Seuls 40% des personnels en EHPAD vaccinés ! – Appels de Castex , de l’ordre en faveur de la vaccination des personnels de santé.

Vacciner les soignants, une priorité

ÉDITORIAL

Le Monde

Face au faible taux de couverture vaccinale des soignants, le gouvernement brandit la menace d’une obligation de vaccination, plutôt que d’entretenir une stratégie systématique d’explication et de dialogue avec le personnel hospitalier.

Publié aujourd’hui à 11h42, mis à jour à 12h33    Temps de Lecture 2 min. 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/09/vacciner-les-soignants-une-priorite_6072468_3232.html

Editorial du « Monde ». Alors que le pays vit depuis près d’un an sous le joug du Covid-19 et que les nerfs de chacun sont mis à rude épreuve, aucune décision sanitaire ne peut être prise sans dialogue ni pédagogie, aucun discours sur la pandémie ne peut être prononcé sans tenir compte des tensions qui traversent la société. Parce qu’elle concerne des professionnels dont le rôle est crucial et à juste titre célébré, la question de la vaccination des personnels soignants ne peut être imposée par le haut du jour au lendemain.

Il s’agit pourtant d’un problème réel et prioritaire. Que seuls 41 % des soignants des Ehpad et 30 % des personnels soignants pris globalement soient immunisés alors que le Covid est désormais la première maladie nosocomiale (contractée à l’hôpital) n’est pas acceptable. Tandis que 57 % des Covid-19 nosocomiaux proviennent des malades, 34 % sont dus aux soignants et 6 % aux visiteurs, indique Santé publique France. Que des visites de proches à des personnes âgées résidant en Ehpad (dont 83 % sont vaccinées) soient entravées par un défaut de couverture vaccinale des personnels est aussi problématique.

Plusieurs facteurs expliquent cette situation dommageable. Les personnels soignants sont, comme le reste de la population, traversés par des craintes, des doutes et des colères compréhensibles. Jusqu’au 6 février, seuls ceux âgés de plus de 50 ans ou souffrant de comorbidités figuraient d’ailleurs parmi les catégories vaccinables. Le manque de vaccins et les difficultés des personnels d’Ehpad à se faire vacciner sur leur lieu de travail n’ont pas aidé. Faute d’effectifs suffisants, des soignants infectés ont même été contraints de travailler.

 Lire aussi  Vaccination contre le Covid-19 : les constants réajustements de la campagne française

Surtout, le doute émis par les autorités sanitaires, et nourri par le président de la République lui-même sur l’efficacité du vaccin AstraZeneca – aujourd’hui largement reconnue –, ont brouillé le message, alimentant le scepticisme et alourdissant le nombre de doses inutilisées. Il manque aussi une stratégie systématique d’explication et de dialogue avec les personnels soignants dans les établissements hospitaliers.

Mobilisation décrétée

Depuis qu’Emmanuel Macron s’est ému du faible taux de soignants vaccinés lors du conseil de défense de mercredi 3 mars, la mobilisation a été décrétée, et c’est heureux. Les sept ordres des professions de santé – médecins, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, sages-femmes, infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes et pédicures-podologues – ont « appelé d’une seule voix l’ensemble des soignants à se faire vacciner », invoquant un « devoir déontologique » pour « freiner la propagation de l’épidémie ». 

Lire le reportage : Vaccination à l’AstraZeneca : « Je fais confiance à mon médecin, je ne sais pas si je l’aurais fait sinon »

Quant au gouvernement, il cherche à convaincre tout en brandissant la menace d’une obligation. « Tout le monde s’est retroussé les manches pour sortir de cette épidémie. Il faut maintenant les retrousser jusqu’à l’épaule en se faisant vacciner »,a résumé Gabriel Attal, son porte-parole. Le « choix de la confiance » mis en avant est, pour l’heure, le seul possible. La mise en place d’une obligation ne ferait qu’accroître les tensions, déjà extrêmes, dans les hôpitaux et, en braquant les soignants, risquerait de se révéler contre-productive, en provoquant des défections.

Pourtant, alors que la vaccination massive apparaît comme l’unique issue à la crise, il faut rappeler qu’il s’agit d’un geste citoyen. A chacun ses responsabilités : aux soignants de se protéger pour préserver la collectivité. A l’exécutif d’expliquer et de convaincre. Et à Emmanuel Macron de mettre à l’épreuve son autorité en prônant enfin explicitement la vaccination.

Lire aussi  Covid-19 : Emmanuel Macron au défi de ses promesses

Vaccins contre le Covid-19 : suivez la progression de la vaccination en France et dans le monde

Le Monde

Publié le 07/03/2021

Direct 7 mars : Obligation vaccinale des soignants : Alain Fischer (Mr Vaccin) dit oui

Cette veille quotidienne vous permet de retrouver rapidement certaines des informations brèves concernant l’épidémie actuelle. Retrouvez tous nos articles sur la Covid-19

https://www.jim.fr/medecin/actualites/pro_societe/e-docs/direct_7_mars_obligation_vaccinale_des_soignants_alain_fischer_dit_oui_la_nouvelle_caledonie_nest_plus_indemne_de_covid_186720/document_actu_pro.phtml

10 h – Alain Fischer favorable à l’obligation vaccinale des soignants

Profitant de l’occasion d’une interview donnée hier à France Culture , Alain Fischer s’est dit favorable à la vaccination obligatoire des soignants. « On ne peut tolérer que les personnes qui travaillent dans nos systèmes de santé, qui sont au contact des malades, qui ont un devoir d’exemplarité à l’égard de la population, ne se vaccinent pas. (…) Nous sommes aujourd’hui à 30, 35 % de vaccination. Il faut que ça monte rapidement et qu’on puisse arriver à 70, 80 % de personnels vaccinés dans les prochaines semaines. Si on n’a pas ce résultat, l’obligation deviendra, je crois, une approche légitime ».

Publié le 05/03/2021

Covid : vers une obligation vaccinale pour les soignants ?

https://www.jim.fr/medecin/actualites/pro_societe/e-docs/covid_vers_une_obligation_vaccinale_pour_les_soignants__186693/document_actu_pro.phtml

Paris, le vendredi 5 mars 2021 – Devant le peu d’engouement d’une partie des soignants, l’exécutif envisagerait de leur rendre la vaccination contre la Covid-19 obligatoire.
Le temps des applaudissements est terminé. Après avoir loué pendant un an le rôle du personnel soignant dans la crise, qualifié de « combattant de la première ligne », le gouvernement commence à s’agacer de l’attitude d’une partie des professionnels de santé. Durant leur conférence de presse de ce jeudi, le Premier Ministre Jean Castex et le ministre de la Santé Olivier Véran ont exprimé leur mécontentement face au manque d’engouement des médecins pour la vaccination.

La principale infection nosocomiale en France

Selon les chiffres du gouvernement, seulement 42 % du personnel des Ehpad et 30 % des soignants en général se sont fait vacciné contre la Covid-19 alors qu’ils sont pourtant prioritaires pour l’accès au vaccin. « Ce n’est pas normal » selon Jean Castex, qui a solennellement exhorté les médecins et infirmiers à se faire vacciner. Même son de cloche du côté d’Olivier Véran, qui va envoyer ce vendredi un courrier « à l’ensemble des soignants de notre pays » pour les « inciter fortement à se faire vacciner ». Selon Santé Publique France, la Covid-19 serait devenu la principale infection nosocomiale en France, avec plus de 27 000 contaminations et 186 décès en un an.

Les médecins divisés sur la question de l’obligation vaccinale

Pour le moment, l’exécutif continue de miser sur le volontariat et Olivier Véran et espère que « l’adhésion des soignants à la vaccination va augmenter ». Mais le ministre a prévenu : si l’incitation s’avérait insuffisante, il pourrait saisir le comité consultatif national d’éthique (CCNE) « qui serait fondé à nous dire s’il faut aller au-delà ». Il faut comprendre par-là que les autorités pourraient être amenées à rendre la vaccination obligatoire pour les soignants, une option à l’étude depuis plusieurs jours du côté de l’Elysée. Pour rappel, les soignants ont déjà l’obligation de se faire vacciner contre l’hépatite B, la diphtérie, la poliomyélite et le tétanos.

La possibilité de rendre la vaccination contre la Covid-19 obligatoire pour les soignants divise les principaux concernés. Pour le Pr François Chast, ancien président de l’Académie de Pharmacie, ne pas se faire vacciner est une « faute professionnelle ». Même son de cloche du côté du Pr Gilles Pialoux, infectiologue à l’hôpital Tenon, qui estime que la contrainte permettrait de surmonter la défiance de certains soignants (sic). A l’inverse, Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, principal syndicat de médecins libéraux, se montre très réticent et dit « ne pas aimer les obligations ». Du côté de l’ordre national des infirmiers, on préfère botter en touche et rappeler que la vaccination « relève du devoir déontologique ».

Une réticence plus marquée chez les infirmiers

Parmi les opposants à l’obligation vaccinale, beaucoup s’inquiètent des conséquences que pourrait avoir cette obligation si certains professionnels de santé refusaient de s’exécuter. « Peut-on se passer des services de ceux qui ne voudront pas se vacciner » s’interroge le gériatre Renaud Péquignot.

Pour Judith Mueller, épidémiologiste, cela ne vaut sans doute pas « le coup » de braquer et de peut-être perdre des soignants alors que l’efficacité des vaccins contre la transmission de la maladie n’est pas avérée.
Si aucun chiffre précis sur le sujet n’est accessible, il semble que la défiance vaccinale soit plus forte chez les infirmiers et aides-soignants et les médecins. Selon un sondage réalisé par Santé Publique France en janvier, 82 % des médecins avaient l’intention de se faire vacciner, contre seulement 30 % des aides-soignants et 47 % des infirmiers. « Un blocage historique » selon Bruno Pozetto, virologue à Saint-Étienne, qui rappelle qu’à chaque épidémie de grippe saisonnière, les médecins sont bien plus nombreux à se faire vacciner que les infirmiers.

Sur cette question épineuse, le JIM donne la parole à ses lecteurs et vous invite à répondre à notre sondage sur la vaccination obligatoire des soignants (https://www.jim.fr/medecin/debats/sondage/question.phtml?cle_sond_question=527).

Nicolas Barbet

Castex appelle « solennellement » les personnels des Ehpad à se faire vacciner   

Par L.C. le 05-03-2021 

https://www.egora.fr/actus-pro/sante-publique/65644-castex-appelle-solennellement-les-personnels-des-ehpad-a-se-faire

Alors que plus de 80% des résidents en Ehpad sont aujourd’hui vaccinés contre le Covid, seuls 40% des personnels le sont. Afin de permettre le retour “d’une vie sociale apaisée” dans ces structures, le Premier ministre a appelé ce jeudi les personnels à se faire vacciner. 

“Pour que cette vie sociale apaisée de nos aînés résidant dans les Ehpad et les unités de soins de longue durée puisse retrouver sa pleine dimension, il faudra aussi que les personnels de ces établissements se fassent vacciner”, a déclaré le Premier ministre, Jean Castex, lors d’une conférence de presse organisée ce jeudi soir. “Trop d’entre eux ne l’ont pas encore fait et je les invite solennellement à le faire très rapidement.”

Un appel repris par le ministre de la Santé, qui enjoignait il y a quelques jours l’ensemble des professionnels de santé à se faire vacciner massivement contre le Covid, soulignant que la réticence de certains posaient un problème éthique. Ce dernier a précisé que 43% des personnels en Ehpad ont reçu au moins une dose de vaccin et 30% des soignants, en ville comme à l’hôpital. “Clairement, ça ne suffit pas”, a-t-il déploré.

Olivier Véran, qui s’est lui-même fait vacciner au début du mois de février, a annoncé qu’il enverrait dès ce vendredi “une lettre à l’ensemble des soignants de notre pays […] pour les inciter très fortement à se faire vacciner”. Invité ce matin sur RMC et BFMTV, le ministre a assuré que si cet appel ne suffisait pas, il saisirait le Conseil national consultatif d’éthique “pour leur poser la question de savoir s’il est éthique de refuser de se faire vacciner quand on est soignant pouvant nous conduire à prendre des décisions supplémentaires”. « Ça peut aller jusqu’à la vaccination obligatoire, nous verrons.”

Je suis convaincu que la couverture vaccinale chez les soignants va augmenter. Nous disposons de vaccins très efficaces. Mon objectif, c’est de continuer de les convaincre. #BourdinDirect pic.twitter.com/EXEf4LJoBb

— Olivier Véran (@olivierveran) March 5, 2021

Les résidents des Ehpad “pourront sortir s’ils sont vaccinés »
Sur RMC et BFMTV, le ministre de la Santé a annoncé que « les résidents des Ehpad vont pouvoir sortir s’ils sont vaccinés, avec au moins 15 jours de recul après la deuxième injection”. « C’est ce que nous a demandé le Conseil d’État », a-t-il précisé. Il y a deux jours, la plus haute juridiction administrative de France a suspendu l’interdiction en vigueur depuis plusieurs mois. Elle juge cette interdiction « disproportionnée » au regard des plus de 80% de résidents désormais vaccinés avec au moins une dose contre le Covid. De nouvelles recommandations à destination des directeurs d’Ehpad devraient être proposées prochainement, a de son côté déclaré Brigitte Bourguignon, ministre déléguée à l’Autonomie.

[avec AFP]

Vaccination des soignants : une « exigence éthique » pour l’Ordre des médecins

Vaccination des soignants : une "exigence éthique" pour l’Ordre des médecinsVaccination des soignants : une « exigence éthique » pour l’Ordre des médecins DDM – XAVIER DE FENOYL /

Vaccins contre le Covid-19,  Coronavirus – Covid 19,  SantéPublié le 06/03/2021 à 12:43 , mis à jour à 17:11

https://www.ladepeche.fr/2021/03/06/vaccination-des-soignants-une-exigence-ethique-pour-lordre-des-medecins-9411831.php

Peut-on être personnel soignant et refuser de se faire vacciner contre la Covid-19 ? Cette question est en train de prendre de plus en plus d’ampleur depuis quelques jours. Jeudi lors de sa conférence de presse hebdomadaire sur l’épidémie, le gouvernement avait exhorté les soignants à se faire vacciner. 

L’appel solennel de Castex

Le Premier ministre Jean Castex a appelé « solennellement » les personnels des résidences pour personnes âgées à se faire vacciner « très rapidement » pour permettre le retour d’ « une vie sociale apaisée » dans ces établissements. « Trop d’entre eux ne l’ont pas encore fait », déplorait-il.  A son côté, Olivier Véran précisait qu’environ 40 % des personnels des Ehpad et 30 % des soignants, en ville et à l’hôpital, avaient été vaccinés. « Clairement, ça ne suffit pas », estimait le ministre de la Santé, qui a envoyé vendredi après-midi une lettre à l’ensemble des soignants de France « pour les inciter très fortement à se faire vacciner ».
Dans cette missive, le ministre écrit « Votre vaccination est un gage de protection. Protection pour vous qui côtoyez au quotidien des malades, et notamment des malades du Covid qui peuvent être contaminants. C’est également une protection pour vos patients et pour la collectivité. Je vous le demande, pour vous-mêmes, votre entourage, les Français. Si vous n’êtes pas encore vaccinés, faites-le rapidement. Il en va de notre sécurité collective, et de la capacité de notre système de santé à tenir, comme il l’a toujours fait, et je ne saurai jamais assez vous remercier. »
Des propos qui ont été appuyés ce samedi 6 mars par le Conseil national de l’Ordre des médecins. « La vaccination des soignants est une exigence éthique. La protection des patients est un devoir professionnel fondamental des médecins comme de tous les soignants », affirme le Conseil.

« Urgent pour protéger les patients »

« L’Ordre des médecins tient à saluer les médecins, dont plus des deux tiers ont d’ores et déjà répondu à cette exigence et accompli leur devoir. Il tient à rappeler aux médecins ne l’ayant pas encore fait qu’il est urgent qu’ils se fassent vacciner pour protéger les patients. En s’engageant dans la campagne de vaccination, en centre de vaccination d’abord et dans leur cabinet depuis plus d’une semaine, les médecins permettent à la population d’accéder aux vaccins et ont permis l’accélération de la campagne de vaccination en France. En se vaccinant massivement, ils apportent à tous une preuve supplémentaire de leur engagement et de l’urgence pour tous à adhérer aux vaccins pour que nous sortions enfin de cette épidémie dramatique », estime l’Ordre.

Un clip à la télé pour inciter à la vaccination

Cette exigence de vaccination est d’autant plus importante pour le gouvernement qui mise tout sur le vaccin pour éviter un nouveau confinement alors que plusieurs départements sont confinés ce week-end et pour tenir ses objectifs : au moins 10 millions de premières injections d’ici mi-avril, 20 millions d’ici mi-mai et 30 millions d’ici l’été.

En déplacement dans un centre de vaccination de l’Essonne hier avec Jean Castex, Olivier Véran a expliqué qu’ «il y a encore plus de 10 millions de Français qui sont concernés par la priorité de la vaccination». Le ministre a également annoncé qu’ «un clip passera sur les chaînes de télé pour encourager les gens à se faire vacciner».

Obligation : les médecin très divisés

Alors que la vaccination contre la Covid-19 n’est pas obligatoire, l’incitation d’Olivier Véran aux soignants pour qu’ils se fassent vacciner est diversement appréciée.Jérôme Marty, président de l’Union Française pour une Médecine Libre (UFMLS) et invité régulier des Grandes Gueules sur RMC, a vivement réagi aux propos et à la lettre du ministre.

Pas des « boucs émissaires »
« L’UFMLS s’adresse au ministre et à travers lui à ceux qui trouvent dans les soignants des boucs émissaires », a écrit sur Twitter le médecin. « Vous aviez la responsabilité de la protection des soignants face au Covid-19 et longtemps vous ne l’avez pas fait », écrit l’UFMLS qui évoque le manque de masques, les sacs-poubelles en guise de surblouse, les contaminations de soignants, les 200 médecins de ville morts de la Covid. » « Une lettre ne changera rien. La prise de conscience doit se faire en interne, service par service, lors de réunions sur la vaccination, et si cela ne se fait pas, alors peut-être, comme pour d’autres vaccins, pour les soignants exerçants en établissements, il faudra passer par l’obligation », écrit le Dr Maty, qui accuse Olivier Véran d’avoir construit une « rupture de confiance ». « Vous voulez retisser la confiance avec les professionnels ? Foutez-leur la paix ! Donnez-leur le matériel vaccinal qu’ils demandent, jouez le rôle de facilitateur et laissez-les vacciner ».
Reste que les médecins sont très divisés sur une obligation vaccinale, un débat qui se pose d’ailleurs chaque année pour le vaccin contre la grippe.

« Faute professionnelle »
François Chast, chef du service de pharmacie clinique de l’hôpital Necker à Paris a estimé mardi sur France Inter, que la vaccination des soignants faisait « partie des bonnes pratiques », au même titre que « le port de la charlotte, du masque ou de la blouse pendant les soins ». Ne pas se faire vacciner pourrait constituer « une faute professionnelle » estimait-il. Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’Hôpital Tenon, réclamait de son côté « que l’on rediscute » de l’introduction d’une obligation pour les soignants.
Interrogée par France Info, Judith Mueller, professeure à l’Ecole des hautes études en santé publique (EHESP), rappelle que les vaccins semblent casser une partie seulement des transmissions, « peut-être entre 30 et 60 % ».« S’il n’y a pas tellement de bénéfice en augmentant la couverture vaccinale, et qu’il existe un risque de perdre des soignants, alors ce n’est pas intéressant », explique-t-elle, estimant que l’obligation vaccinale ne repose pas entièrement sur des arguments scientifiques, mais qu’il s’agit également « d’un choix politique, forcément complexe ».
Une publication du groupe d’étude sur le risque d’exposition des soignants (Geres) indiquait en janvier que 60 % des soignants déclaraient une intention de se faire vacciner, avec de fortes nuances chez les aides-soignants (30 %), les infirmiers (47 %) et les médecins (82 %).Philippe Rioux  
@technomedi

Vaccination contre le Covid-19 : l’appel du pied des sept ordres de santé aux professionnels du secteur
La vaccination des soignants se heurte à la réticence de certains d'entre eux.La vaccination des soignants se heurte à la réticence de certains d’entre eux. DDM – MICHEL VIALA

Coronavirus – Covid 19,  Vaccins contre le Covid-19,  France – MondePublié le 07/03/2021 à 12:25

https://www.ladepeche.fr/2021/03/07/vaccination-contre-le-covid-19-lappel-du-pied-des-sept-ordres-de-sante-aux-professionnels-du-secteur-9413127.php

l’essentiel

Les ordres des médecins, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, sages-femmes, masseurs kinésithérapeutes, pédicures-podologues et infirmiers ont publié ensemble une tribune dans le JDD pour inciter tous les soignants à se faire vacciner alors que seuls 30% d’entre eux ont reçu au moins une dose du vaccin.

Alors que la vaccination des personnels de santé est relativement poussive depuis le début de la campagne, les ordres des sept professions de santé ( médecins, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, sages-femmes, masseurs kinésithérapeutes, pédicures-podologues et infirmiers) se sont unis et ont publié ce dimanche 7 mars dans le Journal du dimanche une tribune appelant « d’une seule voix l’ensemble des soignants à se faire vacciner » contre la Covid-19.

A lire aussi : Vaccination des soignants : une « exigence éthique » pour l’Ordre des médecins

Dans ce texte, ils relèvent que « seuls 40 % des personnels des Ehpad et 30 % des soignants en établissements hospitaliers et de ville ont reçu au moins une dose du vaccin à ce jour », estimant cela « beaucoup trop peu ». La vaccination des soignants se heurte effectivement à une certaine réticence que les auteurs de cette tribune regrettent. Les soignants sont « les plus exposés au virus, tout en étant au contact des populations les plus fragiles » écrivent-ils avant d’affirmer que la vaccination « relève de leur devoir déontologique ».

60% de soignants déclarant une intention de se faire vacciner

En janvier, dans unr publication du groupe d’étude sur le risque d’exposition des soignants (Geres), ils étaient 60% à déclarer une intention de se faire vacciner. Un pourcentage variable selon les professions puisqu’il atteignait les 82% chez les médecins contre seulement 47% chez les infirmiers.

Dans ce contexte, le ministre de la Santé Olivier Véran a diffusé ce vendredi à l’ensemble des soignants une lettre dans laquelle il les appelait à se faire vacciner « rapidement » au nom de la « sécurité collective ».

Publié le 03/03/2021

Nouveau débat : la vaccination des soignants contre la Covid devrait-elle être obligatoire ?

Paris, le mercredi 3 mars 2021

https://www.jim.fr/pharmacien/actualites/e-docs/nouveau_debat_la_vaccination_des_soignants_contre_la_covid_devrait_elle_etre_obligatoire__186663/document_actu_pro.phtml

– « Le vaccin AstraZeneca n’est pas un vaccin de seconde classe » martèle depuis plusieurs jours le professeur Alain Fischer, coordinateur de la campagne vaccinale contre la Covid en France. L’affirmation est destinée à répondre au mouvement de défiance que la restriction initiale des recommandations d’utilisation (qui a été levée hier par la Haute autorité de Santé) a entrainé chez les Français… mais aussi chez les soignants. Beaucoup espèrent d’ailleurs que les résultats sans appel d’une récente étude écossaise en vie réelle confirmant l’efficacité du vaccin AstraZeneca dès la première dose pour réduire les hospitalisations chez les plus âgés auront un impact non seulement sur les Français pour accepter cette vaccination, mais aussi sur les professionnels.

Pénurie de candidats

Les chiffres concernant la vaccination des médecins, infirmiers et aides-soignants sont encore parcellaires.

Cependant, interrogé par le Figaro, Santé Publique France a communiqué les premières tendances d’une enquête en cours. Ils sont clairement décevants : dans les Établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes (EHPAD), le taux de vaccination des soignants ne dépasserait pas 37 % ! Les chiffres de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris  ne sont pas plus réjouissants : 34 % du personnel médical et entre 16 et 17 % des autres personnels auraient reçu aujourd’hui au moins une dose de vaccin. Sur le terrain, les observations des responsables de la vaccination confirment que ces tendances ne sont pas uniquement le fait de problèmes logistiques : « Sur les 30 000 doses que nous avons reçues à l’AP-HP, il nous en reste encore 20 000 », détaille interrogé par Le FigaroChristophe Trivalle, chef du service gériatrie à l’hôpital Paul-Brousse à Villejuif et référent vaccination de l’établissement. « Il n’y a personne. On a 100 doses, on a inscrit entre 15 et 20 personnes », relate pour sa part sur BFM, le Pr Benjamin Davido, référent vaccin à l’hôpital de Garches.

Finalement, les vaccins ARNm ne font pas peur et sont même plébiscités

Les différents témoignages convergent pour confirmer que le vaccin AstraZeneca n’est pas étranger à ce phénomène. Les effets secondaires peu graves mais parfois invalidants et conduisant à des arrêts de travail ont notamment échaudé certains professionnels, considérant impossible qu’en cette période de crise, les effectifs puissent être limités. La préconisation d’organiser des vaccinations échelonnées émise par le professeur Fischer n’a sur ce point pu que conforter ce sentiment. Au-delà, certains praticiens considèrent que les professionnels de santé qui sont les plus exposés devraient être vaccinés avec des produits dont l’efficacité apparaît plus importante. Cette position que partagent différents responsables (le patron de l’Union française pour une médecine libre, le Dr Jérôme Marty ou le Dr Benjamin Davido) est renforcée par la circulation des variants sud-africain et brésilien face auxquels le vaccin d’AstraZeneca n’aurait aucune performance garantie. D’ailleurs, quand Alain Fischer a préconisé qu’en Moselle (marquée par une circulation du variant sud-africain plus élevée que le reste du territoire français) les soignants soient vaccinés grâce aux produits de Pfizer/BioNTech et Moderna, l’UFML a estimé que cette préconisation devrait s’appliquer à toute la France. Il est remarquable de constater qu’alors que certains auraient pu redouter que la nouvelle technologie utilisée par les vaccins à ARNm suscite quelques réserves, c’est au contraire un vaccin relativement plus classique qui suscite le plus de réticences. Un sondage réalisé sur notre site avait d’ailleurs révélé mi-janvier que 71 % des professionnels de santé étaient prêts à se faire vacciner avec un vaccin à ARNm.

Dans le même esprit que le rejet de la vaccination anti-grippe

Mais au-delà de la défiance ciblant (probablement à tort) le vaccin AstraZeneca, les réserves exprimées par certains professionnels de santé vont au-delà. Elles concernent tout d’abord l’absence de données encore parfaitement consolidées sur l’efficacité des vaccins sur la transmission : or il s’agit d’un argument majeur pour les soignants jeunes, qui perçoivent d’abord la vaccination comme une façon d’éviter la transmission nosocomiale de la maladie. On sait également qu’il existe, notamment chez les infirmiers et les aides-soignants, une réticence historique à la vaccination en général et plus encore contre la grippe, qui pourrait dans l’esprit de certains être assimilée à celle contre la Covid. On ignore en effet si la vaccination contre la Covid ne devra pas être renouvelée chaque année, tandis que la diminution de l’efficacité face à certains variants renvoie au fait que le décalage entre la composition du vaccin contre la grippe et les souches circulant peut parfois en altérer l’efficacité. Enfin, certains syndicats signalent qu’il ne faut pas exclure que dans une certaine mesure, le rejet de la vaccination soit le témoignage d’une rupture avec les pouvoirs publics. « Globalement, les témoignages traduisent un manque de confiance important dans le discours officiel. Cette crise sanitaire, avec ce virus qui est violent, a mis en évidence la sinistralité de notre secteur. Et aujourd’hui la vaccination, ce n’est pas pour dire on ne veut pas se protéger ou on ne veut pas protéger les résidents, c’est qu’il y a une perte totale de confiance », analyse ainsi Malika Belarbi, de la fédération CGT Santé Action Sociale, citée par le Midi Libre. De son côté, dans les mêmes colonnes, Patrick Peretti-Watel, directeur de recherche à l’INSERM, et membre du comité d’orientation de la stratégie vaccinale, évoque lui aussi l’influence des conditions de travail « Si on est confronté au quotidien à des difficultés dans son travail, parce qu’on manque de force de travail, on manque de moyens, (…) quand c’est la même autorité à laquelle on s’adresse à chaque fois sans succès pour avoir davantage de moyens qui vous fait une injonction vaccinale, forcément, le message est brouillé ».

Des voix s’élèvent pour une obligation vaccinale des soignants  

Si elle est essentielle, l’étude de ces différentes raisons de défiance est pour beaucoup insuffisante. Face à l’urgence de la situation et alors que la Covid est devenue la première maladie nosocomiale (dans 34 % des cas groupés de Covid au sein d’établissements de santé qui ont pu faire l’objet d’une analyse, c’est un professionnel de santé qui en était probablement à l’origine), certains préconisent aujourd’hui de rendre la vaccination des soignants obligatoires. Telle est par exemple la position du professeur François Chast (pharmacologie, Hôtel Dieu) qui a même considéré sur France Inter comme « scandaleuse » la situation actuelle et qui a mis en garde contre un risque de judiciarisation des affaires de contaminations par des professionnels de santé qui ne seraient pas vaccinés. Le professeur Jean-Michel Molina, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Saint-Louis estime lui aussi que la question doit être posée et s’en est ouvert hier à Gabriel Attal porte-parole du gouvernement, qui visitait l’établissement hier.

L’idée ne fait cependant pas l’unanimité, notamment au sein des représentants des infirmiers, qui s’inquiètent du risque de voir encore se creuser la rupture entre ces professionnels et les pouvoirs publics en cas de mesure contraignante qui renverrait un message de culpabilisation des soignants. La réflexion classique sur les effets potentiellement contre-productifs de l’obligation (qui ne sont pas toujours observés) est ainsi toujours nourrie. Mais surtout, certains estiment qu’il pourrait suffire d’attendre (comme cela a été le cas avec les Français). Les dernières données sur le vaccin AstraZeneca pourraient en effet renverser la tendance. « On a un petit 50 % de soignants prioritaires vaccinés. On sent quand même une dynamique, ils sont moins récalcitrants qu’on ne le pensait », relève ainsi Frédéric Valletoux, président de la Fédération des Hôpitaux de France (FHF), cité par Ouest-France. Le comité d’orientation pour la stratégie vaccinale note de son côté le chiffre de soignants en EHPAD souhaitant se faire vacciner est passé de 20 % fin décembre à 55 % aujourd’hui.

Le professeur Jean-Marc Soulat, chef du service de santé au travail du CHU de Toulouse relève enfin « plus de 5 000 membres du personnel soignant de plus de 50 ans ou avec des comorbidités, se sont fait vacciner, et les listes d’attente pour recevoir une dose sont bien remplie » et analyse « Le personnel soignant n’était pas totalement contre la vaccination, mais ils avaient besoin de recul pour voir que les vaccins étaient efficaces. Maintenant, on a une augmentation des intentions de vaccination ». Le gouvernement choisira-t-il d’attendre la confirmation de cette dynamique ou s’engagera-t-il dans une attitude plus volontariste et contraignante (ce qui est peu probable) ? A suivre.

Aurélie Haroche 

Copyright © http://www.jim.fr

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

Laisser un commentaire