pas déduire quoi que ce soit de cet effet biologique », explique-t-il.
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#Environnement
La 5G menace les prévisions météo
VRAI
Le déploiement d’ici quelques années de la 5G dans la bande des 26 GHz (pour l’instant, seules les bandes plus basses, notamment autour de 3,5 GHz, sont concernées) inquiète les scientifiques car les satellites météorologiques utilisent des fréquences très proches. « Cette bande est en effet indispensable pour la mesure de la concentration en vapeur d’eau de l’atmosphère et, par conséquent, pour les prévisions météorologiques et le suivi du changement climatique », explique l’Agence nationale des fréquences (ANFR). Les Etats n’ont réussi à s’accorder que sur des limites très lâches et pourraient donc mettre en danger les prévisions météo.
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#Encadrement
Une ville ou une région peuvent interdire la 5G
FAUX
L’assemblée de Corse et des maires écologistes nouvellement élus souhaitent un moratoire sur la 5G. Mais c’est en principe tout ce qu’ils peuvent faire : ils n’ont pas la possibilité de s’y opposer. Comme l’a rappelé le Conseil d’Etat, « seules les autorités de l’Etat désignées par la loi sont compétentes pour réglementer de façon générale l’implantation des antennes-relais de téléphonie mobile ». Sébastien Soriano, le président du gendarme des télécoms, l’Arcep, a de son côté appelé les opérateurs à « être dans le dialogue avec les maires pour expliquer ce qu’est la 5G ».
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#Encadrement
Un particulier peut refuser la 5G
VRAI
Tant que vous utilisez un téléphone non compatible et que vous n’avez pas de forfait 5G, vous ne passerez pas par ce type de connexion très haut débit. Vous pourrez continuer d’utiliser les autres réseaux (Edge, 2G, 3G, 4G…) selon votre type d’appareil, votre forfait et le réseau disponible localement. « Les réseaux préexistants ne vont pas disparaître. Plusieurs flux vont se superposer », confirme l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep). En revanche, il est possible que, dans quelques années, si la technologie est adoptée massivement, les appareils doivent être changés en fonction des usages. Or, il est probable qu’à ce moment-là les nouveaux téléphones sur le marché seront tous équipés pour utiliser la 5G. Ils pourront continuer d’utiliser les anciens réseaux, mais ceux-ci risquent de ne plus être adaptés aux besoins qui se seront développés entre-temps (vidéo en streaming, jeu en ligne…) et que les consommateurs auront peut-être adoptés.
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Consommation
Dans les pays où elle a été testée, la 5G n’a pas convaincu
VRAI
L’utilité du réseau de téléphonie de nouvelle génération ne semble pas évidente aux yeux des consommateurs des pays où il est déjà disponible. La différence n’est pas flagrante parce que, dans beaucoup de pays, la 4G assure une qualité de service vidéo jugée « bonne » à « excellente ». En outre, l’augmentation du débit n’est pas ressentie partout ni à plein ; certains utilisateurs doivent même couper la 5G sur leur mobile car la connexion passe trop de temps à faire l’aller-retour entre 4G et 5G, hachant la connexion. Parce qu’il devra aussi occuper plusieurs bandes de fréquence, le réseau mettra du temps à être déployé et ne le sera a priori pas partout, les zones peu peuplées ne répondant pas au modèle économique de cette techologie puissante mais de faible portée.
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#Consommation
Il faudra un nouveau téléphone
VRAI
En effet, pour bénéficier de ce très haut débit, il est nécessaire de s’équiper de nouveaux appareils. Toutefois, la 5G ne sera pas pleinement opérationnelle tout de suite car il faudra attendre que les premiers équipements soient mis en service et ils ne couvriront pas tout le territoire. De plus, pour qu’un réel bond en matière de qualité de réseau soit réalisé, les opérateurs devront utiliser plusieurs bandes de fréquence, ce qui ne sera possible que dans quelques années. Vu le (court) cycle de vie des téléphones portables (les appareils sont renouvelés en moyenne tous les deux ans), il est plus prudent d’attendre que la technologie soit complètement déployée pour investir dans de nouveaux équipements.
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#Consommation
Le prix des forfaits risque d’augmenter
VRAI
D’après les premiers tarifs proposés aux particuliers (entre 40 et 70 euros par mois, hors promotion), la hausse est importante par rapport aux offres actuelles en 4G. La majorité des offres existantes en 5G permettent de « subventionner » l’achat d’un téléphone compatible, le rendant moins cher mais liant l’utilisateur à un opérateur pour plusieurs mois. In fine, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir considère que « ces forfaits destinés aux très gros utilisateurs sont assez chers »
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#Consommation
Ce sont surtout les entreprises qui vont en profiter
VRAI
Ce ne sont pas les usagers de téléphones mobiles qui vont le plus profiter de la 5G, car la 4G est déjà suffisante pour supporter des débits importants comme des vidéos. Ce sont surtout les entreprises qui pourraient être intéressées par les nouveaux usages permis par la 5G (dont profiteront les particuliers par ricochet) : pilotage automatique dans certaines industries, voitures autonomes, villes connectées…
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#Consommation
On pourra être espionné
ON NE SAIT PAS
La 5G représente un saut vers l’hyperconnectivité, de nombreux appareils et réseaux étant connectés les uns avec les autres. « Cela pose la question de la collecte des données », reconnaissait en janvier Sébastien Soriano, le président de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), qui a promis de se pencher sur la question. Par ailleurs, les craintes concernant les risques d’espionnage par des entreprises étrangères ont, elles, fini par déboucher sur une quasi-interdiction de fait du territoire : à la suite de l’annonce de restrictions concernant Huawei, Bouygues Telecom (qui, comme SFR, a recours aux technologies de l’entreprise chinoise) a annoncé qu’il allait démonter, d’ici à 2028, toutes les antennes du fabricant installées dans les zones fortement peuplées.
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#Consommation
Il risque d’y avoir 5G des villes et (pas de) 5G des champs
VRAI
En 2018, les opérateurs ont signé un accord avec l’Etat dans lequel ils s’engagent à être présents dans des zones peu peuplées, donc peu rentables, en échange d’une réattribution sans enchères des fréquences, et du gel des redevances associées à leur exploitation. Mais en réalité, il y a encore des zones où le déploiement du réseau est insuffisant : les opérateurs ont été rappelés à l’ordre afin de généraliser la couverture mobile de qualité pour l’ensemble des Français (passage de tous les sites 2G/3G en 4G , obligation de « bonne » couverture des zones rurales, desserte de 55 000 kilomètres d’axes routiers…). Cette inégalité des territoires, notamment les moins peuplés donc les moins rentables, face à l’accès au réseau devrait se confirmer avec la 5G, du moins au début, puisque les antennes ne seront pas déployées partout dès le lancement des offres
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#Encadrement
La 5G a été généralisée pendant le confinement
FAUX
Une ordonnance a certes libéralisé la modification et l’implantation d’antennes-relais pendant la crise sanitaire, mais elle ne porte pas sur la 5G. Le texte en question a introduit temporairement des procédures adaptées pour garantir la fourniture de réseau pendant le confinement. Concrètement, les opérateurs ont pu choisir d’utiliser une des six bandes de fréquence qu’ils n’utilisaient pas jusque-là sur des antennes très sollicitées dans certaines zones qui ne l’étaient pas avant, comme des zones résidentielles. En temps normal, l’ANFR met quelques semaines à l’autoriser, le temps de vérifier que les nouvelles fréquences souhaitées ne perturbent pas la diffusion de la télévision ou les activités de l’armée par exemple.
SourceArticle de CheckNews
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