Une stratégie européenne très axée sur l’Hexagone pour la voiture à hydrogène de Toyota.

Toyota veut s’imposer dans la voiture à hydrogène, notamment en France

Le géant japonais lance la Mirai 2, dernière version de sa voiture fonctionnant avec cette nouvelle technologie de propulsion, dans le cadre d’une stratégie européenne très axée sur l’Hexagone. 

Par Eric Béziat

Publié le 05 mars 2021 à 10h01 – Mis à jour le 05 mars 2021 à 11h25  

Temps de Lecture 3 min. 

Exposition d’une Toyota Mirai au Salon de l’automobile de Pékin (Chine), le 27 septembre 2020.
Exposition d’une Toyota Mirai au Salon de l’automobile de Pékin (Chine), le 27 septembre 2020. WANG ZHAO / AFP

Silencieuse, électrique, rejetant de la vapeur d’eau, rechargeable en moins de cinq minutes pour une autonomie de 600 kilomètres… Voici la voiture zéro émission rêvée et c’est une… hydrogène. Plus précisément la Toyota Mirai, première automobile de série dotée de cette énergie (lancée en 2014, elle a depuis été rejointe par la Honda Clarity et la Hyundai Nexo). Comme tout véhicule à hydrogène, elle associe un réservoir rempli de ce gaz à une pile à combustible qui, en combinant l’hydrogène à l’oxygène de l’air, produit de l’électricité.

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La seconde génération de la Mirai est lancée en Europe en ce début d’année, et les premiers essais presse français se sont tenus fin février. Commercialement anecdotique (quelques dizaines de voitures seulement ont été vendues sur le Vieux Continent), le lancement de cette deuxième version est la partie la plus spectaculaire d’une offensive massive du Japonais dans cette nouvelle technologie, où l’Hexagone tient une part prépondérante.

Pile à combustible

« Avec un prix en baisse (67 900 euros contre 79 900 pour le premier modèle) et une production en hausse (30 000 véhicules programmés contre 3 000 au total pour la première génération), la nouvelle Mirai est le reflet d’un savoir-faire qui progresse,explique au Monde Frank Marotte, le PDG de Toyota France. Mais elle n’est qu’une brique  la plus visible  au sein d’une large offre hydrogène, car le groupe développe, par exemple, des camions avec la marque Hino, des bus avec notre partenaire, le groupe portugais Caetano, dont un exemplaire est testé en ce moment à Paris par la RATP. »

Toyota va même plus loin en s’affichant en fournisseur d’un module compact de pile à combustible. Le composant est destiné à qui souhaite développer des solutions de production d’électricité non polluantes pour la mobilité (poids lourds, bus, trains, navires) ou l’installation de groupes électrogènes stationnaires. Lancé vendredi 26 février, le produit sera commercialisé « à partir du printemps 2021, au plus tôt », indique le géant nippon. Toyota se pose ainsi comme un concurrent d’équipementiers majeurs comme Michelin et Faurecia, alliés dans Symbio pour fabriquer des piles à combustible, ou encore Plastic Omnium qui vient de créer avec l’équipementier allemand Elringklinger la coentreprise Ekpo sur ce même marché.

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Dans cette stratégie, la France − et spécifiquement Paris − occupe une place particulière en tant que tête de pont en Europe du groupe japonais. Ce dernier y construit peu à peu un écosystème dont l’une des pièces maîtresses sera une flotte de plus de 600 taxis à hydrogène, un record mondial. Pour cela, la marque nippone a investi, via la coentreprise HysetCo (créée, entre autres, avec le français Air liquide), des dizaines de millions d’euros dans deux compagnies de taxis de la capitale : Hype, déjà connue des Parisiens, et désormais Slota, un gros acteur du secteur.

Les Jeux olympiques de Paris, en 2024, seront une vitrine de la « société hydrogène » promue par le constructeur nippon

Pour accompagner cette hydrogénisation du transport public, de nouvelles stations d’approvisionnement viendront compléter le rare maillage francilien existant aujourd’hui (trois « pompes », dont une à Orly et une à Roissy). D’ici à 2022, une nouvelle verra le jour dans la capitale, porte de Saint-Cloud, sur un site de la ville de Paris. HysetCo prévoit d’opérer une vingtaine de stations hydrogène en 2024.

Cette date ne doit rien au hasard : les Jeux olympiques de Paris, en 2024, seront une vitrine de la « société hydrogène » promue par le constructeur nippon. Ce sponsor majeur du Comité international olympique devrait faire rouler, spécifiquement pour les JO, une flotte de véhicules zéro émission en plus du réseau de taxis. La France deviendrait ainsi, pour Toyota, l’un des laboratoires mondiaux de la mobilité hydrogène après le Japon.

Les JO de Tokyo de 2021 seront une représentation initiale de ce qui pourrait se produire à Paris trois ans plus tard. Et le géant japonais vient de poser (le 23 février) la première pierre d’une ville expérimentale, baptisée Woven City et bâtie sur un ancien site Toyota, non loin du mont Fuji, où la mobilité à zéro émission devrait tenir une place prépondérante.

Eric Béziat

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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