Pour un collectif de médecins: la fermeture des écoles « n’entraînerait pas mécaniquement une catastrophe éducative au pays des Lumières – Pour d’autres (Société Française de pédiatrie) c’est « accroitre violences intrafamiliales, inégalités, et aggraver la détresse et la santé mentale de la population »

« La situation sanitaire dans les écoles met en danger l’ensemble de notre réponse à l’épidémie »

TRIBUNE

Collectif

Un collectif de médecins et de parents d’élèves, parmi lesquels Djillali Annane, Dominique Costagliola et Gilles Pialoux, estime que la fermeture des écoles « n’entraînerait pas mécaniquement une catastrophe éducative au pays des Lumières ».

Publié aujourd’hui à 15h43, mis à jour à 17h16    Temps de Lecture 4 min. 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/30/covid-19-anticiper-les-vacances-de-paques-par-une-periode-d-enseignement-a-distance-protegerait-les-interets-de-l-ecole-et-de-la-societe_6074990_3232.html

Tribune. L’incidence des nouveaux cas de Covid-19 a doublé chez les enfants de moins de 9 ans au cours des deux dernières semaines. Chez les 10-19 ans, elle est plus élevée que la moyenne nationale pour la dixième semaine consécutive. Oui, les enfants sont contaminés par le coronavirus quand ils y sont exposés. Et ce au prorata de l’augmentation de la circulation du virus liée au variant anglais.

Oui, ils sont ensuite contagieux au sein de leur foyer familial, et constituent un risque pour leurs parents et leurs grands-parents : toutes les publications scientifiques l’affirment de façon nette, même celles sur lesquelles se fondent ceux qui s’entêtent à nier ou minimiser la réalité du risque. Il n’y a donc pas de « cacophonie scientifique » sur ce point. Le consensus en la matière est clair.

Persistance du déni

Premièrement, les enfants et les adolescents sont susceptibles de s’infecter, puis de transmettre, quand ils sont exposés. Et exposés, ils le sont, à l’école, malgré le port du masque. Les cantines, bien sûr, mais aussi les classes de nos établissements scolaires sont des lieux à risque de transmission du virus. La circulation virale y est importante, la fréquentation des espaces est dense et prolongée, l’aération insuffisante.

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Deuxièmement, le système de surveillance et d’alerte existant ne répond absolument pas aux standards de fiabilité établis, et ne permet donc pas un pilotage réactif : le dépistage est insuffisant (0,03 test par enfant du primaire la semaine dernière), aucun effort n’est fait pour le rendre exhaustif là où il est conduit, les remontées sont opaques, il n’y a pas d’échantillon aléatoire d’élèves permettant un suivi non biaisé. Tester, tracer, isoler : à l’école, le compte n’y est pas.

Troisièmement, cette situation met en danger l’ensemble de notre réponse à l’épidémie ; elle constitue, selon le mot de l’épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du conseil scientifique du gouvernement, un « talon d’Achille » dont les conséquences ébranlent aujourd’hui la société tout entière. Et ce talon d’Achille, les mesures les plus récentes le renforcent !

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La décision du 18 mars d’autoriser à nouveau les cours d’éducation physique et sportive en intérieur révèle la persistance du déni. Certes, les fermetures de classe au premier cas sont une avancée positive récente, mais pourquoi les limiter aux dix-neuf départements sous restrictions renforcées ?

Structurer une réponse adaptée

Face à ces réalités, nous, acteurs de la société civile, scientifiques et médecins, nous avons alerté les autorités depuis plusieurs mois. Nous savions que l’euphémisation, voire le déni du risque nous conduiraient au pied du mur. Nos réanimateurs (voir la tribune du Monde datée du 28 mars) nous le disent à présent : nous y sommes !

Comment l’enseignement à distance, que tant d’enseignants ont cherché à apprivoiser au printemps 2020 avec ténacité et ingéniosité, a-t-il pu devenir aux yeux du politique un tel épouvantail ?

Oui, il était possible de structurer une réponse adaptée pour sécuriser l’environnement scolaire : capteurs de CO2 dans les classes pour assurer une aération intelligente, purificateurs d’air, démultiplication des lieux de repas, soutien pédagogique renforcé auprès des élèves à l’isolement, suppression totale des occasions de brassage (comme à l’étude par exemple), et diffusion d’outils didactiques pour soutenir les équipes éducatives dans leur rôle-clé de pédagogie et de prévention.

Non, le protocole à lui seul, eût-il été aussi renforcé que le prétendait l’exécutif, ne permettait pas aux équipes d’assurer en première ligne la promotion des bons comportements auprès des élèves, du port correct du masque à l’auto-isolement en passant par l’adhésion au dépistage ou le respect des distances physiques dans les couloirs, les escaliers, les cours de récréation.

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Nous contestons que la décision soit présentée comme un dilemme entre le bénéfice sanitaire d’une fermeture des établissements scolaires, d’une part, et ses dégâts pédagogiques, psychologiques et sociaux, de l’autre. Non, contrairement à ce que suggère le ministre de l’éducation nationale, la fermeture des écoles n’est pas une option du « tout sanitaire » qui entraînerait mécaniquement dans son sillage une « catastrophe éducative » au pays des Lumières.

Stress dangereux

Ce débat est faussé. Comment l’enseignement à distance, que tant d’enseignants ont cherché à apprivoiser au printemps 2020 avec ténacité et ingéniosité, et dont les bonnes pratiques font l’objet d’une vaste littérature internationale depuis un an, a-t-il pu devenir aux yeux du politique un tel épouvantail ? Les risques pédagogiques, psychologiques et sociaux qu’il comporte peuvent être atténués. Quel est le poids de la culpabilité des lycéens ou collégiens impliqués dans les clusters familiaux ? Quel est l’impact de cette incertitude totale sur la date possible de sortie de crise et de la fin du « stop and go », éreintant pour toutes les générations ?

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Au collège, au lycée, mais aussi au primaire, anticiper dès maintenant les vacances de Pâques par une période d’enseignement à distance, ce serait protéger l’intérêt de l’école et celui de la société. La désorganisation des établissements atteint d’ores et déjà un niveau problématique.

Absences d’élèves, isolés ou en quarantaine, absences d’enseignants et d’assistants d’éducation entraînant de nouveaux brassages d’effectifs : la communauté éducative est soumise aujourd’hui à un niveau de stress dangereux et évidemment préjudiciable à la santé des enseignants, au bien-être des élèves et à la qualité éducative.

Ce dont nous aurions besoin aujourd’hui, c’est de soutien politique pour nous aider à relever ensemble ces défis. Impératif pédagogique et impératif sanitaire ne sont et ne doivent plus être en contradiction. Au contraire, l’intérêt des enfants et l’intérêt de la société doivent être alignés.

Les signataires : Djillali Annane, chef du service de réanimation, hôpital Raymond-Poincaré, AP-HP ; François Bourdillon, ancien directeur général de Santé publique France ; Dominique Costagliola,directrice de recherches à l’Institut Pierre-Louis d’épidémiologie, membre de l’Académie des sciences ; William Dab, professeur émérite du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), ancien directeur général de la santé ; Mélanie Heard, responsable du pôle santé au think tank Terra Nova ; Christian Lehmann, médecin généraliste ; Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses, hôpital Tenon, AP-HP ; et les collectifs Ecole et familles oubliées et Du Côté de la science.

Collectif

Covid-19 : en Ile-de-France, l’éducation nationale se prépare à une explosion du nombre de classes fermées

Le nouveau protocole sanitaire prévoit la fermeture d’une classe dès qu’un seul cas positif au Covid-19 est confirmé. Sur le terrain, on déplore une mesure trop tardive, qui complique grandement la vie des établissements. 

Par Mattea Battaglia et Violaine MorinPublié aujourd’hui à 06h18, mis à jour à 09h47  

Temps de Lecture 4 min. 

https://www.lemonde.fr/education/article/2021/03/30/coronavirus-en-ile-de-france-l-education-nationale-se-prepare-a-une-explosion-du-nombre-de-classes-fermees_6074933_1473685.html

Devant une école maternelle, à Paris, en octobre 2020.
Devant une école maternelle, à Paris, en octobre 2020. THOMAS COEX / AFP

« C’est mécanique », disent les enseignants. Le tour de vis donné au protocole sanitaire, qui impose, depuis lundi 29 mars dans les dix-neuf départements reconfinés, la fermeture d’une classe dès qu’un cas positif au Covid-19 y est détecté, ne peut qu’augmenter le nombre de fermetures. En Ile-de-France, elles ont déjà flambé : 160 classes ont été recensées comme fermées à Paris lors du dernier bilan hebdomadaire, communiqué vendredi 26 mars, 315 dans l’académie de Versailles et 536 dans celle de Créteil.

Pour disposer de nouveaux chiffres, il faudra « sans doute » attendre jusqu’à mercredi et le conseil de défense convoqué par le chef de l’Etat à cette échéance, souffle-t-on dans les rectorats. Mais de Paris à la Seine-Saint-Denis, en passant par le Val-de-Marne, les syndicats d’enseignants ne sont guère optimistes.

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Ils sont d’ailleurs nombreux à avoir déposé une « alerte sociale ». « A ce stade, il y a peu d’écoles, sur les 608 que compte le département, où il n’y a pas de cas Covid », rapporte Clément Peyrottes, porte-parole du SE-UNSA pour le Val-de-Marne. « Sur la journée de lundi, on a déjà 113 classes fermées, sans avoir eu toutes les remontées. Si on ferme une classe pour chaque cas, vous pouvez compter plus de 600 classes fermées d’ici à mercredi. »

Le même raisonnement tient ailleurs en Ile-de-France, en particulier en Seine-Saint-Denis, département durement touché par l’épidémie. Là, des équipes ont déjà exercé leur droit de retrait, constatant que la nouvelle règle « un cas, une fermeture » ne répond pas à pas toutes leurs difficultés. Dans certains établissements, on parle de se mettre en grève – même si les syndicats ne relèvent, à ce stade, pas de « mouvement massif ».

« Les écoles finiront par se vider d’elles-mêmes »

Au lycée Blaise-Cendrars de Sevran, où de nombreux cas de Covid-19 se sont déclarés il y a quinze jours, le « retour d’éviction » d’une partie de la salle des profs, lundi matin, a été rude. « On réclame toujours un dépistage massif et des masques FFP2 », rapporte Clément Bernard, professeur syndiqué au SNES-FSU. Sept classes sont fermées, pour sept cas de SARS-CoV-2 parmi les élèves, rapporte l’enseignant de mathématiques. Une vingtaine de professeurs ont exercé leur droit de retrait. L’inspection d’académie évoque, de son côté, une situation « sous contrôle ».

A Paris, académie-capitale connue pour sa densité scolaire, la mairie recensait, lundi matin, déjà 156 classes fermées. « C’est une gestion au jour le jour, voire heure par heure », assure Patrick Bloche, adjoint à l’éducation de la maire (PS) Anne Hidalgo.

Directeur d’une école élémentaire dans le Nord parisien, Laurent Klein a dû déclarer une fermeture – une classe de CE1. Sa première depuis le début de la crise sanitaire. « Une maman s’est fait tester au petit matin ; avant 9 heures, elle est passée récupérer sa fille, testée elle aussi positive dans la matinée, rapporte-t-il. Le nouveau protocole donne aux directions d’école la responsabilité de fermer une classe, c’est un progrès, ça va aller plus vite, concède-t-il. Mais j’ignore combien de temps on tiendra comme ça… »

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« Au rythme où l’on va, les écoles finiront par se vider d’elles-mêmes, ne serait-ce que parce que les remplaçants ne sont pas suffisants », fait valoir Hervé Lalle. Ce directeur d’une école maternelle n’accueille plus, depuis le 24 mars, que trois classes sur cinq : une petite et une moyenne section ont fermé après qu’un enfant dépisté positif au Covid-19 y a été déclaré dans chacune.

A ce premier niveau de la scolarité, qui n’impose pas le port masque, la règle du « un cas, une fermeture » était déjà en vigueur depuis plusieurs semaines, rappelle ce syndiqué au SE-UNSA. « L’alignement de l’élémentaire [sur cette règle] est une bonne chose, mais il intervient beaucoup trop tard. On en est à courir après l’épidémie. »

La réforme du lycée complexifie la donne

Pauline Laby-Leclerc, même syndicat, en sait quelque chose : la semaine dernière, elle a effectué des remplacements dans deux écoles du 18arrondissement, dont quatre classes sur dix comptaient des cas positifs avérés. « Ce type de configuration à risque, observe-t-elle, ça fait partie du passé… sur le papier. »

Dans le premier degré, la nouvelle règle « un cas, une fermeture » semble à peu près claire. « Mais en collège, on a des groupes de langues où les élèves sont mélangés, prévient une enseignante d’Aubervilliers. La moitié de mon groupe peut être évincée et pas l’autre, ça n’a aucun sens ! » La réforme du lycée, qui a bouleversé la composition des classes, complexifie aussi la donne. « La notion de classe n’a plus guère de sens, explique Redouane Mhamdi, porte-parole des proviseurs du SNPDEN-UNSA. Les élèves sont mélangés en spécialité, en langues, en EPS… »

La perspective d’une multiplication des fermetures de classes fait également ressurgir les débats sur la qualité du suivi à distance. Dans son rapport annuel publié le 18 mars, la Cour des comptes, qui s’est penchée sur la situation lors du premier confinement, chiffre à 5 % le nombre d’élèves en situation de « fracture numérique ». Soit 600 000 jeunes, rappelle-t-elle.

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« Quand les parents sont invités à garder leurs enfants à demeure, sans plus d’informations, au mieux, ils passeront la journée sur Netflix, craint Rodrigo Arenas, le président de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE). Au pire, ils traîneront dehors. Si l’école doit rester ouverte, c’est à une seule condition : un investissement massif pour l’école publique. » La FCPE appelle les parents à se mobiliser en ce sens tous les mercredis.

Pour les enseignants qui voient leurs classes se vider, la question de l’enseignement à distance devient urgente. « Nous avons demandé du temps pour organiser la continuité pédagogique, rapporte Maud Valegeas, du collège Elsa-Triolet de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et militante SUD-Education. Ce temps ne nous a pas été accordé, alors qu’un tiers de nos classes sont fermées. » Avec plusieurs de ses classes en éviction, l’enseignante n’a qu’une seule heure de cours mardi, et craint de ne pas voir nombre de ses élèves. « On ne pourra pas faire classe normalement avant plusieurs semaines. Il faut réfléchir à comment organiser le travail de ceux qui sont chez eux. »« Fermer les écoles, c’est la dernière mesure à prendre », affirme la Société française de pédiatrie

Alors qu’un reconfinement scolaire n’est pas exclu, la Société française de pédiatrie a rappelé, dans un avis diffusé lundi 29 mars, sa position sur la question*. « Fermer les écoles, c’est accepter que des enfants subissent à nouveau des violences intrafamiliales, c’est creuser les inégalités sociales, c’est aggraver la détresse et la santé mentale d’une population déjà très affectée par cette crise sanitaire », écrit-elle dans un communiqué cosigné, entre autres, par le Conseil national professionnel de pédiatrie. La fermeture des écoles ne peut s’envisager, selon eux, que « si les mesures plus efficaces sont déjà en place » – isolement strict et test en cas de symptômes, « confinement vrai », télétravail systématique, fermeture des commerces non alimentaires… « Fermer les écoles, c’est la dernière mesure à prendre, quand toutes les autres ont échoué », soulignent ces sociétés, avant d’énumérer sept propositions, dont l’intensification des tests à l’école et la vaccination massive des enseignants.

Mattea Battaglia et  Violaine Morin

Les pédiatres opposés à la fermeture des écoles en cas de troisième confinement

Publié le 28 janvier 2021 à 09h58 – Mis à jour le 29 janvier 2021 à 10h47

Plusieurs sociétés savantes soulignent les risques psychosociaux engendrés par la déscolarisation, estimant qu’elle doit être un dernier recours. 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/01/28/les-pediatres-opposes-a-la-fermeture-des-ecoles_6067902_3224.html

Alors que l’hypothèse d’un troisième confinement est en discussion, plusieurs sociétés savantes de pédiatrie * ont lancé un plaidoyer, lundi 25 janvier, pour laisser les écoles, collèges et lycées ouverts. Si les hôpitaux n’observent quasiment plus de maladies infectieuses pédiatriques (bronchiolite, gastro-entérite), « les pédiatres, pédopsychiatres et services d’urgences constatent une augmentation spectaculaire des admissions pour motif pédopsychiatrique depuis quelques semaines », s’inquiète la professeure Christèle Gras-Le Guen, présidente de la Société française de pédiatrie.

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« Anxiété, idées noires et ou gestes suicidaires, dépression… sont le reflet d’un malaise général des enfants, les plus jeunes ayant parfois à peine 10 ans », poursuit-elle. A cela s’ajoute une hausse alarmante des maltraitances infantiles, avec de fortes conséquences sur la santé. Les pédiatres redoutaient dès avril 2020 une possible « seconde pandémie » de maltraitance.

Les appels au 119, le service national d’accueil téléphonique de l’enfance en danger, étaient en hausse de 56 % en mai 2020, à la sortie du confinement, la fermeture des lieux comme l’école ou les activités extérieures rendant plus difficile le repérage. « Nous voyons une épidémie d’enfants et d’adolescents qui ne vont pas bien. C’est la santé des adultes de demain », renchérit de son côté le docteur Elise Launay, présidente du Groupe de pédiatrie générale sociale et environnementale, qui en appelle, comme ses collègues, à l’ouverture d’un observatoire d’épidémiologie en pédopsychiatrie pour faire face au manque criant de données.

« Aggravation des effets délétères »

Une alerte avait été donnée début novembre 2020 par le professeur Richard Delorme, pédopsychiatre à l’hôpital parisien Robert-Debré, qui s’inquiétait d’une nette hausse des tentatives de suicide chez les mineurs de moins de 15 ans depuis la rentrée, des chiffres qui n’ont pas faibli.

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Dans ce contexte, et « contrairement aux connaissances dont on disposait en mars 2020, la perspective d’un nouveau confinement avec fermeture des écoles, crèches, collectivités et milieux socio-éducatifs laisse craindre une aggravation des effets délétères indirects de la pandémie », poursuivent les sociétés de pédiatrie dans leur plaidoyer. Elles avaient déjà alerté, en mai 2020, sur l’impact en matière d’apprentissage et sur la santé, et s’étaient mobilisées pour le maintien de l’ouverture des établissements scolaires et des crèches.

Les sociétés de pédiatrie avaient déjà alerté, en mai 2020, sur l’impact en matière d’apprentissage et sur la santé

Le rôle des enfants et adolescents dans la dynamique de l’épidémie de Covid-19 est d’autant plus débattu avec l’arrivée des variants, notamment anglais, plus contagieux. Dans son dernier avis du 12 janvier, le conseil scientifique rappelle que « plusieurs pays européens ont récemment décidé de fermer les écoles, collèges et lycées (…). Les données actuelles (qui peuvent évoluer) ne justifient pas une telle mesure au regard de la situation épidémiologique actuelle, d’une part, et de la priorité par ailleurs accordée à l’enseignement des enfants, d’autre part ».

Il préconise aussi de réaliser plus d’enquêtes de dépistage pour tenter de suivre l’apparition du variant britannique en milieu scolaire, notamment chez les personnes asymptomatiques, une question importante au regard de la transmission « invisible » vers l’entourage. Les enfants sont très peu représentés chez les patients hospitalisés pour Covid-19 et parmi les décès (moins de 1 %), note Santé publique France.

« L’urgence est de vacciner »

« Il existe peu de preuves que les écoles ont contribué de manière significative à une augmentation des transmissions », notent des chercheurs des Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) dans un article du Jama paru en ligne le mardi 26 janvier. A condition que soient respectés les gestes barrières, la distanciation physique, le port du masque, la ventilation des classes… Ils préconisent, eux aussi, d’étendre les tests de dépistage.

Au Royaume-Uni, le Public Health England, une agence gouvernementale de santé publique, a constaté que le variant se transmet plus facilement dans toutes les tranches d’âges. Il reste encore de nombreuses incertitudes sur la contribution exacte des enfants dans la propagation du SARS-CoV-2. Les positions sont souvent tranchées, opposant les pédiatres aux virologues et épidémiologistes.

Il reste de nombreuses incertitudes sur la contribution des enfants dans la propagation.

Même si certains de ces derniers soulignent qu’en cas d’augmentation de la circulation virale, la fermeture des écoles constituerait un levier pour freiner la pandémie, à ce stade, « la balance bénéfice-risque apparaît (…) très en faveur du maintien de l’ouverture des [établissements scolaires] », estiment les pédiatres signataires de l’appel. « Une partie des enfants et adolescents ne va pas bien, il ne faut pas les reconfiner, insiste Christèle Gras-Le Guen. Des médecins qui lancent des messages alarmistes sur l’école font fausse route, le problème n’est pas chez les enfants, l’urgence est d’accélérer la vaccination. »

« En cas de dégradation de la situation sanitaire, ce sont les collèges et lycées qu’il faudrait fermer en priorité », indique cependant le Conseil scientifique dans son avis du 12 janvier. Ce qu’admettent les pédiatres. Mais « la fermeture des écoles doit se faire en dernier recours et en cas de scénario catastrophe ».

Pascale Santi

*https://www.sfpediatrie.com/actualites/plaidoyer-maintien-ecoles-ouvertes-societes-savantes-pediatrie-se-mobilisent

Selon une nouvelle étude, l’école jouerait un rôle mineur dans la transmission du Covid

par Danielle Messager,  Romain Berchet  publié le 31 mars 2021 à 6h05

https://www.franceinter.fr/selon-une-nouvelle-etude-l-ecole-jouerait-un-role-mineur-dans-la-transmission-du-covid

Le sujet est au cœur du débat sur un éventuel durcissement des mesures sanitaires pour freiner l’épidémie de Covid-19. Selon des résultats préliminaires de l’étude VIGIL, menée par des pédiatres, l’école jouerait un rôle mineur dans la transmission du virus. La Société française de pédiatrie va également en ce sens.

Les transmissions de Covid-19 au sein de l'école sont minoritaires selon la Société française de pédiatrie
Les transmissions de Covid-19 au sein de l’école sont minoritaires selon la Société française de pédiatrie © Maxppp / Vincent Isore

La question divise : faut-il fermer les écoles ? La mesure est réclamée par certains médecins mais le gouvernement s’y refuse pour le moment. Le protocole sanitaire dans les établissements scolaires a été durci pour permettre la fermeture d’une classe dès qu’un cas de Covid-19 est détecté chez un élève. D’ailleurs selon les derniers chiffres de Santé publique France, l’incidence a augmenté chez les moins de 14 ans. Mais l’école jouerait un rôle mineur dans la transmission du virus selon les résultats préliminaires de l’étude VIGIL menée par des pédiatres sur 4 000 enfants depuis le mois de juin.

Il s’agit là d’un large panel d’enfants jusqu’à 12 ans, tous sont suivis au sein de cabinets médicaux ou à l’hôpital. L’étude VIGIL s’est intéressée à eux à trois reprises : depuis le mois de juin dernier lorsque les variants du Covid-19 ne circulaient pas encore en France, puis lorsqu’ils progressaient enfin depuis qu’ils sont dominants. 

La famille, lieu de contamination dans la majorité des cas

« Sept à huit fois sur dix, la famille a été le lieu de contamination », indique le docteur Robert Cohen, pédiatre infectiologue à l’hôpital intercommunal de Créteil qui a supervisé l’étude. « Si l’on distingue le contaminateur, ce sont plus souvent des adultes que des enfants. » 

Alors comment expliquer dans le même temps la hausse de 31% du taux d’incidence chez les enfants en une semaine ? Sur cette question, Robert Cohen avance un facteur : « Nous testons davantage les enfants. Or, plus on teste, plus on aura de cas positifs. Mais si on regarde le taux de positivité des tests, il n’a pratiquement pas changé. Il est inférieur à 3 ou 4%. » 

"On se contamine moins en milieu scolaire que dans le reste de la société", affirmait Jean-Michel Blanquer dimanche sur LCI.

À lire  –  SOCIÉTÉQuand Jean-Michel Blanquer se prend les pieds dans le tapis du taux d’incidence à l’école

Des contaminations intra-scolaires minoritaires

Dans son dernier avis publié lundi, la Société française de pédiatrie va dans le même sens. « À un moment où la circulation du virus s’accentue dans la population générale, l’augmentation observée également chez les enfants n’en est que le reflet et non la cause », écrit-elle.

Fermer les écoles ne serait donc pas « le levier principal » pour bloquer la chaîne de transmission. Les contaminations intra-scolaires ne constituent qu’une « infime minorité des contaminations », insiste la Société française de pédiatrie. Selon elle, la fermeture des écoles aurait d’autres incidences : violences intra-familiales, hausse des inégalités sociales, aggravation de la détresse mentale des enfants.

La Société française de pédiatrie propose de fermer en priorité les collèges et lycées, si cette mesure est actée dans les territoires les plus touchés par l’épidémie, davantage de tests ainsi qu’une vaccination massive des enseignants et des professionnels de l’enfance.

« Si on fait le choix de garder les écoles ouvertes, il faut être prêt à fermer beaucoup d’autres choses »

Selon Vittoria Colizza, chercheuse spécialisée dans la modélisation des épidémies, les mesures actuellement en vigueur seront insuffisantes pour contrer les variants plus contagieux du Covid-19. 

Propos recueillis par Chloé Hecketsweiler et David LarousseriePublié le 27 janvier 2021 à 03h22 – Mis à jour le 27 janvier 2021 à 19h41  

Temps de Lecture 7 min. 

https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/01/27/vittoria-colizza-avec-le-variant-britannique-le-nombre-de-cas-peut-augmenter-tres-vite-malgre-les-mesures-de-distanciation-sociale_6067715_3244.html

La chercheuse Vittoria Colizza dirige, à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), un laboratoire spécialisé dans la modélisation des épidémies. Si la fermeture des écoles n’apparaît pas inéluctable, un nouveau confinement lui semble la seule mesure à même de permettre de reprendre le contrôle de l’épidémie dès lors que le variant britannique − baptisé « VoC 202012/01 » − aura pris le dessus sur les variants historiques. L’appliquer uniquement aux plus de 65 ans n’empêcherait pas les hôpitaux d’être débordés si le virus circulait librement dans le reste de la population.

Quelle est la situation épidémique en France ?

L’incidence est encore très élevée, sans doute en lien avec la réouverture des commerces fin novembre 2020 et la reprise des activités. La mobilité des personnes a augmenté. Nous sommes dans une situation où le R effectif [le nombre moyen de personnes contaminées par une autre], ou taux de reproduction, est supérieur à 1. Il est de 1,2, ce qui montre une augmentation lente mais constante et progressive à laquelle on doit opposer des mesures.

Modéliser devient très complexe car plusieurs mesures de lutte contre l’épidémie se superposent à des niveaux différents. Le premier confinement n’est pas comme le deuxième où, à côté de l’ouverture des écoles, il y avait aussi davantage de mobilité. Il est vraiment difficile de distinguer les effets de chaque intervention, surtout quand il s’agit d’une mesure nuancée comme le couvre-feu.

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Le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, a indiqué que le variant britannique était déjà présent à « des niveaux de 7 %, 8 % ou 9 % dans certaines régions françaises ». Cela modifie-t-il les perspectives pour les prochaines semaines ?

Pour modéliser la diffusion de ce variant, nous avions pris pour point de départ une prévalence de 1,4 % au début de l’année selon les premières estimations de l’enquête « flash » réalisée les 7 et 8 janvier. Les dernières estimations laissent penser qu’elle était plutôt de 2 % ou plus, ce qui signifie qu’il a un peu plus d’avance que prévu.

En décembre 2020, les premières estimations de la London School of Hygiene and Tropical Medicine et de l’Imperial College indiquaient que ce variant était jusqu’à 70 % plus transmissible que les variants historiques. Or, au vu de ce qu’on observe en Grande-Bretagne et en Irlande, où la courbe s’est vite inversée après la mise en place d’un

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En attendant d’autres données, nous prenons comme hypothèse que le variant britannique est 50 % plus contagieux que les variants historiques, ce qui correspond à la valeur médiane estimée par les deux études. Le variant sud-africain, qui pourrait déjà représenter 1 % des cas en France, va aussi avoir un impact sur l’épidémie. On ne sait toutefois pas dans quelles proportions il sera plus contagieux, pas plus qu’on ne connaît encore sa capacité à infecter des personnes déjà immunisées.

Vittoria Colizza, directrice de recherches à l’Inserm, à Paris, 29 avril 2020. FREDERIC STUCIN / PASCO

A quel moment faut-il s’inquiéter ?

Bien avant de voir quoi que ce soit, car nous n’avons pas beaucoup de marge de manœuvre : le nombre de cas est déjà élevé, et les hôpitaux bien remplis.

Ce qui s’est passé en Angleterre et en Irlande montre que le nombre de cas peut augmenter très vite, malgré les mesures de distanciation sociale. On a observé le même phénomène au Portugal et en Espagne, où l’épidémie a flambé de façon assez soudaine. Ce point de bascule est cependant difficile à anticiper car, dans les premiers temps, le variant circule à bas bruit. Sa propagation ne se voit pas dans le nombre de cas − à moins de séquencer le virus − ou dans les données d’hospitalisation.

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On peut faire le parallèle avec ce qui s’est passé au moment de la première vague avec une phase de propagation silencieuse suivie d’une augmentation rapide. Toute la question aujourd’hui est de savoir où on se situe sur la courbe. Dans notre modèle, le variant britannique devient dominant à partir du mois de mars, mais il y a encore beaucoup d’incertitudes.

D’où l’importance des enquêtes conduites en ce moment pour évaluer la circulation du VoC 202012/01 en France…

Cela va nous aider à mieux calibrer nos modèles, en plaçant à intervalles réguliers des points sur la courbe. Nous n’avons pas encore tous les résultats de la première enquête flash et la deuxième a commencé cette semaine. Disposer de données en France est très important car les estimations faites dans d’autres contextes épidémiques peuvent être influencées par les mesures locales et le comportement des gens.

L’accélération de l’épidémie est-elle inévitable ?

Les mesures de distanciation sociale vont nous permettre de gagner du temps, afin de vacciner le plus de personnes possible. C’est exactement ce qu’ont fait les Anglais avec un confinement strict, écoles fermées.

Le confinement, c’est ce qui permet de ramener le R en dessous de 1. La vaccination finira par avoir un impact, mais d’ici à mars, le nombre de personnes vaccinées sera insuffisant pour infléchir la courbe. On s’attend à ce que cela commence à avoir un impact sur la dynamique épidémique à partir du mois d’avril.

La fermeture des écoles est-elle inévitable ?

A la sortie du premier confinement, nous avons modélisé différents scénarios de réouverture des écoles. Lorsque l’incidence diminue, la réouverture des écoles ne pose pas de problème. En revanche, à partir du moment où l’incidence est constante ou augmente, cette ouverture, notamment les collèges et lycées, a un effet significatif sur la circulation du virus, et sur le nombre d’hospitalisations.

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Pendant des mois, il y a eu un débat autour de la question : « Oui ou non y a-t-il de la contagion dans les écoles ? » Bien évidemment qu’il y a de la contagion ! Mais le risque dépend de toutes les mesures prises par ailleurs.

Si on fait le choix de les garder ouvertes, il faut être prêt à fermer beaucoup d’autres choses. Avec le variant, cela va devenir un point clé.

Le vaccibus sillonne les communes rurales de la Marne pour vacciner les habitants les plus reculés, le 22 janvier à Vrigny. AGNES DHERBEYS / MYOP POUR « LE MONDE »

Une autre mesure pourrait être de confiner les personnes les plus âgées. Qu’en pensez-vous ?

Je ne suis pas certaine que cela ait des effets suffisants. En étudiant de quelle façon les mesures barrières étaient adoptées, nous avons constaté que les plus de 65 ans se protègent déjà 30 % de plus que les autres. C’est une différence énorme.

Par ailleurs, cela supposerait que les plus âgés n’aient aucun contact avec les plus jeunes, ce qui est impossible. Ils ont des contacts avec leur famille, avec le personnel soignant ou les personnes qui les aident à la maison. Ils ne peuvent éviter toutes les situations à risque, et le virus finira toujours par circuler d’une classe d’âge à une autre.

Enfin, il y a aussi une fraction importante de personnes hospitalisées de moins de 65 ans : confiner les plus de 65 ans n’empêcherait pas les hôpitaux d’être débordés si le virus circulait librement dans le reste de la population.

Où en est-on de l’évaluation de l’efficacité du couvre-feu ?

Il n’y a pas encore de réponses claires, notamment sur l’impact d’un passage de 20 heures à 18 heures. Lors des premières mesures de couvre-feu, au moment des vacances de la Toussaint, nous avions pu observer un motif récurrent : une diminution de la mobilité nocturne, puis, la semaine suivante, un ralentissement de la croissance de l’épidémie.

C’est moins clair aujourd’hui. On s’attend à ce qu’il y ait un effet mais il est difficile de le quantifier. On peut sans doute dire que cela ne sera pas suffisant pour les nouveaux variants plus contagieux sur le long terme.

L’analyse des données de mobilité diurne ou nocturne − que nous communique Orange de façon anonymisée − peut nous aider à repérer un certain relâchement ou une adaptation des comportements face aux mesures.

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Au deuxième confinement, la mobilité n’a jamais été autant réduite que lors du premier confinement, et elle est repartie plus vite à la hausse. Cela traduit une moindre adhésion aux mesures. Il y a une certaine fatigue. C’est un paramètre à prendre en compte dans les futures décisions.

Une stratégie d’élimination du virus, dite « No Covid » − comme ont réussi à le faire l’Australie, la Nouvelle-Zélande ou des pays asiatiques − fait débat en Allemagne. Est-elle envisageable en France ?

Les pays occidentaux n’ont jamais eu cet objectif d’éradication. Le succès de certains pays m’a l’air très lié à certaines de leurs caractéristiques et paraît difficile à reproduire chez nous. En Europe, le contrôle des frontières est par exemple bien plus difficile à mettre en place qu’en Nouvelle-Zélande ou en Australie, qui sont des îles. Leurs politiques de traçage et d’isolement sont aussi bien plus strictes.

Cela aurait éventuellement été possible après la première vague, lorsque le nombre de cas était très faible. Mais comme ce n’était pas l’objectif, nous n’avons pas suivi cette voie, qui aurait demandé une forte coordination européenne. Aujourd’hui, c’est impossible à mettre en œuvre. D’autant plus que de nouveaux variants arrivent et compliquent la situation.

Quels scénarios testez-vous pour la suite ?

Nous regardons l’effet qu’aurait un confinement comme celui du printemps ou celui de l’automne. Il faut comprendre que les mesures prises jusqu’à aujourd’hui, même si elles sont bien respectées, vont être moins efficaces face à un virus plus contagieux.

Peut-on penser qu’à l’été, avec une grande part de la population vaccinée ou immunisée, l’épidémie s’arrêtera ?

Le nouveau variant, plus contagieux, augmente mécaniquement le seuil dit « d’immunité collective » qui fait régresser l’épidémie sans mesure de contrôle, et qui était estimé à 66 %-70 % environ pour les variants historiques. Même avec 40 % de vaccinés, nous serons donc loin de ce seuil. La vaccination compensera en quelque sorte l’assouplissement des mesures restrictives. On pourra rouvrir certains lieux, mais sans abandonner le masque.

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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